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De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

Publié le vendredi 7 novembre 2014 à 19h19min

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De Blaise Compaoré  au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

Nous avons une chance historique d’être des acteurs majeurs de la construction de la nouvelle Afrique arrimée à des valeurs démocratiques.
Je souhaiterais que tout lecteur marque en ce moment précis une minute de silence à la mémoire de ceux qui sont tombés.

A ces martyrs je dis ceci : Ce mouvement juste qui a navigué sur le flot de votre sang, jamais ne chavirera car éternels vous resterez en nos mémoires.
Aussi, voudrais-je présenter mes condoléances les plus attristées aux familles éplorées et souhaiter un prompt rétablissement aux nombreux blessés.

Ce mouvement d’insurrection populaire qui fut le couronnement de notre quête de justice, de démocratie et par-dessus tout de liberté, n’aura son sens plein que si nous concédons également une part importante à la réconciliation. Dans cette lutte où bon nombre de nos jeunes camarades ont dans la fleur de l’âge perdu leur vie, il ne peut y avoir de satisfaction d’une victoire acquise car nous ne pouvons aucunement être victorieux sur ceux-là de nos frères qui ont failli dans la noble gestion de notre bien le plus précieux qui est notre Nation. Certes ils ont failli, dans un aveuglement total nourri par des intérêts égoïstes au risque d’hypothéquer gravement notre marche destinale, mais nous ne pouvons leur renier le fait d’être des nôtres. C’est pourquoi nous ne pouvons crier victoire.

Cette justice acquise au prix de notre sang, devra désormais prendre toute sa signification dans notre marche en avant. Il est donc important que le nouvel organe dirigeant qui sortira de toutes nos concertations en fasse un vœu solennel et prenne l’engagement de s’y tenir rigoureusement. Ceux d’entre nous ayant commis des crimes à l’encontre du droit humain devront répondre de leurs actes devant cette justice nouvelle en construction. Nous ne pourrons taire cela au risque de voir toute réconciliation avec nous-même impossible. Il ne doit en aucun cas s’agir de vengeance ou de règlement de compte, mais de réparation et de reconnaissance des torts commis, pour qu’enfin une page sombre de notre histoire se tourne.

Si cette réconciliation signifie pardonner, pour ceux qui 27 années durant ont été opprimés, elle exige aussi que ceux qui ont œuvré pour le maintien de cette oppression, paient pour ce qu’ils ont fait, non pas aux opprimés mais à la justice. À entendre certains dignitaires de partis, nous avons la nette impression que non seulement ils minimisent ce qui s’est passé, mais aussi qu’ils n’ont aucune conscience de ce qui aurait pu se passer. Ces partis politiques dits de la Majorité (CDP, ADF/RDA, Le Front Républicain…) devraient être dissous, et leurs hauts responsables traduits en justice.

De même tous les crimes dont les enquêtes ont été bafouillées, dont les dossiers ont soit disparu soit été classés suite à un ordre venu d’en haut, devront être reconsidérés. Aucun Burkinabé ne doit sortir de cette révolution pour laquelle il a consenti le sacrifice de sa vie, avec le sentiment que cette lutte n’aura servi à rien, parce que justice n’aura pas été rendue. Mais cette perspective de justice dépend toutefois de la réussite de la transition qui va débuter.
Hommage aux femmes.

Cette révolution populaire aura révélé au monde entier la place des femmes, quand armées de leurs simples spatules elles ont montré la voie du courage et de l’abnégation. Ces femmes à qui on a souventefois confisqué tant et tant de droits, soit par abus soit à cause de l’observation honteuse de préjugés mâtinés d’ignorance, viennent de nous donner non seulement une espérance nouvelle dans notre lutte pour l’égalité, mais aussi une grande leçon de vie.

