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Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

Publié le lundi 2 février 2015 à 17h54min

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Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

Au Burkina Faso, la chefferie traditionnelle / coutumière suscite un débat passionné mené par des non initiés et ils impliquent parfois les parties prenantes. Pourtant la réponse est bien simple. Mais encore faut-il poser la bonne question. Mes questions seront un peu redondantes, mais il faut s’y accrocher.

Primo, au nom de quel droit, peut-on empêcher « un imam » de trois vendeurs de cartes téléphoniques au bord d’une grande voie de se mêler de politique ? Mais si l’on devait reconnaître, par un acte législatif, le droit des imams, peut-on considérer cet imam au même titre que l’Imam de la mosquée du vendredi, que l’imam de la grande mosquée de Ouagadougou ? Avez-vous une réponse ? Pourtant, ils sont tous appelés « Imam ».

Secundo, au nom de quel droit, peut-on empêcher un catéchiste d’une communauté chrétienne de base (c’est le plus petit regroupement de chrétiens dans un quartier) d’être aussi responsable d’un parti politique ? Mais si l’on devait reconnaître, par un acte législatif, le droit des responsables religieux, ce catéchiste peut-il avoir la même importance que le Curé d’une paroisse, que l’Evêque d’un diocèse, que le Cardinal ? Pourtant, ils sont tous responsables religieux.

Tertio, au nom de quel droit, peut-on empêcher une jeune recrue (lacrou) d’avoir une opinion politique, d’être le relai d’un parti d’un Capitaine (qui n’avait jamais pris sa retraite) ou d’un Général de gendarmerie ou d’un Colonel de l’armée qui bientôt seront en retraite pour servir la République ? Mais une jeune recrue a-t-elle une si grande influence sur la troupe qu’un Commandant de compagnie, qu’un Colonel ou un Général de Brigade ? Pourtant, s’il vous plaît, ne me faites pas « pomper », ils sont tous soldats,

Quarto, et je termine mes questions. Au nom de quel droit, peut-on empêcher un président de l’association des pousseurs de barrique d’eau du quartier de la Patte d’Oie d’avoir une opinion politique et au besoin d’être le leader incontesté de son propre parti Tartampion dont les membres peinent à désembourber sa barrique en saison pluvieuse. Mais quand viendra l’heure de reconnaître l’importance des organisations de la société civile, aura-t-il la même aura que le Président de l’Association national des droits de l’homme, du président du mois des syndicats ? Pourtant, ils sont tous présidents.

Il y a Chef dans chef.

La question de la chefferie empoisonne la vie de bien de Burkinabè parce qu’elle est le fait de l’ethnie majoritaire. Chez nous, les mossé, nous aimons tellement la chefferie, qu’il y a un chef pour tout et des chefs partout : chef du foyer de la dolotière, chef des termites, chef du bois central du hangar, chef de la paille non encore coupée, même le chemin qui mène de chez moi à mon voisin a un chef. Et tous portent des bonnets… rouges. Et s’il se fait que le chef des termites est un peu aisé, il peut se coudre un bonnet plus multicolore que celui de Naaba Baongho (je lui abaisse mes coudes) et un très bel habit brodé de crin d’or, plus joli que celui du Naaba de Boussouma. Seulement, il faut être un initié et se rendre chez le Moogho Naaba, le vendredi matin, pour se rendre compte qu’il y a Chef dans chef.

Eu égard à ce parallèle, la réponse parait simple. Le Naaba Baongho (j’utilise à dessein le mot Naaba pour intensifier toute la confusion sciemment entretenue et voulue), le Naaba Baongho, dis-je, n’a pas la même influence que le « zeim naaba » (le chef de la potasse) de mon quartier. Le Naaba du Yatenga n’a pas la même influence que le « zaï naaba » (le chef des croissants de lune) d’un bas quartier de Ouahigouya. Le Naaba de Fada n’a pas la même influence que le Loamba naaba (le chef des clochettes). Le Naaba de Boussouma ou le Naaba de Tenkodogo n’a pas la même influence que le Som-saar naaba (le chef de la battue). Pourtant, ils sont tous … « chefs ».

