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Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

Publié le mercredi 4 mai 2016 à 01h24min

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Justice et sécurité : Pourquoi la solution

De l’aveu même des autorités au sommet de l’Etat burkinabè, deux causes principales seraient à l’origine du fait koglwéogo : la faillite de l’Etat qui a des difficultés pour assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire, et le manque de confiance des citoyens en la justice.

Encore qu’il soit nécessaire et urgent de s’interroger sérieusement sur les causes de ces deux causes à leur tour, sans remonter à l’infini ( pourquoi le manque de confiance, et pourquoi les difficultés de l’Etat ?) si l’on veut résoudre les problèmes soulevés par les koglwéogo, laissons ces questions de côté, aux bons soins des autorités dont nous ne doutons pas un instant qu’elles s’en occupent ou s’en occuperont

Arrêtons-nous en revanche sur le problème de fond qui inquiète le citoyen que je suis (j’avoue avoir attribué un sévère 1/10 à la gestion des koglwéogo par le gouvernement actuel, contre un 10/10 pour la liberté d’expression : c’est donc grâce au 10/10 que je peux fustiger le 1/10) : si telles sont les causes principales du fait koglwéogo, la faillite de l’Etat et le manque de confiance en la justice, personne ne peut imaginer et admettre d’autres usage et utilité des koglwéogo que provisoires. Or le gouvernement et l’Etat burkinabè sont au contraire en train d’installer ces "gardiens de la brousse" dans la durée pour les pérenniser...

Où est donc le problème ? Il n’est pas les koglwéogo eux-mêmes. Car si ceux-ci existent, c’est qu’ils méritent d’exister, au regard des causes et raisons mentionnées. Pas plus que leurs dérives ne constituent un problème : pour le dire avec un peu de cynisme, c’est même à ces dérives que les koglwéogo doivent leur efficacité qui les rend si séduisants pour beaucoup et pour l’Etat. Ces dérives, du reste, ne surprennent que ceux qui ont oublié que nos gardiens de la brousse ne sont pas des juges ni des gendarmes ou policiers qui eux-mêmes ne sont pas toujours irréprochables bien qu’ils aient été formés : il suffit de constater les polémiques actuelles autour des procédures judiciaires...

Mais applaudir les koglwéogo au point de les pérenniser et, donc, de les instituer, sous prétexte de les former pour les perfectionner et améliorer, au lieu de commencer par améliorer et perfectionner l’Etat lui-même (comment l’Etat pourra-t-il perfectionner les koglwéogo si lui-même a des failles ??), c’est maintenir pour toujours la faiblesse de l’Etat et s’accommoder du manque de crédibilité de la justice et de ses failles (surtout si l’on ne s’enquiert pas des causes des deux causes désignées dans le diagnostic afin de proposer le ou les remèdes adéquats).

Le problème que ne sont pas les koglwéogo, mais qu’ils soulèvent, est donc le problème de l’Etat burkinabè dans ses prétentions à être un Etat, et à se penser comme tel. Que notre État nous annonce sa faillite et sa démission pour toujours en matière de sécurité et de justice, en sous-traitant ces deux domaines essentiels avec des milices de la brousse, tout en recrutant des fonctionnaires qu’il renumère pour s’occuper de sécurité et de justice, voilà qui ne peut rassurer un citoyen. Car rien, absolument rien ne prouve que dans les localités, même urbaines, où les koglwéogo n’existent, ne servent et ne sévissent pas, la sécurité et la justice soient assurées.

Si l’Etat accueille favorablement les koglwéogo et même les installe dans la durée, au risque de les professionnaliser, et s’il s’en accommode parce qu’il n’a pas les moyens matériels et humains, il sera inévitablement confronté à ce même problème de moyens le jour où, qui sait, ces koglwéogo armés, tellement efficaces et faisant le travail des fonctionnaires à leur place, exigeront salaires et renumérations même symboliques.

