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Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

Publié le mercredi 23 décembre 2015 à 16h20min

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Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

C’est un tournant dans l’affaire Thomas Sankara. Vingt-sept ans après l’assassinat du leader de la révolution burkinabè, la justice militaire de Ouagadougou lance un mandat d’arrêt international contre son successeur à la tête de l’Etat du Burkina Faso, Blaise Compaoré. Comment va réagir la Côte d’Ivoire, le pays où s’est réfugié l’ancien président, déchu il y a un an ? Témoignage aujourd’hui de la veuve du célèbre capitaine abattu à Ouagadougou, le 15 octobre 1987, Mariam Sankara.

RFI : Mariam Sankara, la justice militaire du Burkina lance un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré. Votre première réaction ?

Mariam Sankara : Ça me fait plaisir. Je suis contente parce que c’est quelque chose que j’ai souhaité et que beaucoup de personnes comme moi ont souhaité depuis. Et j’attendrai le jour où je le verrai comparaître devant les tribunaux burkinabè. J’attends donc un rapatriement et qu’il soit entendu par la justice militaire. Il nous dira enfin pourquoi et il nous dira la vérité.

Oui, c’est ça. En fait vous voulez savoir ce qui s’est passé ce 15 octobre 1987 ?

Oui. Et pourquoi il a fait ça et qu’il nous explique.

Vous ne doutez pas de la culpabilité de Blaise Compaoré ?
L’assassinat lui a profité ! C’est lui qui a profité ! On attend qu’il nous dise. On écoutera ce qu’il va nous dire.

Vous voulez l’entendre en fait ?
Oui.

A partir du 30 octobre 2014, à partir du jour de la chute de Blaise Compaoré, est-ce que vous y avez cru à ce jour ?
Oui. J’avoue que beaucoup de choses ont changé. Depuis l’insurrection, avec la transition qui a été mise en place, les autorités ont montré une volonté de faire avancer ce dossier. Et le dossier a avancé parce que j’ai attendu pendant longtemps, rien ne se faisait, mais il a fallu que Blaise parte pour que tout bouge.

Au mois de mars dernier, en effet, la justice burkinabè a ouvert une enquête sur la mort de votre mari. A ce moment-là vous vous êtes dit : ça va dans le bon sens ?
Oui. Un juge a été nommé et à ce moment je me suis dit que moi-même j’ai été écoutée. Puis le juge a commencé à écouter d’autres personnes aussi, beaucoup de personnes. Donc j’ai commencé à avoir espoir.

Vous avez été auditionnée par le juge burkinabè ?
Oui, par le juge d’Ouagadougou. C’était au mois de mai.

Ça a duré longtemps ?
Oui, ça a duré parce que c’était la première fois qu’un juge m’écoutait sur cette affaire. Donc il a essayé de faire le point, m’a posé beaucoup de questions… ça a été long, mais je crois que c’était nécessaire.

Donc ça, c’était au mois de mai et évidemment, votre souhait c’était qu’un mandat d’arrêt soit lancé contre Blaise Compaoré. C’est ça ?
Oui, oui… Parce que même quand le juge m’a écoutée, j’ai dit : mais pourquoi des personnes qu’on croyait responsables, pourquoi ces personnes ne sont pas convoquées ? Et il disait : c’est une question de procédure, ça viendra. Donc ça démontre le professionnalisme du juge militaire qui travaille sur le dossier.

Cette annonce d’un mandat d’arrêt international arrive juste avant la fin de la transition et l’arrivée au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré. Vous pensez que c’est le bon moment pour cela ?
Je pense que le nouveau gouvernement qui va se mettre en place va continuer. Parce que le dossier est suffisamment avancé. Et Roch Kaboré… J’ai écouté ses interventions où il disait que si Blaise était inculpé dans cette affaire, il n’hésiterait pas, parce qu’il n’est pas au-dessus de la loi, donc je pense qu’il va continuer. Il encouragera en tout cas la poursuite de la procédure.

Donc ce mandat d’arrêt c’est peut-être le dernier acte fort des autorités de la transition ?
Oui. Les autorités de la transition ont beaucoup travaillé. Ça, vraiment, je le reconnais ! Ils ont fait beaucoup avancer le dossier ! Que ce soit le président de la transition, que ce soit le Premier ministre, ce sont eux qui ont commencé, de toute façon. Ce sont eux qui ont permis l’ouverture de ce dossier et donc la justice indépendante aussi, ce sont eux aussi. Et je les félicite. Et la population burkinabè qui a beaucoup travaillé aussi pour ça. Parce que toute la population insurgée s’est mobilisée.

