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La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

Publié le dimanche 5 avril 2015 à 20h36min

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La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

Le 11 octobre 2015 se tiendront le premier tour de l’élection présidentielle et les élections législatives de fin de transition de notre pays. Certaines organisations de la société civile (OSC), outrepassant le rôle de veille sociale et de tempérance dans les rapports entre les couches sociales qui leur incombe, demandent l’exclusion pure et simple des personnalités qui auraient soutenu la modification de l’article 37 de la Constitution sous le régime de Blaise COMPAORE, ainsi que les militaires et les magistrats en activité, en disponibilité, en détachement ou à la retraite ou ayant démissionné depuis moins de 5 ans à la date de déclaration de leurs candidatures.

Le projet de loi portant modification du Code électoral étant élaboré par le Gouvernement, les représentants des OSC et de certains partis politiques siégeant au Conseil national de transition (CNT) ont pris sur eux de demander l’insertion de dispositions d’exclusion à travers des amendements proposés à la Commission des lois.

Préoccupé par les conséquences socio-politiques des propositions du CNT, le Gouvernement se donne le temps de réfléchir avant de se prononcer.
Cependant, que ce soit du point de vue du droit ou de la légalité, rien ne permet d’écarter des personnalités ou des catégories sociales des élections à venir.

1. La légalité de la candidature des militaires à des élections

La situation professionnelle des militaires est régie par la loi n°037-2008/AN du 29 mai 2008 portant statut général des personnels des forces armées nationales.
L’article 6 de cette loi dispose que « Il est interdit aux militaires en activité de service d’adhérer à des groupements ou associations à caractère politique.
Les militaires en activité de service désirant s’engager dans la politique sont tenus de demander :
. la mise en disponibilité conformément à l’article 143 de la présente loi, s’ils sont militaires de carrière ;
. la suspension de leur contrat, s’ils servent en vertu d’un contrat. »

L’article 143 ajoute que « La disponibilité est la situation du militaire de carrière appartenant à l’un des cadres constitutifs de l’armée qui, ayant accompli au moins quinze ans de service dont quatre en qualité de militaire de carrière, est autorisé sur sa demande à quitter l’activité pour convenance personnelle, sans que ce départ ait un caractère définitif.
La décision de mise en disponibilité est accordée par décret présidentiel pour les officiers et par arrêté du ministre chargé des armées pour les sous-officiers.
Le nombre des bénéficiaires de la mesure est limité à cinq pour cent de l’effectif de chaque grade. La durée maximale de la disponibilité est de cinq ans renouvelable une seule fois. Le militaire en disponibilité qui atteint la limite d’âge de son grade est d’office mis à la retraite.
Le militaire en disponibilité n’a aucun droit à solde. Il est autorisé à exercer une activité lucrative.
Le temps passé en disponibilité ne compte ni pour l’avancement, ni pour la pension de retraite, ni pour les décorations.
Le militaire en disponibilité doit demander sa réintégration ou le renouvellement de sa position trois mois au moins avant l’expiration de la période en cours.
En cas de faute grave, le militaire en disponibilité est rappelé en activité et traduit devant un conseil d’enquête ; il peut également être rappelé en activité si les circonstances l’exigent. »

L’on retient de l’article 6 de cette loi que l’exigence majeure qui est faite au militaire qui envisage de se lancer en politique est de se mettre en position de disponibilité, mais non de démissionner comme certains le demandent, parce qu’il peut être rappelé en activité si des circonstances l’exigent en application de l’article 143 sus-cité.

Aucun délai tampon n’est exigé entre la mise en disponibilité et son engagement dans la politique ou sa participation effective à des élections.
La candidature des militaires à des élections est donc légale.

2. La légalité de la candidature des magistrats à des élections

L’article 35 de la Loi organique n°036-2001/AN du 13 décembre 2001 portant statut du corps de la magistrature dispose que « Il est interdit aux magistrats en activité d’être membre d’une formation politique et/ou d’exercer des activités politiques.

