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9877 jours de combat pour un serment

Publié le vendredi 21 novembre 2014 à 21h38min

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9877 jours de combat pour un serment

Le Jeudi 15 Octobre 1987, aux environs de minuit, devant le forfait que venait de commettre Blaise COMPAORE, je prenais un engagement devant le corps de Thomas SANKARA transporté avec les corps de douze (12) autres de ses compagnons au cimetière de Dagnoin en ces termes : "en cet instant précis, tu sais que depuis six (06) mois je ne suis pas libre de mes mouvements, Blaise ayant décidé de mettre en lieu sûr tout camarade qu’il suspecte être proche de toi, mais peut-être Dieu a voulu que je sois témoin de cette horreur, mais je prends l’engagement ici et maintenant de te venger par tous les moyens"

Le 15 octobre 2000, avec d’autres camarades, je renouvelais, au cimetière de Dagnoin, cet engagement en ces termes :

"camarades, en ce jour solennel du 15 octobre, au nom des camarades Sankaristes, du Burkina Faso et d’ailleurs, nous, ici présents :

Proclamons notre fidélité aux idéaux de vérité, de liberté, d’intégrité, de solidarité, de justice et de paix défendus au prix de sa vie par le président Thomas SANKARA.
Appelons à une alliance de tous ceux qui partagent ces valeurs qui ont fondé le Sankarisme et en sont les sèves vivifiantes.

Nous nous engageons à œuvrer activement avec détermination à une unité combattante de toutes les bonnes volontés et à la renaissance du Sankarisme, pour le plus grand bonheur du genre humain, au Burkina Faso, en Afrique et à travers le monde. La Patrie ou la mort nous vaincrons !".

Le 04 juin 2002, sur la tombe de Thomas SANKARA, avec (02) deux autres camarades députés UNIR/MS, nous prêtions le serment suivant :
« Devant les vivants et devant les morts, je m’engage :

A mériter du peuple en méritant de ton nom,

A me sacrifier pour lui comme tu l’as fait pour tous,

A placer mon mandat sous le sceau de l’idéal,

Un idéal de vérité et de justice

Pour faire du Burkina Faso, une terre de liberté, de dignité et de paix. La patrie des hommes intègres,

Que Dieu me donne la force, le courage et la foi de mon serment. »
Ainsi, depuis 27ans, je fais de mon mieux pour être de toutes les luttes de libération, souvent au risque de ma vie.

Le Jeudi 30 Octobre 2014, Dieu exhaussa mes prières.
En effet, très tôt le matin, le peuple s’est mis debout comme un seul Homme pour dire « trop c’est trop », et chasser Blaise COMPAORE.

Aussi, je remercie Dieu, de m’avoir donné tous les moyens (physique, moral, mental, matériel…) pour l’accomplissement de mon engagement d’une part, et d’autre part d’assister physiquement à la fuite de Blaise COMPAORE.

A cet effet, je voudrais rendre un vibrant hommage à la famille de Thomas SANKARA et à celle de ses compagnons, pour leur résistance dans l’honneur et dans la dignité durant 27 ans face à la dictature du régime de Blaise COMPAORE.

Je remercie toute ma famille, particulièrement mon épouse et mes enfants qui m’ont soutenu activement jour et nuit, malgré les différentes souffrances qu’elle a endurée dues à mon choix.

Mon dernier enfant, né en 1996, en mémoire de Thomas SANKARA, porte le nom Pawanyimdi qui signifie « ce n’est pas ça qu’on oublie » rappelant ainsi à tout moment mon serment.

Je remercie les camarades de lutte notamment ceux de l’ex Bloc Socialiste Burkinabé (BSB) dirigé à l’époque par le camarade Nongma Ernest OUEDRAOGO, de l’UNIR/MS, du CFOP, les animateurs de la CFD, du G14, du collectif, les camarades militantes et militants Sankaristes de tout bord pour la bonne collaboration, malgré certaines incompréhensions qui intervenaient de temps à autres.

Je me permets de saluer la complicité entre certains camarades et moi qui a contribué au rayonnement du parti SANKARISTE, le premier à gérer le chef de file de l’opposition politique. Il s’agit notamment de Me Bénéwendé Stanislas SANKARA, Dr. DERA Adama, BOUDO Athanase, TRAORE Sanley Ladji et bien d’autres camarades.

Je n’oublie pas de saluer la mémoire de mon camarade SIENOU Harissou décédé le 07/12/2007, de notre doyen de référence Hama Arba DIALLO, celle du journaliste Norbert Zongo et de ses compagons, des élèves de Garango, de l’élève Flavien NEBIE, du juge Salif NEBIE ainsi que celle de la longue liste des victimes de la barbarie du régime de Blaise COMPAORE. Paix à leurs âmes.

Je remercie toute la population de la région du Centre qui m’a fait confiance en m’octroyant deux (2) mandats à l’Assemblée Nationale (2002-2012).