Enfin, en creusant encore davantage derrière le fait koglwéogo, le problème qu’il soulève et pose est celui de la faiblesse de nos institutions (justice et sécurité en l’occurrence), faiblesse qui est nourrie et entretenue par une tendance singulière au Burkina : créer pour les institutions des parallèles qui, souvent, finissent par être plus efficaces et plus fortes que les institutions originales et républicaines. C’est le cas avec les koglwéogo vis-à-vis de la justice et de la sécurité ; c’est le cas de l’autorité traditionnelle lorsqu’elle est réduite à la seule autorité du Mogho Naba de Ouaga vis-à-vis de l’autorité républicaine du président du Faso ; c’était exactement le cas du RSP vis-à-vis de l’armée républicaine.

Ce sont les institutions parallèles qui affaiblissent l’Etat, lequel se dote désespérément de béquilles parallèles comme d’autant de remontants pour soulager et atténuer sa faiblesse, mais ce faisant, ne fait que s’affaiblir toujours davantage : c’est le cercle vicieux de l’affaissement / affaiblissement de l’Etat dans la culture du parallélisme. Mais l’on peut aujourd’hui craindre que ce minimum d’Etat ou cet Etat minimal cantonné dans les villes, que révèle le fait koglwéogo, et qui résulte de la faiblesse de l’Etat, ne vienne contredire l’idéologie social-démocrate et socialiste affichée de la majorité politique qui nous gouverne. Car le minimum d’Etat est un principe ultra-libéral, pas social-démocrate et encore moins socialiste

La faiblesse de l’Etat et de certaines de ces institutions n’a donc pas pour seule et unique cause l’existence et la présence de quelque(s) homme(s) dit(s) fort(s), puisque l’on constate que l’homme qui rêvait d’en être n’est plus là, alors que l’Etat continue visiblement de s’affaiblir (en écrivant cela j’espère que les supporters de Blaise Compaoré, pour une fois, esquisseront pour moi une danse du ventre !). Par où je soutiens que l’origine du pathétique affaiblissement / affaissement de l’Etat burkinabè se trouve dans cette parallélisation de la République, dans ce para-républicanisme...

De même que je soutiens fermement ici que les failles juridico-judiciaires que certains dénoncent en ce moment ne viennent pas de nulle part, ex nihilo : elles sont des effets de système ou de structure, précisément d’un système juridique et politique que beaucoup de juristes burkinabè n’ont pas eu le courage de dénoncer et combattre sous Blaise Compaoré ; un système qu’ils ont au contraire conforté par leur silence ou leur soutien plus ou moins affiché.

Sauf à laisser croire que ces failles juridico-judiciaires sont imputables encore et toujours à la révolution de 2014, à la Transition et aux OSC vigilantes (ce serait intellectuellement petit et malhonnête de le soutenir), tous ceux que ces failles révoltent en ce moment devront donc reconnaître les vertus de toute insurrection, y compris intellectuelle, qui consiste à simplement dire non à l’inacceptable en vue d’un changement et d’une amélioration : c’est le seul point commun que je perçois entre les insurgés de 2014 et les procéduriers indignés d’aujourd’hui. Les polémiques et débats actuels sur les procédures judiciaires en cours ne sont pas que juridiques, ils sont aussi politiques et intellectuels. C’est grâce à l’insurrection de 2014 que nous pouvons aujourd’hui voir et dénoncer des failles dans notre système juridico-judiciaire, certainement pas grâce à un baby-sitting intellectuel de l’ancien régime en matière de Droit...

Revenons à nos koglwéogo. S’ils sont une solution aux problèmes de sécurité et de justice, ils ne peuvent être qu’une solution provisoire, le temps pour l’Etat de reprendre le contrôle des choses, jusque dans les campagnes (au passage, faisons remarquer que beaucoup de campagnes non plus n’ont pas de dispensaires, alors que le gouvernement offre gratuitement certains soins, dont le dépistage des cancers de l’utérus et des seins : comment des millions de villageois(es) pourront-ils en bénéficier ?? Verrons-nous un jour des koglwéogo de la santé, en plus de ceux de la sécurité ?)

