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Déclaration du Mouvement Justice pour le Nahouri suite au refoulement de Blaise Compaoré à la porte de Pô

Publié le mardi 11 novembre 2014 à 17h41min

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Les habitants de Pô peuvent être fiers d’eux-mêmes. Le vendredi 31 octobre 2014, les jeunes, les hommes, les femmes et même des personnes âgées et des enfants sont sortis spontanément qui de sa maison, qui de son lieu de travail, qui du marché, qui de son lieu de prière pour empêcher le président Blaise COMPAORE dans sa fuite consécutive à l’insurrection populaire de fouler le sol de Pô, prétendument appelé son fief.

En effet suite à une alerte des membres du Mouvement Justice pour le Nahouri (MJN) résidant à Ouagadougou et de certains hommes politiques, la population de Pô dans un sursaut collectif a barricadé la route nationale N°5 au niveau du petit aérodrome du chef-lieu de la province du Nahouri avec des gros cailloux, des troncs d’arbre, des pneus…
Au bout d’une heure d’attente vaine, les jeunes sont allés jusqu’au poste de péage où une voie mène directement au pied-à-terre du président déchu, pour s’assurer qu’il n’a pas emprunté ce chemin. Parallèlement un autre groupe de jeunes s’est rendu au pied-à-terre pour également s’assurer que Blaise Compaoré ne s’y est pas réfugié. Ces jeunes rejoints par des habitants des villages de Kampala et de Pounkouyan ont contraint les militaires qui y étaient en faction à ouvrir les portes de la résidence du président Compaoré. C’est après une fouille minutieuse de chaque chambre du domicile du président que les jeunes ont eu le cœur net qu’il n’y était pas.

A mi-chemin, le cortège du président fuyard a eu écho de l’accueil hostile qui l’attendait à Pô. Ce qui l’a contraint à s’immobiliser aux environs du pont du Nazinon où le président a fait demi-tour dans une ambulance qui l’a ramené au niveau de l’intersection route de Manga où il a embarqué en compagnie d’une dame à bord d’un hélicoptère militaire.

Le MJN tient à saluer la prompte réaction ainsi que le patriotisme des habitants de la commune de Pô et des villages environnants qui ont empêché l’ex président de faire de Pô un marchepied qui lui a servi à monter et à descendre.
En effet, le pouvoir de Blaise Compaoré a pris sa source à Pô et sa fin s’est arrêtée à la porte de Pô. L’histoire venge ainsi Pô et l’ensemble de la province du Nahouri envers qui l’ingratitude de l’ex chef d’Etat ne s’est jamais démentie. Quand on mord le sein de sa nourrice, on ne doit pas s’étonner qu’en période de disette et de lamentations, elle vous refuse son lait.

Le MJN se démarque des actes de violence perpétrés par certains jeunes. De ce fait, il déplore et condamne le saccage et l’incendie du siège du CDP à Pô. Il se réjouit de ce que les mêmes jeunes aient renoncé à leur décision d’incendier le domicile du député Yaguibou Bouba et le siège de l’ADF/RDA en écoutant les conseils et les supplications de certains anciens de Pô.

Le MJN déplore les pertes en vies humaines au cours de l’insurrection populaire et présente ses sincères condoléances aux familles éplorées dont particulièrement les familles AKOUWERABOU, POUAWOULABOU, ATIRON et KORAHIRE qui ont perdu un des leurs le 02 novembre suite aux manifestations intervenues dans l’enceinte de la RTB. Il exprime par ailleurs sa compassion aux blessés et leur souhaite un prompt rétablissement.

Le MJN invite les populations du Nahouri à se tenir prêtes pour d’autres combats dès que la situation nationale se serait normalisée. Notamment pour d’une part la construction du pont du Nazinon dont le marché a été attribué à l’entreprise Fadoul Technibois depuis des années et qui l’a malheureusement délaissé, et pour d’autre part le rétablissement du statut communautaire de Radio Goulou.

Fait à Pô le 04 novembre 2014

Pour le MJN

Assane GOMGNIMBOU
Djibril DIDIGUI de LUGLU
Issaka Luc KOUROUMA

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