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Les voleurs héros

Publié le dimanche 18 octobre 2015 à 16h00min

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Un groupe de voleurs doués avait ses habitudes opératoires sans faille. Ils allaient toujours dans un village pour voler les richesses en dépouillant toute la population apeurée et mal organisée. Mais, un jour, ils furent pris dans une embuscade tendue par les villageois excédés qui se mirent à leur poursuite avec leurs carquois et leurs flèches empoisonnées.

Les voleurs surpris par cette résistance inhabituelle se mirent alors à courir en débandade pour sauver leurs vies. Se voyant presque rattrapés par la foule en furie, une partie des vieux voleurs restés en arrière se mirent à ruser. Ils enlevèrent vite leurs vêtements pour les cacher dans les buissons et se mirent à crier aux voleurs en faisant mine de pourchasser leurs compagnons de forfaiture. Ils criaient plus fort et ils courraient plus vite que tout le monde. Mus par la peur, ils couraient plus vite que les jeunes villageois les plus rapides. Ils couraient tellement vite et bien pour sauver leur peau qu’ils finirent par rattraper leurs camarades. Ils purent facilement les rattraper car ils les connaissaient ainsi que leurs points faibles et leurs cachettes de repli. Ils les rattrapèrent donc et se saisirent d’eux pour les livrer triomphalement aux villageois en furie pour être lynchés, jugés, humiliés et emprisonnés. Nos voleurs reconvertis en faux sauveurs devinrent les héros du village qui décida de leur confier désormais sa sécurité et ses richesses. Leur stratagème a bien plus que marché. Non seulement ils ont pu sauver leurs vies, mais, maintenant ils sont aussi perçus comme des héros et jouissent désormais de la confiance totale de la population.

A bien y voir, le loup est entré dans la bergerie pour se gaver. Car, ces voleurs ne sont pas des saints, encore moins des enfants de chœur. Travailler pour gagner son pain à la sueur du front, ce n’est pas leur tasse de thé. Ils n’aiment pas et ne savent pas travailler de leurs mains. Ce sont les maîtres des combines et des deals. Vivant d’envie, de jalousie et de rapines, ils savent seulement confisquer et voler les biens des autres par la tromperie et la force. Quand ils feignent les anges et les innocents, il faut bien s’en méfier. En temps opportun, ils se remettront immanquablement à leurs jeux favoris et montreront qui ils sont. En attendant, ils font les marioles pour jouir de leur faux statut de héros tout en évitant d’éveiller l’attention des pauvres villageois. Parmi eux, les plus méfiants ou sages se font rabrouer et moquer pour leurs critiques qu’on juge de mauvaise foi. Quand à nos voleurs héros, ils attendent tranquillement le bon moment pour repasser à l’action. A leur gré, ils comptent dépouiller le village de tous ses biens, avant de filer à l’anglaise vers des cieux plus cléments pour une retraite dorée et confortable. Comme on dit, « chassez le naturel et il revient au galop ».

Ce récit est tiré d’une histoire vraie qui s’est passée dans un village de la banlieue Ouest de Ouagadougou. Elle illustre bien l’histoire des anciens camarades du CDP. Après avoir été surpris par la réaction exaspérée du peuple burkinabé contre la mauvaise gouvernance, certains militants du CDP ont vite couru s’abriter au sein du MPP et se sont mis à crier à plein gosier. Aux voleurs ! Aux voleurs ! Ainsi repositionnés, ils ont pu récupérer la tête de la contestation socio-politique contre la mal-gouvernance en se lançant à la poursuite de leurs vieux camarades. Ils les ont vite rattrapés car ils connaissent leurs tactiques, leurs stratégies et leurs insuffisances. Pour eux, seule la fin justifie les moyens et ils ne font pas la politique avec de bons sentiments vertueux. Aussi, ils ont misé au prix fort sur les médias pour en faire leur porte-voix. Depuis lors, ils crient toujours plus fort que tout le peuple en indexant leurs ex-amis du CDP comme les coupables. Ce faisant, ils ont réussi à coaliser des meutes de jeunes déchainés pour chasser du pouvoir leurs anciens camarades les 30 et 31 Octobre 2014. Leur stratagème a très bien marché. Depuis lors, ils sont perçus comme étant les héros qui ont libéré le pays de la dictature de Blaise Compaoré et de ses dignitaires. Tout le monde loue leur contribution déterminante à la chute de l’ancien régime, oubliant qu’ils en font partie. Ils sont maintenant adulés et applaudis comme les sauveurs du peuple, des hommes providentiels. Ils sont pressentis comme les dirigeants indiqués pour garantir un avenir radieux de bonheur à la nation et tout est mis en œuvre pour leur transmettre le pouvoir sans élections et sans compétition.

