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Région de l’Est du Burkina : Des leaders religieux et coutumiers outillés en matière de prévention et gestion des conflits communautaires

Publié le jeudi 7 octobre 2021 à 22h35min

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Région de l’Est du Burkina : Des leaders religieux et coutumiers outillés en matière de prévention et gestion des conflits communautaires

Le Secrétariat permanent de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (SP/ONAPREGECC) initie, les 6 et 7 octobre 2021, à Fada N’Gourma, une formation sur la prévention et la gestion des conflits communautaires au profit de leaders coutumiers et religieux. Il s’agit de donner à ces derniers quelques rudiments sur la prévention et la gestion des conflits communautaires de plus en plus récurrents au Burkina Faso.

Les effets pervers des conflits communautaires au Burkina Faso ne sont plus à démontrer. Selon les données de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (SP/ONAPREGECC), 812 conflits communautaires ont été enregistrés en 2020. Parmi ces conflits, plus de 80% sont liés au foncier. Pour la région de l’Est, 12 conflits ont été répertoriés. Au regard de ce phénomène de plus en plus récurrents au « pays des hommes intègres », l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits a jugé bon d’outiller les leaders coutumiers et religieux afin qu’ils s’impliquent activement dans la gestion des conflits dans leur localité mais aussi dans la prévention.

Pour le chef du département de la planification du suivi et à la capitalisation au SP/ONAPREGECC, Bèbè Da, les leaders coutumiers et religieux sont incontournables quand il s’agit de prévention et de gestion des conflits communautaires. C’est pourquoi, a-t-il dit, cette formation a été organisée à leur endroit. Ainsi, a-t-il fait savoir, pendant 48 heures, les leaders coutumiers et religieux de la région de l’Est présents se familiariseront avec les actions de prévention à mener pour éviter qu’un conflit éclate, leurs contributions dans es règlement des conflits en cas de survenue de conflit. « Pour terminer, nous leur ferons l’état des lieux de conflits communautaires dans la région de l’Est », a-t-il ajouté.

le Chef du département de la planification du suivi et à la capitalisation au SP/ONAPREGECC, Bèbè Da, les leaders coutumiers et religieux sont incontournables quand il s’agit de prévention et de la gestion des conflits communautaires

Deux morts à Boudiéri dans la Tapoa en septembre dernier

Cette cérémonie a été présidée par le secrétaire général de la région de l’Est, Amidou Soré, représentant du gouverneur de la région. Prenant la parole, il a loué la tenue de cette activité car, a-t-il reconnu, le Burkina Faso, jadis considéré comme un pays de paix et de cohésion sociale, est depuis quelques années, en sus de la crise sécuritaire, confronté à des conflits de plusieurs ordres. « Outre les ressources naturelles, la politique et la chefferie traditionnelle constituent les principales sources de conflit entre les communautés », a-t-il déploré. Ces conflits, selon son entendement, entrainent des violations et des atteintes graves aux droits humains, mettant à mal le vivre ensemble et le développement. Le secrétaire général de la région de l’Est a mentionné à titre d’exemple le conflit de Boudiéri, dans la province de la Tapoa, en début septembre, qui a malheureusement fait deux morts.

Les leaders religieux et coutumiers de la région de l’Est se familiariseront avec les actions de prévention à mener pour éviter qu’un conflit éclate

Faut-il le rappeler, le SP/ONAPREGECC est une structure déconcentrée jusqu’au niveau des villages. Elle prend en compte la quasi-totalité des sensibilités, y compris les autorités coutumières et religieuses. Dans chaque niveau de démembrement, il y a quatre représentants des leaders coutumiers et religieux.

Le secrétariat permanant tient des activités de sensibilisation et de formation dans le but de conserver le tissu social. Il est accompagné financièrement à cet effet par l’Union européenne à hauteur de près de trois milliards de francs CFA. La mise en œuvre de ces différentes activités est assurée par l’Organisation internationale de la migration (OIM).

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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