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Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

Publié le jeudi 8 août 2019 à 23h50min

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Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

Après leurs plaidoiries au tribunal militaire, des avocats du Général Gilbert Diendéré ont joué les prolongations en animant une conférence de presse ce 8 août 2019 à Ouagadougou. Une fois de plus, les conseils du principal accusé dans le coup d’Etat ont dit tout le mal qu’ils pensaient de l’instruction du dossier et réaffirmé la nécessité de la justice burkinabè de ne dire que le Droit en se basant uniquement sur ce que leurs protégés a fait.

Au lendemain de la fin de leurs plaidoiries au tribunal militaire, des avocats du Général Gilbert Diendéré ont trouvé la nécessité de s’adresser à la presse. Pour les observateurs qui suivent au quotidien l’actualité du côté du procès du putsch, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Me Jean Yaovi Dégli a répété ce qu’il a dit à la barre lors de sa plaidoirie.

« Dans le procès du Général Diendéré, en dehors du caractère public du procès, de la possibilité qui lui a été donnée d’être entendue par la juridiction de jugement, la plupart des principes élémentaires d’une justice équitable ont été littéralement violés », a réitéré l’avocat togolais. Selon lui, sur le plan des preuves qui doivent soutenir les accusations contre l’accusé, le parquet militaire n’a pas réussi à prouver la culpabilité de son client.

Aussi, sur le crime d’attentat à la sûreté de l’Etat, l’avocat note que pour que cette infraction soit établie, il aurait fallu qu’au préalable, il soit prouvé un complot dont l’exécution ou le commencement d’exécution constitue le crime d’attentat à la sûreté de l’Etat. Pour les autres chefs d’accusation, « le parquet militaire n’a pas été capable de rapporter des preuves qui peuvent convaincre au-delà de tout doute raisonnable que le Général Diendéré aurait commis les crimes en question », a ajouté Me Dégli.

Cliquez ici pour lire aussi Procès du putsch : Les avocats de Diendéré dénoncent une violation des principes élémentaires de droit à une justice équitable

Pourtant, c’était possible de mener une enquête plus pointue pour connaitre par exemple de quels fusils sont partis les balles qui ont tué des manifestants, soutient le conseil. « Le juge d’instruction et le parquet militaire ne feront aucun effort pour mettre un visage clair sur ces divers crimes alors même que les moyens de l’Etat permettent de connaître avec exactitude quel militaire a fait quoi si tant est que ces crimes sont commis par des membres du RSP ».

Alors l’auxiliaire de justice se pose des questions sur les raisons qui ont amené les services judiciaires à refuser de faire ce travail. Négligence ? Paresse ? Volonté de cacher la vérité ? Désir d’assouvir une haine ou un règlement de compte ? s’interroge Me Dégli.

Toutefois, il reconnait que son client a assumé la vacance du pouvoir. Pas parce qu’il lorgnait le fauteuil présidentiel. « Pour éviter le chaos qui se profilait à l’horizon pour le Burkina Faso si les événements avaient été laissés entre les mains des jeunes sous-officiers et soldats du RSP, qui dans leur colère et décidés à aller au bout, semblaient ne vouloir rien lâcher », se convainc l’animateur de la conférence de presse avant d’ajouter que « peut-être qu’il aurait dû refuser de prendre le pouvoir en ce moment ».

Une défense gratuite ?

Pour celui qui confie qu’il défend gratuitement le Gal Gilbert Diendéré, l’Etat de droit que les burkinabè ont voulu en chassant Blaise Compaoré en l’empêchant de faire un troisième mandat, est encore un mirage et le procès du coup d’Etat est en est l’illustration. Les règles d’une justice compétente, indépendante, impartiale et équitable telles que l’exige l’Etat de droit que veut désormais le Burkina Faso sont bafouées. Avec force, il demande que l’on juge son client sur ce qu’il a fait et non sur des suppositions.

En plus, foi de Me Dégli, le Gal a certes commis des erreurs comme tout homme, mais il faut retenir tout le bien qu’il a fait pour le Burkina et la sous-région. « Quand on dit que Gilbert Diendéré a sauvé la sous-région ouest-africaine du djihadisme pendant des années, ce n’est pas lui qu’on applaudit, c’est le Burkina qu’on a applaudi ». En tout cas pour lui, le Gal n’est pas la source de tous les maux du Burkina Faso et il ne saurait être la brebis expiatoire. Il faut une justice qui favorise l’Etat de droit, la réconciliation nationale, suggère-t-il.

