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Littérature religieuse au Burkina : Père Basile Paré exhorte les chrétiens à faire un dépassement « du San Gôlô au Christ Vainqueur »

Publié le jeudi 26 août 2021 à 15h00min

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Littérature religieuse au Burkina : Père Basile Paré exhorte les chrétiens à faire un dépassement « du San Gôlô au Christ Vainqueur »

« Du San Gôlô au Christ Vainqueur ». C’est le titre de la toute première œuvre du père Basile Paré, curé de la paroisse Saint Augustin de Bissighin (Ouagadougou). Dans cet ouvrage de 89 pages, l’auteur fait une ‘’christologie’’ du « Christ Vainqueur » à partir d’une anthropologie du Gôlô puisé dans le dialecte san qui signifie vainqueur, champion, héros. Lefaso.net est allé à sa rencontre, ce jeudi 26 août 2021 pour en savoir davantage.

Lefaso.net : « Du San Gôlô au Christ Vainqueur », c’est votre toute première œuvre littéraire. Pouvez-vous nous expliquer le sens et le choix de ce titre ?

Père Basile Paré : Le terme "Gôlô" au sens strict désigne un vainqueur, un champion de lutte, un héros de guerre. C’est dans l’épreuve qu’on reconnaît le héros ou le Gôlô. Ainsi, pour être considéré comme un Gôlô dans la société san d’antan, il fallait avoir fait la guerre et y avoir abattu quelqu’un. Abattre un ennemi à la guerre, c’était un acte de bravoure, de vaillance. Aussi, la lutte traditionnelle est un sport très répandu en pays san. Elle est pratiquée dans tous les villages et c’est ce qui explique la photo de couverture de l’œuvre. À ce titre, le Gôlô est perçu comme un défenseur des couleurs de son village, un sauveur, un libérateur.

Pour écrire ce document, je suis parti d’un constat au niveau de nos fidèles chrétiens. Il faut savoir que de nombreux chrétiens ont une foi divisée, une foi qui n’est pas totalement enracinée au Christ, une foi déconnectée du Christ, Gôlô par excellence. En plus, dans les moments critiques de l’existence (maladie, mort...) un grand nombre de chrétiens baptisés et confirmés, sans avoir rompu avec les pratiques culturelles de l’Église font recours aux forces occultes (consultation des devins ou féticheurs).

Père Basile Paré, curé de la paroisse Saint Augustin de Bissighin, auteur de l’œuvre "Du San Gôlô au Christ Vainqueur"

Comment peut-on confier sa vie à un être contingent, qui n’est pas éternel ? Si le Gôlô dans la culture san est perçu comme l’homme le plus fort, le plus puissant, le libérateur, combien plus le Christ, Gôlô par excellence, est le plus fort, le plus puissant par sa passion, sa mort et sa résurrection ?

De quoi parlez-vous concrètement dans cet ouvrage ?

Mgr Anselme Sanon disait dans Chemin de christologie africaine que « voir le visage du Christ, reconnaître son visage africain, c’est lui trouver un nom africain. D’où l’intérêt des Africains pour mettre à jour dans leurs traditions culturelles, les titres, noms et vocables susceptibles de permettre une meilleure intelligence du mystère du Christ. » Dans cet ouvrage, j’ai essayé de faire un rapprochement et surtout un dépassement entre le San Gôlô et le Christ Vainqueur. Comment susciter une adhésion totale et vitale du chrétien san au Christ Vainqueur ? C’est dire donc que ce document a vraiment une vocation pastorale.

La première partie de l’œuvre (chapitre III) montre comment le Gôlô est perçu dans le milieu san : l’homme le plus fort, le sauveur et libérateur. La deuxième partie est intitulée "Christ, Gôlô par excellence’’. Autrement, vous passez de la culture africaine à la religion chrétienne en passant par la foi. Pensez-vous que la culture et la religion sont compatibles ?

La culture et la religion sont complémentaires. La culture permet de mieux comprendre l’évangile pour mieux vivre sa foi, et l’évangile aide le croyant à éclairer sa culture dans sa pratique. Partant de là, il est clair que la culture et la religion sont compatibles.

Biographie de l’auteur

Quelle est votre message à travers ce livre ?

Cet ouvrage est en fait une sorte de catéchèse que je donne aux chrétiens. Certes, il est enraciné dans la culture san mais au-delà de cette culture, le message qu’il porte est adressé à tout le monde. Le concept de Gôlô énonce clairement le désir de la victoire sur le péché par la puissance rédemptrice de Jésus-Christ. Pour moi, la vie chrétienne est une lutte quotidienne et permanente pour sortir de l’obscurantisme vers l’éclatante lumière de la résurrection. Puisse cet ouvrage, en lequel se révèle un esprit sachant se mettre en appétit des choses essentielles, et dont l’objectif est la pastorale, aider les chrétiens à faire un dépassement du "San Gôlô au Christ Vainqueur".

Où et à combien peut-on avoir l’ouvrage ?

L’ouvrage est disponible dans les différentes paroisses de la ville de Ouagadougou, à la librairie Jeunesse d’Afrique au prix unitaire de 2000 FCFA.

Interview réalisée par Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

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