Pendant ce temps, tous leurs anciens collègues du CDP sont catalogués sans exception, comme étant des voleurs, des assassins, des ennemis du peuple, des tripatouilleurs. Ils sont en train d’être audités, pourchassés, emprisonnés et mis hors d’état de nuire par tous les moyens illégaux. Avec un zèle évident, Isaac Zida, le juge Poda et Marius Ibriga se chargent de leur faire rendre gorge sans même respecter les lois, et ce, au nom de la justice spectacle électoraliste pro-UPC. Par contre, les puissants et grands voleurs qui se sont réfugiés au sein du MPP ne sont pas inquiétés. Pourtant, eux non plus n’ont jamais justifié les fortunes immenses et outrancières dont ils disposent et étalent avec dédain aux yeux du peuple affamé. Rien qu’hier, ils s’étaient accaparés de tous les postes juteux au sein du CDP pour s’adjuger les marchés publics, s’approprier les ressources publiques, s’octroyer l’argent des petits et grands projets de développement. Ils ont bradé les entreprises publiques pour les racheter avec des noms d’emprunt. Rien qu’hier, ils fêtaient leurs milliards, comme des voleurs fêtent leur butin inespéré.

Aujourd’hui, par le pouvoir magique de la carte du parti, tous les MPPistes, sans exception, sont considérés maintenant comme gentils, bons, saints et inoffensifs. Or, il y a certainement des bons et des mauvais MPPistes tout comme il y a des bons et des mauvais CDPistes, Sankaristes, UPCistes, etc. Aucun des ex-insurgés n’a été frappé d’exclusion sur les listes électorales après avoir participé à l’insurrection. Pourtant, il y en a qui méritent bien plus que l’exclusion des listes électorales et la prison pour leurs crimes économiques, politiques ou de sang. Au lieu d’être exclus, ces ex-voleurs CDPistes devenus MPPistes se présentent aux prochaines élections, avec comme seul argument de leur nouvelle virginité pénale, le fait d’avoir participé à l’insurrection. C’est la parade toute trouvée pour reprendre aisément les postes électifs et nominatifs juteux, jadis perdus, sans être inquiété par les anciens camarades voués au purgatoire. C’est parce qu’une partie de la jeunesse naïve ou des Organisations de la société civile (OSC) corrompues leur a donné une absolution facile qu’ils osent tous s’afficher avec arrogance pour confisquer encore la gestion des affaires et des richesses de la Nation. Ces citoyens partisans croient naïvement à leur sincérité et à leur CHANGEMENT. Mais, qui peut vraiment prouver qu’ils ont vont radicalement changer leur façon de « gérer » le pouvoir ? Peut-on vraiment leur faire confiance aveuglement et leur confier le destin du pays sans crainte parce qu’ils sont seulement des ex-insurgés ?

Qui connait la psychologie du voleur sait que ces petits et grands prédateurs se remettront bientôt allègrement à leur triste besogne, si ce n’est déjà fait sous le couvert de la transmission. Beaucoup attendent avec prudence que la situation redevienne favorable et sans danger, mais ils s’impatientent. En conclusion, ils ne peuvent pas changer. Ils ne peuvent pas non plus apporter le changement souhaité en matière de gouvernance socio-politique et économique. Ils sont les pyromanes pilleurs. Ils ne savent que « gérer », dealer, collaborer et manger. Comme des bandits de grands chemins, ces anciens voleurs du peuple, devenus réfugiés économiques au sein du MPP, pilleront encore les deniers publics quand ils en auront l’occasion.