Toutefois, le magistrat en activité désirant souscrire à un mandat politique électif doit, préalablement obtenir au moins trois (3) mois avant la date des élections, une disponibilité ou démissionner. Dans ce cas, le magistrat en fin de mandat ou de disponibilité, ne peut exercer des fonctions en juridictions avant l’expiration d’un délai de deux ans. »

La candidature des magistrats à des élections est également de droit dès lors qu’ils se mettent en conformité avec les textes qui les régissent.

3. La légalité de la candidature à des élections des personnalités de la majorité sortante

L’exclusion d’une composante des acteurs politiques de notre pays ne peut être liée à aucune disposition constitutionnelle actuelle. La Constitution du 2 juin 91 se veut inclusive.

Aucune velléité d’exclusion à des élections ne peut également être liée à une disposition quelconque de la Charte de la transition. L’on peut rappeler à ce propos les dispositions du Titre I de la Charte de la transition, qui cite entre autres valeurs de référence de la transition, « le pardon, la réconciliation et l’inclusion. »

Les personnes qui demandent l’application des sanctions à l’encontre des personnalités de l’ex-majorité fondent leurs argumentaires sur la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance du 30 janvier 2007, que la Charte de la transition vise dans son préambule.

Cependant, cette charte ne s’applique qu’à travers d’autres textes de même niveau et en adéquation avec la Loi fondamentale et le corpus juridique interne. En effet, si la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance prévoit des sanctions à l’encontre des personnes qui se seraient rendus responsables de changements anticonstitutionnels déterminés à l’article 23, (c’est ce que soutiennent les zélateurs), lesdites sanctions ne peuvent être infligées qu’en conformité avec la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui est antérieure (elle est entrée en vigueur le 21 octobre 1986) à la Charte africaine de la démocratie et de la Gouvernance (adoptée le 30 janvier 2007).

L’article 7 de cette Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dispose que :
« 1. Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue. Ce droit comprend :
• le droit de saisir les juridictions nationales compétentes de tout acte violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus et garantis par les conventions, les lois, règlements et coutumes en vigueur ;
• le droit à la présomption d’innocence, jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par une juridiction compétente ;
• le droit à la défense, y compris celui de se faire assister par un défenseur de son choix ;
• le droit d’être jugé dans un délai raisonnable par une juridiction impartiale.
2. Nul ne peut être condamné pour une action ou une omission qui ne constituait pas, au moment où elle a eu lieu, une infraction légalement punissable. Aucune peine ne peut être infligée si elle n’a pas été prévue au moment où l’infraction a été commise. La peine est personnelle et ne peut frapper que le délinquant. »

Cet article n’est d’ailleurs que l’expression transnationale de dispositions contenues dans la Constitution du 2 juin 1991, laquelle dispose en son article 4 que :

« Tous les Burkinabè et toute personne vivant au Burkina Faso bénéficient d’une égale protection de la loi. Tous ont droit à ce que leur cause soit entendue par une juridiction indépendante et impartiale.
Tout prévenu est présumé innocent jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie.
Le droit à la défense, y compris celui de choisir librement son défenseur est garanti devant toutes les juridictions. »

Dans une société organisée, la sanction est normale et pédagogique. Mais c’est au seul organe judiciaire qu’il revient de constater, de poursuivre et de sanctionner les fautifs en vertu du principe de la séparation des pouvoirs.
Toute autre disposition unilatérale, règlementaire ou législative visant à priver une personne de ses droits pour un motif quelconque est contraire à l’ordre juridique et constitutionnel.

4. La légalité de la candidature à des élections des personnes qui ont soutenu la révision de l’article 37

Certaines composantes sociales (OSC et partis politiques) reprochent aux députés membres de la majorité sortante d’avoir soutenu la révision de l’article 37 de la Constitution, ce qui à leurs yeux les rend inéligibles pour les élections à venir. Mais, tout parti pris mis à part, le soutien ou le rejet de la révision de l’article 37 n’est rien de plus qu’une question d’opinion.

Or, à propos d’opinion, l’article 95 de la Constitution dispose que : « Aucun député ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé en raison des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions. »
Le soutien de la révision de l’article 37 est bel et bien une question d’opinion politique qui ne constitue pas en soi une faute infamante.
L’article 8 de la Constitution garantit ces mêmes principes de liberté à tout citoyen en des termes sans équivoque comme suit :
« Les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garantis.
Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et règlements en vigueur. »
Il est donc constant qu’une poursuite engagée sur la base du délit de révision de l’article 37 ne pourra donner lieu qu’à un non-lieu ou à infraction non constituée.