Et cet acte de la justice militaire n’est-ce pas une façon pour le président de la transition Michel Kafando de transmettre le témoin à son successeur le président élu Roch Marc Christian Kabouré ?
De toute façon depuis qu’il y a eu l’insurrection, le peuple burkinabè a émis certains souhaits : plus d’impunité dans ce pays. Et donc ce que Kafando a commencé, je pense qu’il va être difficile pour Roch Kaboré de ne pas continuer dans ce sens.

Blaise Compaoré est aujourd’hui réfugié en Côte d’Ivoire. Qu’attendez-vous des autorités ivoiriennes ?
Qu’il revienne au Burkina. Je voudrais que les autorités ivoiriennes le laissent rentrer au Burkina pour répondre à la justice burkinabè.

Justement, est-ce que vous faites confiance aux autorités ivoiriennes pour cela ?

Le peuple burkinabè veut la justice ! Et le peuple ivoirien et le peuple burkinabè sont des peuples frères. Je pense que les autorités ivoiriennes ne cautionnent pas l’impunité ! Ils ne vont pas continuer à le garder !

C’est un appel que vous lancez au président Ouattara ?
Oui. Je pense que le président Ouattara devrait faire ça pour le peuple burkinabè, pour les bonnes relations entre les deux pays.

Mais vous savez les liens d’amitié entre Alassane Ouattara et Blaise Compaoré !
Oui ! Mais il y a les intérêts aussi des peuples ! Il y a l’amitié et la justice ! Je pense que même en amitié, la justice aussi doit exister ! La justice fait une bonne amitié.

Et vous ne craignez pas que Blaise Compaoré ne cherche à se soustraire à ce mandat d’arrêt ?
Je sais qu’il fera tout ! Bien sûr ! Mais je souhaite que les autorités ivoiriennes répondent positivement. Je pense que ce serait bien qu’elles le fassent pour l’amitié entre les deux peuples. Parce que le peuple burkinabè et le peuple ivoirien sont des peuples frères.

Donc pour vous c’est un grand jour ?
Oui. Je peux dire que ce jour je l’ai attendu ! C’est un grand jour.

Source : RFI

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Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2015 à 17:17, par siraboure En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    Tu as bien parlé. Les peuples sont pareils sur toute la planète ce sont les individus qui sont différents des uns et des autres.Tous les peuples aspirent justice et vérité.Que les autorités Ivoiriennes pensent à leur peuple et non à l’amitié individuelle.Les hommes passent et les peuples demeurent.C’est pas facile mais du courage à eux.

  • Le 23 décembre 2015 à 22:46, par L observateur En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    L histoire nous enseigne que l on allume une breche souvent que l on crois pouvoir eteindre 2m apres et cette meme breche enflamme tout un immeuble.Qu est a dire ?A t on reellement dit toute la verite a cette jeunesse ?Pense t on que les parents et amis du colonel Nezien Badembie du cmd Guiebre Fidele des Didier Tiendrebeogo pour ne citer que ceux la sans oublier les milliers d enseignents licencies pour fait de greve dont certains ont fini par se suicider ont pour preoccupation que la verite soit dite sur la mort deThomas Sankara ?Reflechissons.
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  • Le 23 décembre 2015 à 22:49, par L observateur En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    L histoire nous enseigne que l on allume une breche souvent que l on crois pouvoir eteindre 2m apres et cette meme breche enflamme tout un immeuble.Qu est a dire ?A t on reellement dit toute la verite a cette jeunesse ?Pense t on que les parents et amis du colonel Nezien Badembie du cmd Guiebre Fidele des Didier Tiendrebeogo pour ne citer que ceux la sans oublier les milliers d enseignents licencies pour fait de greve ont pour preoccupation que la verite soit dite sur la mort deThomas Sankara ?Reflechissons
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  • Le 24 décembre 2015 à 01:57, par Unpeu de Numerologie En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    27 ans. 2+7egal 9. 9 est el chiffre de la fin. C’est la finale Blaise Compaore. Le cosmique est en train de refermer son piege sur toi. Ya pas wack qui tienne ici.