Ils comptent bien le faire et énoncent déjà leurs raisons justificatives sans se gêner. Ils disent avoir tellement investi leurs vieilles économies dans le business de l’insurrection et de la transmission, qu’il leur faudra bien récupérer leurs investissements. Coûte que coûte, et sans pitié, comme des mafiosi, ils joueront le tout pour le tout pour rentrer dans leurs fonds. Et puis, ils sont déjà trop vieux pour changer de comportement et perdre leur temps précieux dans l’accumulation des richesses. Et puis, ils ont des apprentis bien zélés qu’ils veulent initier rapidement pour prendre leur relève et protéger leurs arrières. On n’a donc pas besoin d’être devin pour savoir que les voleurs d’hier voleront demain et après-demain. Nul besoin de voir cela s’accomplir pour y croire comme Saint Thomas. Une fois réélus, les anciens voleurs non repentis reprendront juste leurs postes perdus, pour recommencer à bouffer, diner et tanner tranquillement, comme au bon vieux temps du CDP Tuk-guili. Toégui lui-même en a fait l’écho dans ses élucubrations. Mais lui, on le prend pour un fou, tout comme Laurent Bado qui dit tout haut ce qu’il pense. Valère Somé, on a vite fait de le prendre pour un vieux aigri. Autant dire que personne n’est jugée digne et légitime pour dénoncer l’imposture. Tous crient dans le désert.

En attendant, que font les autres citoyens ? Certains, comme des moutons qu’on mène à l’abattoir, acquiescent aux mots d’ordre et aux discours fallacieux par ignorance ou pour bénéficier des miettes corruptives qui endorment leur conscience. D’autres plus avisés ont vite compris le manège et le disent haut et fort sans pouvoir perturber la marche de la caravane des voleurs déguisés en démocrates. A cette allure, les dés pipés de la transition vont créer une mascarade électorale qui risque de mettre le sort des burkinabè entre les mains de leurs anciens bourreaux les plus impitoyables. Si tous les plans et pronostics se confirment, un gouvernement MPP sortira inéluctablement après les élections. Les tares et les insuffisances de ce futur gouvernement sont déjà connues et ses méthodes revanchardes et tyranniques aussi. Etre gouverné et spolié par les futurs gouvernants sera encore une dure épreuve pour le plus grand nombre de burkinabè déjà pauvres et découragés. Aussi, à défaut d’extirper maintenant tous les voleurs tapis dans l’ombre du MPP qui lèchent déjà leurs babines par anticipation du festin de la République, les lendemains risquent d’être incertains et lugubres. Aucun espoir n’est permis car Ibriga et Zida ont d’autres chats à fouetter pour garantir leurs propres postes après la transition. Michel Kafando a repris du poil de la bête depuis que le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a été démantelé, mais, il attend visiblement le 11 Décembre et les fêtes de fin d’année pour faire son show de départ.

Dans ce contexte, la misère prochaine du peuple risque d’être pire que celle décriée sous l’ère COMPAORE. Avec le climat de haine sociale savamment instaurée ainsi que la fracture sociale évidente, et surtout les gros gibiers pris après le coup d’Etat manqué, tout le dispositif de la diversion est fin prêt pour l’ouverture grandiose du bal macabre des prédateurs masqués de la démocratie et du développement. Toutefois, une sagesse de chez nous dit ceci : La nuit a beau être noire, profonde et longue, tôt ou tard, un nouveau jour finira par se lever.

Boinzemwendé Kaboré
Sociologue

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Vos commentaires

  • Le 18 octobre 2015 à 23:58 En réponse à : Les voleurs héros

    Merci merci et encore merci que Dieu vous garde longtemps enfin que l’on puisse voir ensemble la chute de tous ces voleurs du MPP

  • Le 19 octobre 2015 à 00:04 En réponse à : Les voleurs héros

    Merci merci et encore merci que Dieu vous garde longtemps enfin que l’on puisse voir ensemble la chute de tous ces voleurs du MPP

