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Roch March Christian Kaboré, président du Faso : Produit du hasard de l’histoire ou prédestination ?

Publié le lundi 4 janvier 2016 à 23h49min

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Roch March Christian Kaboré, président du Faso :  Produit du hasard de l’histoire ou prédestination ?

Le 29 décembre 2015, le Burkina Faso, revenant de plusieurs troubles politiques, a investi son nouveau président en la personne de Roch Marc Kabore, ancien proche collaborateur de Blaise Compaoré, forcé à laisser le pouvoir en octobre 2014 par une insurrection populaire. Le pays a signé ainsi un retour à une vie constitutionnelle normale. Au moment précis où il prêtait serment, moi, Sidnooma, n’ai pu retenir mes larmes. J’ai pleuré sûrement de joie, mais surtout de mystère, de crainte, crainte de la simplicité à laquelle la nature fait souvent recours, pour probablement révéler certains secrets de l’avenir.

Mes émotions des moments puisaient leurs sources dans un incident ou un lapsus en rapport avec cette personnalité, quand il était Président de l’Assemblée Nationale au compte du CDP, l’ancien parti au pouvoir. Les faits se sont déroulés en 2010 à Ouagadougou, la capitale politique du Burkina Faso. Après un long temps de réflexion, dominé par des tendances à l’hésitation, je ne puis résister à partager avec vous mon témoignage. Il y a des vérités qui vous habitent, vous turlupinent, vous brûlent et vous imposent la nécessité de les exprimer, de les partager, comme pour se soustraire, un tant soit peu, de leur poids. Ce n’est pas révéler un secret, conséquence d’une incapacité à la discrétion. Le fait s’est déroulé en public et beaucoup peuvent s’en souvenir encore, à la lecture de cet écrit. J’en ai été témoin.

C’était en 2010, mais les images sont encore tout fraîches dans ma mémoire, comme si ce n’était qu’ hier. Ouagadougou est appelé à abriter du 24 au 27 février 2010, l’assemblée constitutive de la Zone Afrique de l’Union internationale des associations de dirigeants chrétiens (UNIAPAC). « Plus de 250 membres de l’union, venant d’une trentaine de pays, sont attendus à cette assemblée, qui se déroulera sous le thème « quelles valeurs pour le dirigeant ? ».
Ce congrès, qui revêt une grande importance pour les entreprises du Burkina, est placé sous le haut patronage de Son Excellence Roch Marc Christian Kaboré, Président de l’Assemblée Nationale, et le parrainage de Mgr Vito Rallo, Nonce Apostolique du Saint Siège au Burkina.
Ce sont les membres de l’Alliance Catholique des Hommes d’Affaires du Burkina (ACATHA-B) qui ont reçu le mandat d’organiser cette rencontre dont l’objectif est de doter le continent d’une structure faîtière regroupant les réseaux des associations de dirigeants chrétiens (UNIAPAC zone Afrique) et de diffuser la vision chrétienne de la responsabilité sociale des entreprises. Monsieur Tertius ZONGO, premier ministre d’alors y était invité à animer une conférence.

Mon ami Wendpulemdé avait eu l’insigne honneur de jouer au maître de cérémonie à la demande des organisateurs. Depuis l’ouverture, tout se déroule à merveille. A la cérémonie de clôture des travaux, la Salle de Conférence de Ouaga 2000 a refusé du monde, dont des autorités religieuses, coutumières et politiques. On notait la présence du frère du président Blaise Compaoré, François Compaoré. Wendpulemdé, ne ménageait aucun effort pour relever le défi d’une prestation à la hauteur de l’évènement. Un moment était venu pour lui de prendre la parole pour remercier le dernier intervenant et inviter le Président de la cérémonie à clôturer. Là, une note mineure (selon certains), quoique dissonante, va se glisser. Du podium, avec un air jovial empreint de sérénité, il lance, « Monsieur le President……… ». A ces mots, un silence glacial s’empare de la salle. On pouvait sentir les quelques mouches curieuses dans la salle voler. Les visages ont connu un virage sérieux les rendant crispés.

Wendpulemdé, se tourne vers le présidium. Le même climat y était perceptible. Il comprit vite le malaise. En un quart de second, il comprit que peut-être le fait de dire « Son Excellence Mr. le Président tout court » devait être la source du malaise. Pourtant lui, disant simplement président avait cru à la capacité de tous de comprendre la phrase en fonction du contexte. Refus de comprendre ceci ou une gêne due à certaines présences dans la salle ? Ce qui est sûr, les choses ont dû être interprétées gravement.

Mais, Wendpulemdé, apparemment très flexible dans son esprit, et se laissant gagner par la probabilité de ce doute, relança : « Je dis bien Monsieur le Président car dans cette salle de Ouaga 2000 ce soir, il n’y a qu’un seul President ; c’est le President de la cérémonie, qui est le Président de l’Assemblée Nationale du Burkina, et c’est son Excellence Roch Marc Christian KABORE ». Un tonnerre d’applaudissement s’empara de la salle. Des sourires soulageants et soulagés regagnent les visages. Wendpulemdé continua son travail jusqu’à la fin de la cérémonie.

Après avoir coordonné la prise des photos de famille suivie du départ des autorités, Wendpulemdé pousse un cri de soulagement. Un de la délégation camerounaise (un sexagénaire), vient à sa rencontre et lui secoue la main en disant : mais mon petit, tu es très intelligent. Quand tu as dit Mr. le président tout court, nous tous, on a eu peur. Mais tu as très vite rattrapé la situation. C’est bien, félicitation ». Ces mots doivent avoir eu comme un effet magique sur le cœur troublé de Wendpulemdé. Mais il n’aura pas le temps d’en jouir longuement qu’une personnalité burkinabè lui vient sur un ton menaçant, « toi, il faudra apprendre à tourner ta langue avant de parler ». Wendpulemdé hypnotisé par une exagération injustifiée de sa part, lui répond filialement : « excusez, mais j’ai dit ça sans arrière-pensée et c’est en référence à Mr. le Président de la Cérémonie ».

