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Marché aux ignames : Manque de clientèle malgré la baisse des prix

Publié le mercredi 16 novembre 2005 à 08h07min

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La ville de Bobo-Dioulasso dispose d’un marché aux ignames ravitaillé à partir de Mangodara (Comoé), Gaoua (Poni) et Batié dans le Ioba. Situé au secteur 2, côté-Est du marché central, ce marché est implanté dans une vaste cour appartenant à un particulier.

Sidwaya y a fait un tour, d’autant plus que c’est la « période des ignames ». Une période pourtant trahie par un calme inhabituel dans un marché qui a l’habitude de « bouger ».

L’ambiance était plutôt calme à l’arrivée de l’équipe de Sidwaya aux environs de 10 h 30 ce 15 novembre 2005. Bizarre pour un marché qui grouille d’habitude de monde à cette heure de la journée. A part quelques commerçants qui nous hélaient depuis la rue voisine, peu de voix s’élevaient dans la grande cour qui abrite le marché.

Actuellement, l’igname coûte trop cher si bien que ce marché est de moins en moins fréquenté », confie Fatoumata Djiré, détaillante d’ignames. Assise sur un tas de cartons et de sacs en jute empilés les uns sur les autres, elle est à l’affût du moindre client.
Elle n’aura pas de chance avec nous, mais acceptera volontiers répondre à nos questions.

Comme si elle attendait une occasion pour « vider son sac », elle égrène le chapelet de problèmes qu’elle rencontre ces temps-ci. Elle évoque de go le prix de l’igname qu’elle juge assez élevé. Un prix qui est la conséquence directe de l’augmentation du prix du transport, lui aussi, résultante de la flambée du prix du carburant. Un cercle vicieux en fait, soutient-elle qui fait qu’elle a de plus en plus du mal à s’en sortir avec son commerce.

Un tubercule pris à 200 F CFA est revendu à 225 F CFA, mais difficile d’avoir un acquéreur tant les prix ont grimpé. « Avant, le même tubercule se négociait autour de 100 F CFA pour être revendu à 150 F CFA », dit-elle avec une certaine déception. Une déception justifiée pour une dame qui est installée dans ce marché depuis six ans. C’est donc avec une certaine nostalgie qu’elle regrette le « bon vieux temps », c’est-à-dire une époque où l’igname ne coûtait pas cher et où le marché ne désemplissait pas.

Son amertume est partagée par Alfred M. Kaboré, grossiste dans ce même marché. Il y a commencé comme détaillant il y a 16 ans maintenant avant de devenir grossiste six années plus tard. Habitué à vendre entre deux et trois chargements de camion « 10 tonnes » par jour, c’est avec beaucoup de peine qu’il parvient à écouler un demi chargement par jour. C’est encore le prix du carburant qui est incriminé. Le coût du transport a par ricochet connu lui aussi une hausse. Ainsi, le prix du chargement varie de 215 000 F CFA à 220 000 F CFA contre 175 000 F CFA avant la hausse du prix du carburant.A côté de cette difficulté s’ajoute celle liée à l’utilisation de plus en plus généralisée de l’engrais.

En clair, outre le coût élevé du tubercule, celui-ci se conserve difficilement. Le moindre coup de chaleur le fait pourrir rapidement, d’où des pertes considérables si l’igname est exposée au soleil ou à la chaleur. En dépit de ces difficultés, chaque commerçant, qu’il soit grossiste ou détaillant tente autant que possible de tirer son épingle du jeu. La morosité actuelle du marché ne décourage pas pour autant ses occupants qui, avec l’arrivée de l’igname communément appelée « américain » espérent des lendemains meilleurs. Déjà, d’importantes quantités de cette « nouvelle igname » sont visibles dans ce marché, protégées du soleil par des sacs en jute.

Urbain KABORE


Quelques variétés d’ignames rencontrées

Le marché aux ignames de Bobo-Dioulasso est ravitaillé en trois types d’ignames. La variété la plus prisée est le « gona » qui a une couleur jaunâtre et vraiment appétissante qu’elle soit bouillie, frite ou pilée sous forme de « foutou ». On y trouve également « l’américain », lisse, ronde et souvent très grosse. La troisième variété que l’on trouve ici est « l’igname blanche » la plus commune et reconnaissable à sa peau hérissée de fibres.

U.K.

Sidwaya

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