Je remercie tous les habitants, les amis et les voisins du secteur 19 (Somgandé) et l’ensemble de l’arrondissement 4 pour ses soutiens multiformes.
Je loue la loyauté et la confiance dont j’ai été l’objet de la part de ma province d’origine, le Passoré.

Je reste reconnaissant à tous mes amis, au Burkina Faso, en Afrique et d’ailleurs pour leurs soutiens constants.

Je félicite et remercie les dirigeants et les militants du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) qui ont bien voulu m’accueillir et surtout en me donnant raison pour avoir participé activement à la chute de Blaise COMPAORE en moins de 08 mois d’existence. Bravo !

Je remercie tous les acteurs de la société civile qui m’ont adopté et aidé à comprendre certaines choses et qui ont contribué activement à la fuite de Blaise COMPAORE.
Mes remerciements à toutes les femmes et à tous les hommes de média qui ont accompagné le peuple tout entier dans son courage et dans sa détermination pour sa libération.

Merci à toute la population, merci à la jeunesse combattante, aux braves femmes du Burkina Faso, merci encore à Dieu tout puissant qui a exhaussé mes prières.
Depuis 27 ans, je me battais avec le vaillant peuple pour le chasser du pouvoir, nous avons obtenu sa fuite du pays. Son arrestation et sa comparution devant les tribunaux n’étant qu’une question de temps.

Vive le peuple Burkinabè, vive l’Afrique.

Seule la lutte paye !

Ouagadougou le 16 novembre 2014.

Yamba Malick SAWADOGO
Ancien député à L’Assemblée Nationale du Burkina
Ancien parlementaire pan africain
01BP5850 Ouaga 01
E-mail : yamalick@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 21 novembre 2014 à 21:59 En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    merci, J’avais 27 ans à la mort de Sankara et aujourd’hui le double, soit 54 ans. Mes larmes ont coulés ce soir à l’annonce du président Kafando concernant l’identification du corps de Sankara. La révolution du 30/31 octobre a refermé 27 ans de forfaiture, de gabégie, de françafrik, de corruption et des centaines de crimes économiques et de sang restés impunis. Le comble reste le douanier corrompu Guiro avec ces cantines et qui a osé se présenter comme conseiller dans son village. Heureusement que la honte ne tue pas car il serait mort depuis longtemps.... mais, la punition est là car vous n’allez plus dormir tranquille car, aujourd’hui, ou demain, on va vous arrêter et vous mettre dans une cellule ordinaire de la MACO pour apprécier le confort des chambres de messieurs et dames tout le monde. Blaise et sa famille ainsi que ces valets locaux ne pourront plus dormir tranquille car, aujourd’hui, c’est 17 millions de burkinabè qui vont vous demander des comptes alors qu’il n’y avait que 7 ou 8 millions à la mort de Sankara. La jeunesse burkinabè ne peut vous pardonner d’avoir sacrifié son avenir contre des centaines de milliards de F CFA que vous avez volés. Karim Wade est en prison et doit s’expliquer, lui, qui était surnommé ministre du ciel et de la terre au Sénégal et demain, Blaise qui voulait faire 43 ans de règne dans le pays de la compaorérose va suivre le même chemin dans les semaines à venir ainsi que le plus détesté de tous les burkinabè à savoir François Compaoré, le petit président, et, après j’ajoute pour faire un trio, Gilbert Ouedraogo, qui devra s’expliquer sur la gestion calamiteuse de la rénovation de l’aéroport dont les finitions laissent à désirer alors que la note est plus que salée voire hyper pimentés pour le budget national.

  • Le 21 novembre 2014 à 22:08 En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    le carton rouge d’Arba Diallo a beaucoup contribué dans l’imaginaire des burkinabè pour la révolution des 30 et 31 octobre. Arba est mort de ne pas s’être ménagé malgré son âge avancée entre ses engagements à Dori, comme député et opposant. Son combat n’a pas été vain car il a largement contribué à ce changement en éveillant les consciences burkinabè en disant que YES, WE CAN ! cette révolution doit lui rendre un vibrant hommage en le mettant aux côtés des héros nationaux ou que l’hopital national Blaise Compaoré soit rebaptisé à son nom. Une autre personne mérite d’avoir son nom à savoir le professeur Ki Zerbo dont on pourrait rebaptiser le nom de notre université, université Professeur Joseph Ki Zerbo comme au Sénégal avec Anta Diop... Il faudrait symboliquement destituer Blaise Compaoré de tous ses titres en tout genre comme docteur honoris causa et autres.... qui ne sont que de tristes glorioles occidentales pour flatter des présidents pseudo démocrates à vie comme lui...

  • Le 21 novembre 2014 à 22:10, par wendbarka En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Merci M. SAWADOGO
    Seulement, entre temps vous avez trahi l’idéal sankariste en vous alliant a d’anciens compagnons proches de Blaise Compaore et avez tenté dans les médias de salir l’image de Me Benewende. Pourtant, vous avez prête serment ensemble.

  • Le 21 novembre 2014 à 23:55 En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Quelle fidélité ! Quelle bravoure ! Mais ça aurait été bien aussi de faire un serment pour les gens que Thomas Sankara a fait fusiller. Ou bien ils ne le méritent pas ?