Albert Einstein disait ceci : Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. Les femmes du Burkina Faso ont tracé par cet acte héroïque les sillons qui mèneront un jour à l’effacement de ces préjugés par une réelle égalité des genres dans une République accomplie. De même que leurs seins nous ont nourris intensément et affectueusement, ces sillons resteront innervés à jamais par cette bravoure. J’ose donc espérer qu’une place leur sera faite dans cet organe de transition.
Doute légitime.

A l’instar de beaucoup de compatriotes, même si je ne peux leur ôter le bénéfice du doute il m’est aujourd’hui impossible de donner un blanc-seing au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA et à ses compagnons qui auraient pris leurs responsabilités pour nous éviter une situation dramatique tant la foule (je dis bien la foule) était déterminée à marcher sur le palais de Kosyam. Tout ce qui a pu éviter à notre peuple un carnage est à placer au rang le plus élevé de toutes autres considérations que nous pouvons par ailleurs avoir. Cet acte mérite donc d’être salué de façon idoine. Cependant beaucoup de faits m’autorisent à me poser mille et une questions et la position privilégiée octroyée par Blaise Compaoré au Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) dont le Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA est le commandant en second, est sans conteste déterminante. Si je m’interdis aujourd’hui de tirer sur l’armée, je m’autorise par ailleurs tous les doutes, que seul le comportement du RSP pourra lever par la suite.

1°) Si une opération d’exfiltration du président Compaoré était en cours d’organisation avec la France, qui en étaient les artisans au sein du régiment de sécurité présidentielle (RSP) car cela n’a évidemment pas pu s’opérer sans leur collaboration ?

2°) Aussi c’est bien le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) qui a donné des gages sérieux de loyauté et de fidélité à Blaise Compaoré pour que celui-ci s’obstine à vouloir régner à vie sur le Burkina.

En effet, l’on se souvient que suite aux mutineries qui ont éclaté dans tous les corps et dans toutes les casernes du pays, le Régiment de Sécurité Présidentielle lourdement armé a procédé à « la pacification » des corps et à leur désarmement. L’armement des différents autres corps ayant été confisqué et leur puissance de feu réduite à néant, le RSP a été placé dans une situation confortable pour tenir en respect le reste de l’armée burkinabé tant et si bien qu’elle seule était à l’œuvre sur tous les théâtres d’opération avec Gilbert Diendéré en tête.

Ainsi quand les chefs de ces corps militaires devenus « civils » parce que dépouillés d’armes et de munitions sont convoqués à une réunion pour choisir celui qui doit présider à l’organe de direction, on peut comprendre qu’ils puissent manquer d’objectivité avec la possibilité que le chef du seul corps armé s’autoproclame Chef de l’État. Et si tel était le cas il n’y aurait pas à en vouloir aux autres chefs militaires qui ont entériné la décision du RSP ; ils n’ont pas les moyens militaires de défendre leurs opinions face au RSP qui aujourd’hui s’apparente à une milice lourdement armée.
Mais il est vrai que dans toute chose, existe du bon. C’est pourquoi j’ose espérer que le Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA saura faire taire toutes les cassandres qui clament son inféodation au système Compaoré, donnant ainsi à cette révolution populaire toute son auréole.

Pour cela :
• L’organe de transition ne devra pas être sous influence.
• Le RSP devra se fondre à l’armée régulière sans aucun privilège particulier et sans condition. Il est important qu’un tel corps armé ne puisse plus exister dans l’État Républicain que nous espérons de tous nos vœux. Cette réforme structurelle de l’armée devra être clairement annoncée.
• Le Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA devra rendre son tablier de Chef de l’État sans autre condition que celles que la Nation lui confère.
• Les membres du RSP ayant commis des forfaitures devront répondre de leurs actes.
• Il faudra en plus mettre à la retraite tous les « hauts-gradés » parvenus par coterie sous le système Compaoré.

Pour une transition aboutie.

