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Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

Publié le mercredi 20 juillet 2016 à 09h00min

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Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et  de la ministre des Finances

La tenue consécutive des assemblées générales des Sociétés d’Etat et des Etablissements Publics de l’Etat, respectivement du 23 au 24 juin 2016 et du 14 au 15 juillet 2016, ont permis au Premier ministre Paul Kaba THIEBA d’évaluer les performances de certaines sociétés d’Etat et d’EPE qu’il a saluées.

Mais le chef du gouvernement a surtout manié la carotte et le bâton en s’insurgeant contre tout acte de mauvaise gestion que des ministres pourraient imposer à des directeurs généraux de ces entreprises publiques. La ministre des Finances, Rosine Coulibaly s’est également montrée intransigeante sur l’orthodoxie financière et a signifié des cas qui relèvent du détournement de dénier public.

D’une manière générale, le Premier ministre Paul Kaba Thieba a jugé acceptable la gestion générale des sociétés d’Etat et EPE dont les rapports ont été rendus publics en juillet 2016 lors des assemblées générales annuelles de ces entités économiques de l’Etat burkinabè. Si ces appréciations ont été exprimées publiquement par voie de presse, dans les coulisses des plénières de ces assises, le chef du gouvernement qui s’active pour la relance de l’économie nationale, a tenu un langage de fermeté sur la nécessité de la gestion des finances publiques selon les règles de la bonne gouvernance.

Ainsi, face aux jeux de mots de directeurs généraux, de DAAF, d’Agents comptables qui accusent des ministres d’avoir ordonné des dépenses publiques contraires aux règles des marchés publics, le Premier ministre s’est voulu clair et direct en faisant savoir que les DG ne doivent pas se laisser engager dans des dépenses publiques qui ne s’inscrivent pas dans les normes sous l’impulsion d’un ministre ou d’un conseil d’administration. Le cas de la RTB dont la presse a beaucoup fait écho a fait l’objet de débats nourris à l’Assemblée Générale des EPE. En effet, la RTB avait contracté un prêt de l’ordre de 7 milliards de FCFA auprès de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale(CNSS) pour la construction de son siège. Mais l’argent n’a pas servi à la destination indiquée et a été utilisé en partie pour l’achat de véhicules pour la Radio Télévision du Burkina(RTB).

Pour la ministre des Finances, Rosine Coulibaly, cet acte relève purement et simplement du détournement. C’est ce qui a valu l’emprisonnement de l’ex –ministre de la communication, Alain Edouard Traoré. Le DG de la RTB à l’époque, Yacouba Traoré, s’était opposé à ce marché irrégulier et il a été relevé de son poste pour cela. Pourtant il avait raison.

Depuis 2015, le recrutement pour la direction générale de la RTB est passé sous le système d’appels à candidatures pour un mandat de 3 ans renouvelable une seule fois comme c’est le cas pour certaines sociétés d’Etat et EPE. On se rappelle que le DG de la SONATUR a été viré en 2016 pour avoir contredit ses supérieurs sur des faits qualifiés d’irrégularités dans l’attribution de parcelles alors que des exceptions existaient officiellement pour certains cas de figures pour des prix sociaux du mètre carré.

Les faits démontrent encore avec force détails, que le mécanisme des appels à candidatures constitue la meilleure solution contre la politisation de l’administration publique et la gabegie dans la gestion du dénier public. Cela permet aux directeurs généraux de travailler sereinement pour atteindre des résultats ciblés durant leur contrat qui peut être renouvelé ou résilié au terme du premier mandat triennal en fonction du bilan. Cela les met objectivement à l’abri des intrigues de ministres et autres lobbies, qui utilisent toute sorte de subterfuge par des manipulations syndicales, des rapports et autres lettres d’explication dans l’optique d’éjecter un directeur avec ou sans contrat, juste pour nommer à sa place des amis et partisans et en tirer des avantages masqués.

Dans la logique de la bonne gouvernance, il existe des structures de contrôle, de discipline et de sanction qui doivent jouer pleinement leurs rôles. Le contrôle des fautes de gestion financière relève de la Cour des Comptes, de l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat et de la Lutte contre la Corruption. Les nominations sont une prérogative du conseil de ministres ou de directeurs de services. Les conseils de discipline des ministères et services devraient aussi jouer leur partition dans la mesure où le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a fait état de la léthargie dans laquelle se trouve la plupart de ces conseils disciplinaires. Il faudrait mettre fin aux immixtions des syndicats politisés dans la gestion administrative et financière des services publics. Leur rôle cardinal consiste à la défense des intérêts matériels (salaires, indemnités…) et moraux (cadre approprié de travail, justice sociale, législation du travail…) des travailleurs.