Remède provisoire, qui peut durer 3 ou 5 ans, voire plus, mais qui doit nécessairement prendre fin (on devrait faire savoir aux koglwéogo qu’un jour l’Etat réoccupera le terrain de la sécurité et de la justice, au lieu de cela l’Etat lui-même les conforte dans leur illusion d’une société humaine sans criminalité ni déviance, sans réaliser que le jour où ils élimineront tous les déviants ni eux-mêmes ni la justice n’auront plus de raison d’être !) ; car ce n’est pas aux koglwéogo de remplacer l’Etat, mais l’Etat qui devra reprendre l’exemple de rigueur des koglwéogo et assurer la sécurité jusque dans les campagnes s’il est un Etat et pas un groupuscule de fonctionnaires citadins uniquement budgétivores.

Solution provisoire, parce que nous sommes toujours dans une période de transition depuis la Révolution d’octobre 2014, mais une transition qui doit prendre fin pour que nous puissions mesurer et dire qu’il y a eu progrès et amélioration depuis la Révolution. Les koglwéogo sont précisément le marqueur et le baromètre de ce progrès et du renforcement de l’Etat, en ce sens : installer partout et pérenniser ces gardiens de la brousse indique clairement que l’Etat a choisi de ne pas avancer d’un pas dans l’amélioration de la sécurité et de la justice, alors même qu’il continue de recruter des fonctionnaires dans ces domaines, et qu’il échoue à faire mieux que des gardiens de la brousse ; remplacer les koglwéogo sera au contraire la preuve que l’Etat est bien là et se porte mieux que par le passé, et qu’à travers ses fonctionnaires il fonctionne. À cet égard, ce sont les dérives et les atrocités commises parfois par les koglwéogo qui, parce qu’elles heurtent toute conscience humaine et civilisée, devraient piquer l’Etat, qui se dit et se veut état de droit, à reprendre les choses en mains dans les meilleurs délais.

Des gardiens de la brousse, koglwéogo, c’est bien, pourvu qu’ils ne nous fassent pas oublier de vivre dans un État moderne à développer et dépaupériser. Mais des gardiens du Faso et de la République, des KOGLBAYIRI, hommes de loi et de sécurité compétents et dévoués, c’est encore mieux, et plus rassurant...

Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE

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Vos commentaires

  • Le 4 mai 2016 à 18:34, par PATRIOTE En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Celui qui connait l’histoire des milices dans le monde sait ce que deviendra koglweogo dans quelques années. Les tonton ma-coutes en Haïti, les cobra et ninja au Congo, les milices interahamwe , les Khmers rouge au Cambodge, les talibans dans les zones tribales au Pakistan, les multiples guérillas en Amérique latine, la mafia. Je vous le dit aujourd’hui, on s’amuse avec le feu (comme le feu de brousse difficile à contenir). imaginez si certains groupes arrivent à acquérir des armes de guerre, que feront ’ils ? Ce ne sont pas de "généreux donateurs" qui manqueront. Ce problème dépasse de loin Simon et le MPP. La solution c’est convoquer des assises nationales avec les forces armées, la justice, la police, tous les partis politiques, les religieux les coutumiers, les sociologues, les personnes ressources. Ces assises devront dicter le chemin à suivre ensuite on applique la loi dans sa rigueur et sans complaisance. Ça urge et bientôt ça sera trop tard. Que ceux qui ont encore un peu de lucidité et de clairvoyance donnent l’alerte. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

  • Le 4 mai 2016 à 21:06, par Les Milices MPP En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Faut dire la verite. On ne veut pas de ces kolgweolgo. C’est dangereux. Point barre. Le provisoire ca depend de qui le dit. Un etat serieux ne confie pas la defense du pays a des groupes d’ auto- defense. Seul l’ etat a le monipole de la violence d’ etat. Ne tournons ps en carre. Bon ecrit mais vous hesite a dire les choses directement. Vouys savez que Simon est un expert en milices. Pourquoi tournez ? Si on laisse ces kolweogo, demain, il va leur donner les gourdin qu’ il a commande depuis Kombissiri en 2001.C’est encore la. Il n’a pas brule ca grille du mais avec. Les kolweogo ne viennent pas de ex nihilo. Ils viennent du pouvoir lui- meme. Nous on reconnait la police, la gendarmerie, les eaux de foret et autres douaniers. Le reste c’est des milices MPP. Faut dire la verite. Completement.

  • Le 5 mai 2016 à 07:50, par dounia En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Votre analyse est pertinente mais il faut un langage qui tranche avec des tournure semantique du francais. il doit etre clairement entendu que nous ne voulons pas de ces gens la.

  • Le 5 mai 2016 à 08:53, par questionnaire En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Ce Monsieur est vraiment admirable pour la qualité de ses écrits et la pertinence de son argumentation. Les kolgweogo seraient-ils le bras armé de l’insurection des 30 et 31 octobre 2014 ? Si tel était le cas, ne faut-il pas louer leur action qui a contribué a chasser le despote et dictateur, aujourd’hui ivoirien, COMPAORE. Ne faut-il pas, dans la meme logique, saluer le tact avec lequel les nouvelles autorités gèrent ces milices ?

  • Le 5 mai 2016 à 11:30, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Illusions, illusions...
    Les policiers et gendarmes sont recrutés sur concours, soumis à une discipline militaire, formés et instruits plusieurs années pour maintenir l’ordre en appliquant la loi et respectant les droits de l’homme. Malgré tout cela, il y a des dérapages, que ce soit dans l’utilisation de la force armée à des fins personnelles, ou dans l’usage de méthodes discutables pour arrêter ou interroger les suspects, sans compter la perception d’avantages indus.

    Maintenant, vous voudriez nous faire croire que des gens, du seul fait de leur "volontariat" et d’être armés, vont par magie pouvoir faire respecter la loi parce qu’ils auraient été "encadrés" (par qui et combien de temps ??) ? Mais quelle loi, puisqu’ils ne connaissent que la leur et celle de la force ! D’ores et déjà, l’État ferme les yeux sur les violations quotidiennes de la loi par ces gens :
    1°) Détention et port illégal d’armes à feu ;
    2°) Violations de domiciles ;
    3°) Menaces ;
    4°) Extorsions de fonds ;
    5°) Enlèvements et séquestrations ;
    6°) Refus d’obtempérer et de se soumettre aux contrôles policiers ;
    7°) Coups et blessures volontaires et tortures ;

    Tout cela dans un contexte de menace djihadiste. Jusqu’où cela va-t-il aller avant qu’on ne se rendre compte du danger ? Ce gens décident de ce qui est un délit ou pas, de qui doit les financer, de qui est coupable ou innocent, d’enlever et torturer des innocents pour trouver des suspects, et j’en passe. Ou allons-nous ?
    Je dis que notre État, avec ou sans "tact" doit choisir entre l’ordre et le désordre. Et visiblement, pour le moment, il a choisi le désordre. Dieu sauve le Burkina Faso !

  • Le 5 mai 2016 à 11:53, par Jeunedame seret En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Pertinente analyse. L’État prépare sa propre victimisation.Pasteur SIMON borné d’esprit bat campagne pour le MPP ; il se fout de tout ; car il ne comprend pas ce cynisme. Alors que les illettrés kogleweogo seront faciles à utiliser par les politiciens et difficiles à récupérer un jour. Et voilà les guerres civiles. Pourquoi cette confiance hâtive aux kogleweogo ? Même si ces kogleweogo étaient un peu parfaits, serait-on sûr d’une belle relève dans l’avenir ? Le taux de scolarisation pourrait changer ent tout cas les mentalités et les brutalités. On a comme l’impression que le MPP avait créé les kogleweogo pour sa sécurité et veut les utiliser à bon escient maintenant. Sinon, comment compter sur une armée non structurée et non-structurable ? Cela veut dire que l’État va continuer son processus de démission en cédant la santé aux kogleyonré, et l’Éducation aux koglezougou et dormir tranquille. Quelle lâcheté historique !?! ARRÊTONS CES DÉMONSTRATIONS ET ÉMOTIONS KOGLEWEOGO. ÇA SUFFIT.

  • Le 5 mai 2016 à 15:17, par vérité En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Franchement ’j’admire votre argumentaire et je souhaite simplement que les services de l’état en général et ceux concernés par cette problematique (qui devraient être piqués dans leur amour propre j’immagine) s’assument.Le refus de s’assumer est la cause principale des derives que nous voyons ça et là et qui devrait interpeller les detenteurs de pouvoirs.les agents publics en general.Que chacun face son boulot de façon consciencieuse et bien et ns verrons s’il y aura une raison valable de vouloir les substituer.Il ya peril en la demeure et chaque citoyen , responsable ou fonctionnaire tout court devrait prendre conscience de sa responsabilité devant la société ou communauté tout court.
    Ne dit on pas que la nature à horreur du vide ?
    Voilà où peut nous mener le laxisme et l’irresponsabilité de certains acteurs !le laisser aller,’’,,’’le laisser faire’’,le refus de s’assumer tout court.

  • Le 5 mai 2016 à 15:22, par YIRMOAGA En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Milices ou que sais-je encore, celui qui veut, qu’il parte voler en campagne et on saura la vérité ? On sait que les brigands et délinquants viennent des villes ? Les paysans ne vont pas se laisser faire pour vos beaux yeux ? Vos lois et tralala ? Personne ne se soucie de la montée du grand banditisme avec armes de guerre ? Les paysans ne cherchent pas à venir en ville, mais la défense de leurs biens ? Les Ouagallais sont mauvais dèh ?

  • Le 5 mai 2016 à 19:40 En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Koglwéogo = Cdr. On sait comment les seconds ont terminé. Le sort des premiers sera le même.

  • Le 6 mai 2016 à 10:52, par ACHILLE DE TAPSOBA En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    HOMMAGE A NOS MARTYRS du 30, 31 Octobre 2014 et 16,17 Septembre 2015

    Merci grand frère Christophe SOME. Votre analyse est très logique. Le nouveau régime a démissionné face ces koglwéogo semant la terreur. Ceux qui nous gouvernent sont issus de l’école de Blaise l’ivoirien : laxisme, impunité, injustice comme mode de gouvernance.

    A NOS MARTYRS QU’ILS SE REPOSENT EN PAIX. QUE JUSTICE LEUR SOIT RENDUE RAPIDEMENT.

    JUSTICE POUR NORBERT ZONGO
    JUSTICE POUR THOMAS SANKARA
    JUSTICE POUR SALIFOU NEBIE
    JUSTICE POUR DAVID A OUEDRAOGO
    JUSTICE POUR DABO BOUKARY

    VICTOIRE TOUJOURS AU BRAVE PEUPLE
    VIVE LA DÉMOCRATIE AU FASO
    VIVE LE BRAVE PEUPLE BURKINABÉ

    QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA QUE NOUS AIMONS TOUS.AMEN
    PAIX ET SUCCÈS A TOUS LES BURKINABÉS . AMEN

    ACHILLE DE TAPSOBA LE BOBOLAIS

  • Le 6 mai 2016 à 10:55, par ACHILLE DE TAPSOBA En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    HOMMAGE A NOS MARTYRS du 30, 31 Octobre 2014 et 16,17 Septembre 2015

    Merci grand frère Christophe SOME. Votre analyse est très logique. Le nouveau régime a démissionné face ces koglwéogo semant la terreur. Ceux qui nous gouvernent sont issus de l’école de Blaise l’ivoirien : laxisme, impunité, injustice comme mode de gouvernance.