Nous ne pouvons passer d’un État chroniquement corrompu à un État vertueux sans une transition aboutie. Après que nous avons combattu ceux qui ont failli dans la gestion de l’État ancien, nous avons l’obligation de réussir dans cet exercice périlleux. Aujourd’hui une chose unique doit gouverner toutes nos actions à savoir le don de soi sans le désir d’un bénéfice personnel en retour. Cette transition si elle est réussie, consacrera la règle commune de toutes nos futures actions, d’où son importance.

Aussi, acteurs et partenaires de toutes chapelles, doivent regarder dans la même direction avec en point de mire : un Burkina Faso nouveau, satisfaisant aux aspirations de toutes ses composantes sociales. L’exercice est difficile mais pas impossible. Nonobstant toutes les suspicions, toutes les hypocrisies et toutes les tractations de positionnement, nous avons des hommes et des femmes intègres capables de mener cette deuxième bataille. À nous de les identifier et de les aider à porter cette lourde responsabilité en totale confiance.

Nous devrons également sortir de ce paradigme du système Compaoré de toujours faire prévaloir l’aune du rapport des forces en présence aux actions, et nous demander maintenant et toujours si ce que nous faisons est juste. Plus rien dans ce pays ne pourra se faire sans la collaboration de l’armée, des partis politiques et de la société civile. Il nous faudra alors baser nos actions sur ce qui est juste et non plus sur ce que nous sommes capables de faire, aussi légal soit-il.

Certes nous aurions voulu que les institutions internationales qui rappliquèrent chez nous après la bataille, l’eussent fait bien avant, mais arrêtons cependant de tirer sur le pianiste. Combien des nôtres sont restés dans leur passivité jusqu’au bout et sont fiers aujourd’hui de ce qui est advenu ? Devrions-nous les rejeter pour autant ? Nous a-t-on dit que ce que nous avons fait est mal ? Non.

Si des choses contraires à nos aspirations ici, nous ont incités au changement, notre insatisfaction de l’Union Africaine ne devrait pas nous conduire à une désaffection, à un rejet à la hussarde, mais plutôt nous enseigner qu’une autre lutte nous attend. Celle du dépassement de la seule Union des États en faveur de l’Union des Peuples. Ce qui ne peut se faire qu’avec des chefs d’État qui ne pourront pas s’affranchir des aspirations des peuples. C’est ce vent de renouveau que j’espère gagnera toute l’Afrique avec notre mouvement. Que plus rien ne puisse se faire sans les peuples. Mais pour l’instant rien ne nous empêche d’user les leviers qui marchent, pour avancer.

Notre constitution comporte certainement des imperfections qu’il faudra corriger, mais elle demeure la chose que nous avons défendue au prix de vies humaines, et en particulier notre « article 37 » que nous devrons sanctuariser dans son état actuel.
Au vu de la mobilisation de la jeunesse, pour un pays qui compte plus de 60% de jeunes de moins de 25 ans, notre histoire présage encore de belles pages qu’il faudra écrire en tenant compte de nos valeurs intrinsèques et de toutes nos identités isoformes ou non.

À tous ceux qui ont pris part à ce noble combat, rappelez-vous ceci : « une injustice faite à un seul est une menace faite à tous. » Montesquieu. C’est dire que notre liberté ne sera jamais totale sans celle des autres.
Pour le Burkina Faso, nous vaincrons !

PS : La « burkinité » que j’avais appelée de tous mes vœux fait aujourd’hui ma plus grande fierté.