C’est par le respect de ces mécanismes démocratiques et de fonctionnement de l’Administration publique que le Burkina Faso peut avancer vers un meilleur progrès économique et social dans l’intérêt général des citoyens. Il appartient donc au Premier ministre d’être le garant de ces principes fondamentaux pour ne pas se laisser influencer par certains ministres qui orchestrent des conflits et intrigues dans des départements ministériels pour nommer des partisans afin d’avoir une main-mise sur les marchés publics. Les cas exposés aux assemblées générales 2016 des sociétés d’Etat et EPE sont suffisamment éloquents pour que le Chef du gouvernement sache éviter les pièges subterfuges de ministres et autres groupes de pression. Le Premier ministre et le Chef de l’Etat devront pouvoir se donner le temps nécessaire pour diligenter des investigations crédibles avant de prendre des décisions et sanctions justes pour des faits dénoncés. Ils en ont visiblement la volonté et les moyens.

Par un Citoyen
Issa Fidèle Coulibaly

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Vos commentaires

  • Le 20 juillet 2016 à 06:56, par ayons peur de Dieu En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    Monsieur Fidèle, votre analyse est infidèle et manque de discernement et de bon sens. Saviez vous à l’hopital de Koudougou plus de 7 enfants sont morts en moins d’une journée par manque d’oxygène et que le Dg recruté comme tu le dis a trouvé moyen pour parler mal au personnel soignant ? Savez que le Dg de cet hôpital avoue publiquement qu’il a été classé troisième lors de l’appel à candidature ? Savez vous que ce DG dit qu’il maitrise le système sanitaire et que son PCA est trop petit pour mal le noter ? Mon ami, le recrutement sous l’air Compaoré est taillé sur mesure et ne saurait servir comme exemple. Arrêtes donc de nous pomper l’air

  • Le 20 juillet 2016 à 10:36, par kwiliga En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    Tous mes encouragements à Rosine Coulibaly, une des rares personnes qui me semble suffisamment intègre pour que "plus rien ne soit comme avant".
    Pourvu que les puissances qui manipulent ce pays n’aient pas raison de son courage.
    Sinon, je m’interroge de plus en plus sur le rôle que l’on donne à la CNSS ???
    On prend l’argent des salariés du privé, pour alimenter des banques, la RTB,...
    Ce système doit rapidement être remis en question !!!

  • Le 20 juillet 2016 à 12:32, par Ecoeuré En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    Très bonne analyse. Mais pour que les sociétés d’Etat et les EPE marchent bien, il faut des concours rigoureux et non ciblés pour le choix de leurs DG. Il faut aussi que des contrats d’objectifs clairs soient assignés à ces DG. Il faut que L’assemblée nationale vote une loi pour leur garantir une durée de contrat de travail au cours de laquelle ils ne pourront pas être révoqués sauf pour des cas de faute grave ou insuffisance de résultat. La gravité de cette faute ou l’insuffisance de résultat devront être portées par la cour des comptes ou soit par l’ASCE-LC. Le DG fautif devra ensuite passer devant les tribunaux pour être entendu, sanctionné/révoqué ou élargi. Plus rien ne sera comme avant.

  • Le 20 juillet 2016 à 13:07, par lassane En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    Puisqu’il s’agit de contrats à durée déterminée ,il faut alors ouvrir le concours à des cadres même du privé ou indépendants,supprimer tous les critères du genre avoir déjà occupé un poste similaire et autres critères limitatifs qui écartent beaucoup de jeunes cadres de ce concours .En tous cas , moi je suis d’accord pour le principe de l’appel à candidatures pour les fonctions de DG ,coordonnateurs et / ou chefs de projet ,DAF, Spécialistes en passation des marchés dans les sociétés d’Etat ,les EPE ,les projets ,les programmes .