  • Le 24 décembre 2015 à 02:22 En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    Si ADO n’ extrade pas Blaise, il lui sera difficile de se justfier. Je demande a ADO de savoir qu’ on est en politique et que se cramponner a defendre un individu qui est perdu de toutes facons, ce n’ est pas une politique intelligente. Les interets des peuples freres et amis de CI et du BF ne sont- ils pas superieurs a l’ amitie entre deux individus ? Je ne kiffe pas Blaise personnellement mais quand Kaddafi etait fini, bien vrai Kaddaffi etait son plus grand bailleur, qu’ est=-ce qu’ il n’ a pas fait ? Il a simplement dit que Kaddaffi et lui etaient des amis et qu’ entre temps, ils n’ avaient plus les memes aspirations. De meme avec Charles Taylor. Il avait fait de la poliotique intelligente. On est en politique, pas en romantisme. Donc moi je demande a ADo d’ observer ici la real politik. Quoiqu’ il fasse dans le sens contraire, Blaise est fini. Comme c’ est fini comme c’ est fini, c’est a lui de mettre les interets de la CI en avant en ne permettant pas que la chienlit s’ installe entre les duex peuples, juste a cauyse d’ un individu qui a cru que tuer les autres pouvait etre une methode de gouvernement. Vraiment le Karma existe vraiment. C’est le mogo tou puissant la qui devient le Pinochet africain ? Laila la la !!!

  • Le 24 décembre 2015 à 09:56, par Le Sage En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    Bien parlé Madame. Le Président Alassane Dramane OUATTARA n’a aucun intérêt à refuser l’extradition de Blaise Compaoré. S’il le fait, ce sera à ses risques et périls. Souvenez vous que Laurent BAGBO avait déclaré qu’il attendait Blaise à la Haye ! A bon entendeur, salut !

  • Le 24 décembre 2015 à 11:52 En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    Bon courage, tu es une brave femme et maman,
    Ce que tu demandes est légitime, l’ignorance conduit à la peur puis à la méfiance et à la peur. Si c’est patienter, tu l’as fait et vraiment tout le peuple est de tout coeur avec toi.
    A Blaise, je dirai, reviens car la vérité libère, finis en avec ce problème car pire ne pas t’arriver. Les gens disent que Thomas et toi étiez comme des frères, je comprends toute la douleur que tu portes aussi depuis tant d’année. Viens, nous t’aimons et nous savons que tu nous aimes aussi, viens nous dire la vérité pour te libérer et nous libérer aussi. Dieu aime le pécheur mais pas le péché, en restant là bas, c’est comme continuer de pécher or tu ne sais pas quand est ce que tu rejoindre Thomas. Viens dire la vérité et Mariam, ta chérie et tes enfants Philippe et Augustin, au peuple et demande pardon et Dieu pourvoira afin de panser toutes les douleurs et nous allons reconstruire notre pays pour des lendemains meilleurs car c’est ce Thomas voulait et toi aussi.
    Tu sais Blaise, oses faire le pas et tu verras combien Dieu t’aime. Tu as vu ce qu’il a fait pour le peuple dont tu es membre ? Dieu va te libérer aussi, disposes ton coeur à faire la lumière sur ta gestion pendant 27 ans. n’écoutes pas le monde car c’est le monde (la politique) qui t’a égaré. Fais la paix une bonne fois pour toute avec Dieu, toi même et ton peuple. Nous ne voulons pas que tu finisses comme Mobutu, personne ne peut t’aimer plus que nous, les burkinabè, c’est ce que tu as fait et ou couvert que nous n’aimons pas.
    Chantal, encourages ton mari, notre frère à revenir car nous vous aimons, toi, Blaise et Imani, rien sauf Dieu peut nous séparer. Revenez, nous allons discuter et comprendre et nous pardonner et vivre en paix ensemble.
    A Ouattara et au peuple de Cote d’Ivoire, je vous exhorte à encourager Blaise et sa famille à rentrer, prions tous pour eux car la vérité est source de vie, de paix et d’amour. Nous avons tous besoin de savoir pour comprendre et pardonner. Avant que Dieu pardonne il faut dire la vérité et demander pardons.
    C’est le diable qui nous crée tous ces problèmes, Blaise et Thomas sont frères et cela pour toujours, alors permettez que leurs familles se reconcilient car Dieu a dit d’aimer même ses ennemis mais également de vivre en paix. Burkina Faso et Côte d’Ivoire sont frères, rien ne peut nous séparer pour toujours
    Que Dieu bénisse le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et leurs peuples respectifs