Un autre avocat du Général Gilbert Diendéré a abondé dans le même sens que son confrère. Me Paul Kéré se dit qu’au regard de tous les manquements constatés dans la procédure, son client doit être acquitté.

Mais Me Dégli craint que les juges qui ont déjà condamné dans d’autres portions du coup d’Etat manqué, notamment dans l’affaire de l’attaque de la poudrière de Yimdi, cherchent à « confirmer dans ce procès leur jurisprudence même si celle-ci est fondée sur des erreurs ».

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 9 août 2019 à 07:48, par Mogdrkindé En réponse à : Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

    Quoique restant dans votre rôle qui est de tout faire pour sortir votre client des problèmes qu’il a consciemment créés ou pour lesquels il s’est laissé piégé par plus malin que lui, nous pensons cher Maître que vous devriez aller molo-molo dans vos déclarations car dans un premier temps, vous connaissez très mal l’homme que vous défendez, notamment les actes que ce dernier a eu à poser de par le passé qui a valu des pertes de vie à des gens plus propres et plus honnêtes que lui. A ce titre, on retiendra une de ses propres déclarations lorsque la parole lui avait été donné devant ce même Tribunal. Nous le citons : "j’ai participer à plusieurs coups d’état de par le passé", fin de citation. Tout le monde l’a entendu et/ou lu. Mais le pire fut la liquidation de ses Camarades Capitaine Henri Zongo et Commandant J.B. Lingani. On n’en parle pas aujourd’hui, mais le temps viendra où il devra en répondre.

    Dans un deuxième temps, malgré votre compétence que nous n’osons pas en douter, il y a que dans votre propre pays, le Togo, bien de choses plus mauvaises pour le vaillant peuple togolais se sont passées sans que vous n’osiez lever votre humble voix pour dire quoique ce soit. Comme quoi on, n’est pas roi chez soi. Ce n’est donc pas ici que vous nous ferez croire que vous êtes le meilleur connaisseur du Droit et des textes, surtout burkinabé que vous ne saurez et ne devez connaître mieux que les Lois et Textes togolais.

    Vous faites appel à notre Constitution pour déclarer une "illégalité du Gouvernement de la Transition". Soit. illégalité pour illégalité, en quoi le ravissement du poste de Président de votre pays (Togo) par votre actuel Président au Togo est-il conforme à la Constitution togolaise ?

    Nous au moins au Burkina Faso, nous avions une force de résilience et de vivre-ensemble qui nous permet d’improviser une formule qui s’appela "Chartre" pour nous ressaisir dans une situation embrouillée dont votre client consciemment ou inconsciemment a contribué à créer. Le Général, votre client aurait été honnête, averti et surtout soucieux du devenir de son pays, parce que "très écouté" par Blaise Compaoré, Président du Faso à l’époque, il lui aurait pu recommander à son frère et ami (B.C.) d’écouter le peuple et accéder à sa demande qui n’était rien d’autre que de laisser telle quelle, la Constitution et conduire son Mandat à terme pour, si cela lui convenait, se représenter plus tard et revenir au poste. Il ne l’a pas fait par égoïsme. Il (Diendéré) doit être considéré, ne vous en déplaise, comme l’un de ceux-là qui ont trompé Blaise Compaoré et amener dans cette situation que vous qualifiez d’anormale, voire, illégale.

    Il n’a été que victime de sa gourmandise. Même s’il a été à son tour trompé par Zida, son petit, c’est de son manque de discernement et de capacité d’analyse, et pourquoi pas son insuffisance d’intelligence, il ne peut que s’en vouloir à lui-même pour ses inepties. Il est dit, cher Maître, "Que nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes". Et dans le cas en présence, nous dirons que vous êtes de la même moule, c’est-à-dire, plein de turpitudes.

    Avec tous nos respects de personne bien éduquée, mais vigilante et aimant son pays, ne vous en déplaise.

  • Le 9 août 2019 à 08:27, par Minnayi En réponse à : Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

    En clair, cette conférence de presse a été organisée pour faire la pression sur les juges qui prononceront leur décision dans les jours prochains. Et c’est ça le travail d’un avocat ? C’est ça L’État de droit ? Quelle comédie ?

    Ces avocats font quoi du démenti du Président J. B. OUEDRAOGO par rapport à leurs accusations à son encontre ? Et finalement, le coup d’Etat n’est imputable à personne ? Passons tous les morts en pertes et profits ? Curieux avocats ? Attendons au moins la décision des juges à l’encontre de leur client pour en savoir davantage. Si vraiment le parquet n’a pu apporter aucune preuve sur sa culpabilité, pourquoi avoir peur de leur décision à venir ? Ne sont-ils pas impartiaux ?