Pour ceux qui débattent de la place et du rôle de la chefferie mais qui ne maîtrisent pas toute la subtilité de la culture moaga, voici une anecdote vécue. Lors d’un 11 décembre (que de nostalgie !!! C’était une vraie fête, dans les années 60-70 ! Ecoliers, nous défilions au son d’une fanfare locale de trois tamtams, et nous avions des réjouissances populaires organisées par le Commandant de cercle, notamment le fameux mat de cocagne). Ainsi donc, lors d’un 11 décembre, disais-je, dans mon natal ex Cercle de Saponé, le Commandant avait offert un mouton aux chefs. Et l’on dépeça le mouton. Malgré la présence de tous les « chefs », n’eurent droit à une part que les quatre chefs de canton. Et même dans le partage, l’on ne remet pas ce qui revient à chacun dans un désordre. L’on commence par le plus âgé. Chez nous, chez les mossé du centre, même pour manger, c’est le plus âgé qui plonge le premier sa main dans le plat, ou pour être plus exact, c’est le père qui commence. Ainsi, lors du partage, l’on remit, d’abord, une cuisse « au Kayao ». C’est l’ancêtre. Ensuite, la deuxième cuisse fut remise « au Saponé ». Troisièmement, un membre inférieur revint « au Baguemnini » et enfin le dernier membre inférieur « au Komsilgha ». Aucun des autres chefs présents ne revendiqua quoi que soit. Pourtant, tous ont des bonnets… rouges. Car chacun connaît sa place et ce à quoi il peut prétendre.

Constitutionnaliser la chefferie, un argument gosier.

Aujourd’hui, malheureusement, « tout est mélangé ». C’est comme chez les militaires à une époque. Les deuxième classe commandaient des Colonels. Ainsi l’on entend souvent un « chef » revendiquer une place du fait que lui aussi est « nommé par le Moogho ». L’on a vécu plusieurs fois ces incidents lors de cérémonies publiques : un « petit chef » parce qu’il est aisé et bien habillé du pied à la coiffe, arrive en retard. Le protocole non content de lui trouver une place, joue des pieds et des mains pour le faire asseoir au même rang que son supérieur. Et parfois ce dernier venu n’enlève pas son bonnet pour marquer sa déférence. Et voici l’incident que le Moogho devra gérer.

Constitutionnaliser la chefferie tourne autour d’un argument principal : la prévoir dans le dispositif législatif afin de servir des prébendes « aux chefs » afin qu’ils mangent, se taisent et se mettent à l’écart de la politique. L’argument est tellement gosier que nous autres, princes, avons le hoquet. C’est vrai, beaucoup de nos bonnets… rouges peuplent les cérémonies parce que c’est la seule rente actuelle. Pire, c’est lors des campagnes politiques que le chef « peut manger cadeau ». Et comme être « chef » n’est pas un métier, les bonnets… rouges « tomat-isent » les tribunes. Les chefs des termites sont heureux que l’on les convie partout. Ils sont aidés en cela par les politiciens qui, pendant les campagnes, croient que tout bonnet… rouge peut sucrer leur café. Ainsi, les politiciens s’agrippent à tous les bonnets rouges. Or il y a des boîtes vides de « bonnet rouge ». N’en déplaise donc à tous les politiciens, tous les bonnets rouges ne sont pas constitutionnalisables.

A mon humble avis, la question est d’une limpidité troublante. Ce n’est pas parce que les mossé aiment leur chef et leur font toutes les courbettes que toute le République (et toutes les autres ethnies) doit se mettre à quatre, « à plat ventre couché sur le dos », devant les chefs. Quand les Empereurs mettront de l’ordre dans la chefferie en codifiant qui est « vrai » chef, le débat sera sain, parce qu’il ne sera plus simplement alimentaire. Et le débat sur la « cheffocratie » sera bien clos voire bien enturbanné.

André-Eugène ILBOUDO

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Vos commentaires

  • Le 2 février 2015 à 18:25 En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    "Ce n’est pas parce que les mossé aiment leur chef et leur font toutes les courbettes que toute le République (et toutes les autres ethnies) doit se mettre à quatre, « à plat ventre couché sur le dos », devant les chefs. " Si tu parles de façon sincère j’appuierai cela en disant beaucoup d’ethnies au Burkina Faso ne connaissent pas de chefferie traditionnelle et n’ont que faire d’elle. parce que le NAAM ne les intéressent guère.et elles ont une manière à elles aussi de gérer leurs problèmes. Pour moi, ce n’est qu’une manière indirecte d’exclure les autres ethnies avec cette histoire d’institutionnalisation des chefs traditionnels.

  • Le 2 février 2015 à 18:45, par nedbiiga En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Propre, Profond et Préventif !

