Le Reporter auditionné par le juge militaire : Il n’y a pas eu de quoi fouetter un… journaliste
Par une convocation signée à la date du 16 février 2016, Boureima Ouédraogo et Yacouba Ladji Bama, respectivement directeur de publication (DP) et rédacteur en chef du bimensuel Le Reporter étaient convoqués par le commissaire du gouvernement. Les deux journalistes étaient priés de se présenter au parquet du commissaire de gouvernement près le tribunal Militaire de Ouagadougou ce 18 février 2016. Ils ne se sont pas dérobés. Ils y étaient, et les choses se sont plutôt bien passées. « Dans l’ensemble, on s’est compris », a dit le DP à sa sortie.
C’est pour « affaire les concernant » que les deux journalistes ont été convoqués. Sans autre précision, mais nul doute que cette démarche avait un lien avec l’affaire du mandat d’arrêt international contre Guillaume Soro que le bimensuel a largement traité dans sa dernière parution. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les articles consacrés à la thématique ne chatouillaient pas le commissaire du gouvernement.
Les deux journalistes se sont exécutés en se présentant au tribunal militaire de Ouagadougou. Pendant près de deux heures, les deux parties ont plutôt discuté des relations de bonnes collaborations pour le futur.
« Dès le départ, ils ont même précisé que c’était une démarche non contentieuse. C’était juste pour qu’on se comprenne par rapport aux préoccupations qui sont les leurs et voir comment on peut collaborer ensemble », a dit le directeur de publication Boureima Ouédraogo à la sortie de l’audition.
A l’entendre donc, il n’y a pas eu de sujets à controverses, bien au contraire. « Ils ont dit qu’ils ont un certain nombre de préoccupations par rapport à la procédure et souhaiteraient qu’on puisse les approcher à l’avenir (…) et que nous puissions éviter de divulguer un certain nombre d’éléments qui sont de nature à compromettre la procédure (…), ils se sont inquiétés aussi de voir certaines informations qui devraient rester à l’interne, qui se retrouvent à notre niveau. Mais là, c’est notre travail d’investigation… », a poursuivi Boureima Ouédraogo pour qui la rencontre a été plus conviviale que ce qu’ils auraient pu imaginer.
L’audience a eu lieu en présence du directeur de la justice militaire, le colonel Sita Sangaré, du commissaire du gouvernement, le Lieutenant-colonel Koudougou Norbert, accompagnés de la direction de la communication et des relations publiques des armées.
Au finish, et pour reprendre le mot du Boureima Ouédraogo qui avait à ses côtés son rédacteur en chef Yacouba Ladji Bama, « Il n’y a pas eu de quoi fouetter un chat ». Pour ne pas dire un journaliste.
Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
Lefaso.net