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Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

Publié le vendredi 21 novembre 2014 à 01h23min

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Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

Le Collège de désignation a fait un brillant travail, et bien avant elle, l’Armée, pour son choix avisé en amont, porté sur Monsieur Michel Kafando, Docteur - en Science juridique et politique -, diplomate de carrière et septuagénaire, - comme pour traduire la sagesse. Voici un cumul de trois attributs conjugués à d’autres, que le collège sélectionneur a jugé comme atouts majeurs, pour les défis immenses à relever à la tête de notre nation, dans ce contexte précis, fait de demandes sociales multiples et d’attentes importantes de justice.

Profil rare, pour un contexte exigeant

A la prise de connaissance des profils requis dans la Charte de transition pour occuper le poste du Président de la transition, beaucoup se sont interrogés à savoir, où trouver cet « oiseau rarissime » ? Une question d’autant plus légitime qu’en lieu et place de neuf candidatures attendues au total comme proposition des trois composantes (partis politiques, société civile et forces armées et de sécurité), ce n’est que 4 candidatures distinctes qui seront enregistrées, à l’ouverture des plis. C’est le signe que pour présider aux destinées de notre nation, surtout en contexte insurrectionnel dégoûté de ce qui rappelle l’ancien régime Compaoré et prônant le changement, il faut des qualités rares ! Par conséquent, il fallait bien fouiller dans tous les répertoires, nouveaux comme anciens et bien chercher (...).

Enseignements à tirer : les vertus de l’alternance et la nécessaire promotion de la carrière internationale des jeunes générations

Ce cumul de qualités, qu’il convient d’admettre comme rare chez nous, loin d’être un motif de fierté et de satisfaction, met paradoxalement au goût du jour, l’importance de renforcer le capital humain, de promouvoir la formation académique poussée et l’insertion de la jeune génération compétente, dans les circuits professionnels internationaux pour des carrières internationales, - indépendamment de leurs opinions et appartenances politiques. Ce choix a des avantages certains pour toute la nation. Cela pourrait constituer un axe prioritaire de gouvernance pendant la transition et surtout après. En effet, comparé de façon empirique à d’autres pays de la sous-région comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal, le Burkina Faso réalise une performance trop faible en termes d’effectif d’internationaux (…). C’est en partie, les conséquences d’un régime qui dure trop au pouvoir (27 ans), sans alternance. Avec une telle longévité au pouvoir, il devient quasiment improbable, de trouver certains cadres compétents, solides sur les jambes, notamment à l’échelle internationale, dans la carrière de diplomate, qui n’ait pas servi la nation, sous la gouvernance du régime déchu ! Qu’on ne se leurre donc pas, l’important dans ces cas de figure, est que les services jadis rendus à la nation fussent noblement rendus, comme certains citoyens intègres parmi nous, le faisaient en tant que magistrats, médecins, enseignants, bref, cadres de l’Administration publique.

La nécessité d’accompagner les organes de la transition par leur ouverture en retour

Après ce choix délicat et difficile, place est faite à de nouvelles appréhensions, toutes aussi légitimes : le nouvel élu, pourra-t-il réussir face à l’immense tâche de corrections et de salubrité publique qui l’attendent ? Une telle inquiétude n’a en fait rien de particulier. On a souvent peur du nouveau. On a souvent peur de l’inconnu. Et la vérité est que jusqu’à sa désignation par le Collège, notre nouveau Président était peu connu du grand public, chose que certaines opinions ont relevé comme atout ayant prévalu d’ailleurs à son choix. Avec une opinion politique très cristallisée ces dernières années, était-il aisé d’être suffisamment affiché, sans courir le risque de suspicion d’appartenir à un camp ou à un autre ?

Mais en même temps que les appréhensions et questionnements sont soulevés, ceux-là mêmes qui les soulèvent, sont sans doute, nombreux à convoiter ce prestigieux poste pour eux-mêmes. C’est clair, rares sont ceux qui se feront prier pour occuper ce prestigieux poste, sans même se soucier de leurs profils, de leurs compétences et du travail à abattre ! Dirait l’autre : qui est fou ?

