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Sanmatenga:Participation des femmes à la vie politique

Publié le lundi 29 décembre 2003 à 10h41min

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La

décentralisation, concepts, principes et enjeux, les textes d’orientation de la décentralisation et leur état de mise en œuvre,

les acteurs et leur rôle, place de la femme dans le gouvernement local sont des thèmes qui ont été traités à Kaya les 17 et 18

décembre 2003 par la trentaine de participants et participantes venus des départements de la province et de certaines

structures.

Cet atelier de formation a été organisé par la Coalition burkinabè pour les droits de la femme "CBDF" qui

regroupe 14 ONG et associations qui ont la volonté commune de contribuer à accroître le respects des droits des femmes au niveau

national et régional. D’ores et déjà, la CBDF a eu à organiser des activités sur l’éducation civique, le renforcement des

capacités techniques des femmes leaders, l’exclusion sociale pour fait de sorcellerie, le forum national de plaidoyer pour le

plein exercice de la citoyenneté de la femme au Burkina et le respect des droits des filles au sein des établissements

secondaires.

Selon Mme Elisabeth Kaboré, présidente du conseil d’administration de CBDF, cette formation qui se déroule

simultanément dans huit provinces, s’inscrit dans son plan d’action 2003 - 2005. Elle a remercié le Centre canadien d’étude

et de coopération internationale "CECI", l’Agence canadienne de développement international "ACDI" et la Commission nationale

de la décentralisation à travers la GTZ grâce auxquels cet atelier a pu se tenir. En effet, l’objectif recherché est une

meilleure représentation des femmes dans les instances de prise de décision au niveau local et leur participation effective à la

vie démocratique à travers les mécanismes de la décentralisation.

Pour Saïdou Sawadogo, maire de la commune de Kaya, son

souhait est que ce plaidoyer ait un écho retentissant dans les villes comme les campagnes en vue de tracer la voie du succès au

processus de décentralisation car rien n’est possible sans la participation de toutes les couches sociales aux instances

décisionnelles, surtout celle des femmes dans les organes politiques.

Pour Moumouni Fabré, ministre de l’Administration

territoriale et de la Décentralisation qui présidait la cérémonie de lancement des activités, malgré leur nombre élevé, les

femmes sont sous-représentées dans les instances de prise de décisions surtout au sein des instances à mandat électif. Ceci peut

être lié aux pesanteurs socioculturelles, mais le genre de formation, de sensibilisation programmé devrait renforcer les

connaissances et les capacités managériales des groupes de femmes d’où émergeront de nouvelles catégories de citoyennes

burkinabè. Cette formation qui se tient dans l’Oubritenga, le Kadiogo, le Boulkiemdé, le Yatenga, le Passoré, le Gourma et le

Sanmatenga a pour but, d’outiller les animateurs et animatrices qui auront pour mandat de réaliser des séances de

sensibilisation des populations surtout des femmes. Ces séances de sensibilisation devront amener les femmes à s’impliquer

davantage dans la gestion de la cité en se faisant élire au sein des conseils communaux et à occuper surtout des postes de

responsabilité au sein des bureaux communaux.

D’ici à la fin 2005, les 45 provinces seront couvertes et la CBDF compte

ainsi réhausser le taux de présence féminine dans les conseils municipaux aux élections communales de 2005. Les animateurs

formés par groupe de deux devront réaliser 85 séances d’animation par province de février 2004 à octobre 2005. Le ministre

Fabré a dit, que son département mettra toute en œuvre pour appuyer fortement la CBDF dans le but d’atteindre les résultats

escomptés. Signalons que la CBDF est un enfant du projet, Droit et citoyenneté des femmes "DCF". Le ministre de l’Information,

le secrétaire permanent de la CND, la représentante de l’ambassade du Canada, les autorités administratives, politiques

militaires, les directeurs et chefs de services ont assisté au lancement de cette formation qui concernera toutes les provinces.

Lors de la rencontre avec les leaders d’opinion, le responsables de la CBDF ont sollicité leur appui aux formateurs et

formatrices lors des sorties sur le terrain pour des séances de sensibilisation. Elles ont souhaité la nomination de plusieurs

femmes aux portes de gouverneurs et ont promis d’être présentes à la confection des listes électorales pour que les femmes

soient surtout bien positionnées. Pour le ministre Fabré, les femmes se doivent d’axer leur plaidoyer surtout auprès des hommes

politiques au sein des partis dans lesquels elles militent. En effet, ce sont les leaders politiques qui font blocage. Les

femmes étant numériquement plus nombreuses, il leur appartient de développer des initiatives pour se faire valoir car elles sont

peu représentées effectivement dans les instances de décision.

Pour les élections communales et rurales qui viennent, le

ministre Fabré a souhaité une forte sensibilisation dans les communes, une implication plus forte dans les instances de

décision. Il leur a demandé de s’instruire des textes d’orientation de la décentralisation où l’ensemble des instruments pour

mener leur combat, s’y trouve. Elles sauront de quoi elles ont besoin et comment y parvenir. Ainsi, elles démontreront

qu’elles ont la capacité d’imaginer, de concevoir, de coordonner des activités et donc, qu’elles ont une capacité

managériale. Le ministre Fabré a promis que le tiers des gouverneurs seront des femmes. Pour le ministre Raymond Edouard

Ouédraogo, trop de viande ne gâte pas la sauce.

Aux femmes de développer des stratégies affinées et ne pas laisser

passer les états majors car ce qui se dit devant les micros et les caméras est différent de ce qui ce raconte dans les salons.

les femmes doivent se battre et c’est très souvent le manque de confiance en soi qui fait qu’elles perdent souvent les

combats. M. Ouédraogo leur a suggéré de ne plus se contenter de promesses verbales mais écrites qu’on peut élaborer si les

engagements ne sont pas respectés. Le haut-commissaire de la province et le maire de Kaya ont axé leurs interventions sur les

propos tenus par les ministres présents à la rencontre. Les femmes arrivent, les états-majors des partis politiques sont

prévenus.

Jacques NONGUIERMA
AIB/Sanmatenga

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