« Nous évaluons le taux d’exécution du notre plan communal de développement (PCD) à 75% ». C’est ainsi que le maire de la commune de Kain, Salifou Savadogo, expose d’emblée le bilan de sa gestion à la population, une cinquantaine de personnes, venue participer aux échanges. Cependant, même si le Conseil municipal se félicite de son bilan, beaucoup restent à faire, selon le maire, notamment la question sécuritaire qui a contraint l’administration à se déporter à Ouahigouya depuis 2017. « Toutes les écoles sont fermées, les services ne fonctionnent plus, à l’exception de deux CSPS », a déploré le bourgmestre.

Salifou Savadogo, maire de la commune Kain

Aussi, il a fait savoir, au niveau des services à Ouahigouya, que seulement quatre sur les huit dont dispose la mairie, fonctionnent. Il s’agit notamment du secrétariat général, du secrétariat, du service de la comptabilité, et du service de l’état civil et des statistiques. Le dysfonctionnement des autres est dû, à entendre l’autorité municipale, au manque de personnels et des ressources financières pouvant supporter les salaires des employés.

Des réalisations malgré la situation alarmante

Au cours de la période 2016-2020, le Conseil municipal de la commune de Kain a pu réaliser, dans les zones où les entrepreneurs ont accepté s’y rendre, d’importants projets de développement. Ces réalisations concernent entre autres les domaines de l’enseignement primaire et post-primaire avec des infrastructures éducatives, de mobiliers scolaires, de cantines scolaires, de subventions scolaires, des constructions et réfections d’écoles, des équipements scolaires, et des réalisations en eau et assainissement. Le budget prévisionnel moyen des cinq dernières années pour le fonctionnement du Conseil municipal est de 342.051.208 FCFA contre 275.903.601 FCFA de réalisation, soit un taux moyen de réalisation de 85,32%.

Isabelle Tschan, représentante résidente adjointe du PNUD

Meilleure résilience grâce aux partenaires

De 2016 à 2020, avec l’appui des partenaires techniques et financiers (PTF) intervenant dans la commune, le Conseil municipal a pu réhabiliter la route départementale de Thou-Kain, construire le CSPS de Doré, réaliser la piste rurale Yensé-Kiemboro et Yensé-Tiendré. À cela s’ajoutent la réalisation d’un bouli à Thou, la formation de 60 jeunes en métiers dans les villages de la commune et un appui financier de deux millions de FCFA à la population pour des activités porteuses de revenues. Le budget primitif de la gestion de 2021 a été adopté et s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 286.070.045 FCFA.

Mahamadi Sawadogo, responsables des OSC, a déploré la persistance de l’insécurité à Kain

C’est en ces termes que Mahamadi Sawadogo, représentant des OSC de la commune de Kain, s’est exprimé avec tristesse au cours des échanges directs avec les élus de la commune. Selon lui, l’insécurité est venue mettre à rude épreuve toutes les économies de la commune. « Les animaux ont fui », dit-il, avant de renchérir :« Cela fait deux ans aujourd’hui qu’à Kain, on ne cultive pas ». M Sawadogo a saisi l’occasion pour féliciter le Conseil municipal pour ses efforts malgré le contexte très difficile. Il a invité à la cohésion sociale pour le retour à la paix, pour qu’avec l’accompagnement des partenaires, ils puissent relever les grands défis de développement qui se livrent à eux.

Cette journée de redevabilité a connu la participation des autorités et des partenaires techniques et financiers venus soutenir l’initiative. Le PNUD à travers le « Projet d’appuis à l’amélioration de la confiance entre l’administration, les forces de défense et de sécurité, et les populations », a apprécié la démarche. D’où son accompagnement financier à la commune, justifie Isabelle Tschan, représentante résidente adjointe du PNUD. Selon elle, « ce dialogue est extrêmement important car le partage de l’information du maire dans la gestion de la commune permet à toute la population de participer dans les prises de décision, de renforcer la confiance entre la population et le Conseil municipal ».

AAS