Cette attitude caractéristique de l’Homme, est le signe que nous sommes toujours indulgents quand notre propre personne est en jeu, ou en cause. Cette préférence pour soi-même à la limite égocentrique, se trouve cependant confrontée à une contrainte absolue ici ! C’est cette réalité, qui est que nous ne pouvons pas tous être le Président de la transition dans l’intérêt supérieur de notre nation. Autrement, le risque est grand, de tomber dans les travers de la démocratie populaire ou directe, une démocratie populaire décriée par deux figures emblématiques de l’Antiquité, à savoir, Platon et Aristote.

Ce constat, au-delà du poste de Président, demeure valable pour toutes les situations où le nombre de postes à pouvoir reste limité face à un nombre impressionnant d’aspirants, notamment, notre nouveau Gouvernement de 25 membres (avec à sa tête le Premier Ministre) et notre Conseil national de transition (CNT), comprenant 90 membres.

Si l’on n’y prend garde, certaines tendances « populistes » risquent fort de parasiter le processus de désignation des membres du CNT et, impacter négativement sur le travail législatif à opérer et en dernier ressort, sur le changement tant attendu par le peuple (…).

Par ailleurs, ceux qui n’auront pas l’occasion de faire partie de ces organes, auront, de multiples autres voies pour participer aux prises de décisions et à l’action publique, pour peu que les organes de transition restent attentifs à ces modes de participation et s’y ouvrent. C’est en cela que la démocratie représentative trouve toute sa signification. C’est aussi ce qui fonde la nécessaire légitimité des organes représentatifs auprès des citoyens représentés.

Cette réalité, doublée du fait que notre nouveau Président exerce pour la toute première fois cette haute fonction, commande chez chaque citoyen, eu égard aux défis immenses et à l’intérêt supérieur de la nation, d’apporter sa contribution, et si critique il y a de sa part, qu’elle soit constructive, et non destructrice ! En retour, l’efficacité de cette participation citoyenne constructive, commande aux organes dirigeants, de mettre en place des mécanismes de communication interactifs ascendants et descendants, suivis d’attentions. Ces mécanismes n’existant pas toujours dans la charte ni dans la Constitution, ils appellent à être inventés. Nous savons par exemple que via les médias (en ligne, sur papier, à la télévision ou à la radio), nos concitoyens compétents de bonne volonté, diffusent très souvent de très belles idées.

En attendant de rentrer en plein dans le vif de l’exercice du mandat présidentiel sur le terrain à lui confié, notre nouveau Président du Faso mérite que toute la nation le rassure de son soutien, et lui adresse ses vives félicitations !

Ouagadougou, le 19 novembre 2014.
Idrissa DIARRA
Géographe politologue
Membre-fondateur du Mouvement de la
Génération Consciente du Faso (MGC/F).
Cel : (+226) 66 95 04 90
Courriel : diarra.idrissa@rocketmail.com
paixdivine1@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 20 novembre 2014 à 16:07 En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Ah le burkinabè ! voilà une autre occasion pour des doléances à qui je ne sais ? insertion des jeunes dans les circuits internationaux patati patata. L’expérience aussi à montrer que les gros diplômés se sont toujours cassés le nez en politiques. Barack, Hollande, Merkel et autres n’ont peut être pas de titres aussi ronflants dans leur cv mais ils sont à la tête de grandes puissances.

  • Le 20 novembre 2014 à 16:33, par Képpia En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    L’attitude bouillant d mr ZIDA me rappelle un certain DADIS en Guinée et SANOGO au Mali.L’absence de tacte et de sagesse dans les prises de décision. Gonflé par les vouvouzéla des jeunes, il va trop vite.
    L’une des preuves de mon constat c’est le communiqué de 13h15 du 20/11/2014 à la TNB qui interpelle le Coordonnateur des OSC sur de supposé manque de transparence dans la désignation des membres du CNT.
    Pourquoi un communiqué officiel ? et est ce lui qui devrait signé ce communiqué. la force d’un homme ne réside pas dans le courage de dire toutes les vérités à tout moment mais dans sa capacité de discernement. Je suis inquiet. Qu’Allah veille sur le peuple du BF.

