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Burkina Faso, pour un nouveau pacte social (acte 1)

Publié le jeudi 4 décembre 2014 à 01h32min

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Burkina Faso, pour un nouveau pacte social (acte 1)

La crise de confiance et de gouvernance qui couvait depuis belle lurette au pays de la princesse au cheval a fini par éclater au grand jour comme l’avaient prédit par des esprits alertes comme Norbert ZONGO, véritable « prophète » des temps nouveaux. Que la terre de ceux qui se sont cherchés 27 hivernages durant lui soit légère !

En vérité, ce que nous vivons depuis quelques semaines est le fruit d’une longue décrépitude de notre société amorcée sous la houlette de nos désormais ex-leaders « bien aimés » qui avaient essentiellement eu recours à deux procédés pour s’imposer à nous : la baïonnette d’abord, puis le chéquier.

A l’épreuve des faits, ces procédés se sont avérés redoutablement efficaces ! Vous êtes pour la patrie, on vous sert la baïonnette ! Vous êtes pour la partie ou la « party », c’est selon, alors on vous sert le chéquier !
Astucieux, n’est-ce pas, tout ça ? Assurément !

Dans un tel contexte, le maître mot était le « tub guili », la devise des accapareurs impénitents. Ce concept qui s’apparentait à une espèce de new deal à la « gondwanaise » s’est vendu tellement bien qu’il a fini par convaincre une bonne partie de l’opinion publique burkinabè.

Le schéma est simple : tout pour moi et rien pour les autres. Ceux-ci peuventaller crever en enfer, pourvu je sois un « grand quelqu’un » !

Conséquences, beaucoup de nos tontons et tanties se sont retrouvés à faire main basse sur des pans entiers de notre territoire et de notre économie. On a entendu dire par-ci qu’un de nos « vieux pères » avait 2000 parcelles dans la ville de Ouagadougou. Ailleurs, c’est un autre « kôrô » qui se targue de posséder une cinquantaine de cours dans la capitale. Dans un autre coin, on dit que tonton a « sauté » tous ces voisins avec l’argent et est devenu propriétaire de l’ensemble du « six-mètre ».

A « Lalgaporin », c’est mon « yasba » qui prétend être propriétaire de 27 « non lotis ». Dans un autre quartier périphérique on a appris que Rakanrmonré a acheté deux parcelles jumelées à 40 millions pour construire un « célibatérium », mais tout le monde pense que le minimum qu’il puisse fixer en termes de loyer est de 60 000 francs CFA, non pas par trimestre, mais par mois. « Anh, anh, anh, rawa tara liguikoé ! »

Un « mal causeur » a même dit que les étudiants devront désormais aller vivre au « non loti » parce qu’ils ne pourront plus louer de logement en ville.
J’ai réfléchi à tout ça et je me suis dit ceci : à cette allure, il faudra que nous annexions un pays voisin pour espérer disposer chacun d’un lopin de terre, puisque les zones inhabitées situées à la lisière de nos villes ont elles aussi été quadrillées et délimitées d’est en ouest, du nord au sud, clôtures à l’appui.

Il semble même que nos campagnes ne soient nullement épargnées par ce phénomène devenu semblable à un « monstroplante ».

Par ailleurs, mon ami « kélélékakouka » m’a dit que son grand tonton est PDGP (président directeur général propriétaire) d’au moins 20 sociétés. Il dit aussi que le frère cadet de sa mère étant PCA (président du conseil de d’administration) de 80% des sociétés du CAC 20 cotées à la bourse de Liguidimalguem, sa CNIB porte la mention « profession : PCA ! »

Quant à mon cousin m’ba Polé, habitant de Nanwtown, il assure avoir eu la certitude que le « dôgô » du « Kôrô » national était partout et dans tout. Il affirme avec une assuranceolympienne que ce que nous pensions appartenir au tonton d’à côté n’est en fait que la chose de Souroukou le Gbongbor. Il m’a même fait savoir que le « boanga » qui ramasse les « gnaman-gnaman » du quartier lui appartient, et je me suis écrié « ah bah ! Aléfanan ! »

Mon vieux qui a découvert tout ça a donc fini par me dire un jour : « mon fils, est ce que tu sais que Bra va mal finir ? Même ce qui doit revenir aux pauvres-là, ils ne laissent pas ! »

Silmiga, quant à lui n’a pas hésité à me lancer un jour : « walaï, naaba, sid ka lé bé Burkina yé ! »
Donc notre « Lédjimen » était « gâté » à ce point !

Tout cela m’a donné à réfléchir et je me suis demandé si Tata pound n’avait pas raison d’ordonner à plein gosier : « bilal ka bouroufiè,bèbayêrèsôrôsissan ! An fantanhoutôrôla !!! »

Bon, maintenant que kôrô Bra a pris congé, on fait comment, puisqu’il est plus qu’évident que nous n’arriverons jamais à nous en sortir de la sorte ? On fonce où on recule ? Question phare, ou plutôt question FRAR !

Pour le Think Tank AGORA/HAKILI SO

Le chargé de l’analyse stratégique
et des questions judiciaires

SOME Saoraza Philippe
Juriste publiciste

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Vos commentaires

  • Le 4 décembre 2014 à 05:08 En réponse à : Burkina Faso, pour un nouveau pacte social (acte 1)

    J’ai rien compris au sketch du dagari juriste analyste. Mais c’est pas grave, il est trop intelligent pour se faire comprendre par un esprit simple comme moi. C’est ou c’était aussi une méthode du kôrô Bra. Somé aussi est Bra.

  • Le 5 décembre 2014 à 05:02, par SOME Saoraza En réponse à : Burkina Faso, pour un nouveau pacte social (acte 1)

    Mon type, excuse-moi si c’est difficile à comprendre ! Peut-être faudrait-il que tu pointes du doigt les zones d’ombre que comporte le texte afin qu’on se comprenne mieux, si tu veux bien ! Merci et bonne journée !

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