  • Le 9 août 2019 à 08:53, par caca En réponse à : Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

    Une erreur judiciaire comme celui du dossier Nobert Zongo est en répétition. Quel gâchis pour notre pays ? Comme le veut un proverbe mossi, on n’enterre pas un cadavre pour laisser les pieds dehors. C’est dommage qu’à la fin du procès, il y a tel rebondissement médiatique d’un putsch qui avait ému le monde entier dont l’idée d’un coup d’État le plus bête au monde. Dans la même, on pourrait dire aussi le procès le plus idiot au monde parce que les droits élémentaires de l’accusé principal ont été violés par négligence. Le mot négligence sera la partie d’ombre qui va entacher le dossier putsch. il devient un entactogène et remet en cause le sérieux de notre justice.

  • Le 9 août 2019 à 10:20, par TRAORE En réponse à : Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

    Caca, cela ne saura remettre en cause le sérieux de notre justice. Voyez comment est la bêtise de certains burkinabè. Cherchez à savoir si Henri Zongo et Boukary Lengani ont eu la même chance que Gilbert Diendéré. C’est cela la réalité. Combien de vies Gilbert Diendéré et ses acolytes ont-ils ôté ?
    Le criminel a toujours peur de la mort. Qui sème le vent récolte la tempête.

    • Le 13 août 2019 à 11:39, par caca En réponse à : Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

      Traoré, le sujet ici concerne le putsch manqué où le général Diendéré est impliqué et non le dossier Henri Zongo et Boukary Lengani. Le général Diendéré est poursuivit sur le putsch manqué, et sa défense concerne ce dossier. Le contexte du pays aujourd’hui ne permet plus un cour martial d’expédier des accusés comme ça été au temps des Henri Zongo et Boukary Lengani.
      Nos textes de lois ont évolué au point que la peine de mort a été abrogé, et l’État se trouve dans l’obligation de mettre les moyens financiers et humains pour donner la chance à un criminel de vivre suite à une accusation de crime comme le cas du putsch. Ne confondons pas les sujets, même s’ils semblent similaires. Demain, même vous peut bénéficier les mêmes accompagnement de l’État devant la justice dans la mesure où la loi obligée un jugement équitable. Ces avocats n’ont rien fait de mal, ils ont simplement demandé une justice équitable selon la loi du Burkina Faso. Ils ont mis à jour la supercherie de l’accusation devant le tribunal, et demandent la vigilance de cet tribunal sur le plan judiciaire. Réjouissons nous d’avoir de tels avocats capables de renverser ainsi une accusation à charge. Vous pouvez ne pas être d’accord, c’est votre droit et peut être vous ignorez la procédure judiciaire que les juges mêmes n’ignorent pas. Si les avocats de défense avaient délibérément commis des fautes dans leurs plaidoiries, soyez vous sûrs que déjà juristes allaient dénoncer. Avez vous vu la réaction venant du milieu judiciaire ? Laissez les juristes de s’occuper des sujets judiciaires et abstenons nous des jugements d’opinion. Soyons responsables et cherchons le bien être du vivre ensemble.

  • Le 9 août 2019 à 16:06, par Yamsoba En réponse à : Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

    Seule le jugement dernier sera sans erreur. Ce procès a duré plus d’un an, avec des morts et des éléments matériels provenant du prétendu coup d’état manqué. Je refuse que l’on dise coup d’état manqué, mais plus tôt coup d’état refusé ,écrasé rejeté par le vaillant peuple Burkinabè. Combien d’heures leur prétendue tentative de coup d’état du 19 Septembre 1989 a pris pour aboutir à la mise à mort sans appel ni pitié des compagnons de SANKARA ( LINGANI, ZONGO, KOUNDABA, YINYIN, ETC.....? OAprès çà,où se trouvent le sergent OUEDRAOGO Arzouma dit Otis et ses compagnons pour les mêmes fausses accusations ? IL A SEME ? IL EST TEMPS DE RECOLTER. Ainsi va la vie et à bon entendeur salut

  • Le 13 août 2019 à 09:51, par Ouédraogo Nobila En réponse à : Défense du Gal Diendéré : Une prolongation devant la presse !

    tous ces agissements ne feront qu’enfoncer le General.vous pouvez deffendre aprement votre client sans pour autant massacrer notre systeme judiciaire.le BF est un pays aussi souverain.respectons nous un peu

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