  • Le 24 décembre 2015 à 23:44, par L’insurgé En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    Bon courage notre très chère maman. Seulement ma déception est le fait que tous les partis sankaristes de jour au lendemain nous déçoivent. Ils nous laissent croire par leur comportement qu’ils se sucrent sur votre dos sous prétexte défendre les idéaux de notre éminent président. Comment défendre des idéaux d’une personne pendant que vous même ya pas d’union ? suis pas content et je propose que vous arrêtez vos appuis financiers à ces saprophytes. Peut être Maître Bénéwendé qui a beaucoup fait sous le règne de Blaise pour exiger vérité et justice pour Thomas Sankara et a beaucoup contribué à la conscientisation de la jeunesse. Politicien de terrain, il reste l’homme que j’admire. Mais cessez de le gâter lui aussi avec les billets de banque. Notre papa président Sankara ne voulait rien des caisses de l’Etat, ne réclamait rien de personne pour montrer sa bravour et son amour à la patrie.

  • Le 25 décembre 2015 à 10:00, par le panafricain En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    Madame ;SANKARA a aussi tué ,beaucoup : Nezien.....................

  • Le 26 décembre 2015 à 11:20, par VERITE N°2 En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    La voila la verite Mariam : en 1987, la revolution sous ton mari battait de l’aile. Les Burkinabe en avait marre car ton mari etait un illumine qui croyait en une histoire romantique des peuples. Le probleme est que ce sont les Burkinabe qui souffraient de ces decisions farfelues (On se reveille un matin et on decrete que tous les logements sont gratuits .....et ....patati ....) Pour les gens de dehors c’etait un heros parce que c’est pas eux qui subissaient, mais il fallait vivre au Burkina pour comprendre que c’etait un enfer perpetuel avec les CDR partout. Ton mari avait compris cela (Demandez a Etienne Traore) et il voulait assoir son pouvoir car sachant que c’est Blaise Compaore qui a fait de la prison pour lui et qui l’a mis la bas (Ne disait il pas que si vous entendez que Blaise prepare un coup contre lui, c’est deja trop tard ....Il savait qui etait le vrai patron). Il voulait donc se detacher de ce lien parce qu’il ne supportait pas la contradiction. Il voulait simplement se debarasser de celui qui l’a mis au pouvoir. Blaise Compaore etait tres aime de ses soldats. C’etait le vrai leader militaire et courageux. Donc sa garde a reagi apres que toi et ton mari avez voulu recrute au sein de la garde rapproche de Blaise Compaore. Tu le sais tres bien puisque tu etais participante dans cette entreprise. Ton mari est un formidable fond de commerce Madame. Vous meme mangez dedans. Alors de Grace laisser le reposer en paix. Sa mort a ete douloureuse pour tout le monde et on aurait voulu que la crise se regle autrement. Mais quel age avait les soldats a l’epoque. Ca s’est passe dans un etat d’exception et dans une zone mililaire entre Militaires. Madame. votre mari est mort et c’est douloureux mais de grace ne bruler pas le faso. Mainetant, vous connaissez le Commandant Sawadogo ??? Etes vous au courant de l’accident d’avion de Garango ou des gens sont morts juste parce que il fallait faire un coup d’eclats pour mystifier les masses et continuer a l’abreuver de slogans farfelus ????

  • Le 26 décembre 2015 à 15:15, par rance En réponse à : Mariam Sankara : « de Blaise Compaoré, j’attends la vérité »

    Qui sème le vent récolte le "tempo", c’est avec l’ère Sankara que c’est ouvert la série des crimes de sang en Haute Volta futur Burkina Faso, à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays ; pour imposer une idée fallait-il tuer tant de gens ? Sankara, si étais un vrai patriote, tu te serais mis au service du gouvernement de l’époque et fait avancer notre Pays sans verser le sang, nous ne serions pas au stade que l’on connait aujourd’hui au BF, car c’est grâce à toi Sankara, locomotive du convoi "révolutionnaire" que la vermine d’aujourd’hui a émergé. Un bon chef doit vérifier le convoit qu’il tire. On peut bouffer l’argent d’un pays sans tuer, il fallait juste prendre l’exemple de ceux que vous appeliez "réactionnaires". vous avez dit qu’ils bouffaient l’argent du Peuple, peut-être que oui, mais au moins il avaient du respect pour la vie humaine. Si on doit faire la lumière sur la mort de Sankara, on doit faire la lumière sur tous les crimes depuis 1983. La douleur de la perte d’un être cher est la même pour tous le monde.

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