Insécurité dans la région de l’Est : Un "arbre à palabre" réunit populations civiles et forces de sécurité intérieure à Fada
La Fondation pour l’étude et la promotion des droits de l’Homme en Afrique (FEPDHA) a initié un projet pour le « renforcement de la confiance entre forces de sécurité et populations civiles dans les régions du Centre-Nord, la Boucle du Mouhoun et de l’Est, pour des communautés plus pacifiques et inclusives ». Le mardi 18 mai 2021 à Fada N’Gourma, elle a organisé une rencontre interactive dénommée « arbre à palabre » avec les FDS, les OSC, des populations hôtes, des personnes déplacées internes, des leaders d’opinions afin de faciliter la communication entre ces différentes parties au profit de la paix et la cohésion sociale dans la région de l’Est.
Selon Fatimata Sanou/Touré, vice-présidente de la FEPDHA, le Burkina est la cible des attaques terroristes depuis 2014. Des attaques qui ont créé un climat sécuritaire délétère qui entame la confiance entre les populations civiles elles-mêmes et entre elles et FDS. « Il faut savoir se parler pour trouver des solutions. Nous avons nos valeurs traditionnelles qui ont permis dans le temps de juguler pas mal de difficultés et cela se passait sous l’arbre à palabre, et c’est à son image que nous avons invité les différentes composantes de la région de l’Est pour discuter de manière interactive », a-t-elle souligné, tout en rappelant que sans dialogue on ne peut pas se comprendre.
- Les participants la rencontre Arbre à palabre
De l’avis de Toussaint Prosper Sanou, gouverneur de la région de l’Est, celle-ci est confrontée à d’énormes défis sécuritaires notamment les récurrentes attaques terroristes qui ont su prendre racine dans le terroir et ronge les espoirs. Il existe cependant des mécanismes endogènes de prévention des conflits, de maintien de la paix et la cohésion sociale qui avaient permis de surmonter les conflits et de réinstaurer la paix dont l’administration moderne a su tirer profit pour développer des instruments de cohésion sociale.
- Toussaint Prosper Sanou, gouverneur de la région de l’Est
« En matière de sécurité, aucune armée n’a gagné un combat en dehors de la population. Je vous invite à vous parler à cœur ouvert, car la communication est la base de tout développement, surtout en matière de sécurité. Chacun a un rôle primordial à jouer pour que la paix revienne au Burkina Faso », a exhorté le gouverneur Sanou.
Le major Célestin Thiombiano, représentant le commandant du 34e RIA (régiment inter-armées), de renchérir que la franche communication entre FDS et population civile aidera dans cette lutte contre le terrorisme. « Nous sommes leurs fils. Nous sommes sortis d’eux et seront avec eux. C’est ensemble main dans la main que nous allons vaincre les forces du mal dans notre région », a-t-il déclaré.
- Fatimata Sanou/Touré, vice-présidente de la FEPDHA
Comme eux, les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) invitent également la population à faire confiance aux unités sur le terrain. Lamoudi Ouoba, VDP de Tagou : « Le moyen efficace pour vaincre ce mal est la communication. Si certaines informations parvenaient à temps, on allait finir avec les terroristes ».
A cette rencontre, les participants ont bénéficié de deux communications sur les « droits humains et cohésion sociale, quels enjeux pour la paix dans la région de l’Est ; et la prévention et la gestion des conflits communautaires en matière des droits humains ».
G. ABOUBACAR
Lefaso.net/Fada N’Gourma