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Education inclusive : Vers un référentiel national

Publié le mercredi 26 mai 2021 à 14h00min

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Education inclusive : Vers un référentiel national

Tous les enfants burkinabè ont droit à l’éducation. Cependant force est de constater que pour leur état physique, le sexe ou encore leur rang social, certains gamins ne sont pas scolarisés. Pour y remédier, le ministère en charge de l’Education nationale fait de la « l’éducation inclusive », son cheval de bataille. Les communes de Garango, Kaya et Nouna ont servi de phase expérimentale. A cet effet, un document de capitalisation de cette expérience a été présenté le mardi 25 mai 2021 à Ouagadougou, pour servir de référentiel pour les autres régions dans les jours à venir.

Dans son Plan de développement économique et social (PNDES), le gouvernement burkinabè s’est fixé pour défi sur le plan éducatif, de faire de « l’éducation inclusive », une réalité au Burkina Faso. Ceci dans le but d’offrir les mêmes chances à tous les enfants du pays sans distinction aucune. Pour y parvenir, trois communes ont servi à des études expérimentales, à savoir Garango, dans le Boulgou (Centre-Est), Kaya, dans le Sanmatenga (Centre-Nord) et Nouna, dans la Kossi (Boucle du Mouhoun).

Allocution du secrétaire général du MENAPLN, Kalifa Traoré, sur « l’éducation inclusive » expérimentée à Garango, Kaya et Nouna

« L’éducation est un droit fondamental et la clé qui donne accès à tous les droits humains. Cependant, certains enfants face à l’ignorance et autres facteurs, sont exclus ou marginalisés de notre système éducatif. Ce sont particulièrement, les enfants vivant avec un handicap et/ou vulnérables. De ce fait, les efforts consentis par le ministère en charge de l’Education nationale et ses partenaires se traduisent par une présence d’enfants handicapés de plus en plus remarquable aussi bien dans les classes d’écoles publiques que privées. Pour l’année scolaire 2020, on dénombrait environ soixante-mille sept cent vingt-quatre (60 724) enfants en situation de handicap dont quarante-neuf mille trois cent un (49 301) au primaire, ce qui représente un total de 81,2% dont 42.6% sont des filles […] », a indiqué le secrétaire général du MENAPLN, Kalifa Traoré, à l’occasion de la présentation du document sur la capitalisation de la mise en œuvre de l’éducation inclusive, expérimentée dans les communes citées plus haut.

« Nous faisons ce qu’il faut pour que l’apprenant en situation de handicap retourne en classe au cas où nous sommes informés que l’accès lui a été refusé… », Rasmata Ouédraogo, directrice de la promotion de l’éducation inclusive, des filles et du genre

Il précise par ailleurs que « c’est au niveau de l’enseignement dédié aux apprenants handicapés (AH), qu’on éprouve réellement le besoin d’enseignants qui ont l’amour de leur métier, car cela nécessite tout particulièrement d’en avoir pour réussir cette mission. »

100 millions de Fcfa par an pour la mise en œuvre…

Quant à savoir comment s’y prennent-ils en cas de refus de l’accès en classe d’un apprenant en situation de handicap ? « Le MENAPLN travaille à ce que l’éducation pour tous soit une réalité, cette situation malheureuse peut arriver mais en pareille circonstance, dès que nous sommes informés, nous faisons ce qu’il faut pour que l’enfant retourne en classe […] », réagit Rasmata Ouédraogo, directrice de la promotion de l’éducation inclusive, des filles et du genre.

La présentation du document sur « la capitalisation de la mise en œuvre de l’éducation inclusive dans les communes de Garango, Kaya et Nouna »

Financée et encadrée par l’ONG Light for the world, la mise en œuvre de « l’éducation inclusive » dans les communes de Garango (depuis 2010), Kaya et Nouna (depuis 2018) a nécessité un investissement annuel de près de cent millions (100.000.000) de FCFA. L’élaboration du présent « document de capitalisation » basé sur lesdites expériences, a lui coûté plus de dix-sept millions (17.000.000) de FCFA.

Les membres de la Direction de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre (DPEIEFG)

Il ressort certes de ce rapport de l’éducation inclusive dans les localités précitées, des acquis et impacts, qui sont entre autres :

-  le changement de comportement à travers l’abandon de mauvaises pratiques ;

-  l’augmentation du nombre d’AH dans les classes et écoles inclusives dans la commune.

Mais aussi des difficultés qui se résument à l’insuffisance de mobilité du personnel et de personnel qualifié, ainsi que de matériels indispensables à l’apprentissage des AH.

Pour ce faire, la Direction de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre (DPEIEFG) émet les recommandations, au nombre desquelles sont :

-  la mise à la disposition des encadreurs pédagogiques et des enseignants spécialisés, des moyens logistiques pour assurer un suivi conséquent des AH ;

-  l’augmentation de l’enveloppe de la subvention accordée chaque année aux AH ;

-  la dotation des parents d’AH en fonds pour mener des activités génératrices de revenus.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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