  • Le 20 juillet 2016 à 13:41, par Gestion axée sur les Résultats En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    L’internaute 1 devrait comprendre qu’il ne s’agit pas d’une affaire de personnes et de règlements de comptes qu’il dirige personnellement contre le DG du CHR de Koudougou.Si les structures de contrôle d’Etat et des finances établissent que ce DG est coupable de faute de gestion,il serait amené à répondre de ses actes.Mais il n’appartient pas à des syndicats politisés et manipulés de se substituer aux instances habilitées à juger des actes de gestion.Le système d’appels à candidatures n’est pas l’apanage du régime Compaoré même si c’est sous son règne que le Premier ministre Tertius Zongo a initié ledit système et mis en place des mesures à succès de lutte contre l’usage abusif des véhicules de l’Etat et des biens publics.La procédure d’appels à candidature après un peu plus de 5 années de mise en oeuvre peut être évaluée pour son renforcement car c’est une méthode efficace pour la gestion axée sur les résultats qui est pratiquée dans plusieurs pays émergents et du sud à travers le monde.En demandant aux DG de s’assumer sans subir des influences négatives qui vont à l’encontre des normes de gestion des finances publiques,le Premier ministre vise la performance de l’administration publique.Il sait que le système d’appels à candidatures y participe en termes de transparence,de compétences et de résultats à atteindre. Evitons des réactions personnelles et intérêts de groupes pour des actions qui vont dans le sens de l’intérêt général de notre peuple qui a trop souffert des conflits d’intérêts claniques.

  • Le 20 juillet 2016 à 15:39, par kasz En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    Si revendiquer la bonne gouvernance, plus de

    justice ,
    plus de démocratie et de meilleures conditions de vie et de travail c’est faire de la politique

    , les syndicats le seront encore et encore n’en déplaise à Mr le premier ministre et à quiconque.

  • Le 20 juillet 2016 à 16:09, par wenlasida En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    en lisant l’internaute 1 j’ai des larmes aux yeux car ayant été victime de ce type d’individus. Je reste convaincu que le DG ne peut pas tenir de tels propos et ce genre de ragots habitent malheureusement de plus en plus de burkinabè. Je ne connais pas le DG ni cet internaute mais je reste convaincu que si on rallonge la vie de 50 ans il ne pourra jamais égaler le DG. La jalousie, la médisance, la méchanceté sont toutes les filles d’une même mère : l’enfant du diable
    Si c’est cela le nouveau Burkina le pire est à venir heureusement que les responsables de ce pays connaissent ces genres de hiboux

  • Le 20 juillet 2016 à 17:06, par la vraie En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    Cest une occasion pour nous ici,de saluer la lucidite,et lexpertise de mme le ministre de leconomie et des dinances sur sa clairvoyance et sa sincerite sur l bilan des societes dEtat,En effet,cette dame a compris que le bilan presenté de la Sonabhy lors des societes dEtat est clairement deficitaire malgre la baisse sans pareille du prix du barril,et les plus values qui devraient etre reverse au tresor ont ete utilisées pour degager un benefice de 19 milliards,et a ce titre la sonabhy a recu une correspondance du ministre des finances,ou elle dit clairement d n pas payer la prime de bilan,du faite que le bilan presente nest pas bon,contrairement au premier des ministres qui felicite alors quil ya un vrai probleme

  • Le 21 juillet 2016 à 07:02, par Agent CHR Tenkodogo En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    Le Centre Hospitalier Régional de Tenkodogo a connu durant près de 3 mois, une perturbation dans son fonctionnement du fait d’une avalanche de mouvements d’humeurs d’agents de santé, militants du Syndicat National des Travailleurs de la Santé Humaine et Animale(SYNTSHA).Des amalgames sont faits entre les revendications syndicales et les règles de gestion administrative et financière. Une situation de dérive administrative et financière sur fond de règlements de comptes masqués, risque de déboucher sur une saignée absurde du trésor public si le gouvernement ne met pas un terme à cette stratégie machiavélique.

    Les attitudes du SYNTSHA diffèrent fondamentalement de celles des autres syndicats du Burkina Faso. En effet, la mission cardinale des syndicats se résume à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs. Ainsi, les revendications syndicales qui visent la revalorisation des salaires, des indemnités, des outils et matériels de travail sont tout à fait légitimes même s’il appartient aux administrés et aux gouvernants de trouver un compromis réaliste pour satisfaire ces revendications. Ainsi, récemment des syndicats de la magistrature, de l’inspection du travail, des Finances ont mené des mouvements de grève, de revendications de meilleures conditions de travail et de vie sans cibler des attaques personnelles de règlements de comptes. Par contre, le SYNTSHA s’est singularisé dans le dénigrement de responsables de la santé dont il exige in fine la démission, chaque fois qu’il organise des mots d’ordre de grèves, avec des revendications diluées dans l’objectif principal de cabale politique qui sous-tend généralement ses luttes.
    Un précèdent dangereux risque de se produire au CHR de Tenkodogo si le gouvernement n’y met pas vite de l’ordre. Comment comprendre que le directeur général dont le contrat de 3 ans, qui a été renouvelé en février 2016 pour résultats satisfaisants, se trouve actuellement victime d’un chantage orchestré par le SYNTSHA, pour exiger sa démission, sans même attendre les résultats d’un audit que le syndicat exige ? Cela ressemble à une fuite en avant, avec un sentiment de doute qu’il puisse exister des fautes graves nécessitant la rupture du contrat du DG. Comment comprendre aussi que le syndicat et le Conseil d’Administration de l’hôpital explorent des voies amiables de départ du DG avec des propositions de paiements des années restantes de salaires et d’intérêts et dommages qui avoisineraient 40 millions de FCFA ?Si le DG est réellement coupable de fautes graves de gestion, il incombe aux structures habilitées de contrôle d’Etat, dont l’Autorité supérieure de Contrôle d’Etat et de Lutte contre la Corruption, la Cour des Comptes de se saisir du dossier .Le SYNTSHA et autres syndicats n’ont pas pour rôle, la nomination et le licenciement des agents de la Fonction publique. Cela relève du rôle régalien du gouvernement en conseil des ministres, après des avis motivés et des faits établis en toute légalité. Le DG a aussi le droit d’ester en justice s’il estime être victime d’une rupture abusive de son contrat avant terme. Dans le bras de fer qui prévaut au CHR de Tenkodogo, ce sont primordialement les malades et les populations qui sont victimes de cette situation de blocage du fonctionnement normal de l’hôpital. On sacrifie ainsi la vie des malades sur l’autel des intérêts égoïstes et des querelles nauséabondes de personnes. Si le DG devrait ainsi quitter son poste avec un paiement de ses droits à hauteur de 40 millions de FCFA, il ne sortirait sans doute pas perdant de ce conflit avec ce pactole et continuera d’exercer ailleurs en sa qualité de fonctionnaire. Ce serait une hémorragie absurde dans le trésor public pendant que les hôpitaux ont besoin d’argent pour l’achat de consommables médicaux. Des DG de la CAMEG ont été par le passé fortement indemnisés pour les pousser abusivement vers la sortie au profit des clubs d’amis politiques. C’est cette même logique que d’aucuns voudraient perpétuer au ministère de la santé. Autres temps, autres mœurs. Il est temps de changer de fusil d’épaule. Ce disque de la mauvaise gouvernance est rayé et il est important que les uns et les autres comprennent cela et opère le changement nécessaire de mentalité et de comportement. L’opinion publique a suffisamment une mauvaise appréciation de certains agents de santé qui ne cessent de défrayer la chronique. Chaque fois qu’un médecin chef de service ou un directeur d’hôpital veulent engager des actions rigoureuses de lutte contre des mauvaises pratiques dans la santé, des agents indélicats se réfugient derrière le SYNTSHA pour exiger le départ des responsables. Ce sont des méthodes qui visent à décourager le dévouement des responsables engagés pour la bonne gouvernance dans l’intérêt supérieur de l’Etat.
    Par conséquent, il appartient vivement au gouvernement, en particulier au Premier ministre et au Président du Faso de diligenter des investigations crédibles pour démasquer ce complot qui vise à rendre impossible l’administration normale des hôpitaux par certains agents de santé qui ignorent leurs prérogatives et les règles de gestion administrative et financière d’un Etat républicain. Il sied de lutter contre les mauvaises pratiques de santé d’agents indélicats qui risquent de compromettre la politique sanitaire du Président Roch Marc Christian Kaboré qui suscite dès ses premiers moments, de la satisfaction pour la gratuité des soins des enfants de moins de 5 ans, la gratuité des césariennes etc…

  • Le 21 juillet 2016 à 07:51 En réponse à : Gestion des sociétés d’Etat et EPE : Leçons de rigueur du Premier ministre et de la ministre des Finances

    internaute 8 parlez de ce que vous savez

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