  • Le 19 octobre 2015 à 01:47, par MAXWELL En réponse à : Les voleurs héros

    Je n’arrive pas à comprendre quelque chose au Burkina. Pourquoi quand on est à un poste de responsabilité et qu’on est plus ou moins nanti vous êtes automatiquement traité de voleur ? Pourquoi quand on passe de la P50 à la V8 on est automatiquement traité de voleur ? Pourquoi on ne peut pas habiter à Ouaga 2000 sans être traité de voleur ? Vu de l’extérieur, on dirait qu’il n’y a que des voleurs qui nous gouvernent au Faso. Cela décourage un bon nombre de personne qui ont honnêtement fait fortune et qui préfère allez investir ailleurs et c’est le pays qui perd. Le Burkinabé est reconnu à travers le monde comme quelqu’un de courageux, honnête, travailleur. Je ne comprend pas pourquoi entre nous on passe le temps à se vilipender et la plupart du temps sans aucune preuve de ce que l’on avance. C’est des choses que l’on peut entendre de la bouche de certaines personnes qui n’ont pas une grande faculté d’analyse. Mais venant d’un sociologue que je considère comme un grand intellectuel, cela vole très bas. Des fables à 2 sous comme celle-ci pour caricaturer ceux que vous soutenez , on peut vous en proposer des milliers. Mais l’heure est aux choses sérieuses. Concentrons nous sur les programmes de nos candidats respectifs au lieu de chercher à dénigrer celui des autres. Tu sais pourquoi tu suis ton candidat, eh bien moi aussi je sais pourquoi je suis mon candidat. Donc on est quitte.

  • Le 19 octobre 2015 à 04:02, par barro leimos En réponse à : Les voleurs héros

    belle analyse monsieur le sociologue ,vous avez très bien assimilé vos cours au campus

  • Le 19 octobre 2015 à 05:14, par Mechtilde Guirma En réponse à : Les voleurs héros

    Mon cher boinzemwendé, vous me permettez, là, de reprendre la parole. J’observais silencieusement tout ce que vous dites de façon résignée, puis depuis quelques jours, cela me travaillait et je chassais toujours l’idée. Mais voilà que vous êtes venu me terrasser.
    Je voudrais seulement donner quelques indications si le web me permet :

    1) J’indexe l’Église du Burkina d’avoir failli à son devoir de foi, en refusant la responsabilité de la transition. En effet initiatrice de l’inculturation, nos autorités religieuses savent que dans nos cultures, c’est la femme parce qu’elle incarne l’esprit des ancêtres dans la généalogie, qui assume toujours les transitions (la Napoko pour la régence, la Kurité pour les funérailles, la wemba pour les crises du palais, ou à défaut les femmes des sociétés dites de caste, telles les forgeronnes le djéli etc pour réguler et prévenir les crises sociales), parce qu’elle a toujours autorité sur la société et personne ne déroge à ses prescriptions. Et c’est seulement après les résorptions des conflits dans un esprit apaisé, que le nouveau dirigeant, qui qu’il soit est accepté de tous, tout en sachant que rien ne peut plus être comme avant. Et pourquoi la femme ? Parce qu’elle est neutre du fait qu’elle a la charge de la vie, elle n’a pas intérêt à vivre dans un environnement de conflits perpétuels...

    Mon silence s’expliquait aussi du fait que je n’ai rien à enseigner, ni de leçon à donner à nos autorités religieuses. Fort heureusement que non seulement, en tant que laïque, j’ai le droit, mais également le devoir d’interpeller. C’est pourquoi, je voudrais poser la question à nos autorités catholiques : L’Église, en tant qu’épouse du Christ, donc femme dans toutes ses connotations matrimoniales et généalogique comme peuple, définie dans l’Église Famille de Dieu dans leurs synodes mêmes, pouvait-elle se soustraire à ce devoir impérieux et rejeter du revers de la main avec fracas, un droit qu’on lui a présenté sur un plateau d’or ?