  • Le 22 novembre 2014 à 00:19, par morgan En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Le texte n’est pas très claire au début l’auteur ne prenant pas soin d’introduire ce pourquoi il écrit ça ressemble à un testament. SOURIR. Mais je ne cherche pas a tirer sur lui car je suis aussi content de la raclée que le peuple a infligé à BC. juste savoir pour ceux qui le connaisse bien contrairement à moi, quand il parle de 27 ans de lutte qu’à t il fait précisément

  • Le 22 novembre 2014 à 00:33, par frances udor En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    i just want to say that burkina faso should rename their international airport in the name of thomas sankara

  • Le 22 novembre 2014 à 00:58, par ouedraogo salif En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    bon commentaire !!!que dieu nous assiste pour la suite du combat qui consiste a l’arreté et a le juger !!que dieu benisse le Burkina !!!!!

  • Le 22 novembre 2014 à 00:58, par Afrik Wak’up En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    En lisant ces mots, je m’attendais à lire à la fin " Maintenant je me retire de la politique"

  • Le 22 novembre 2014 à 07:11 En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Bravo a vs pr votre fidelite !

  • Le 22 novembre 2014 à 11:11, par André En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Évitons la vengeance et travaillons plutôt à la sauvegarde de notre pays

  • Le 22 novembre 2014 à 11:25, par YELKAYE En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Vous aviez trahi l’idéal sankariste en allant vous joindre au MPP. Y a t-il encore de la vérité dans ce que vous dites quand on sait que les gens du MPP ont travailler pour le pouvoir pendant 27 ans .
    Vous aviez choisi la voix de la facilité....................Maintenant arrete de nous berner avec tes histoire d’engagement. Un homme reste constant pour la vision qu’il s’est donné et l’assumer. C’est ce qu’a fait notre THOMS SANK.
    Je doute franchement de vos paroles car , devrons dire que MPP= SANKARISTE ?

  • Le 22 novembre 2014 à 13:26, par sida En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Merci pour cette integrite...la lutte a aboutie comme toute lutte sincere. Thomas S du haut de son paradis (inchAllah, j’espere) vous dit merci et vous y attends (inchAllah, j’espere egalement)

  • Le 23 novembre 2014 à 10:16, par JAHONE En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    HUMMMMM !!!!! On ne dit pas particulièrement Zéph Diabré ??? Le ventre rend vraiment aveugle !! Tout le monde remercie le MPP, et on oublie l’UPC qui a été le parti qui a taclé ce pachiderme qu’était le cdp !!! WAIT AND SEE....

  • Le 23 novembre 2014 à 12:51 En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    on vera tout lol chacun cherche a se faire un nouveau visage

  • Le 23 novembre 2014 à 17:12, par soul torsoba En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    ça suffit escro arrête ton char maintenant. Dans tous les cas les morts vous voient.

  • Le 24 novembre 2014 à 08:36, par Oderint Dum Metuant En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Voilà encore un vautour !!! Pourquoi tout ce discours maintenant ? Cher Camarade, où étais-tu ? Ce n’est ni les sankaristes, les messieurs du MPP qui ont remporté la victoire sur le régime Compaoré ! C’est la PEUPLE ! Oui PEUPLE !!! Des combattants, les vrais combattants, eux, issus du vrai peuple, ont versé leur sang... Ce n’est pas seulement dans le camp cdépiste qu’il faut balayer, mais aussi...

  • Le 24 novembre 2014 à 09:55, par vérité En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    Eh ! De quoi parles tu Malick Yamba Sawadogo ?Comme beaucoup, tu es un prostitué politique. Fervent sankariste, tu as beaucoup changé après ton election comme député au grand étonnement de ton entourage, surtout nous jeunes qui avions cru en toi et à tes camarades de l’UNIS/PS.Cette mutation de ta personne a continué, tu n’as pas hésité à rejoindre ceux (Salif Diallo et autres) qui ont blâmé ton idoles au MPP.
    De quel serment nous parles tu aujourd’hui, égaré ?
    Tu n’es pas cohérent, tu n’es pas logique avec toi même.
    Et tu devrais avoir honte...

  • Le 24 novembre 2014 à 12:27, par ipax En réponse à : 9877 jours de combat pour un serment

    salut ! on aura tout vu et entendu après la chute du "dieu" de certains burkinabé affamés, indignes, éhontés et malveillants. Je ne sais même plus si le Burkina Faso doit reconnaître ces gens la comme ses enfants. Bref !
    §plus rien ne sera comme avant§ cette expression a attiré l’attention de plus d’un burkinabé. Elle a été prononcé plus d’une fois par SEM Michel KAFANDO lors de ses différents discours. Par la présente, je suggère à tous mes frères et sœurs burkinabé, de faire de cette expression, un slogan très fort, que nous prononcerons à tout instant et partout.
    Plus rien ne sera comme avant ! plus rien ne sera comme avant ! plus rien ne sera comme avant !
    Vive le Burkina Faso !

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