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Ramadan 2021 : La culture du pardon et de la cohésion sociale enseignée aux fidèles de Bobo-Dioulasso

Publié le vendredi 14 mai 2021 à 07h30min

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Ramadan 2021 : La culture du pardon et de la cohésion sociale enseignée aux fidèles de Bobo-Dioulasso

La communauté musulmane du Burkina Faso célèbre, ce jeudi 13 mai 2021, la fête de l’Aïd-El-Fitr ou fête de Ramadan, marquant la fin du jeûne musulman. À Bobo-Dioulasso, c’est l’imam de la grande mosquée de Dioulassoba, Siaka Sanou, qui a dirigé la grande prière à la place Wara-Wara. En ce jour qui consacre la fin de ce mois de pénitence, les fidèles n’ont pas manqué de louer Dieu et de le remercier de leur avoir permis de faire le jeûne en bonne santé. Une occasion aussi pour demander au Tout-Puissant d’exaucer les prières et de pardonner tous les péchés.

Les places publiques qui servent de lieux de grands rassemblements pour la prière de l’Aïd-El-Fitr ont connu leur ambiance coutumière. Nattes et tapis de prière en mains, quelques fidèles matinaux ont eu le privilège de prier à la place Wara-Wara de la ville de Sya. Cette prière a été dirigée par l’imam de la grande mosquée de Dioulassoba, Siaka Sanou. Ainsi, après un mois d’efforts, de dévotion, d’abstinence et d’intenses prières, les fidèles musulmans du Burkina Faso célèbrent, ce jeudi 13 mai 2021, la fête de Ramadan ou l’Aïd-el-fitr.

Les musulmans ont prié pour la paix et la cohésion sociale à Bobo-Dioulasso

Invocations, prêches et bénédictions sont les temps forts qui ont marqué cette grande prière matinale de la célébration du Ramadan. Après avoir effectué les deux rakats de la prière, l’imam Siaka Sanou a procédé à la lecture de son sermon en arabe. Au regard de la situation sécuritaire et sanitaire du pays, le contenu de son message était beaucoup plus axé sur la paix, la sécurité au Burkina Faso, la cohésion sociale et surtout le renforcement de la foi musulmane. Il a ainsi invité tous les filles et fils du pays à cultiver le dialogue et la cohésion sociale au sein de leur communauté.

L’imam Siaka Sanou a par ailleurs rappelé la nécessité pour tout un chacun, de promouvoir la culture de la paix, le pardon et la cohésion sociale au Burkina Faso. « Dans son sermon, l’imam a donné les valeurs du Ramadan, les valeurs de cette journée que nous vivons. Aujourd’hui, Dieu nous dit de ne pas faire le jeûne, de manger comme il le faut et de faire la fête. Dieu dit de se pardonner et de prôner la cohésion sociale entre nous. A la fin du sermon, il a prié pour le pays, pour les membres du gournement, pour toute la nation, pour toutes les autres confessions religieuses. Il a prié pour que la paix règne dans notre pays le Burkina Faso », a expliqué Mahama Sanou de la communauté musulmane de l’Ouest.

Mahama Sanou de la communauté musulmane de l’Ouest

« La célébration commune du Ramadan et de l’Ascension, un signe fort du créateur »
« Heureuse coïncidence » pour certains fidèles que les musulmans et chrétiens fêtent ensemble l’Aïd-El-Fitr et l’Ascension. Pour l’abbé Bakary Jean-Prospère Sanou, le curé de la paroisse Sainte-famille de Tounouma, par ailleurs responsable chargé du dialogue islamo-chrétien dans l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso, cette célébration est une bonne chose. « Cette célébration commune est un signe très fort du créateur pour nous rappeler que nous sommes un, fils du même père, du même créateur même si nous marchons sur des routes différentes », a-t-il dit.

L’abbé Bakary Jean-Prospère Sanou de la communauté catholique

L’abbé Bakary Jean-Prospère Sanou se réjouit ainsi des bonnes relations de cohabitation qui existent entre les différentes communautés religieuses au Burkina Faso. C’est pourquoi il a saisi cette occasion pour lancer un appel, afin que les liens d’amitié, de fraternité et de collaboration qui unissent tous les fils du pays, particulièrement les musulmans et les chrétiens, grandissent et connaissent des lendemains meilleurs.

Les fidèles musulmans rendent grâce à Dieu pour ses bienfaits durant ce mois

Cependant, il n’a pas manqué de souligner que c’est au nom de l’archevêque, Mgr Paul Ouédraogo, et au nom de l’ensemble des fidèles catholiques de l’archidiocèse de Bobo-Dioulasso, qu’il est venu communier avec la communauté musulmane en ce jour de fête. « Nous sommes venus exprimer notre communion, notre solidarité et notre fraternité à nos frères musulmans et leur présenter nos vœux de bonne et heureuse fête », a-t-il laissé entendre. Il a également profité souhaiter la bonne fête à tous les fidèles catholiques à l’occasion de la célébration de l’Ascension.

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou

Le Burkina, un exemple de cohabitation harmonieuse entre les communautés religieuses

Il est de coutume chaque année pour les autorités administratives et politiques de la région des Hauts-Bassins ainsi que pour la communauté catholique, d’accompagner les musulmans dans les moments de fête. La tradition a été respectée cette année. Parmi les autorités, on note la présence du gouverneur de la région, Antoine Atiou ; celle du président du conseil régional des Hauts-Bassins, Célestin Koussoubé ; du premier adjoint au maire de la commune de Bobo, Martin Coulibaly.

Les autorités présentes à la grande prière pour témoigner leur solidarité aux musulmans

« Nous sommes là ce matin pour traduire notre reconnaissance à la communauté musulmane pour ce qu’elle fait pour le pays en termes de bénédictions. Aussi, pour traduire la proximité de l’Etat à l’endroit des autorités religieuses et notre disponibilité afin de prier ensemble pour la paix, la sécurité et la santé pour notre pays », a laissé entendre Antoine Atiou. Avant de souhaiter une heureuse fête de Ramadan aux fidèles musulmans et une heureuse fête d’Ascension aux fidèles catholiques. Pour le gouverneur de la région, la célébration commune de ces deux fêtes permet de renforcer les bénédictions pour le pays. Car il estime que le Burkina Faso a été toujours un exemple de cohabitation harmonieuse entre les communautés religieuses. C’est pourquoi il a souhaité qu’il en soit ainsi toujours.

L’imam Siaka Sanou salue la solidarité de la communauté catholique

Lassina Sanou, un fidèle, pour sa part, affirme avoir prié pour la paix et toutes les bonnes choses au Burkina. Selon lui, cette prière marque la fin du mois sacré du Ramadan. « Après 30 jours de pénitence et de privation, c’est un sentiment de joie et de devoir accomplit qui nous anime aujourd’hui. C’est donc un moment pour nous les musulmans de rendre grâce à Dieu, de le remercier pour toutes ses grâces qui nous ont permis de terminer ce mois de carême », a-t-il indiqué.

Toutefois, l’ambiance des jours de fête musulmane n’a pas manqué à la ville de Sya. En effet, le partage des repas, le port de nouveaux habits et toute autre ambiance marquent leur présence dans la fête du Ramadan à Bobo-Dioulasso.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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