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Mielleries au Burkina : La Chambre de commerce et d’industrie lance les contrats de recouvrement des subventions du projet PACAO

Publié le vendredi 30 octobre 2020 à 21h00min

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Mielleries au Burkina : La Chambre de commerce et d’industrie lance les contrats de recouvrement des subventions du projet PACAO

La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a procédé, le vendredi 30 octobre 2020, au lancement d’un service de contractualisation du recouvrement des subventions. Ces subventions, dont la valeur financière avoisine 300 millions de F CFA, s’effectuent dans le cadre du Programme d’appui à la compétitivité de l’Afrique de l’ouest - volet Burkina Faso (PACAO-BF), au profit des acteurs de la filière miel du Burkina. La cérémonie a été présidée par Issaka Kargougou, directeur général de la CCI-BF et coordonnateur du PACAO-BF.

Le PACAO-BF est un projet financé par l’Union européenne à hauteur de 5 milliards de F CFA, au profit de trois filières au Burkina : les huileries de coton et dérivés, le miel et dérivés, et le solaire domestique. C’est dans le cadre de ce projet qu’un soutien aux acteurs des trois filières a été prévu à travers quatre guichets de subventions.

Vue des participants à l’atelier

La Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF), tutrice des différentes filières bénéficiaires, est actrice majeure dans la mise en œuvre de ce projet. A travers cet atelier, elle lance un service de contractualisation du recouvrement des subventions. Les subventions entendent doter les apiculteurs de kits apicoles, renforcer les capacités des unités de transformation du miel et dérivés, apporter un appui pour l’acquisition de kits solaires et de kits de détermination de la teneur en vitamines A.

Pour le coordonnateur du PACAO, l’objectif du programme est de soutenir les acteurs économiques de ces filières et faire en sorte qu’il y ait une émergence des filières, en particulier une forte part à l’exportation pour le miel. Issaka Kargougou poursuit qu’il s’agit, pour l’atelier du 30 octobre, de 300 millions de F CFA environ qui seront mis en jeu afin de garantir près de 2 000 ruches (type kenyane), des huileries, des kits solaires et environ 35 kits de détermination de la vitamine A pour les acteurs de la filière au Burkina Faso.

Issaka Kargougou, Coordonnateur du PACAO-BF

Il précise que la subvention prend en charge 50% des charges, et chaque bénéficiaire apporte aussi 50%. « Ce matin, il s’agit concrètement de donner les informations de base à l’ensemble des acteurs afin que chacun puisse connaître les modalités d’accès à la subvention et mieux se préparer pour soumissionner son dossier », précise le coordonnateur.

Ils étaient plus d’une centaine, issus des régions du Centre, du Centre-Sud, du Centre-Est, de l’Est, du Sahel, du Centre-nord et du Nord, à prendre part à l’atelier. Pour le président de l’Interprofession miel, Désiré Marie Yaméogo, cet atelier a un intérêt particulier pour les acteurs de la filière.

Désiré Marie Yameogo, président de l’Interprofession miel du Burkina

Il s’agit d’informations pour mettre au courant les acteurs de ce qui est mis en œuvre à leur profit, chacun suivant son domaine d’intervention. Par exemple, « les acteurs de la transformation bénéficient de la réalisation et l’équipement de mielleries à hauteur de 9 millions de F CFA qui seront ensuite équipées en kits solaires ». Un dispositif a été mis en place pour appuyer les bénéficiaires dans les démarches pour soumissionner leurs dossiers, dit-il.

Promouvoir les potentialités piscicoles

Selon Issaka Kargougou, le miel burkinabè est très prisé dans l’Union européenne et dans d’autres contrées du monde. Cependant, il faut respecter un certain nombre de conditions avant de pouvoir l’exporter. Il dit espérer que très prochainement, ce secteur puisse connaître un essor, avec la mise en œuvre du PACAO-BF. Dans les prévisions, un Salon du miel ou Journées promotionnelles du miel sera organisé avant la fin de l’année, « afin de faire connaître le miel et ses dérivés qui comportent autant de vertus pour l’homme ».

Issoufou Nana, secrétaire technique de l’apiculture, ministère de l’agriculture

De 2011 à 2018, le Burkina produisait annuellement 500 tonnes de miel, selon Issoufou Nana, secrétaire technique de l’apiculture au ministère de l’Agriculture. A partir de 2018, cette production est passée à environ 1 000 tonnes par an, pour environ 3 milliards de F CFA de recettes pour le pays. 1 000 tonnes peuvent paraître énormes, selon lui, mais le potentiel piscicole va au-delà. Il existe trois grandes zones apicoles avec près de 16 000 apiculteurs et malheureusement 82% d’utilisation de ruches traditionnelles.

En équipant les apiculteurs de kits d’environ 10%, la production annuelle s’augmente d’au moins 190 tonnes par an, renseigne Issoufou Nana. Pour lui, l’exportation du miel burkinabè se fait en quantité limitée, due au fait qu’il y a un certain nombre de critères à respecter avant de pouvoir exporter. C’est pourquoi, annonce-t-il, plusieurs activités sont prévues dans le cadre du PACAO-BF, pour permettre de renforcer les capacités de production des acteurs de la filière.

Pose des officiels et quelques participants à la fin de la cérémonie d’ouverture des travaux

Une formation a déjà eu lieu à Koudougou du 26 au 29 octobre, et une autre est prévue à Bobo-Dioulasso du 10 au 12 novembre 2020. « D’autres renforcements de capacités existent en termes de traçabilité, de renforcement des capacités de production et de transformation », ajoute-t-il. La norme miel sera traduite en gulmacéma, mooré et dioula, pour permettre aux apiculteurs de mieux s’en imprégner.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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