    A NOS MARTYRS QU’ILS SE REPOSENT EN PAIX. QUE JUSTICE LEUR SOIT RENDUE RAPIDEMENT.

    JUSTICE POUR NORBERT ZONGO
    JUSTICE POUR THOMAS SANKARA
    JUSTICE POUR SALIFOU NEBIE
    JUSTICE POUR DAVID A OUEDRAOGO
    JUSTICE POUR DABO BOUKARY

    VICTOIRE TOUJOURS AU BRAVE PEUPLE
    VIVE LA DÉMOCRATIE AU FASO
    VIVE LE BRAVE PEUPLE BURKINABÉ

    QUE LE SEIGNEUR BÉNISSE LE BURKINA QUE NOUS AIMONS TOUS.AMEN
    PAIX ET SUCCÈS A TOUS LES BURKINABÉS . AMEN

    ACHILLE DE TAPSOBA LE BOBOLAIS

  • Le 6 mai 2016 à 11:19, par Icilondres : En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Christophe Dabiré, tu touches là du doigt un sujet brûlant. Tant, on ne sait pas dans quelle main le garder et comment le garder dans la bouche. Mais il va de soi comme tu le proposes que l’existence des Koglwéogo est une question de temps. Ces organisations informelles ne sauraient coexister avec nos forces de défense et de sécurité. Quitte à corriger les manquements au sein de ces dernières. Si les Koglwéogo ont de qualités internes, des atouts, elles sont à étudier et à en faire une plus-value pour donner plus de force à un Etat de droit qui en manque énormément. Car le danger est grand quand le judiciaire ne se fonde plus sur le droit, le juridique, émanation sans cesse renouvelé. du peuple et par le peuple et pour le peuple..

  • Le 6 mai 2016 à 11:24, par ELKABOR En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Il n’y a rien de nouveau dans cet écrit qui ne soit connu de tout intellectuel rationnel. Que les Koglwéogo soient provisoires : d’accord, qu’ils ne remplacent pas les forces republicaines : d’accord, que l’Etat n’ait pas les moyens d’assurer la sécurité des personnes et des biens dans tout le pays, cela est connu de tous. La gande question est celle-ci :en attendant on fait comment ? Doit-on rester attentiste face aux coupeurs de routes et autres bandits de grands chemins qui écument nos campagnes, endeuillent les familles, pillent les maigres ressources de nos parents des campagnes ? Le Burkina Faso dispose de quelles ressources à même de recruter former et déployer des forces republicaines à même d’endiguer les fléaux cités plus hauts dans un court ou moyen terme sans gonfler exagèrement certains ratio budgetaires, et apporter des distorsions grave au développement économique de ce pays ? Il est bon d’être bon penseur, assis derrière l’environnement douillet de son bureau pour pondre de longs écrits mais la réalité est là et il faut la gérer. L’autorité qui nous gouverne, à qui nous avons donné quittus à travers le vote de la majorité des citoyens, qui connait son potentiel, ses forces mais aussi ses faiblesses a opté pour un "encadrement" de ces koglwéogo. L’encadrement s’entend bien évidemment leur insertion dans le paysage réglementaire de notre vivre ensemble. Nous devons oser inventer notre avenir au lieu de singer le politiquement correct venant d’ailleurs et que des gens ont du reste mis des siècles à expérimenter et mettre en place. Ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui rendront des comptes pour avoir opté ce choix. Dissertez comme bon vous semble, mais c’est à eux de décider pour l’instant en fonction des paramètres dont ils disposent. Avant de terminer, je tiens à mentionner que devant un cas concret comme celui des koglwéogo, les clivages idéologiques doivent s’éffacer au profit d’une gestion idoine : la fin ici doit pleinement justifer les moyens..