5. La question de l’article 37 à la lumière de la Constitution et de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance

Le projet de révision de l’article 37 de la Constitution ne constituait pas en soi un cas de changement anticonstitutionnel cité à l’article 23 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. Pour preuve, l’article 10 de ladite charte dispose que :
« ……………
2. Les Etats parties doivent s’assurer que le processus d’amendement ou de révision de leur Constitution repose sur un consensus national comportant, le cas échéant, le recours au référendum.
…………….. »
En d’autres termes, à défaut de consensus entre les acteurs politiques sur la révision de la Constitution, la Charte préconise le recours au referendum pour les départager.

C’est d’ailleurs pour cela que ni l’Union africaine (UA), ni la CEDEAO n’ont condamné le principe de la révision de l’article 37 en son temps, parce qu’il n’était en rien contraire à notre Constitution.

Mme ZUMA, Présidente en exercice de l’UA qui avait admis la conformité du referendum avec les textes de l’UA, dont la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, avait essuyé des mots durs des extrémistes de la classe politique burkinabè courant année 2014.

Le recours au referendum tel que poursuivi par le régime de Blaise COMPAORE n’était donc contraire ni à l’ordre constitutionnel national, ni aux dispositions des textes supranationaux.
Aussi, quelle peut être la base légale d’une exclusion électorale fondée sur des infractions non constituées ou sur des faits dont l’interprétation est subjective ?

6. Les tâches de la transition : organiser des élections transparentes

La transition, dans sa nature doit être neutre, et ses animateurs impartiaux. L’exigence majeure qui est faite à notre transition est d’organiser les élections d’octobre 2015 en laissant au peuple le soin de choisir ses gouvernants. C’est du reste la requête légitime des membres de l’ex-majorité en tant que citoyens.

Les membres du CNT ne sont pas des élus. Il ne leur revient donc pas d’outrepasser leurs compétences en privant une catégorie sociale de ses droits par voie législative pour des raisons inavouées.

L’objet du Code électoral est de décliner les conditions de tenue des élections en conformité avec les textes en vigueur de façon à assurer l’équité entre les candidats et la transparence des résultats sortis des urnes.
C’est à cela que tous les acteurs socio-politiques doivent s’atteler en vue de parvenir à une fin de transition rapide et sans heurts.

Il n’est donc pas admissible d’élaborer des lois nouvelles pour écarter des citoyens dans le souci de plaire ou de favoriser certains candidats qui cherchent à vaincre sans péril.

C’est d’ailleurs au vu et en connaissance de déclarations de nature à mettre en péril la paix et la cohésion sociale que le Groupe International de Soutien et d’Accompagnement de la Transition du Burkina Faso (GISAT-BF) a tenu à préciser le 30 mars passé qu’il tient à la tenue d’élections conformes aux dispositions de la Constitution, de la Charte de la transition et du Code électoral notamment dans ses dispositions relatives à l’éligibilité.

Il ne peut en être autrement parce que rien ne permet légalement d’écarter les personnalités de la majorité sortante ou les militaires et magistrats des élections de fin de transition.

Seul le respect des textes peut nous permettre de surmonter les écueils. Soyons justes pour ne pas entrainer notre pays dans une crise socio-politique dont nul ne peut prévoir les conséquences.

L’éligibilité du citoyen est la règle. Son exclusion est l’exception et c’est au juge qu’il revient de le prononcer après un jugement au cours duquel il lui a été donné l’occasion de se faire défendre par les défenseurs de son choix.

Du 24 au 28 mars 2015 ont eu lieu les Etats généraux de la justice couronnés par la signature du Pacte national pour le renouveau de la justice à travers lequel les acteurs s’engagent entre autres à assurer l’indépendance de la justice, à se départir de tout empiètement et d’usurpation de fonction, bref à promouvoir l’Etat de droit.

Le CNT doit faire siennes les énonciations et engagements de ce Pacte national pour le renouveau de la justice.