    Mieux dans notre pays, les religions c’est l’alliance entre Dieu et les hommes. À travers ce constat, même si pour certaines, leur déontologie leur empêche de l’affirmer haut et fort, elles ont avec les coutumiers en conscience, qu’elles constituent également des peuples de Dieu. C’est pourquoi elles vivent dans mon pays en véritable fraternité entre les uns et les autres dans toutes les familles. Alors ma question est de savoir qui donc, mieux que ces entités, représentent véritablement le Peuple. L’auto-saisissement du Président Jean-Baptiste Ouédraogo, précisément, n’était-elle pas la manifestation même de cette représentativité ?

    Pour l’Église catholique, il y a en son sein des considérations personnelles d’alliance matrimoniale, ou de personnalités intouchables du fait de leur appartenance à l’Église catholique. Ce qui lest considérablement la capacité de notre Église à transcender ces situations. Ce sont ces même considérations qui ont fait échouer la conférence nationale il y a quelques années et qui s’est terminée par une grand-messe nationale bouffonne dite « Journée de pardon ».

    Pour être plus explicite, je voudrais poser trois questions à mes autorités religieuses :

    1)Pourquoi malgré la présence du père d’un des bonzes du MPP dans le collège des sages, ce collège a complétement échoué à sa mission ? D’ailleurs Blaise n’avait-il pas dit d’avance qu’il ne se sentait lié par les résultats des travaux du collège ? Pourtant on était encore loin très loin de la scission.

    2) Pourquoi malgré la présence à la tête de RENLAC d’un évêque et son frère coutumier les décisions pertinentes de cette structure n’ont jamais connu d’aboutissement ?

    3) Pourquoi pendant longtemps un chef coutumier a usurpé le titre de moro-naba, mettant le vrai à l’ombre, et comme pour divertir, faisait de Blaise Compaoré un vrai moro-naba (officieux mais qui crevait les yeux), dont les prestations de serment prenaient l’allure de véritable intronisation avec les tambours sacrés du royaume ?

    Voilà en fait des vérités dont l’Église ne devrait plus se voiler la face. Il serait donc judicieux que les évêques se retrouvent face à face, et qu’ils se regardent yeux dans les yeux et se disent la vérité (les quatre selon l’expression). J’avais déjà fait cette recommandation pour le mandement de carême au temps de Mgr Jean Marie Compaoré.

    Je présente mes félicitations au Moro-Naba, parce tout semble déjà entamé ou fait autour de lui avec la chefferie coutumière au regard de son appel pathétique au président Kafando et aux autorités de la transition, aux OSC et à la société tout entière.

    Je reste cependant confiante, quand je lis le Président des Commission Vérité, justice, Réconciliation et Reformes Constitutionnelles. À le lire dans la présente livraison des medias, il semble avoir perçu le problème, puisqu’il propose l’élaboration de la Constitution pendant la transition. C’est déjà une bonne chose. Et j’ose souhaiter ou même croire, que la nouvelle Constitution prévoira les résorptions des conflits avant les élections. Dans ce cas, je trouve que ce sera une bonne chose, si l’équipe des sages tout dernièrement constituée, prenait la relève de la transition et conduisait les affaires jusqu’aux élections. Je pense que ce ne serait guère une entorse aux principes de l’Église catholique. Tout au contraire ce serait un acte de foi au Seigneur Jésus Christ, Lumière du monde, Prince de la paix, de justice, mais aussi de miséricorde .

    Concernant le coup d’État du général Diendéré, j’avoue avoir soutenu. En effet j’ai vu là une main de Dieu qui a permis de retarder les élections pour nous permettre à notre tour cette réflexion. Pouvait-il en être autrement ?
    Quand aux victimes je fus la première à les regretter d’abord parce que cela m’a rejoint dans ma maternité. Ensuite, lorsqu’en 1990, le président Compaoré suite à son appel aux forces vives de la nation, pour faire des propositions pour un retour à une vie Constitutionnelle normale, j’ai demandé avec la permission de Son Éminence le Cardinal Paul Zoungrana à le rencontre. Je voulu lui expliquer que l’élaboration de nouvelle constitution devait tenir compte de notre identité culturelle. C’est ainsi que dans ma lettre du 24 septembre 1990 de demande d’audience, qui fut co-signée par Madame Bondé Bagnamou née Renée Flotte de Pouzol (Dieu ait son âme), je fis cette remarque poignante au président Blaise Compaoré en critiquant les femmes qui se laissent manipuler : « Cela montre que nous risquons de errer encore et à quel prix de sang ? ». C’est dire que chaque tête qui tombe est pour nous les mamans comme un poignard qu’on nous enfonce dans le cœur.

