La venue de Salvador Yaméogo et surtout la grande mobilisation dont ont fait preuve les militants du RDF a surpris plus d’un observateur. La grande salle de la direction régionale de l’Enseignement de base n’a pu contenir le monde venu acclamer son nouvel idole. Le président du RDF et les membres de son bureau exécutif national à leur arrivée sur les lieux de la cérémonie ont été accueillis par des slogans taillés sur mesure.

C’est un Salvador Yaméogo apparu vraisemblablement comme le nouveau homme fort de Koudougou qu’on a accueilli, ce samedi 15 octobre dans le Boulkiendé. La venue de Salvador Yaméogo et surtout, la création du RDF ont été justifiées par huit discours lors de la cérémonie. Le représentant des vieux et celui des femmes ainsi que le secrétaire général de la section communale de Koudougou ont tous salué la création du RDF avant de dire leur total engagement aux côtés de leur fils et frère pour que triomphe le RDF à Koudougou. Les cinq autres intervenants dont le président du parti lui-même, ont, de long en large, expliqué les raisons de la création du RDF et de son implantation à l’intérieur du Burkina.

Le parti du « baobab » puisque c’est son symbole, entend occuper une place de choix sur l’échiquier politique car appelé à jouer les premiers rôles.

Créé le 20 mars 2005, le RDF, selon ses géniteurs, est déjà implanté dans plusieurs provinces.

Pour le président du RDF, le député Salvador Yaméogo, les circonstances qui l’ont conduit à créer le parti font désormais partie de l’histoire politique de notre pays.

Quitter l’UNDD dans les conditions où je l’ai fait, dira - t-il après avoir participé à son réveil, n’a pas été chose facile mais était nécessaire pour moi-même et pour Koudougou tout entier. Cette rentrée politique du RDF a été l’occasion de présenter le bureau de la section communale de Koudougou aux militants mais aussi et surtout, au président du parti, de déballer la feuille de route qui se résume en trois points dont le premier est de contribuer à la réélection de Blaise Compaoré, le 13 novembre prochain.

Le deuxième point, c’est la conquête de la mairie de Koudougou en 2006 car selon Salvador Yaméogo, Koudougou est à tout le monde et sera administrée en 2006 par qui pourra et saura redonner à ces fils, la confiance en eux-mêmes qu’ils ont perdue.Enfin le troisième point concerne les législatives de 2007 dont l’objectif du RDF est de parvenir à constituer un groupe parlementaire RDF à l’Assemblée nationale.

François KABORE

Salvador Yaméogo : « Nous allons travailler sur des bases saines et constantes »

A l’issue de la cérémonie de rentrée politique, la presse a posé quelques questions à Salvador Yaméogo que nous vous proposons de lire.

Question : M. le président, est-ce que vous pouvez nous dire en quelques mots, votre choix de quitter l’UNDD et de créer votre parti ?

Salvador Yaméogo : Plus que jamais, ça n’a pas été un choix facile. On m’a même dit que c’est un choix osé mais je reste convaincu que j’ai fait le bon choix. Cela confirme d’ailleurs mon engagement politique et ma détermination à travailler d’arrache pied sur des bases claires, saines et constantes.

Q : Votre décision de soutenir Blaise Compaoré a conforté certains dans leur thèse selon laquelle la rupture entre votre frère Hermann Yaméogo et vous a été instrumentalisée par le pouvoir de Blaise Compaoré , que dites vous ?

S.Y. : Je n’ai été instrumentalisé par personne, je pense être majeur et avoir la capacité de juger par moi-même de ce qui est bon pour mon pays, j’ai donc décidé en toute liberté de quitter l’UNDD pour créer mon parti.

Et comme je l’ai dit en son temps, je ne suis pas naïf politiquement au point d’ignorer que c’est une décision qui a profité au pouvoir.

Maintenant mon choix de soutenir Blaise Compaoré est un choix qui a été débattu au sein du parti et cela a été une décision démocratiquement prise.

Q : Comment appréciez-vous la mobilisation ?

S.Y. : Honnêtement, je suis très heureux de la mobilisation. J’aurais souhaité faire la même mobilisation pendant la campagne pour mon candidat.

Q. : Quel est l’état des rapports entre Hermann et vous aujourd’hui quand on sait qu’au moment où vous aviez décidé de le quitter, les vieux s’étaient opposés et avaient même entrepris de vous bannir de la famille ?

S.Y. : Je pense que les quelques vieux qui avaient commis l’erreur d’émettre cette hypothèse ne sont jamais aventurer à nouveau à l’envisager. Ceci dit, il n’y a pas de problème familial. Il y a eu un choc et des incompréhensions de part et d’autre, mais laissez-moi vous dire que Hermann reste et demeure mon grand frère et je suis son petit frère.

F.K.