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Elections couplées de 2020 au Burkina : Les femmes de Ziniaré expriment leurs attentes

Publié le lundi 16 novembre 2020 à 22h45min

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Elections couplées de 2020 au Burkina : Les femmes de Ziniaré expriment leurs attentes

Le dimanche 22 novembre 2020, les Burkinabè iront aux urnes pour élire leur président ainsi que les députés de la huitième législature. A moins d’une semaine de cette date, certaines femmes de la commune de Ziniaré, dans la région du Plateau central, ont exprimé leurs attentes pour le prochain président et ceux qui vont les représenter à l’Assemblée nationale. Elles rôdent autour de l’accès aux soins, aux crédités, à l’employabilité et à la formation professionnelle.

Mariam Ouiya, commerçante

Mariam Ouiya, commerçante : « Nous souhaitons que si le candidat du MPP gagne, qu’il revoie l’état du marché parce que les animaux viennent manger nos marchandises ; qu’il nous aide avec un mur pour clôturer le marché et avec un peu d’argent pour se débrouiller. Là, tout ira bien ! C’est ce que nous demandons et que Dieu fasse qu’il y ait la paix dans le pays. »

Abzéta Bouda, enseignante stagiaire : « Notre préoccupation, c’est la mise en valeur de la femme burkinabè, puis qu’elle est délaissée totalement. Au niveau du commerce, c’est la femme qui est là, les hommes ne se donnent pas comme il se doit. Il faut qu’on accorde une valeur à la femme en lui donnant l’opportunité d’exprimer sa pensée dans la société. Certes, les efforts sont faits mais c’est moins. J’encourage les femmes qui font la politique. Moi-même, je vais me lancer d’ici là. Comme les femmes sont délaissées, il faut des femmes leader pour lutter et défendre nos valeurs pas seulement au Burkina Faso mais en Afrique de manière générale. »

Léolie Zoungrana, coiffeuse

Léolie Zoungrana, coiffeuse : « Que celui qui sera élu forme nous les petits commerçants ! On a besoin de formation pour évoluer dans notre domaine. Durant les campagnes électorales, ils nous cherchent mais une fois élus, ils nous oublient. Ce que nous voulons, ce sont des formations certifiées [avec des attestations] et des crédits pour nous permettre de travailler. Pour notre cas, il faut une bonne formation pour créer des bons modèles afin d’avoir des clients. »

Antoinette Sigtibzouda, élève en classe de 3e : « Pour les jeunes, il y a un manque de travail. Si on voit bien notre contexte, il y a beaucoup de jeunes qui ont des diplômes mais il n’y a pas de travail pour eux. Ils sont obligés d’aller faire le commerce, se promener dans la rue. Si le prochain président peut nous aider avec cette situation, ça va beaucoup nous aider, même si ce sont des formations professionnelles. »

Antoinette Sigtibzouda

Edwige Yaméogo, a suspendu ses études en classe de 2de en 2017 : « Ils n’ont qu’à augmenter le nombre de candidature durant les concours de la Fonction publique. Imaginez un concours où on ne veut que cinq personnes dans les treize régions, comment on peut avoir travail avec ça ? Si tout le monde était comme moi, il n’allait pas avoir des élections. Les années antérieures, on recrutait beaucoup de gens mais ce n’est plus le cas actuellement. Maintenant, ils sont en train d’annuler les diplômes. Si tu as BEPC aujourd’hui, c’est comme si tu as CEP. Même pour avoir de la place pour aller à l’école, c’est difficile. Les gens abandonnent l’école parce qu’il n’y a plus de place. Les écoles publiques deviennent de plus en plus rares au détriment des privées, qui sont chères. Avec les écoles privées, les frais de scolarité coûte minimum 75.000 francs CFA. Il faut que nos dirigeants nous aident avec des formations professionnelles et des crédits pour les petits commerces. »

Patricia Nabi, sage-femme : « Les principales préoccupations de la femme burkinabè, c’est surtout l’accès à l’eau potable, au micro-crédit, à l‘emploi et l’éducation, notamment pour celles qui sont en zone rurale. Il y a aussi l’accès aux soins de santé. C’est récemment qu’on a un peu allégé les frais des soins, notamment au niveau de la planification familiale, qui est devenue gratuite. Sinon auparavant, pour avoir accès à la planification familiale, ce n’était pas facile. Il fallait avoir une somme pour avoir les différentes méthodes contraceptives. Si on peut aussi alléger les frais au niveau des soins génitaux pour les femmes, parce que c’est très difficile, et assurer une certaine gratuite. »

Propos recueillis par Cryspin M. Laoundiki
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