Des sacs de maïs, du riz, des cartons de savon, des serpillères, des seaux, un réfrigérateur. Telle est la composition du don offert au centre Carmen-Kisito d’accueil et de la réinsertion de la mère et de l’enfant par l’amicale des femmes du ministère des Affaires étrangères. Ce don d’une valeur de plus d’un million de FCFA rentre dans le cadre de la célébration en différé de la 164e journée internationale des droits de la femme par les femmes dudit ministère.

Le don offert aux pensionnaires du centre

Selon la représentante des donatrices, Bernadette Tapsoba/Nikiéma, les femmes du ministère ont tenu à donner à cette journée une marque particulière en allant au-delà des activités festives pour penser à la condition de la femme et être solidaires de celles qui, d’une manière où une autre, se sont retrouvées hors du cadre de vie familiale et vivent des situations difficiles.

Ainsi, il s’agit d’un acte de soutien à ce centre qui, au-delà des considérations ethniques et religieuses, accueille des filles qui à un moment de leur vie se sont retrouvées abandonnées par les membres de leur famille. « Ces dons répondent aux besoins exprimés par le centre que nous avons pris soin d’approcher auparavant », a précisé Bernadette Tapsoba/Nikiéma, tout en soulignant que c’est le fruit de l’effort de toutes les femmes du ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’étranger.
Ce geste a été bien apprécié par la directrice du centre, Sœur Perpétue Sankara, qui a rassuré les donateurs que le don sera utilisé à bon escient au profit des filles du centre.

Bernadette Tapsoba/Nikiéma, représentante des donatrices

A l’en croire, ces filles sont vraiment dans le besoin car ayant quitté leurs parents seulement avec le strict minimum et dans des conditions très traumatisantes. « Nous recevons permanemment des filles qui ont été chassées pour avoir contracté des grossesses hors mariage, où des cas de viol et d’inceste. Quand elles viennent avec seulement un sachet noir ce n’est pas facile. Elles sont choquées au début, mais après elles arrivent à se retrouver. Après leur accouchement nous passons à leur insertion au sein de leur famille », a confié la Sœur Perpétue Sankara tout en remerciant les donatrices pour le choix porté sur le centre. Pour elle, ce don couvrira les besoins de ces filles durant toute l’année et permettront aux filles d’apprendre des activités génératrices de revenus.

En rappel, le centre accueille des filles de 14 à 16 ans et de 16 à 24 ans qui sont suivies à l’externe. Elle a pour objectif entre autres d’aider les filles mères ou les filles violentées à retrouver confiance en elles-mêmes, de leur donner une sécurité physique et morale, d’apporter un appui humain et moral aux jeunes-filles mères expulsées de leur famille et de promouvoir l’emploi à leur profit.

Judith SANOU
Lefaso.net