Drissa SANOU
sanoudris@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 6 avril 2015 à 00:15, par YAFO En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    C’est une analyse lucide. Ayons à l’esprit que la plupart des guerres civiles naissent du sentiment d’une partie importante de la population d’être exclu. Ça n’arrive pas qu’aux autres. ..

  • Le 6 avril 2015 à 00:49, par yam tass En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Soyez sérieux et surtout intelligents et ne vous faites pas manipuler par ces partis politiques que nous connaissons tous. Si vous êtes des avocats des individus, il faut être clair et surtout il faut cesser de distraire le peuple car depuis 27 ans vous avez distrait le peuple. Il n’y a pas longtemps que ces mêmes gars disaient que Blaise était le seul homme capable de diriger le pays. Comment à moins de 5 mois, après qu’on ai chassé Blaise, ils se disent eux-mêmes capables de diriger le pays ? Ce ci montre que ces individus sont des hommes malhonnêtes et on doit les interdire et même les arrêter pour la prison. Ces genres d’individus, le pays n’a pas besoin de leur service. Aussi n’oubliez pas que inclusion ne signifie pas impunité !! Cessez d’être l’avocat du diable et surtout pensez aux intérêts du peuple qu’à vos propres intérêts égoïstes .

  • Le 6 avril 2015 à 04:25 En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Voilà qui est clair. Ceux qui envisageraient l’exclusion en porteront l’entière responsabilité d’une telle malheureuse initiative. Le MPP veut le pouvoir sans passer par les élections inclusives, saines, transparentes, consensuelles et démocratiques. Le Sage.

  • Le 6 avril 2015 à 08:25, par Joseph En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Internaute 1 Tu ne penses pas aussi que l’injustice est source de guerre ? On ne peut pas soutenir l’article 37, faire tuer des Burkinabè et pleurnicher que vous êtes exclus. Vous avez jouez et perdu accepter que les insurgés contre votre article 37 dicte la loi, c’est ainsi ! Le prix de la repentance c’est de nous foutre la paix pour octobre 2015 en attendant que justice soit rendu aux martyrs. Si votre referendum était passé c’est nous qui subirons votre règne.
    Si vous voulez savoir ce que c’est l’injustice sortez dans la rue, on va vous massacrez comme vous l’avez fait le 30 et 31 octobre 2014 et vous verrez que ça fait mal d’être narguer par ses bourreaux dans l’impunité totale ! supportez c’est ce que nous avons fait depuis 27ans !

  • Le 6 avril 2015 à 08:35, par rokia En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Mr Sanou Drissa , c’est une belle analyse. Mais malheureusement tout est fin prêt pour écarter les adversaires redoutables . Le transition a fait son choix et c est le MPP .Elle fait tout pour que tout soit facile pour ce parti qui est très impopulaire surtout avec les pillage qu il a orchestré en fin octobre mettant le pays à genoux. Dès que l ex majorité et alliés sont réapparus et que la majorité de leurs cadres sont encore là le MPP et alliés sont pris de panique. Mais je demande au duo Barry - Zida de faire très attention. Vous avez pris parti pour le MPP .vous faites tout pour écarter par une loi leurs adversaire.Vous avez déjà oublié que c est en faveur d une loi que vous êtes venus au pouvoir. Vous les militaires de la transition, avez vous votre place dans le gouvernement ? Je dis non. Non car il est dit dans la charte que la transition doit être neutre ..Mais Zida et Barry ne sont pas neutre. Tout le monde sait aujourd’hui que que Barry est une connection de salif Diallo le diabolique .
    Je dis et je répète le Burkina sera ce que vous deux voudrez qu il soit : ingouvernable et en guerre civile. Peut être que vous n aurez pas la chance de sortir indemne comme votre ennemi juré. Car lui au moins à eu le sens du meilleur pour son pays à la derniére minute .

  • Le 6 avril 2015 à 08:48, par KKP En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Vous n’avez rien compris jusque-là ? la tentative de modification de l’article 37 n’est pas anticonstitutionnelle ? Vous vous êtes exclus vous-mêmes à partir du moment où vous avez voulu prendre le peuple en otage !

