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Procès du coup d’État manqué de 2015 : le sergent-chef Ali Sanou s’en remet à Allah

LEFASO.NET | Par Dimitri OUEDRAOGO

Publié le mardi 17 juillet 2018 à 23h55min

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Procès du coup d’État manqué de 2015 : le sergent-chef Ali Sanou s’en remet à Allah

Le sergent-chef Sanou Ali est passé à la barre ce mardi 17 juillet 2018. Il lui est reproché des faits d’attentat à la sûreté de l’État, de meurtres de treize personnes, de coups et blessures sur des personnes et enfin de destruction de biens d’autrui. L’accusé dit ne pas reconnaitre les faits à lui reprochés. Le seul fait qu’il reconnait, c’est d’avoir donné un coup de cordelette à un homme au maquis « La Ouagalaise » sans pour autant lui faire mal. Au vu des problèmes qu’il vit (affaire de la poudrière de Yimdi, coup d’État, radiation de l’armée), il s’en remet à Allah.

Le sergent-chef Ali Sanou ne reconnaît pas avoir administré des coups à des individus, ni vandalisé des biens d’autrui encore moins ôté la vie à autrui pendant les évènements de septembre 2015. Sa mission dans l’affaire consistait à lever les barricades dressées dans la ville de Ouagadougou. C’est du major Eloi Badiel qu’il recevait ces ordres. Il a ainsi été au rond-point de la Bataille-du-rail, et sur l’avenue Charles-de-Gaulle. Il s’est aussi rendu au studio Abazon et au domicile de Simon Compaoré sans pour autant faire de dégâts. Il était aussi de la mission de Zorgho, pour une escorte sur Boudry au départ. Il dit avoir accompagné une dame jusque dans une maison. La dame serait entrée à l’intérieur et lui, a fait le tour de la demeure.

Questionné par le parquet et la partie civile, le sergent-chef fini par accepter avoir administré un coup de cordelette à un individu. C’était au maquis « La Ouagalaise ». Arrivé sur le lieu, l’accusé dit avoir vu des hommes qui comptaient de l’argent. En face, un kiosque était à côté d’une cour. Des individus y étaient et à leur vue, ils ont fui dans la maison. En les poursuivant, dans la cour, il tombe nez à nez avec une dame qui s’est aussitôt mise à pleurer.
Il aurait fait demi-tour. Dehors, il a aperçu un homme couché à terre. Il aurait pris une cordelette des mains d’un jeune et lui aurait administré un coup. Il insiste que le geste n’était pas brutal, ni blessant, encore moins violent. Atteint de remords, il présente ses excuses à la victime.

L’accusé reconnaît également avoir désarmé les éléments de sécurité des ministres. Seulement, il a remis en cause ses déclarations faites devant le juge d’instruction. Ce qui a conduit le parquet à le qualifier de « menteur ». Un qualificatif que l’accusé a dit ne pas apprécier.

Le tribunal s’en excuse mais le parquet enfonce le clou en disant qu’une personne qui ne dit pas la vérité est « un menteur ». La défense n’a pas manqué de souligner que la partie civile et le parquet pensent détenir la vérité. « Si c’est le cas, qu’ils viennent déposer les preuves, on va quitter ici [sic] », clame-t-elle. Vu ses problèmes (condamnation à 17 ans de prison dans l’affaire de Yimdi, radiation de l’armée, affaire du coup d’État), le sergent-chef Ali Sanou s’en remet à Dieu. Il a passé ainsi le témoin à l’accusé Seydou Soulama.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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