LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

PNDES : Des organisations syndicales « en avant » pour la mise en œuvre

LEFASO.NET | Nicole OUEDRAOGO

Publié le lundi 3 avril 2017 à 22h30min

PARTAGER :                          
PNDES : Des organisations syndicales « en avant » pour la mise en œuvre

Ils étaient 5 centrales syndicales et 13 syndicats autonomes à signer une motion de soutien au Plan national de développement économique et social (PNDES), lors de la conférence de Paris. Ce lundi 3 avril 2017, ces mêmes organisations ont de nouveau réaffirmé leur engagement pour une mise en œuvre réussie du plan quinquennal. En transmettant sa plateforme contributive pour la réussite du PNDES, la délégation des organisations syndicales a saisi l’opportunité pour rappeler au premier ministre, les engagements pris lors de la traditionnelle rencontre syndicats/gouvernent.

La contribution des organisations syndicales soutenant le référentiel de développement économique du Burkina porte essentiellement sur ses 3 axes. Il s’agit notamment de la réforme des institutions et de la modernisation de l’administration. Sur ce point, les organisations syndicales entendent un renforcement de l’indépendance de la justice, la lutte contre l’injustice sociale et la corruption par des mesures de protection des lanceurs d’alerte et des travailleurs collaborant avec des structures de lutte contre la corruption.

Pour les syndicats, si le gouvernement a beaucoup œuvré pour avoir une administration débarrassée de ses tares à travers la redynamisation de l’ASCE, beaucoup de leurs camarades sont en insécurité dans les entreprises visitées par l’autorité de régulation supérieur du contrôle d’Etat. « Nous avons un exemple palpant, c’est le cas du CSC où les travailleurs vivent un calvaire pour avoir collaboré avec l’ASCE pour dénoncer certaines pratiques malveillantes » a déploré la délégation des organisations syndicales soutenant le PNDES. Aussi, elles souhaitent entre autres, la mise en place d’un mécanisme permettant une valorisation des salaires et indemnités dans la fonction publique, le parapublic comme dans le privé, la participation des organisations syndicales aux structures de suivi du PNDES et la mesure du bien-être social des Burkinabè.

Quant au second axe qui fait référence au capital humain, les organisations syndicales interpellent le gouvernement sur la relecture du code du travail, la ratification, voire la signature de certaines conventions de l’OIT. Il est question de la convention N°94 sur les marchés publics permettant la limitation de la traite humaine. « Au sein de nos entreprises, il y a cette forme de l’exploitation de l’homme qui est rendue possible par la non signature de certaines conventions, qui font qu’il y a des boulevards pour se livrer à des pratiques déshumanisantes » a regretté la délégation. A ce cela, il faudrait prendre en compte la convention N°189 sur le travail domestique, N°181 sur la sous-traitance. Cette dernière devrait contribuer à éradiquer définitivement l’exploitation de travailleurs victimes des pratiques non conformes à législation du travail. Une autre question centrale de cet axe, est celle portant sur la formation professionnelle des jeunes.

S’agissant du 3ème axe qui s’articule sur la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois, Blaise Augustin Hien, le SG de la confédération des travailleurs du Burkina (CNTB), a suggéré entre autres, la prise de décisions fortes pour la protection de l’économie et la mise en place d’un actionnariat populaire pour relever le défi du déficit énergétique.

Une démarche qui réconforte …

Après avoir pris bonne note des différentes recommandations, Paul Kaba Thiéba a remercié l’ensemble des centrales syndicales pour cette « démarche contributive et nationaliste ». Pour lui, cette démarche rassure son gouvernement à gagner la bataille contre la pauvreté, par une réussite du PNDES. « Au-delà de la défense des intérêts syndicaux, corporatistes, chaque fois qu’il est question d’enjeu national, patriotique, les Burkinabè savent se retrouver pour sauver l’essentiel » a-t-il renchéri, précisant que la plateforme contributive sera examinée avec un grand intérêt. Le Ministre de la fonction publique, Clément Sawadogo pour sa part, a tenu à saluer cette initiative des organisations syndicales car dit –il : « Ce n’est pas le fait de dénoncer qui signifie qu’on est en lutte ». De son avis, « les positions radicales, extrémistes ne payent plus (..), ce n’est plus le temps des débats idéologiques inutiles (..), il faut plutôt conjuguer nos efforts, se battre pour créer de la richesse ».

Des syndicats mieux outillés à aider le gouvernement

Pour Paul Kaboré, le chef de la délégation des organisations syndicales, par ailleurs président du mois des centrales syndicales, ce soutien est l’expression d’un souci, celui de contribuer au développement de l’économie nationale. « Nous pensons qu’il y a une turbulence au niveau de l’économie et si on ne se rassemble pas, quel que soit le gouvernement qui va venir, nous pensons qu’il faut aider à développer l’économie » a-t-il confié. Et Paul Kaboré de rappeler que le PNDES pose une question essentielle évoquée par les syndicats, en l’occurrence celle relative au travail et à la création d’emplois décents. « Notre revendication au niveau du PNDES, c’est également cela. Nous sommes mieux outiller à aider le gouvernement à aller de de l’avant » a-t-il justifié.

Notons que ce sont 5 centrales syndicales sur 6 et 13 syndicats autonomes sur les 17 que compte l’Unité d’action syndicale (UAS), qui soutiennent le PNDES. « Dans l’UAS, c’est la diversité qui fait vivre cette unité. Ce n’est pas une unité organique, c’est une unité de consensus qui s’est réunie, chacun a donné son point de vue et nous respectons les points de vue de chaque organisation » a-t-il soutenu. Puis d’ajouter que : « si nous réussissons, c’est pour tout le monde, si nous perdons, c’est pour tout le monde et nous pensons que nous allons gagner que de perdre » a conclu le chef de la délégation des organisations syndicales, soutenant le PNDES.

La Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB), la confédération syndicale burkinabè (CSB), la Force ouvrière-Union nationale des syndicats (FO-UNS), l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL), l’Union syndicale des travailleurs du Burkina ont pris part à la rencontre de soutien au PNDES .Les syndicats autonomes tels que le SAIB, le SNEAB, le SNESS, le SYNTRAPOST, le SYNATIPB, le SYNATRAD, le SYSFMAB, l’UGMB et le SAMAB font figurent parmi les organisations syndicales soutenant le PNDES.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (31)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
PNDES : L’évaluation des trois premières années validée