  • Le 6 avril 2015 à 08:58, par Tapsoba®(de H) En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Dur dur à accepter mais...

  • Le 6 avril 2015 à 09:04, par B En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Bel écrit . Bien dit internaute 1. Attention aux attitudes de revanche . Notre pays à échappé de près au pire grâce à l ’ attitude très sage de plusieurs de ces personnalité que le CNT et la transition veulent écarter .

  • Le 6 avril 2015 à 10:27, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Après avoir été par principe contre toute forme d’exclusion, je crois que la situation actuelle commande cette mesure pourtant discutable.

    Des déclarations incendiaires, de la morgue et de la suffisance de certains barons de l’ex-majorité, la légèreté avec laquelle certains parlent des morts comme d’un "détail", la toupie d’un certain maître qui s’est mis "en retrait de la vie politique" pour revenir derechef dès qu’il a eu le "pardon" des chefs traditionnels", ceux qui déclarent qu’ils vont "reprendre leur chose" comme si tout le Burkina, nous y compris leur appartenait... Tout cela montre à souhait que le temps ne leur a pas encore permis d’une part de prendre la mesure de la gravité de ce qu’ils étaient en train de faire, et d’autre part de changer leur façon de faire la politique. Peut être qu’un "congé sabbatique" de cinq ans serait salutaire ? On peut plaindre ceux qui étaient du système mais opposés à ce passage en force mais comment faire ?

    L’argumentaire de l’auteur est de qualité. Mais si l’argument du débat d’idée et d’opinion pouvait se défendre en temps normal, il y a eu ici recours à la corruption et à l’achat de votes, usage de la force militaire létale en lieu et place du maintien de l’ordre. On est donc sorti de l’expression d’une opinion politique pour passer à l’imposition d’un pouvoir (déjà usé) par l’argent et par la force. Beaucoup voient la matière à sévir, pour l’exemple et pour l’histoire. Sachant que ces personnes peuvent à nouveau (qui sait ?) exercer une partie du pouvoir d’état, il faut qu’ils sachent que faire tirer sur sa population, c’est grave et pas anodin !
    Le CNT et la gouvernement étant représentatifs même si pas élus, attendons la majorité qui s’en dégagera...

  • Le 6 avril 2015 à 11:20, par Lui En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Ca me faire rire quand j’entends ces groupuscules minoritaires menacer la majoririté des Burkinabe qui veut qu’on vote cette loi pour rendre ineligibles ceux qui ont soutenu la modification de l’article 37 qui a causé la crise que nous vivons avec des morts. Si vous n’avez pas pu resister aux manifestants lors de l’insurrection populaire quand votre Dieu irremplacable Blaise etait le chef des militaires, ce n’est pas avec la fuite de Blaise que vous pouvez inquiter quelqu’un. Nous voulons meme que vous essayez et on va profiter une bonne foi pour terminer le job que nous avons commencé le 30 octobre.

    Quelques mois seulement de perte de pouvoir et vous souffrez comme ca.Et les autres qui ont vecu ca pendant 27 ans ? Sans compter ceux qui n’ont pas eu la chance de virvre (comme on vous l’a accordé de maniere genereuse apres les 30 et 31) parce que tués (Oumarou Clement, Norbert Zongo, Thom Sank ...). Vous penser etre les seuls à aimer le pouvoir et la belle vie ? Pleurez du sang si les larmes ne suffisent pas, on va vous exclure pian ! Si vous n’etes pas pas d’accord, venez on va s’affronter si les 30 et 31 qui etaient juste des phases d’echauffement ne vous ont pas servi de lecons.Nous meme c’est ca on cherche depuis là et yavait pas occasion !

    La charte de la transition est claire : ceux qui ont soutenu la modification de l’article 37 ne peuvent pas se presenter à ces elections presidentielles or Djibril Bassolé et Yacouba Ouedraogo etaient dans le gouvernement qui a proposé le projet de loi visant à modifier l’article 37 sans s’opposer. C’est quoi vous ne comprenez pas ?? Vous voyez que ce n’est pas une question d’exclure des militaires, cette loi concerne aussi les civils qui etaient dans le gouvernement !