  • Le 2 février 2015 à 19:04, par Romuald En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Very good job, broher.Romuald

  • Le 2 février 2015 à 19:48, par Baguera En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Félicitations pour le courage de s’attaquer à ce domaine sensible. Nul doute que l’écrit a son intérêt dans le contexte socio-politique de notre pays. Malheureusement, les autorités transitionnaires n’auront pas le courage de s’y attaquer après l’intermède du RSP qui a failli emporter l’exécutif le 30 octobre passé.
    Les nouvelles autorités républicaines issues des élections générales d’octobre 2015 ne manqueront pas de tirer profit de cette réflexion.
    Merci pour cette contribution.

  • Le 2 février 2015 à 19:49, par Mawuéna En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Nous devons considérer la chefferie traditionnelle comme étant dépositaire des coutumes donc comme une troisième religion : christianisme, islam et tradition. Ainsi comme on ne cherchera pas à constitutionnaliser le christianisme ou l’islam ne cherchons pas à le faire pour la tradition. Tous les burkinabè naissent libres et égaux en droit, le chrétien vouera respect au pasteur ou au prêtre, le musulman vouera respect à l’imam sans que la constitution ne place un leader religieux au dessus d’un fidèle.

  • Le 2 février 2015 à 19:59, par namarakoma En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Monsieur Ilboudo a terminé le débat. toutes les ethnies n’ont pas la même organisation sociale et sont pas obligées de s’organiser comme la société moaga. Partout il y a des chefs voir des rois, mais n’ont pas la même appellation roi. Prenez les gans qui ont un roi mais leurs cousins Dogossé bien que plus importants en nombre, n’ont pas de roi mais un chef coutumier. il faut dire que tout l’ouest et le sud ouest ont une organisation sociale différente.
    En constitutionnalisant la chefferie traditionnelle, est ce que ces ethnies seront prise en compte ? pourquoi chercher à briser l’harmonie et l’entente qui existaient entre ces différents groupes ethniques ?

  • Le 2 février 2015 à 20:37, par noaga En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Le president BC devra mordre le doigt apres les evenements du 30 et 31qui ont resuscite le pouvoir et l,aura des chefs coutumiers.Justement c,est lui President BC qui,a la faveur de la rectification va retablir la chefferie apres la periode de bannissement sous la revolution.Pour quel interet ? La reponse est evidemment politique.D,ailleurs,la remise en orbite de la chefferie a profite Seulement aux nabas mosses en terme d,influence peut etre x la force du nombre et de la tradition flanquee d,un autre trone qui n,a ni queue ni tete celui de Dioulassoba qui n,est ni representatif des Bobos ni de la population de l,ouest,simple realite des premiers habitants d,un centre urbain dont l influence ne depasse guere les 20 km de rayon.Pourquoi parle-t-on de la constitutionnalisation de la chefferie apres insurrection ?ce sont pas les chefs coutumiers qui le revendiquent c,est plutot les politiques qui,par immaturite ou par manque du sens des institutions de la republique ont fait appel aux Nabas et Dougoutiguis pour trouver une solution a la crise aux depens de notre constitution et de nos institutions.C,est ce qui explique cette ruee Chez Moro Naba civile comme militaire le 30 et 31 voire meme pour former le CNT et le gouvernement.Bref.Pour un etat moderne de surcroit pour un pays comme le Burkina il faut quitter dans cette histoire de chefferie traditionnelle et renforcer le caractere republicain des institutions lieux ideals de confrontation et du dialogue en commencant par arreter de consulter les nabas/Dougoutiguis devant les tele-cameras afin d,eviter de nourrir Chez le petit Rasmane de l,ecole primaire de Kaya le sentiment que l,institution "nabat" est une partie integrante des institutions du Faso.

  • Le 2 février 2015 à 21:06, par OS En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Tres belle analyse et une vision bien clair du probleme moaga, heureusement et encore bravo parce que vous etes moaga de surcroit prince. Il faut bien clarifier les choses, la chefferie traditionnelle ne doit pas etre un instrument de politique moderne, il y va de la credibilite de ceux-ci et partant d’une degradation des institutions traditionnelles pour les societes ayant un dirigeant comme celle moaga. Tout comme la religion dans un pays laic comme le notre je pense que la chefferie ne doit pas etre en aucun cas un instrument de politique comme il est fait ces 2 dernieres decennies !

  • Le 2 février 2015 à 21:24, par Romain En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    C’est vrai Papa même le chien du chef se prend pour le chef des chiens. Vivement que nos parents mettent de l’ordre ds ce foutoir.