C’est un peu agacé que Wendpulemdé se dirige vers le parking pour regagner son véhicule quand une autre voix le hèle. C’était un autre poids lourd de la politique nationale de lui confier : « tu as eu la chance mais fais attention prochainement ». Un tourbillon de peur doit avoir commencé à secouer son esprit. Il a dû vite comprendre qu’il lui faut quitter les lieux. Il y a de quoi abattre d’autant plus qu’il ne pouvait voir où se trouvait le problème dans cette affaire. Il m’expliquera plus tard que rentré chez lui, il gagna directement son lit.

Son épouse ayant vite noté que son mari n’avait pas son enthousiasme habituel, chercha à comprendre le fin mot de son attitude. Il va la rassurer. « Je suis simplement fatigué ; j’ai besoin du calme pour me reposer » et autres platitudes.

Wendpulemdé a passé le temps à rechercher la soi-disant gravité de ce mineur « lapsus ». Une petite voix lui murmure, « peut-être que Roch sera président du Faso un jour et que c’est probablement les vibrations de cette réalité invisible du futur que tu as eu le privilège de capter inconsciemment ». Wendpulemdé dit avoir répliqué en ces termes : « Qu’il devienne président ou pas, c’est toi pour le moment qui risque de payer les pots cassés ». Après, Wendpulemdé dit avoir réussi à s’endormir.

Ma lecture de l’incident en rapport avec la réalité du temps présent

Les images de l’investiture du Président Roch ont exhumé de ma mémoire, le souvenir de « l’incident » de Wendpulemdé. Ne dit-on pas que les « faits sont sacrés et libres les commentaires ? ». Ceci n’est pas une fable. L’expérience douloureuse vécue par Wendpulemdé est vérifiable certainement sur la base des archives existantes. Je suis certain que même Monsieur le Président s’en souviendra comme si c’était hier s’il avait l’occasion de me lire. J’ ai seulement utilisé un pseudonyme pour le désigner, ne sachant pas s’ il serait à l’ aise si je le désignais nommément dans ce témoignage modeste au second degré, moi n’ ayant été qu’ un observateur de cette scène qui donnerait à rire, n’ eût été le contexte de démocratie hybride dans laquelle nous baignions à l’ époque.

Quand Roch prêtait le serment, des questions se bousculaient dans mon esprit. Pourquoi le simple mot « président » a dérangé tant ce jour-là ? Le mot lui-même jouissait- il d’un contenu mystique qui choquait ? Wendpulemdé aurait-il été utilisé pour prédire ce qui devait arriver 05 ans plus tard ? Le dit lapsus de Wendpulemdé était-il prémonitoire de la future élection de Roch par le peuple burkinabè ? Chacun peut y aller de ses propres commentaires et ne saurait être blâmé pour son opinion. Témoin oculaire du fait et avec un regard de foi, aux yeux désormais ouverts après avoir mangé le « pain » (Cf Luc24, 31-32) de l’investiture de Rock Comme Président, je me permets de tirer les conclusions suivantes :

1-Dieu nous parle souvent à travers l’ordinaire, utilisant la simplicité comme voix royale. Notre entourage quotidien, la famille, les amis, le lieu de travail, peuvent être des instruments privilégiés pour la manifestation de la voix divine. Mais seule une halte journalière, si courte soit-elle, nous permet de saisir sa fine voix dans le tintamarre du monde d’aujourd’hui permanemment distrait.

2-Ce que Dieu a prévu pour chacun, nul ne peut le lui retirer. Humainement on peut retarder peut-être la réalisation du projet de Dieu sur nous mais jamais l’en empêcher. Dieu n’est pas celui qui réserve la part du crapaud sur un arbre, conscient que le crapaud ne peut monter pour en jouir. Mais, peut-être, Lui, Maître des impossibles, au cas où il le ferait, lui créera des moyens pour grimper.

Conclusion

« Tout pouvoir vient de Dieu ». Dans le contexte de la démocratie, je pourrai dire que tout pouvoir vient de Dieu par le biais du peuple réel. C’ est pourquoi le prince doit avoir le respect strict du peuple, qui est « l’incarnation » de Dieu. Pour revenir au Président Roch, élu au premier tour sur un taux de plus de 53%, il lui est confié la mission de gouverner le pays sur la base des talents dont il dispose et qu’il doit faire fructifier au service de la Nation. Et « la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse ».

Moi, observateur attentif et témoin de « l’incident » de Wendpulemdé, je dis félicitation au Président rock d’avoir été « oint » par le peuple. Je lui souhaite un fructueux mandat. Puisse-t-il avoir la conscience toujours vive que la réussite de son quinquennat découle de son obéissance à Dieu et de sa disponibilité au peuple burkinabè. Qu’il fasse du Faso un pays des hommes intègres et libres, un pays de « lait et de miel » pour tous sans exception de religion, de race, d’ethnie, de région, de classe sociale, etc.

Monsieur le Président, à vous mes vœux de bonheur réel et authentique. Au peuple Burkinabè, je souhaite une excellente année 2016. Que Dieu nous bénisse, qu’Allah nous protège, que Naaba-Zid-Wendé, ainsi que nos vaillants ancêtres que l’on retrouve dans les quatre coins du Burkina Faso, terre des Hommes, veillent sur nous.

Wend-miimtiri SIDNOOMA
wendmimtiri@hotmail.com

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