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PNDES : Faire du secteur agro-sylvo-pastoral un facteur du « décollage économique du Burkina »

Publié le lundi 9 juillet 2018 à 20h00min

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PNDES : Faire du secteur agro-sylvo-pastoral un facteur du « décollage économique du Burkina »

« Accélérer la transformation agro-sylvo-pastorale du Burkina ». C’est le thème qui sera au centre des réflexions de la conférence internationale sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). Débutée le lundi 9 juillet 2018 à Ouagadougou, cette conférence de deux jours a pour objectif de dresser le bilan à mi-parcours du financement du PNDES et de se pencher sur les principales reformes à mettre en œuvre pour améliorer le climat des affaires. L’accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale, le Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) et le Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL) seront également au cœur des échanges.

C’est parti pour deux jours de réflexion sur le cadre référentiel de développement économique et social du Burkina. Améliorer le niveau de mobilisation des ressources pour le financement du développement du Burkina Faso. C’est ce qui justifie la tenue de la présente conférence internationale sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES).

Cette rencontre, qui s’inscrit dans la logique de reddition des comptes, et à la suite de la conférence de Paris, est, selon le premier ministre Paul Kaba Thiéba, un cadre pour faire le bilan du chemin parcouru dans la mise en œuvre du PNDES. Ce qui consiste, selon lui, à faire le point sur la concrétisation des engagements pris en matière de réformes et d’investissements par le gouvernement burkinabè d’une part, et d’autre part par les partenaires publics et privés relatifs aux intentions de financements annoncées lors de la conférence de Paris.

Et attendant de mesurer les acquis du PNDES, le chef du gouvernement burkinabè soutient que les résultats d’étape sont très encourageants. « Le taux de croissance du PIB réel qui était de 4% en 2014 et 2015 est ressorti à 5, 9% en 2016, avant d’atteindre 6,7% en 2017. Cette reprise résulte de la crédibilité de notre politique et de la confiance que mon gouvernement a su cultiver au sein de nos partenaires au développement », a noté Paul Kaba Thiéba.

Dans la même veine, Mamady Sanoh, le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina (CCI-BF), confirme que les résultats atteints au bout des deux années de mise en œuvre du PNDES sont forts louables. Toutefois, dit-il, « on constate une faible mise en œuvre des projets prévus dans le domaine de la transformation agro-sylvo-pastorale ». La coordinatrice résidente du Système des Nations unies, Metsi Makhetha, ne dira pas le contraire.

Pour une mise en œuvre réussie du PNDES, dit-elle, « il est important de s’aligner sur les secteurs à potentiel accélérateurs identifiés dans le profil ODD du Burkina et le rapport de priorisation. Le secteur agro-sylvo-pastoral est un levier accélérateur et sa transformation aurait un effet multiplicateur. Ce secteur est au cœur de l’économie du pays et offre des potentialités importantes ». Elle souligne par ailleurs que le PNDES s’aligne déjà à près de 90% sur l’agenda 2030.

« L’accélération de la transformation agro-sylvo-pastorale s’impose »

Avec une population à majorité rurale, tirant l’essentiel de ses revenus de l’agriculture, la ministre en charge de l’Économie, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, clame que la transformation agro-sylvo-pastorale s’impose au Burkina Faso. Ainsi, elle explique que même si le secteur de la production agro-sylvo-pastorale occupe 86% de la population totale et fournit 45% des revenus des familles rurales, sa contribution à la création de la richesse nationale demeure très faible, soit environ 27,8 % en 2017. Et cela, dit-elle, en raison du niveau particulièrement bas de la transformation des produits bruts.

À ce sujet, le vice-président de la CCI-BF, Mamady Sanoh, interpelle les opérateurs économiques sur leur responsabilité dans la mise en œuvre des projets structurants, notamment ceux entrant dans l’axe 3 du PNDES, à savoir la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois. « Pour la communauté des affaires, la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois passe par l’industrialisation », a signifié Mamady Sanoh, précisant qu’il y a nécessité de mettre en place une politique vigoureuse des petites et moyennes industries locales.

L’objectif étant de contribuer à une transformation des matières premières dans des conditions économiques viables et socialement durables. Aussi, il estime qu’un accent particulier doit être mis sur l’aménagement et la gestion des parcs industriels spécialisés par filières, les incitations en matière d’investissement, la valorisation des résultats de la recherche et l’accompagnement pour l’innovation continue et la promotion de l’efficacité énergétique.

Face au terrorisme, comment investir ?

Conscient que la promotion de l’investissement passe nécessairement par la sécurité des biens et des personnes, le Burkina, selon Paul Kaba Thiéba, a défini une politique qui, en plus de la réponse purement sécuritaire, repose sur une approche centrée sur la lutte contre la pauvreté.

« Il s’agit de couper les terroristes de leurs bases sociales en menant un combat acharné contre la pauvreté », a noté le Premier ministre. D’où la mise en œuvre du Programme d’urgence pour le Sahel (PUS) et du Programme d’appui au développement des économies locales (PADEL) dédiés à la réduction des inégalités et de la fragilité des populations face au terrorisme.