  • Le 2 février 2015 à 22:03 En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Et les villages où il y a deux chefs comme à Komtoega village de Yoda Alain ? On fait quoi, Ya boin ? on est en république ou bien on est en monarchie républicaine. Quel pédalage rétrograde ? Le Citoyen.

  • Le 2 février 2015 à 22:24, par Amoued En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Les chefs sont des citoyens comme tout autre. Laissez les s’engager en politique s’ils le désirent. Nous n’avons pas besoin de cette constitutionnalisme. De grâce ne ramener pas tout ce qui est chefferie aux seuls mossi. A ma connaissance ce n’est pas la seule ethnie qui a des chefs traditionnels au Burkina Faso

  • Le 3 février 2015 à 00:57, par biriki En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    En ces temps d’écrits futiles, voici au moins un humain qui a pris le temps de penser de façon concise et incisive l’objet de son intervention. Merci tout simplement.

  • Le 3 février 2015 à 02:45, par yé ! En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Voilà enfin un Mossi qui réfléchit bien comme un SAN-MOGHO !

  • Le 3 février 2015 à 08:09, par yes En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Je valide !

  • Le 3 février 2015 à 08:30, par Thién En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Il est grand temps d’arrêter ce petit jeu qui ne dit pas son nom !
    De quelle chefferie parle-t-on ?
    Ils sont nombreux les chefs dans ce pays qui ne sont pas connus, qui ne parlent pas mais qui existent. Donc appelons "un chat, un chat" !
    Tout ce flou distillé revient tout simplement à parler de la chefferie mossi qui constitue un fonds de commerce en quelle que sorte et pour laquelle les gens se battent.
    On peut institutionnaliser la chefferie si l’on veut, mais que l’on arrête de dire qu’il faut payer quoique ce soit à ces gens, sinon, il faudrait prendre en compte tous les chefs de ce pays, surtout ceux de l’ouest du Burkina, fussent-il des chefs de quartier.
    On comprend que ce débat ne peut être une priorité pour le Burkina à l’heure actuelle et qu’il faut le laisser comme tel et passer à autre chose plus urgente !

  • Le 3 février 2015 à 09:03, par ngoran En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Notre cher pays le Burkina- faso est composé de 60 ethnies ; et chaque groupe ethnique a son organisation sociale qui diffère l’une de l’autre donc déjà vous êtes en train de faire fausse route.
    Secundo n’oubliez pas que nous n’avons pas les mêmes comportements ;les mêmes habitudes et les mêmes civilisations que les ghanéens pour ceux qui connaissent l’histoire du continent Africain. Donc ce n’est pas parce que les ghanéens ont pu le faire que vous allez vous jeter : pieds joints têtes baissées dans une aventure aussi périlleuse.
    Tout ce qui conviendrait pour notre pays ;c’est de considérer cette chefferie comme la gardienne ,la garante de nos traditions ;de nos valeurs morales .....point barre

  • Le 3 février 2015 à 09:59, par Polycarpe En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Chapeau bas pour tant de lucidité, d’exactitude et d’honnêteté intellectuelle !

  • Le 3 février 2015 à 10:01, par Yeral Dicko En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    (Quand les Empereurs mettront de l’ordre dans la chefferie en codifiant qui est « vrai » chef) Fin de citation.Bien dit mais je suis désoler il n’y a pas d’Empereurs au Burkina-Faso et l’Empire Mossi n’a jamais exister.

  • Le 3 février 2015 à 10:13, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    - Ce sont des intellectuels comme les ALBERT alias ’’OPération Bayiri’’ qui soutiennent ces idées biscornues de constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle, mais en réalité ’’chefferie mossi’’ parce qu’il croit que la chefferie dont il est issu est si importante au Burkina ici.

    Merci à toi ANDRÉ-EUGÈNE ILBOUDO pour cette clairvoyance. Pas comme ALBERT alias ’’TOCSIN’’ qui pense ruser avec les burkinabè lucides !!!

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 3 février 2015 à 10:22, par Assane En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Pas la peine de croire qu’en constitutionnalisant la chefferie, on empêcherait les chefs de faire la politique. Même mis a l’écart du jeu, ils influenceront les politiciens chercheurs de voix qui auront l’obligation d’aller les saluer avant la tenue de leurs meeting dans leur patelin. Des visites de courtoise qui auront des allures d’allégeance ou de négociations de leurs faveurs.

