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Procès du putsch du CND : "C’est impossible de tripoter des données et avoir des résultats fiables", dixit Younoussa Sanfo, ingénieur en informatique

LEFASO.NET | Par LEFASO.NET

Publié le lundi 18 mars 2019 à 13h15min

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Procès du putsch du CND :

L’ingénieur informaticien, par ailleurs expert en sécurité informatique, Younoussa Sanfo, est à la barre du tribunal militaire ce lundi 18 mars 2019 pour son témoignage.

L’expert en sécurité informatique, Younoussa Sanfo s’est prêté aux questions du parquet militaire.

Selon le témoin, il ne connait que certains accusés dans cette affaire. Toutefois, il a relevé n’avoir aucun antécédent avec un accusé, dans le cadre de l’accomplissement de sa mission

Le parquet a demandé à l’expert si à un moment donné, il a inventé des messages pour les attribuer aux accusés, comme le prétendaient certains d’entre eux.

Younoussa Sanfo a indiqué que sa déontologie lui interdit cela. Son travail a consisté à faire des copies conformes des appareils avant de récupérer les informations y contenues. Pour cela, il a fait appel à un laboratoire d’expertise en récupération des données dans le cadre légal.

A en croire Younoussa Sanfo, cette copie est vérifiable. "C’est impossible de tripoter des données et avoir des résultats fiables", a-t-il déclaré.

Le témoin a également révélé que 86% des messages des appareils ont été supprimés, puis d’ajouter que "tous les numéros n’étaient pas identifiés aux noms des personnes qui les utilisaient".

Avez-vous rencontré des difficultés ? A cette question du président du tribunal, le témoin a répondu par l’affirmative. Pour lui, certains téléphones étaient codés donc il fallait contourner le système de sécurité.

"Mon rôle n’est pas d’incriminer quelqu’un", précise Younoussa Sanfo

En tant qu’ingénieur en informatique et expert en sécurité informatique, Younoussa Sanfo, a été sollicité par le parquet militaire pour préciser certains aspects techniques de sa mission.

Le parquet lui a demandé de parler de l’IMEI (International mobile equipement identity). Selon le témoin, c’est un identifiant d’un téléphone. "Tous les téléphones ont cet identifiant qui permet d’avoir toutes les informations techniques du téléphone".

Est-ce possible qu’un téléphone puisse avoir deux IMEI ?

A travers cette question, le parquet aimerait que l’expert se prononce sur l’avis du général Gilbert Diendéré qui a déclaré n’avoir utilisé qu’un seul téléphone ; alors que le rapport d’expertise fait ressortir deux IMEI de son numéro de téléphone.

Selon l’expert Younoussa Sanfo, le numéro de Diendéré a été utilisé par deux téléphones différents. C’est ce qui justifie les deux IMEI.

Le témoin a tenu à recadrer les choses. "Mon rôle n’est pas d’incriminer quelqu’un", a-t-il précisé. Pour lui, son travail consiste à analyser les appareils et fournir les résultats au juge, dans un rapport.

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