    Puisse enfin que ces têtes tombées soient les dernières dans notre pays, et que le peuple derrière ses leader de conscience ouvre enfin les yeux, pour accepter voir la vérité en face, que la justice soit rendu à tous le monde sans exclusion et que la réconciliation soit acceptée par tout le monde sans exclusion, et que les élections se fassent également sans exclusion afin de permettre au peuple de choisir dans la sérénité ses dirigeants. Alors seulement la terre de Burkina sera légère à nos victimes et à tous ceux qui nous ont devancé.

  • Le 19 octobre 2015 à 08:35, par Tonton Frédo En réponse à : Les voleurs héros

    Sans partie pris ! Merci pour cette analyse. A bon entendeur . . . Salut !

  • Le 19 octobre 2015 à 08:38, par MOSSI AIME En réponse à : Les voleurs héros

    M. KABORE,quand vous signez sociologue, on est en droit d’attendre une analyse sociologique. Or, ce n’est pas le sentiment que j’ai eu en vous lisant. Je pense qu’une analyse sociologique est beaucoup plus sérieuse et rigoureuse que ce que vous présentez là. Pour ne pas trop m’étendre je constate tout simplement que vous n’avez pas « traitez des faits comme des choses », or cela est une règle élémentaire en sociologie. Ensuite, vous manquez de grille de lecture...Alors que la théorie des groupes d’intérêts, entre autres, permet de problématiser votre préoccupation...Enfin, vous tournez en rond ; vous faites du sur place et votre analyse n’avance pas... A l’avenir donc, signez simplement citoyen pour donner votre point de vue au risque de biaiser chez certains élèves qui vous liront leur perception de la sociologie et partant du sociologue.
    Amicalement

  • Le 19 octobre 2015 à 09:44, par karim En réponse à : Les voleurs héros

    Rien à dire je valides.

  • Le 19 octobre 2015 à 11:58, par mr En réponse à : Les voleurs héros

    C’est ca la realite....mon pauvre peuple .

  • Le 19 octobre 2015 à 12:19 En réponse à : Les voleurs héros

    Simple et pure vérité, les burkinabé veulent faire les hypocrites sinon certains devraient aujourd’hui avoir honte de prendre la parole au nom de ce peuple.

  • Le 19 octobre 2015 à 14:28, par justement juste En réponse à : Les voleurs héros

    Que ceux qui ont un cerveau pour comprendre comprennent. Nous sommes tous avertis

  • Le 19 octobre 2015 à 15:03, par kotuou En réponse à : Les voleurs héros

    tES PROPOS N’engagent que toi. De toute façon, grâce à leur apport nous avons pu nous débarrasser d’une des dictatures les plus ignobles du monde en moins d’une année et nous leur disons grand merci

  • Le 19 octobre 2015 à 15:12, par yarga En réponse à : Les voleurs héros

    on sent la haine viscérale pour le mpp. pourquoi lorsque les dirigeants du mpp avaient démissionnes en janvier pour renforcer l’opposition vous avez applaudi a tout rompre ?
    votre haine du mpp ne va pas arrêter sa marche triomphale vers kossyam.

  • Le 19 octobre 2015 à 15:13, par Caporal Gringo En réponse à : Les voleurs héros

    Analyse très claire, concise et vraie. C’ est le grand mal de la jeunesse burkinabé : le manque de courage et la paresse. Paresse, car il a été suffisamment démontré sous le régime Compaoré, comment on peut s’ amasser des biens et se faire de la fortune sans remuer le moindre doigt ! Je suis certain que ces gens-là (Rock Marc Christian Kaboré, Salif Diallo, Simon Compaoré, Zeph. Diabré, etc...) sont pire que Blaise et Francois Compaoré. Avec ces gens, il n’ y aura ni salut ni avenir pour le peuple burkinabé ! Un chat est un chat, un voleur est un voleur. Les plus grands voleurs jadis du CDP sont parqués au MPP, ce parti de loups cachés sous la fourrure de mouton ! Après Blaise et son CDP, c’ est le tours du Burkina, mais ils ne vont pas réussir ! J’ ose croire que le peuple burkinabé aspire vraiment au changement, pour instaurer justice et équité et écrire de nouvelles règles pour son développement, pour un avenir meillleur.

