LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

ENSP : « L’Etat doit travailler à harmoniser les vielles écoles de santé et construire de nouvelles répondant aux normes de l’OOAS », Dr Pargui Emile Paré

Publié le mardi 30 mars 2021 à 15h14min

PARTAGER :                          
ENSP : « L’Etat doit travailler à harmoniser les vielles écoles de santé et construire de nouvelles répondant aux normes de l’OOAS », Dr Pargui Emile Paré

Après Ziniaré en 2020, c’est le tour de Koudougou d’accueillir le conseil d’administration de l’École nationale de santé publique (ENSP) les 26 et 27 mars 2021, pour la tenue de sa première session ordinaire de l’année en cours. Cette rencontre se tient dans le but de permettre aux administrateurs de toucher du doigt les réalités des écoles de santé publique du Burkina.

Le conseil d’administration de l’ENSP a décidé, depuis 2020, de délocaliser l’organisation de ses sessions ordinaires dans les régions qui abritent une ENSP. Cette année, c’est Koudougou qui accueille. Souhaitant la bienvenue à ses hôtes, Dr Jean Edmond Nitiéma, directeur régional de l’ENSP du Centre-Ouest, a salué et félicité l’initiative de la délocalisation du conseil d’administration dans la cité du cavalier rouge, un geste qui honore son établissement.

Pour Dr Pargui Emile Paré, directeur général de l’ENSP, le choix de Koudougou est une occasion pour les administrateurs de visiter et prendre connaissance de ses préoccupations, afin d’apporter des solutions optimales aux difficultés rencontrées par l’école. A cet effet, il s’est également réjoui du processus de délocalisation des conseils d’administration de l’ENSP qui, à son avis, pourra contribuer à l’atteinte des objectifs qui est d’offrir une formation de qualité aux futurs agents de santé.

Les administrateurs

Pr Blandine Bonané / Tiéba, présidente du conseil d’administration, a pour sa part préciser que cette première session de l’année 2021 sera consacrée à l’examen et l’adoption du rapport d’activités 2019-2020, des comptes administratifs et de gestion, du rapport de gestion, du budget 2021, du plan de passation des marchés publics et des frais de retrait des diplômes d’attachés de santé à l’ENSP. La présidente a dans un premier temps dérouler le bilan de l’année 2020 qui selon elle a été positif au vu des résultats engrangés.

Le présidium de la cérémonie de lancement des travaux

Cependant l’arbre ne doit pas cacher la forêt, car comme toute école, il y a beaucoup de problèmes selon la PCA. « Il y a le problème de budget et de fonctionnement lié à la décentralisation des écoles dans toutes les régions avec un manque d’infrastructures d’accueil des élèves. On va donc s’atteler à faire le plaidoyer pour que l’ENSP soit autonome dans les régions. Mais nous allons améliorer les écoles existantes parce que les doléances sont présentes aussi bien au niveau des élèves que des enseignants », confie la PCA.

Les premiers diplômes LMD bientôt disponibles

Pour l’année 2021, la liste des objectifs à atteindre semble longue mais pas impossible, selon Pr Blandine Bonané. En effet, comme priorité, elle évoque la question du processus « d’universitarisation » avec la sortie de la première promotion du système Licence-Master-Doctorat (LMD) en sciences infirmières et sciences obstétricales, cette année.

Dr Pargui Emile Paré, DG de l’ENSP

« Nous sommes en train de travailler à rendre cette universitarisation effective. Ensuite nous allons améliorer les conditions d’enseignement. En dehors de l’enseignant, il y a les conditions d’encadrement sur les terrains de stage, dont la nécessité de mettre dans chaque école des centres de simulation pour permettre aux élèves d’acquérir des compétences avant d’aller sur le terrain », indique-t-elle.

Une action qui verra sa concrétisation, selon Dr Emile Paré, dès la rentrée prochaine avec la signature d’une convention entre l’ENSP et l’université Joseph-Ki-Zerbo afin qu’elle délivre aux premiers impétrants leur diplôme de Licence-Master-Doctorat (LMD)

Répondre aux normes de l’OOAS

A l’issue de la cérémonie d’ouverture des travaux, la PCA et le DG de l’ENSP ont tenu un bref échange avec les représentants des élèves stagiaires. Ce fut l’occasion pour ces derniers d’égrainer la liste de leurs préoccupations. Ce sont entre autres les problèmes liés au dysfonctionnement du matériel informatique, des ventilateurs, l’insuffisance de vidéoprojecteurs et de salles de cours, l’absence de groupe électrogène et de connexion internet wifi pour les recherches. L’autre difficulté est l’inondation de la cour de l’ENSP chaque saison pluvieuse qui transforme l’école en « une mare ».

Pr Blandine Bonané /Tieba, présidente du conseil d’administration

Tout en remerciant les élèves pour l’accueil, mais également pour leur engagement à continuer à travailler malgré les difficultés, Pr Blandine Bonané a relevé qu’elle a fait les mêmes constats dans les ENSP de Kaya et de Ziniaré. Cependant, elle promet mettre du sien pour qu’une solution soit trouvée. « Je me suis engagée à faire au conseil des plaidoyers pour qu’on améliore les conditions d’enseignement. Je fais tout pour qu’on puisse maintenir un minimum de confort pour que l’enseignement se poursuive », a-t-elle promis.

Quant au DG de l’ENSP, la doléance des élèves est entièrement légitime car, selon lui, ce sont des difficultés qui engagent la responsabilité du gouvernement ainsi que du ministère de la Santé, vu qu’il s’agit d’écoles publiques. « J’ai eu à le répéter depuis dix ans que l’Etat semble ne pas trop s’intéresser à la vie de l’ENSP. L’Etat délivre les présalaires et les bourses aux boursiers et paie les salaires des fonctionnaires permanents. L’Etat ne fait plus rien d’autres alors que l’investissement est lourd pendant que l’école ne rapporte pas de ressources financières », a-t-il déploré.

Photo de famille des élèves avec les officiels

Pour Dr Emile Paré, il faut que l’Etat prenne cette situation à bras le corps tout en sachant prendre le taureau par les cornes. Selon lui, il s’agit de construire des écoles qui répondent aux normes de l’Organisation ouest-africaine de santé (OOAS).

« Avoir une école avec un effectif de 50 élèves par classe au maximum, bien identifier le profil des enseignants, exiger un bon restaurant, un internat et une salle de laboratoire bien équipée pour les étudiants... Il y a un certain nombre de conditions que l’OOAS a déclinées et nous avons soumis que désormais l’Etat travaille à harmoniser les vielles écoles de santé et à construire de nouvelles répondant aux normes de l’OOAS », a-t-il conclu.

P.O
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique