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Ghana : L’ancien président John Rawlings n’est plus

Publié le jeudi 12 novembre 2020 à 23h09min

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Ghana : L’ancien président John Rawlings n’est plus

L’ex-président ghanéen, Jerry John Rawlings est décédé à l’âge de 73 ans, apprend-on des sources concordantes, ce jeudi 12 novembre 2020.
Selon les mêmes sources, le décès est survenu dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 novembre, alors qu’il était hospitalisé à l’hôpital de Korlebu pour cause de Covid-19.

Jerry John Rawlings est considéré comme l’artisan de la démocratie qui caractérise aujourd’hui le Ghana. Cependant, militaire, il anime une première tentative de coup d’Etat, le 15 mai 1979. Cette tentative échoue et il est arrêté. Libéré trois semaines après par d’autres officiers, il récidive le 4 juin de la même année, en perpétrant un autre coup d’Etat qui renverse le régime du Fred Akuffo et le porte au pouvoir. Jerry John Rawlings cède cependant le pouvoir, quelques mois après, soit le 24 septembre 1979, à un gouvernement civil qui a pour président Limann.

Mécontent du pouvoir civil, qu’il estime corrompu, il reprend le contrôle du pays le 31 décembre 1981 par un nouveau coup d’Etat qui renverse le régime de Limann. Il devient alors le président du Conseil provisoire de la défense nationale. En 1992, Rawlings démissionne de l’armée, instaure le multipartisme, et fonde le Congrès démocratique national. Il engage le pays dans un processus de démocratisation.

Il ne se réclame ni du marxisme ni du capitalisme, mais, confronté à une crise économique, il applique à partir de 1983 une politique économique libérale, répondant aux souhaits du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
Il est élu président le 7 décembre 1992 et prend ses fonctions le 7 janvier 1993. La IVe République du Ghana est proclamée. Le 7 décembre 1996, il est réélu à la présidence de la République du Ghana. Il entame son second mandat le 7 janvier 1997.


Lire aussi John Jerry Rawlings : L’Afrique perd un panafricaniste, le Burkina perd un frère, regrette Roch Kaboré


Après deux mandats, la limite prévue par la Constitution ghanéenne, Rawlings entérine la candidature de son vice-président, John Atta Mills, à la présidence en 2000, au nom de son parti. Mais le 7 décembre 2000, c’est le candidat de l’opposition, du Nouveau Parti patriotique (NPP), John Kufuor, qui est élu président. L’alternance est pacifique, Rawlings passe à son tour dans l’opposition. Le 28 décembre 2008, le candidat du Congrès démocratique national John Atta-Mills est cette fois élu président, marquant une nouvelle alternance politique. Encore une fois, cette alternance est pacifique.
Lien avec le Burkina

Au Burkina Faso, le président Rawlings jouit d’une bonne renommée. L’histoire veut que ce soit avec son cadet de deux ans, Thomas Sankara, que Jerry John Rawlings a tissé ses liens amicaux avec le pays des hommes intègres. Entre 1983 et 1987, l’axe Ouagadougou-Accra était l’un des plus solides.

Notamment, en termes de convergence idéologique. Mais plus encore à travers la personnalité de leurs deux chefs d’Etat Rawlings et Sankara. Lesquels donnaient l’impression d’être sortis du même moule : celui de la conscience dénonciatrice et revendicatrice. Depuis la discipline militaire jusqu’à la conception du bien public et sa gestion, en passant par la lutte contre les injustices sociales. L’un et l’autre poussent alors leur pays respectif sur le terrain des grands travaux, sans pour autant renoncer à leur engagement personnel sur la scène internationale.

Ils entretiennent leur relation jusqu’à la mort brutale de Thomas Sankara, un 15 octobre 1987. Rawlings condamne fermement le coup d’Etat qui a emporté son fidèle ami. Les relations entre Ouagadougou et Accra prennent une douche froide. Ce n’est qu’au début des années 2000 que le président Rawlings va se rapprocher du Burkina. On l’a ainsi vu lors de la dernière prestation de serment de Blaise Compaoré, après la réélection de ce dernier en novembre 2005. Il n’a cessé de fouler le sol burkinabè quand il en avait la possibilité. En octobre 2016, par exemple, il a séjourné à Ouagadougou dans le cadre du lancement du projet du mémorial du Président Thomas Sankara.

« C’est un plaisir pour moi d’être impliqué à ce projet parce que si vous le faites ce n’est pas pour le Burkina Faso seulement, c’est pour le Ghana, c’est pour l’Afrique de l’Ouest et pour le monde entier parce que le Président Thomas Sankara avait des vertus que tous les peuples africains ont admirées », s’était-il exprimé. Il est cependant parti sans voir la fin de l’œuvre. N’empêche qu’il demeure le président d’honneur du comité international pour le mémorial Thomas Sankara.

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