  • Le 19 octobre 2015 à 15:41, par David Tiga En réponse à : Les voleurs héros

    Merci de ton point de vue qui n’en n’est qu’un parmi tant d’autres par ailleurs.

    En attendant, que ça te plaise ou non, le peuple Burkinabe a bien et bel gagné en maturité, ce que tu ne semble pas encore avoir intégré.
    Ce n’est pas en un jour que l’on construit une nation et cette victoire d’etape que le peuple a gagné n’est qu’un début. Une fois de plus, que ça te plaise ou non, les choses changent inéluctablement. Aurais-tu pu envisager les évènements récents il y a 10 ou 15 ans de cela ? C’est parce que des gens, des pionniers se sont battus que toi Kabore tu peux écrire librement dans ce média aujourd’hui. C’était leur contribution à un Burkina meilleur.

    Non, Mr Kabore le sociologue, le peuple Burkinabe n’est pas un peuple d’idiots ! Si l’avancée réalisée par ce peuple digne au prix de la vie de dizaines de ses fils et filles ne te satisfait pas, tu es libre de te mettre sur le bas côté de la route. Le Burkina avancera sans toi.

    Ceux qui sont tombés et partis pour toujours se sont battus pour un idéal, pas comme tu insinues comme des idiots manipulés par des voleurs déguisés. La bienséance voudrait que tu aies un peu d’égards pour ces dignes burkinabes que la nation entière n’a pas encore fini de pleurer !

    Et tu te prétends sociologue !

  • Le 19 octobre 2015 à 16:06, par PourUnLendemainMeilleur En réponse à : Les voleurs héros

    Bel image,« Mon frère », Mais tu oublies que nous sommes sur un terrain politique... On (le politique) ne pense à la population que par contrainte... ou par peur....à bon entendeur salu

  • Le 19 octobre 2015 à 20:19 En réponse à : Les voleurs héros

    Avant la venue des gens du MPP le chef de file de l’opposition arrivait à rassembler du grand monde alors leur venue a été plus profitable à eux qu’à la révolte du peuple. Il ne sont pas venus pour le peuple, ils n’avaient plus de lieu où partir car ils avaient été chassés du repas qu’ils mangeaient sans se soucier du peuple. Nous allons leur faire vomir ce qu’ils ont mangé ; nous ne sommes pas pressés.

  • Le 19 octobre 2015 à 22:14, par citoyen En réponse à : Les voleurs héros

    Internaute 3 dit nous ce que un fonctionnaire burkinabé peut gagner par mois comme salaire pour économiser des milliards et avoir même le courage de fêter ses 10,20 milliards. Tous tes leaders du mpp ont contribué a mettre a genou l.économie de ce pays.on connait la grille salariale des travailleurs au burkina.

  • Le 19 octobre 2015 à 22:52, par Sobriete En réponse à : Les voleurs héros

    Ah oui . Une très belle analyse. Je peux simplement reprocher aux premiers responsables du MPP d’accepter les CDPistes qui les ont rejoins après la chute de Blaise COMPAORE. Il faut qu’ils sachent que c’est parce que Blaise a échoué qu’ils se sont ralliés à eux pour conserver les intérêts. Juste qu’à présent je ne comprends pas pourquoi RSS ont pu accepter cela. Mais certainement cela les met plus confiants de conquérir l’electorat pour une fois de plus laisser le calvaire aux dignes fils du BF.