  • Le 6 mai 2016 à 11:41, par yako En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    bof,de kolgweogo au dosso en gestation tout ca resume bien la faillite de l’etat.au moins sous le PF Compaore il y’avait l’etat et fonctionnait tant bien que mal ?Bon,si votre revolution se resume a la substitution des FDS x les mafias rurales alors preparons-nous au pire.Quant a nous autres patriotes nous demandons simplement le dementelement des kolgweogo./

  • Le 6 mai 2016 à 12:28 En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Belle analyse. Mais je vous demande d’aller en campagne et comprendre comment vivaient les populations avant les Kolgwéogo.
    Monsieur, c’est quand-même lâche de n’avoir rien dit pendant toutes ces longues années, au moment où les populations des campagnes étaient sous le joug des bandits. Vous ne comprenez rien du problème. Vous vous craignez l’avenir, mais les paysans vivent dans la terreur depuis plus de 20 ans. Pour eux qu’elle serait la différence entre groupe rébellion et bandits qui pillent, tuent, violent,....
    Vous traitez les paysans comme des sous-hommes. Faites attention.
    Dans le monde il y’a d’autres exemples réussis au Botswana, au Rwanda,... Les contexte ne sont pas les même. Au Burkina, il n’y a pas de problème comme dans les pays cités.
    Pour moi la principale cause s’est le banditisme et le fait que l’administration est pourrie de la tête à la queue. Voilà que tous les jours nous-nous chamaillons et les ceux qui sont à la base de ce problème (les bandits) dorment tranquillement.
    Selon la gendarmerie de Fada, de janvier à novembre 2011, les bandits ont dérobés plus de 53 500 000 Frcs auprès des pauvres populations sans défense. Pour la même période 05 personnes tuées et 25 blessés (graves et légers). Ces chiffres ne prennent pas en compte le bétail, le matériel.
    En attendant que l’Etat propose une solution acceptable, je refuse que l’on veuille que des bandits continuent de tuer d’autres burkinabé tout simplement parce que ce sont des paysans.
    Pour moi ce sont nos frères burkinabé qui proposent quelque chose pour résoudre un problème très grave en campagne. Pourquoi ne pas voir comment exploiter cette force au bénéfice de la nation.
    Depuis l’indépendance nous n’arrivons pas a faire fonctionner certaines institutions, pourquoi ne pas expérimenter d’autres choses.
    Pourquoi forcement ressembler à l’autre ? Si l’autre lui-même arrivait a s’en sortir là encore. Nous sommes une nation à part entière dans le monde. Nous devons aussi nous assumer.

  • Le 6 mai 2016 à 12:32, par SOME En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    au n°9 "Koglwéogo = Cdr. On sait comment les seconds ont terminé. Le sort des premiers sera le même"

    si c’est cela les CDR alors vivement qu’on remette les CDR partout. Au moins sous sankara il n’y avait plus les attaques a main armee qui depouillaient les pauvres populations, devastaient nos faunes dans du braconnage, on respectait le bien public un tant soit peu, et chacun meritait selon son travail.... Compaore a achét un drone a 400 millions contre les coupeurs de route, mais que voyons nous ? 400 millions c’est combien d’ecoles gratuites, de dispensaires, de bus dans nos villes, de medicaments nivaquines pour nos dispensaires, combien de vaccins pour les enfants, combien de bourses pour les etudiants, etc

    oui on sait comment ils terminé et qui les a terminés. Mais vous qui avez agi ainsi avez cru avoir bloqué la roue de l’histoire du burkina : le 30 31 oct 14 vous ont surpris pas nous. Encore pire les reactionnaires du 16 sept n’ont rien compris a l’Histoire. Alors ils seront ecrasés : tel est ton sort a toi !
    SOME

  • Le 6 mai 2016 à 12:49, par Johnson Melo En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Ne confondez pas torchons et serviettes. Je suis désolé pour ceux qui traitent les kogleweogos de milices du MPP. C’est dommage. Il y a des grands partis d’opposition tels que l’UPC et le CDP qui ont cautionné leur existence. Malgré le dénigrement des kogleweogos, ils nettoient les campagnes des voleurs et coupeurs de route dont certains ont plus de 20 ans d’activité. Cherchez un autre sujet car les populations dans les campagnes et nous qui y travaillons les applaudissons. Comment un gendarme peut-il arrêter un voleur quand celui-ci a le pouvoir de se transformer en cochon, âne ou mouton ? Eh oui, c’est la triste réalité. Certains même creusent des tunnels dans le sol pour s’y réfugier.