  • Le 3 février 2015 à 10:26, par Tilado En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Bravo !!!!!! Mille mercis Mr Ilboudo de clarifier afin que l’on enterre ce faux débat à jamais pour passer à plus important.
    Très fier qu’il y ait des personnes aussi clairvoyantes au Burkina !

  • Le 3 février 2015 à 10:34, par Dominique En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    {{}}Tout le monde oubli que nous sommes en république et que l’institutionnalisation de la chefferie traditionnelle ferrait franchement désordre. La célébration du 11décembre n’aura plus son sens.

  • Le 3 février 2015 à 10:52, par DJABRE Bassirou En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    J’ai toujours pensé que certains de nos soit-disant intello manquent d’imagination.
    On n’a pas besoin d’être un savant pour se rendre compte que ce qui est défendu depuis un certain temps par des gens dont l’objectif est bien connu est une aventure périlleuse pour ce pays.
    Heureusement qu’il ya toujours des gens qui parlent peu mais dont les rares interventions sont aussi lumineuses et pleines de sagesse.
    Merci beaucoup Mr ILBOUDO, vous êtes un digne fils de ce pays.

  • Le 3 février 2015 à 10:52, par DJABRE Bassirou En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    J’ai toujours pensé que certains de nos soit-disant intello manquent d’imagination.
    On n’a pas besoin d’être un savant pour se rendre compte que ce qui est défendu depuis un certain temps par des gens dont l’objectif est bien connu est une aventure périlleuse pour ce pays.
    Heureusement qu’il ya toujours des gens qui parlent peu mais dont les rares interventions sont aussi lumineuses et pleines de sagesse.
    Merci beaucoup Mr ILBOUDO, vous êtes un digne fils de ce pays.

  • Le 3 février 2015 à 11:22, par leregard En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    A mon avis, il ne sera pas question que de chefs administrant un territoire. Les ministres, appelés également chefs, ne doivent pas être concernés. Pris ainsi, toutes les communautés trouveront un accord car la multiplication des chefs ne se retrouve pas chez toutes les ethnies. Bien sûr il y a des communautés dont l’organisation sociale structure s’arrête à la famille : c’est la patriarche qui le Chef du clan et ne peut accepter qu’un autre Chef d’un autre clan lui donne ds ordres et interfère dans ses prérogatives. On voit que cette question est délicate, mais il faut lui trouver une réponse pour asseoir un Burkina Faso tourné vers l’avenir tout en puisant ses forces dans un passé riche de valeurs, ciment de nos communautés diverses et variées.

  • Le 3 février 2015 à 11:48, par I.N.S En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Le Burkina Faso est une République composées d’une soixantaine d’ethnies organisées socialement de façon très différentes. Il faut faire preuve de discernement sur cette question d’institutionnalisation de la chefferie. L’objectif principal doit être la République et l’Unité nationale. N’oublions pas que c’est l’argent de tous les contribuables qui va servir à entretenir cette chefferie constitutionnalisées. Or, tout les contribuables burkinabè n’ont pas le même système traditionnel. Alors, si constitutionnalisation de la chefferie il y a dans ce pays, faudra s’arranger pour faire contribuer uniquement les burkinabè qui se reconnaissent de cette chefferie . Cela sera -t-il en adéquation avec la République et l’unité nationale ? Il faut vraiment faire attention avec cela et les questionnements de monsieur ILBOUDO méritent une attention particulière car ils sont loin d’être banales.

  • Le 3 février 2015 à 12:14, par Karissa En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Ecrit honnête et courageux, mais qui n’étonne pas de la part de l’auteur, pour qui le connaît. Ne nous intéressons pas aux personnes malhonnêtes qui prétendent qu’une personnalité qui concentre en ses mains tous les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est un citoyen ordinaire. Inutile de citer des exemples de peines purgées par des téméraires qui ont osé défier les consignes de votes de leurs chefs ! En république, il n’y a pas de place institutionnelle pour ces personnalités ! Elles n’en ont pas eu besoin pour traverser le temps ou pour assumer leurs rôles nobles. Au Burkina, nous sommes passés de la situation de tribus à un Etat. Il est dangereux et inacceptable de continuer à instrumentaliser des survivances de formes anciennes de gouvernance tribale, en parfaite contradiction avec les exigences d’un Etat de droit, au risque de mettre à mal la cohésion nationale. Nul ne conteste la contribution historique de certains chefs à des victoires locales ou nationales. Cela peut-il justifier un mélange de genres où l’on prétend qu’une république est appelée à constitutionnaliser une chefferie coutumière. Laquelle d’ailleurs ? Celle authentique qui, n’ayant aucune autre raison d’être que de représenter et défendre les intérêts de ses sujets, se tient bien loin des lieux et êtres de nature à la corrompre ou celle qui écume lieux publics et meetings ? La chefferie se constitutionnalise d’elle-même sur la base de ses propres principes et par le fait de ses dépositaires authentiques. Cette délicate question déborde largement le cadre de la transition, dont les jours sont comptés. Pour ma part, je lui demande deux choses : restaurer l’autorité de l’Etat et réussir l’organisation des futures élections.