    En plus c’est vous meme qui aviez dit que si ce n’est pas Blaise vous n’avez pas de candidat capable de diriger le Burkina Faso, donc tirez les consequences si vous avez unpeu de dignité ! Vous n’avez pas honte, pendant que vous vous dites des grands militaires, vous avez attendu que des civils à main nus (en plus des enfants) aient le courage d’affronter Blaise et le faire fuire pour que vous revenez pour retrouver soudainement des capacités pour diriger le Burkina Faso. Vraiment ca fait pitié !

    Ou bien comme par souci d’inclusion et de reconciliation on a pas poursuivi et arreté tous ces gens au lendemain de l’insurrection que vous vous excitez. Si on l’avait fait, ils seraient plutot occupés à se defendre devant la justice qu’à penser à etre candidat à la l’election presidentielle ! La Cote d’Ivoire que vous prenez comme exemple, labas les vainqueurs ont emprisonné les tenors du regime vaincu et dechu !

    Je pense meme que les autorités de la transition vous fait du bien (pour votre securité) en votant cette loi sinon moi je ne vois pas où au Burkina ici vous allez battre campagne ici en toute securité. C’est mieux d’attendre sagement en 2020 !

  • Le 6 avril 2015 à 16:25, par burkinabe En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    J’ai mail quand je vois que ce qui a motivé la chasse de Blaise est de retour.

    Comment voulez vous tailler des lois ciblant des personnes.

    C’est pas parce qu’ils (CDP, ADF, ... ) ont perdu qu’on doit les exclure.

    Laisser enfin le peuple les exclures.

    Je suis sur que beaucoup d’eux ne passeront pas.

    Ceux qui passeront faisaient certainement du bon boulot.

  • Le 7 avril 2015 à 01:08, par PIC Nahouri En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    "Les libertés d’opinion, de presse et le droit à l’information sont garantis.
    Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et règlements en vigueur. »

    Il y a amalgame ici. La liberte d’ expression ou d’ opinion ne va pas sans la responsabilite. Avoir le droit de s’ exprimer librement ne vous permet pas de crier "au feu, au feu" dans une salle de cine pleine a craquer. D’ ailleurs, qui a arrete un depute parce qu’ il a vote une loi ? Par contre la Charte africaine des droits de l’ homme est claire quant a ceux qui attentent a la loi fondamentale du pays. Ou bien la Charte Africaine des Droits de l’ Homme compte pour pois chiche ? Si les anciens cdpistes veulent la confrontation, qu’ ils y aillent . Nous les gens dont ils ont massacre une partie les 30 et 31, nous sommes toujours la. La chance de cette transition, c’es que c’ est pas l’ armee qui est sortie et qui a chasse le malpropre qui a fui la queue entre les pattes. C’est le peuple et le ememe peuple est toujours la. Essayez et vous verrez. Vive l’ ex- CFOP, vivent les organisations de la societe civile qui ont donne leur poitrine pour faire fuir le faux homme fort de Kosyam. Il a construit un beau chateau mais il ne s’ y eternisera pas. KOsyam- la, c’est pour tous les fils et filles valeureux de ce pays. Pas pour des petits capitaines qui sont aller courir sur le pic Nahouri et qui viennent nous angoisser.Tcccchhhhrrrr !!!!!

  • Le 7 avril 2015 à 03:03, par Sidpawalemdé Sebgo En réponse à : La participation inclusive aux élections de fin de Transition, condition d’un Burkina Faso démocratique

    Internaute 11 , une petite précision :
    Ni le CDP, ni l’ADF/RDA, ni aucun autre parti ne sont exclus des élections au sens de la loi envisagée. Ce sont des INDIVIDUS, connus pour avoir soutenu mordicus le changement constitutionnel, pour avoir été du conseil des ministres qui a élaboré la loi, ou des députés de la majorité qui ont voté la mise à l’ordre du jour de la même loi, qui sont proposés pour être inéligibles en 2015, quitte à eux d’attendre 2020.
    Maintenant, comme si en 2014, quand ils disaient qu’il n’y avait aucun autre candidat possible qu Blaise Compaoré, ils pensent que leurs partis n’ont pas d’autres candidats que ces personnes, on peut croire que c’est eux qui ont un problème avec la démocratie ?

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