  • Le 6 mai 2016 à 15:24, par au kabor En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Au 13 Elkabor, c’est bien à ta "grande question" que cet écrit répond : en attendant on fait comment ? Le mr t’a répondu depuis son titre, en attendant que l’Etat reprenne les choses en mains on garde les koglwéogo, voilà pourquoi il te dit qu’ils doivent être provisoires !!! En français facile, provisoire veut dire on les garde en attendant mieux. Donc cette belle analyse propose bien quelque chose de nouveau, et répond largement à ta "grande question". on doute alors que tu sois un "intellectuel rationnel", puisque tu ne lis même pas, et surtout ne comprends pas ce que tu lis, pourtant ça crève les yeux !!. Il faut reconnaître la valeur de ce mr Dabiré, moi je ne connais pas d’intellectuel irrationnel, un intellectuel est rationnel part définition !!

  • Le 6 mai 2016 à 15:58, par Zoro En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Excellente analyse, je valide. Simon Compaoré doit lire cet écrit et en tirer les leçons

  • Le 9 mai 2016 à 10:42, par Jacques Zanga Dubus En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Le problème des koglwéogo, gardiens de la brousse moaga, est qu’ils ne sont sous l’autorité d’aucune chefferie coutumière qui aurait autorité morale régulatrice sur eux, preuve s’il en faut que l’autorité du Moogo Naaba se limite à son palais et à ceux qui viennent lui faire allégeance. Et si l’État prétend encadrer les koglwéogo, assurément ils en viendront un jour à réclamer une rétribution, non pas symbolique, mais substantielle s’ils font, de fait, le travail de terrain de fonctionnaires de police ou de gendarmerie. On entend qu’ils ne sont pas formés, mais en pays mossi, quel besoin d’être formé dès lors qu’on est inféodé à un pouvoir coutumier central ?
    Prenons les sociétés dites acéphales, au fonctionnement prétendument anarchique. Les faits contredisent cette prétendue anarchie que conférerait un manque de pouvoir central. Les chefs sont sans pouvoir, en effet, mais il existe quantité d’autorités légitimes, non étatiques, et respectueuses du droit coutumier dont ces sociétés dites acéphales se sont dotées. Ainsi, par exemple, à l’ouest du Faso, les dozos ont une fonction d’instruction et de justice locale, et leur chefferie condamne tout excès de ses membres, aussi ce ne sont pas des milices électrons libres comme semblent l’être les koglwéogo.
    L’analyse de Christophe Dabiré est tout-à-fait pertinente (ou, selon le point de vue, impertinente aux yeux de ceux qu’elle dénonce). Tant que l’État ne sera pas « capable » de se substituer aux autorités locales, sur toute l’étendue du territoire, et de fait il ne l’est pas, il serait extrêmement dangereux de saper le pouvoir des autorités coutumières locales, et leurs fonction de régulation des excès par les moyens, coutumiers, qui sont les leurs, quand bien même la diversité culturelle suppose une diversité des droits coutumiers. L’État serait avisé, plutôt que de copier-coller, en fervent néocolonialiste, le droit français, de se pencher sur la diversité des droits qui existent au Faso pour enrichir et composer le Droit burkinabè.

  • Le 24 mai 2016 à 18:54, par Titan En réponse à : Justice et sécurité : Pourquoi la solution "Koglwéogo" doit être provisoire, pas définitive

    Votre argumentaire est limpide comme d’habitude ! Il appartient maintenant aux décideurs de tirer la substance et faire preuve de tact face aux koglweogo !

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