  • Le 20 novembre 2014 à 17:53 En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Mr. Le PM, pardon, mettez - vous en veste cravates ou en fasodanfani. Votre tenue ne rassure pas.

  • Le 20 novembre 2014 à 19:08 En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Quand le vin est tiré, il faut le boire ! Compaoré se targuait de sa longue expérience de président mais n’a pu voir que le Peuple en avait marre de sa gestion calamiteuse à la tête de l’état depuis de longues années. Notre président a 72 ans et je ne vois pas en quoi, il n’a pas les compétences pour bien conduire la transition. Peut-être le Zida pourrait être trop excité et risquer de créer des clivages dans la société burkinabè, s’il n’y prend garde et s’il veut prendre plus de place qu’à la place du calife. Quelque soit ce qui va se passer, si nos dirigeants de la transition déraillent, le peuple n’attendra pas 6 mois pour les déloger. Ils sont prévenus : à eux de prendre les bonnes décisions et de s’attaquer aux maux qui minent le développement inclusif de ce pays : corruption, gabégie, clientélisme, marchés douteux, crimes économiques et de sang. S’ils doivent faire quelque chose en priorité : c’est de geler les avoirs de la famille Compaoré et ses accolytes, les ministres du dernier gouvernement, les députés CDP et ADF/RDA... et d’auditer tous les ministères et sociétés d’état ou autres dans les 2 mois et de déterrer tous les dossiers de corruption qui existent depuis des années et autres crimes de sang. Si vous voulez qu’on vous rafraichisse la mémoire, on peut citer au hasard : les marchés juteux et crapuleux de la belle mère nationale, le dossier Norbert Zongo, les diverses sociétés qui ont eu des marchés pour piller l’état comme .... qui ont fraudé le fisc comme PPI, etc. Mettre aux arrêts les dirigeants de cette association FEDAP/BC qui n’aurait jamais dû faire de politique et auditer ces comptes. Cherchez également du côté de CNSS, la LONAB, la SOFITEX, l’UNPCB. Vérifier les comptes de tous nos dirigeants qui ont des postes importants ces 15 dernières années. Vérifier les agrobusinessmans dont une grosse partie vient des ex. ministres et autres DG. Que dire des faux goudrons que l’on a mis un peu partout dont le dernier est la réfection de la route vers Ziniaré dont la qualité est plus mauvaise que le goudron qui y était depuis des décennies ! que dire du tronçon échangeur de l’Est - hôpital Yalgado déjà financé 2 fois ! que dire du coût de la rénovation de l’aéroport de Ouaga avec un certain Gilbert, le traite, le judas, qui va payer sa forfaiture au centuple ! Etc. et j’en oublie beaucoup. Il suffit d’éplucher les archives des journaux depuis 2 décennies pour trouver. Et, je termine par le scandale minier où on racle le sous sol pour nous piller nos richesses à une vitesse grande V et tant pis pour nos enfants qui vont mourir jeune avec l’eau et l’environnement pollués par ces sociétés multinationales avec ces valets locaux comme un certain Salif Kaboré, arrogant et imbu de sa personne...

  • Le 21 novembre 2014 à 10:53, par wasiba En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Il faut arrêter de lancer des fleurs à ce "Kafando". Vous savez que nombreux sont les Burkinabè à douter de sa bonne foi. Ils doutent aussi de la bonne foi de l’Armée d’avoir tout fait pour faire passer ce Monsieur. Donc en tant que OSC il faut être équilibrer vos propos lorsque vous écrivez.

    Et puis vous parlez de diplômes. ça ne veut nullement rien dire. L’intellectuel, disait Sankara, est celui qui sait se mettre au service de son peuple. Donc vous encourager le Monsieur, mais lui faire savoir que beaucoup ne sont pas contents de sa désignation et également du fait qu’il a pris ses "proposants" comme PM. ça ne va pas du tout !