Dans la même dynamique, la ministre de l’Économie, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, soutient que ces deux programmes ont pour ambition « de passer de l’urgence à la résilience afin de lever les contraintes qui pèsent sur le développement socioéconomique des collectivités locales ».

À ce effet, le chef du gouvernement n’a pas manqué de lancer un appel pour un soutien conséquent au financement de ces deux instruments de consolidation et de la résilience des populations face aux risques de fragilité. Le directeur des opérations de la Banque mondiale, Bernard Laporte, représentant le vice-président Afrique de l’institution, a annoncé une bonne nouvelle au cours de la présente rencontre.

En effet, le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé, le 5 juillet dernier, le nouveau cadre de partenariat avec le Burkina Faso sur la période 2018-2023 pour un montant indicatif total de 2, 3 milliards de dollars américains, soit environ 150 milliards de F CFA (presque deux fois le montant de Paris).

Selon lui, ce cadre partenarial repose sur trois domaines prioritaires que sont l’accélération de la croissance durable tirée par le secteur privé pour la création d’emplois, l’investissement dans le capital humain et les systèmes de protection sociale, le renforcement de la gouvernance et l’engagement citoyen.

Au menu de cette rencontre qui s’étend au 10 juillet 2018, des communications sur le thème, une table ronde sur le financement du PUS et du PADEL, des expositions de produits et services, des rencontres B to B.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2018 à 08:39, par Poko OUEDRAOGO En réponse à : PNDES : Faire du secteur agro-sylvo-pastoral un facteur du « décollage économique du Burkina »

    Bonjour chère burkinabé. Aucun bailleur de Fonds ne peut donne de l’argent facilement à un pays où les régies de recettes, pour ne pas dire tout le ministère est en grève pendant plus d’un mois. Soyons sincère monsieur le premier ministre. C’est l’argent de leur contribuables. Si à l’issue des négociations il n’ya pas d’accord signé les agents vont repartir en grève. Et cela jusqu’à ce qu’un consensus soit trouvé. Donc , fait de votre mieux pour que les remous sociaux finissent rapidement. Si non le bilan en 2020 du pnds sera catastrophique.

  • Le 10 juillet 2018 à 09:37, par woto En réponse à : PNDES : Faire du secteur agro-sylvo-pastoral un facteur du « décollage économique du Burkina »

    "Mamady Sanoh, interpelle les opérateurs économiques sur leur responsabilité ... à savoir la dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois.". C’est dommage, que lorsque parle de responsabilité au Burkina Faso, on ne mentionne pas les choses les plus essentielles (transparence, respect, concurrencle légale, etc) qui n’existe plus dans notre pays depuis 1987. On se borne à aller vite à "dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois". Les Blaise ont fait pareil, on voila, on en a beaucoup détruit par manque des simples principes humains. S’il vous plaît, il faut être ferme sur le respect des principes (déjá pas mal) qu’on s’est assignés. Il faut chaque fois insister sur ça. Pour améliorer le climat des affaires, nul ignore que c’est d’abord la corruption qu’il faut anéantir. Je n’investirai pas dans un pays où des imbéciles sont dans leur bureaux, touchent L’argent pour le travail à la fin du mois, et tout de même bloquent mon dossier pour me contraindre de leur donner quelque chose. NON. NON NON. Il faut peut être mettre des haut-parleurs dans les services clé où les dossiers se traitent, et faire passer un message constamment qui rappelle les documents à fournir pour les #ts dossiers à fournir ainsi que la somme à payer. Comme cela, tout est clair et à ciel ouvert l’employé sait que tout est clair pour le client. Il n’y a pas de flan pour couillonner quelqu’un.
    Sinon, je trouve louable de vraiment améliorer le climat des affaires.

  • Le 10 juillet 2018 à 12:50, par Substance Grise En réponse à : PNDES : Faire du secteur agro-sylvo-pastoral un facteur du « décollage économique du Burkina »

    A-t-on besoin d’attirer l’attention des opérateurs économique à investir dans ce domaine ?
    Ça veut dire que vous n’avez pas le type d’operateurs économique dans sa majorité qui comprend qu’elle doit participer à faire tourner l’économie avec de longues visions.
    Il y’en a qui ont de nobles visions pour le pays mais beaucoup d’entrepreneurs qui ont amassé l’argent à travers la corruption,la fraude douanière et fiscale et qui sont les protégés des hommes politiques et des fonctionnaires hommes d’affaires sont un frein.
    Dites nous quelle strategie vous mettez en place pour lutter contre ces maux. Des systèmes de monopole qui ont mis le pays en retard et continue de le mettre en retard.
    Certainsdelinquants économiques d’hier vous ont pris en otage et vous empechent d’écouter les autres ;et vous ne pouvez pas lire leur hypocrysie . C’est pas parce que quelqu’un vous donne de l’argent qu’il vous est honnête. Demmandez à Blaise Compaoré , il vous le dira
    Ils sont dans leur majorité toujours comme ils l’ont été sous lui et continuent avec le même caractère.

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