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"Pourquoi écrire encore sur le président Compaoré ?"

Publié le mardi 6 septembre 2005 à 07h37min

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Les dés sont jetés. Grâce à une opposition divisée, où chaque parti politique, même s’il y a peut-être une exception, ne cherche que son propre intérêt, Blaise Compaoré sera de nouveau le président du Burkina Faso le soir du 13 novembre 2005.

Son parti n’est pas nécessairement meilleur que les autres partis. Ici, chez nous au Burkina, pour le moment, il ne s’agit pas de choisir le meilleur parti politique, mais il s’agit de choisir le parti le plus fort.

Ceux de l’opposition qui disent qu’ils veulent l’alternance sont presque tous des hypocrites. Ils disent une chose mais refusent obstinément d’en tirer les conséquences. Chacun affirme vouloir le bien du peuple, pourvu qu’il soit lui-même président.

On doit quand même reconnaître que les partis de la mouvance présidentielle votent pour Blaise et leur président n’est pas candidat : comme Gilbert Ouédraogo , et Salvador Yaméogo. On se sacrifie pour Blaise, mais pas pour un candidat de l’opposition. Si l’on ne peut pas être président, on est au moins avec le plus fort et celui qui a toujours quelque chose pour la récompense.

Blaise Compaoré va passer parce qu’il n’y a pas une vraie opposition. Il voudrait bien une opposition plus crédible, et il a même donné trente millions F CFA pour que le parti de Laurent Bado soit un vrai parti d’opposition.
Mais s’il n’y a pas une opposition crédible, Blaise Compaoré va être président.

Pourquoi écrire sur le président Blaise Compaoré ? Parce que nous ne pouvons pas toujours rester à la queue du progrès ou, pire, devenir de plus en plus pauvres.
Tous les parents et les amis du Burkina veulent un meilleur avenir pour leurs enfants et leurs petits-enfants. II faut donc que cela change.

Pour cela, il faut que les Burkinabè voient plus clair sur la situation où ils se trouvent. Les grandes phrases rhétoriques de beaucoup de leaders politiques, qui cherchent souvent leur propre intérêt, ne sont pas toujours une source de vérité. Mais il faut du tout pour faire un monde.

Les voix de ceux qui ne sont pas des politiciens sont indispensables pour éclairer les citoyens. II faut qu’ils sachent ce qui se passe ; il faut qu’ils prennent connaissance de la réalité et qu’ils en parlent aux autres. Si l’on lit les paroles des leaders politiques au pouvoir et les éloges du règne de Blaise Compaoré, on pourrait conclure que le Burkina Faso est un paradis terrestre, mais en réalité, le Burkina est l’un des pays les plus misérables de la planète.

"Blaise a déjà gagné mais ..."

Il faut que le peuple devienne conscient de la vérité ; ce processus est en route, mais la peur de réagir publiquement est encore trop grande et les gens qui comprennent de quoi il s’agit sont encore trop peu nombreux. Donnez toutes les informations possibles au peuple et cela changera.

Le peuple a le gouvernement qu’il mérite, mais la force du régnant peut être écrasante : Staline, Mobutu, Eyadema, Bongo, Blaise Compaoré. Dans l’histoire du Burkina (j’y étais avant l’indépendance), le moment le plus dur pour la démocratie est le moment présent et le changement sera difficile, mais même Mobutu a été chassé. L’Afrique du Sud est devenue un pays démocratique. L’alternance est devenue possible au Ghana.

Je loue toutes les personnes qui essayent d’éclairer les citoyens par leurs écrits, tous ceux qui sont sincères, même si leur opinion s’oppose à la mienne. A la longue, le peuple distingue celui qui se cherche et celui qui veut servir. Il faut informer les gens, car le Burkina est en train de devenir un grand mensonge. Le chef de file de l’opposition, oui le chef, laisse l’opposition et suit Blaise Compaoré. L’opposant le plus vrai, Hermann Yaméogo, se montre combatif, mais se lie à un président aux mains sales et change de parti comme d’autres changent de mouchoir. Quelle débâcle pour le Burkina ? Il faut que cela change.

Continuez à montrer la vérité sur Blaise Compaoré par des faits vérifiables et non pas par des pirouettes verbales. Le Burkina est le troisième pays au bas de l’échelle du développement humain durable, selon les classements du PNUD. La pauvreté s’aggrave, les gens n’ont plus confiance en l’appareil judiciaire les partis politiques ne sont pas fiables, la corruption s’accentue, etc.

Il faut continuer à écrire et à communiquer : les atouts et les faiblesses, les tromperies et l’égoïsme du pouvoir actuel. Blaise Compaoré est notre prochain président, mais il y a des moyens de lui crier qu’il faut que cela change. Un vote nul massif pourrait être un avertissement. Blaise a déjà dit qu’il veut encore rester dix ans président (interview dans Jeune Afrique l’Intelligent) Cette fois-ci, il a déjà gagné, mais dans cinq ans ?

Aidons notre pays à progresser : consommons et employons les produits burkinabè.

Bonne nouvelle : dans l’arrondissement de Boulmiougou, quinze personnes ont été mises en prison pour fraude dans des affaires de lotissement.

F. BALEMANS
BP : 332 Koudougou

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 6 septembre 2005 à 11:00 En réponse à : > "Pourquoi écrire encore sur le président Compaoré ?"

    Vous êtes un vrai Burkinabé, pour l’heure je m’arrête là avant de trouver des mots pour te répondre

  • Le 6 septembre 2005 à 14:10 En réponse à : > "Pourquoi écrire encore sur le président Compaoré ?"

    Il n’y a pas de doute, dans cinq ans, Blaise COMPAORE gagnera encore. La question n’est pas à ce niveau, à mon avis. La question est : Blaise sera-t-il candidat dans 10 ans ? Nous ne sommes pas à l’abri. Que va nous « concocter » encore Salif DIALLO, l’éminence grise de son excellence.

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