  • Le 21 novembre 2014 à 15:32, par KABORE MOUSSA En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    La société civile devrait s’entendre sur le choix de ses membres pour siéger au CNT. au lieu de ça une lutte sans merci est entrain d’être menée entre les acteurs de la société civile, chacun voulant une part du gâteau. Je suis tenté de croire que beaucoup de ceux qui s’insurgeaient contre le régime de BLAISE le faisaient parce qu’ils n’avaient pas accès au gâteau commun et non parce que le régime était pourri. Quant au choix de ZIDA comme premier ministre je n’y vois pas d’inconvénient : le maçon se juge au pied du mur.

  • Le 21 novembre 2014 à 15:54, par salut En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Les changements doivent se poursuivre dans toute les sociétés d’états, il ne doit pas se limiter seulement a la sonabel. Beaucoup de directeurs de l’ex-regime reste toujours pour le solde du regime déchu et font des choses anormal.la transition doit prendre en compte et les changer pour la bonne marche de la transition. Si les mairies ont ete dissout, c’est pas ces diecteurs qu’on peut les remercié telque a la cnss, lonab,sofitex et autres.ces directeurs ont ete nommé par copinage et d’autres ont dansé dans leur région pour la modification de l’article 37 par blaise compaore.

  • Le 21 novembre 2014 à 16:35, par SOME En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Oui on a souvent peur du nouveau car on a peur de l’inconnu : c’est l’instinct et la psychologie humaine qui sont ainsi faits que l’homme prefere l’habitude et la securite de ce qui est connu. Mais aussi la psychologie humaine amenera l’homme a rechercher le nouveau pour evoluer, avancer car la stagnation, c’est la mort : voila tout le dilemme auquel l’homme est confronté Maintenant la difference se fera dans l’analyse de la situation et du contexte pour choisir la reaction appropriée. Ainsi le peuple a preferé affronter la mort physique que lui reservait blaise plutôt plutot que la mort psychologique dans l’indignité qu’il subit depuis 27ans.

    Bonne analyse M Diarra, meme si certains arguments peuvent etre discutables. Je dirais qu’invoquer les deux grecs (platon et aristote) dans un debat impliquant le peuple, surtout pour la gestion de l’etat, c’est risqué quand on sait de quelle origine sociale venaient ces deux philosophes et leurs opinions sur le peuple (appelé le bas peuple) et lorsqu’on sait quelles relations liaient ce « bas peuple » a la haute société des dirigeants. Et aussi lorsqu’on sait ce qu’était l’opinion politique de ces individus sur comment devait etre gerée une société.

    Non, je ne pense pas que c’est parce qu’on ne pouvait trouver 9 candidats (3 candidats par 3 composantes du CNT) qui aient les qualites requises. Et c’est là ou les partis politiques ont montré leurs limites dans leurs calculs politiciens et ont demontré leur manque de patriotisme. Et l’armée l’avait compris dès le depart et en a profité pour exploiter la moindre faille de la charte, qui necessairement doit en comporter dans cette situation d’urgence et malgré la vigilance de part et d’autre. Le peuple a été « betement » abandonné a cause des contraintes qu’imposait la charte pour la suite. Du meme coup cela présage (mal mon avis) des intentions des partis politiciens qui viendront dans l’alternance a la suite de la transition. C’est là ou l’on voit la différence entre l’homme politique et le politicien. Il me presse de voir qui sera dans ce gouvernement de transition pour juger de l’avenir : si les carottes dfinitivement cuites ou si l’on encore sauver les draps
    SOME

  • Le 21 novembre 2014 à 17:43, par L’OBSEVATEUR En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Dites-moi, c’est le Loada Augustin que j’aperçois là aux côtés de Zida !?
    Bonjour Mr le Professeur !!

  • Le 22 novembre 2014 à 09:59, par Sidnoma Same En réponse à : Félicitation à notre nouveau Président ! Bonjour aux changements audacieux !

    Belle analyse !il faut davantage rafraîchir la memoire du peuple.

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