  • Le 3 février 2015 à 12:30 En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    C’est très courageux de la part d’une personne appartenant à l’ethnie majoritaire de faire un tel écrit. Je trouve que les mossi ont parfaitement le droit de continuer à respecter leurs traditions, tout le temps qu’ils le voudront. Je n’en suis pas un et je trouverais cela absolument injuste que par une règlementation quelconque, je sois obligé de m’y soumettre. Ma culture, mon éducation ne me permettrons jamais d’avoir pour ces "chefs" que le même type de respect que je dois à toute autre personne humaine, à condition de le mériter, pas plus. J’ai toujours trouvé curieux ce type de pouvoir, mais je respecte les autres ethnies qui s’y soumettent et leur reconnais le droit le réorganiser s’ils le souhaitent, seulement en leur sein.

  • Le 3 février 2015 à 14:07, par sangare En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Bien dit j’aimerai que vous vous pencher également sur l’installation des lieux de culte dans les cours d’habitation. Phénomène qui prends de l’ampleur dans notre cité.L’Etat a mon avis doit interdire cette pratique au risque d’assister a des conflits interconfessionnel.

  • Le 3 février 2015 à 14:58, par DIEU SAUVE L’AFRIQUE En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Il est indispensable de prendre en compte des réflexions de ce type. Dans un pays multiethnique et multiculturel, les questions relatives aux traditions méritent une attention particulière. Aucune ethnie, aucune communauté ne doit se sentir écartée. C’est des questions multi séculaires. Pourquoi parler d’institutionnaliser la chefferie traditionnelle ? Parce que ça concerne l’ethnie majoritaire. Et les autres ? Êtes vous sûr que ça profite à tous ? Le problème ne reviendra-t-il pas sous un autre aspect ? Évitons de soulever des problèmes qu’on ne peut résoudre. Chez les autres, les gourounsis notamment on fait comment ?

  • Le 3 février 2015 à 17:37, par Eddji En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    je suis déçu qu’un fondateur d’établissement parle ainsi juste pour se donner de la visibilité. ce type n’est pas un prince. prince d’où ? c’est le même type qui voulait envoyé des lettres à un des anciens président des USA comme si le Burkina était en guerre. monsieur le fondateur, falsificateur d’histoire, vous ignorez l’histoire du Burkina. vous n’aimez pas la chefferie traditionnelle, mais elle transcendera le temps, n’en déplaise et existera toujours si vous êtes réellement un prince, je vous invite à BF1 pour un débat sur la même question. l’argent vous fait perdre la tête, plus de réflexion. vous faite parti de ceux qui jettent leur village avec un cailloux. j’en parlerai au chef de saponé pour savoir qui tu es au juste. il y a des gens qui savent qui ils sont mais veulent se faire voir. Tu as osé faire, tu sera maudit. si vous êtes convaincu de ce que vous dite, je pourrai vous introduire chez le moogho pour que vous lui dite ce vous pensez. vous me faite honte, avec votre cravate de colonisé.

  • Le 6 février 2015 à 11:48 En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Réflexion combien pertinente !

  • Le 20 février 2015 à 10:50, par sank En réponse à : Chefferie et politique : pourquoi ne pas constitutionnaliser aussi les imams de quartier ?

    Monsieur Eddji (commentaire n°31). Si tu as remarqué , tu as été le seul a intervenir contre Monsieur ILboudo et de surcroit avec quel ton ? Tu prétend connaitre ce monsieur et pour toi il est en train de ce faire une pub.Si ce n’est parce que toi tu manque de niveau pour débattre à ce forum, en quoi cet écrit a un lien avec un établissement scolaire oubien manque du respect à la chefferie traditionnelle.Et puis les chefs que toi tu cite dans ton commentaire n’ont pas la puissance de Blaise que nous avons chassé. Alors si tu n’es pas au Burkina , je t’invite à y revenir car le Faso a beaucoup changé..............

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