  • Le 19 octobre 2015 à 22:57, par Sobriete En réponse à : Les voleurs héros

    Ah oui . Une très belle analyse. Je peux simplement reprocher aux premiers responsables du MPP d’accepter les CDPistes qui les ont rejoins après la chute de Blaise COMPAORE. Il faut qu’ils sachent que c’est parce que Blaise a échoué qu’ils se sont ralliés à eux pour conserver les intérêts. Juste qu’à présent je ne comprends pas pourquoi RSS ont pu accepter cela. Mais certainement cela les met plus confiants de conquérir l’electorat pour une fois de plus laisser le calvaire aux dignes fils du BF.

  • Le 20 octobre 2015 à 00:16 En réponse à : Les voleurs héros

    Tout simplement superbe. J’ai adoré

  • Le 20 octobre 2015 à 01:22, par ben En réponse à : Les voleurs héros

    Une analyze tres limpide, une chose est sure tous les voleurs du peuple en finiront mal tot ou tard just wait and see !! ; !

  • Le 20 octobre 2015 à 10:52, par lenga En réponse à : Les voleurs héros

    Bravo simplement. Que celui qui veut comprenne

  • Le 21 octobre 2015 à 12:04, par adenise@yahoo.fr En réponse à : Les voleurs héros

    Merci Mr KABORE, il faut bouter cette race de politichiens, "oups ! pardon" politiciens hors du Burkina définitivement. Ils auraient pu reconnaitre cette mauvaise façon de voir les choses, demandé pardon et se mettre à l’écart pour un moment (recueillement/retraite), mais ils veulent s’enfoncer d’avantage. Ils auraient pu soutenir certains candidats à la présidentielle comme ils l’ont fait à l’opposition. Ils auraient pu mettre une partie de leurs richesses au profit d’œuvres caritatives pour montrer qu’ils veulent vraiment changer. Ils auraient pu accepter simplement de tout laisser et prendre leur retraite. Mais hélas, cette race a malheureusement cette énergie négative qui l’amène toujours à la dérive. C’est vraiment dommage mes chers kôoro de la "génération égarée" du Burkina.

  • Le 26 octobre 2015 à 13:35, par Cheicky de Londre En réponse à : Les voleurs héros

    Très coule mon frère burkinbé, votre analyse ne coule pas dans les veines de ceux qui ont leur bouffé d’oxygène dans le bidon des derniers.

  • Le 28 octobre 2015 à 12:28, par Danton En réponse à : « Plus rien ne sera comme avant ! », a-t-on dit.

    Autant je peux avoir de la sympathie pour la personnalité bonasse de RMCK, autant je suis de plus en plus dubitatif quant à un véritable changement que pourrait apporter son parti, le MPP. Et mon doute est de plus en plus renforcé par l’afflux vers ce parti de rescapés du système Compaoré (de vrais criminels économiques), qui sont accueillis à bras ouverts. Alors on est amenés à se poser des questions :
    1) Est-ce que RMCK aura la fermeté nécessaire pour résister à la cupidité de ces gens qui accourent pour se refaire une virginité (en attendant de recommencer leurs mauvaises habitudes) ?
    2) Est-ce que RMCK pourra créer la RUPTURE tant espérée par le Peuple du Burkina Faso ?
    Les défis sont énormes et à mon avis, le seul scénario pour un Burkina Faso prometteur après les élections est la mise en place d’un gouvernement de coalition regroupant en fonction de leur poids électoral réel les partis politiques à la pointe du combat qui a amené cet ordre nouveau au Burkina. A entendre Salif Diallo s’en prendre à mots couverts à Zéphirin Diabré et à l’UPC, on a l’impression que certaines personnes n’ont pas changé leur facon de faire ou qu’elles se trompent carrément d’adversaire. L’adversaire commun était Blaise Compaoré ; lui n’étant plus là, organisons-nous pour que son système ne lui survive pas. J’avoue qu’à présent, l’enthousiasme du départ fait dans mon esprit de plus en plus place à des craintes. Mais j’espère que ces craintes sont infondées. Dans tous les cas, le « Plus rien ne sera comme avant » prononcé par le Président Kafando n’est pas un vain mantra et comme un seul homme, nous serons debout chaque fois que de besoin pour le rappeler à tout gouvernement d’imposteurs. Vive le Burkina Faso ! Danton

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