LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Association des journalistes du Burkina : La presse burkinabè à la loupe

Publié le mardi 18 octobre 2005 à 07h46min

PARTAGER :                          

Jean-Claude Méda (milieu), président de l’AJB

L’Association des journalistes du Burkina (AJB) a présenté, vendredi 14 octobre 2005, son rapport 2003 sur l’état des lieux de la presse burkinabè. C’était lors d’une conférence de presse tenue à Ouagadougou.

Le rapport 2003 de l’AJB sur l’état des lieux de la presse burkinabè « entend combler un vide et poser des jalons pour la rédaction future de l’histoire de la presse ». L’objectif visé par ce document est d’offrir selon le président de l’AJB, Jean-Claude Meda, un outil de référence, de travail et de décision aux membres de l’association, à l’ensemble des journalistes, au grand public, aux organisations politiques, à la société civile, etc. Ainsi, la confection et la diffusion de ce rapport doivent permettre « de sensibiliser le grand public, la société civile sur la situation réelle de la presse au Burkina Faso en particulier, les problèmes qu’elle connaît ainsi que le rôle décisif qu’elle peut jouer dans la consolidation de la démocratie ».

Spécifiquement, il permettra selon les responsables de l’AJB, de donner aux journalistes une vision claire de la réalité de leur situation dans le pays et, de leur faire prendre conscience de l’importance du rôle qu’ils peuvent jouer dans l’approfondissement de l’espace d’expression démocratique au Faso. Le rapport 2003 comporte 4 chapitres qui, selon Salif Koala, secrétaire chargé des publications, « se complètent et se lisent aisément ». Le premier fait état du cadre juridique de la presse burkinabè, le deuxième de la typologie des publications, le troisième, du journaliste au Burkina Faso et le quatrième des pratiques journalistiques et leurs effets. Le tout couronné de conclusions et de recommandations. Tablant sur le journaliste au Burkina Faso, le rapport fait l’état de son statut, ses conditions de travail, les problèmes de la formation au métier et les pratiques courantes dans le milieu.

Ainsi parlant du statut, le rapport révèle que « l’absence de définition de l’entreprise de presse enlève toute réalité à la définition du journaliste ». Selon le rapport, la définition consacrée par le code de l’information est une définition relative parce qu’assujettie à l’existence d’un cadre de « prestation » dont l’existence n’est pas reconnue par la loi. « La situation est davantage aggravée et confirmée par l’inexistence d’une carte d’identité professionnelle, autrement dit d’une carte de presse ». (P 67). Quant aux pratiques journalistiques et leurs effets, le rapport stigmatise la politique dite des « gombos » et le travail à la pièce. Le dernier cité est le fait pour un journaliste d’organiser la concurrence contre son propre organe en réservant ses meilleurs articles à un organe concurrent.

Des préoccupations des journalistes

Elles s’articulent autour des méthodes de collecte des données, du moment choisi pour la publication du rapport, de la convention collective, de la carte de presse et des imperfections du document. M. Jean-Claude Meda a révélé que la collecte a reposé sur une recherche documentaire auprès du CSI et d’autres structures, la recherche de terrain et le traitement des données.

Cependant, il a reconnu les lacunes de terrain imputables au manque de moyens matériels et financiers. Quant au moment, le président de l’AJB, M . Méda a reconnu qu’il faut un début à toute chose. Il a indiqué aussi que les moyens financiers et des impératifs techniques indépendants de leur volonté ont joué en leur défaveur. Pour ce qui est de la convention collective et de la carte de la presse, l’AJB se prononce pour la révision des conditions de délivrance de la deuxième citée et la création d’une commission tripartite pour discuter des modalités de faisabilité de la convention collective.

Quant aux lacunes du document, notamment sa mise à jour, le président de l’AJB a dit tenir compte des suggestions et remarques qui seront prises en compte dans les rapports annuels à venir. En tout état de cause, ce rapport de 100 pages réalisé avec l’appui de Diakonia, malgré ces lacunes pose un diagnostic sur la situation des journalistes au Faso. Il est disponible au prix de 1 000 F CFA.

Daouda Emile OUEDRAOGO (Ouedro1@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Massaka SAS se lance à la conquête du monde
Burkina/médias : BBC et VOA suspendus pour deux semaines