Sidi Mohamed Ahémine SIDIBE
sidibetche@gmail.com

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Vos commentaires

  • Le 7 novembre 2014 à 20:25, par Un partisan de la Transition Civile En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Wow ! Sidi, vraiment, quel message courageux face à des messages qui veulent qu’ on embrasse aveuglément le RSP parce qu’ il aurait sauvé le peuple, ce qui est louable mais n’ est-ce pas cela même son devoir ? Faire son devoir donne-t- il le droit à quiconque de gérer une transition démocratique ? Si c’est là le critère premier, il y a problème et nous ne laisserons pas cela passer parce que personne ne peut rien dicter au peuple hypermobilisé. Tu as posé là les grandes questions qui bousculent les certitudes mais ce sont ces genres de questions qui nous font réflechir sans fléchir par paresse. Le Lt Colonel Zida lui- même va aimer. On n’est pas des enfants pour accepter le même RSP qui n’ a pas toujours travaillé dans la veine d’ une armée républicaine. Même dans nos moments de panique bien justifiée, on ne peut pas , on ne peut plus accepter une transition militaire sans savoir exactement ce qui retourne des questions que tu as posées sans complaisance et qui montrent que tu es un intellectuel sw terrain qui connait la théorie mais qui sait que si elle n’est pas alliée à la pratique, elle n’ est que de l’ air chaud. Nous voulons vraiment une transition civile, ce qui ne veut pas dire que c’ est une transition des civils. Il y aura certainement des militaires dedans mais elle ne sera pas une transition marinée dans la culture militaire. Le Burkina est un pays émergent, pas dans les termes qu’ a voulu exprimer le régime défunt, mais dans ce sens que la pluralité des idées qui traverse notre société est source d’ enrichissement. Il est immature de croire que dans une situation aussi complexe, on devrait s’ entendre sur tout. Entendons-nous sur l’ essentiel. Que le pouvoir militaire est non seulement passé de mode, mais qu’ il n’ aide pas notre pays à avancer. Or, le pouvoir militaire de Blaise n’ a jamais été qu’ un pouvoir militaire malgré les artifices. On pouvait encore s’ accrocher à l’ épouvantail sécuritaire les premiers jouent de vide du pouvoir mais il est clair qu’ il faut accepter le fait que la transition civile est la direction dans laquelle il faut aller. Des éléments du RSP ont certainement rejoint le peuple mais peut- on si facilement oublier d’ ou vient le RSP ? La mémoire collective et institutionnelle n’est plus de mise ?
    Donc, notre démocratie ne sera réussie que si on négocie bien cette transition en déposant sur la table tous nos problèmes sans faux- fuyant. Je vois cela comme une sorte de mini- conférence nationale où on dira les 4 vérités. La justice va avoir vraiment son cours qui a une fin maintenant, pas la justice qui a son cours qu’ on entendait sous le régime de blaise Compaoré. Puis, la réconciliation. Rien ne sert de vouloir forcer une réconciliation sur des saletés. La moutarde ne prendra pas. L’ Union Africaine qui donne deux semaines, ça , ça ne me préoccupe pas spécialement comme l’ a dit le Lt Colonel Zida. L’ essentiel est qu’ il y ait la volonté de donner le pouvoir vraiment aux civils, pas une patate chaude. Et cela commande donc qu’ on fasse les bons choix. Alors, on peut se presser lentement s’ il y a la confiance. Et la confiance, elle ne se donne pas. Elle se conquiert, Lt Colonel Zida. La balle de la confiance est dans votre camp, pas dans celui des sceptiques que vous gagneriez mieux à prendre au sérieux que ceux qui pensent que tout va aller bien. Donc, nous vous observons de très près. Souvent, l’ optimiste manque de réalisme et le sceptique, celui, qui par expérience ou par tout autre moyen de connaissance, a un sens du déjà vu.

  • Le 7 novembre 2014 à 20:35 En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Rasta le debut etait propre ,mais tu as failli ( RASTA ka Gnama mii )

  • Le 7 novembre 2014 à 23:07, par Bobokan En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    RAS cher grand frère. Que Dieu te garde.

  • Le 8 novembre 2014 à 00:14, par Tankian En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Belle analyse, cependant, de mon point de vue, votre beau texte comporte un mot, un seul mot qui pourrait apparaitre comme un cheveu dans la soupe s’il est mal compris : la "burkinité". Pour nous Burkinabé (et pas tous d’ailleurs), il nous est donné de comprendre que "burkinité" renvoit à l’intégrité (j’espère que c’est dans le même sens que vous l’utilisez). Par contre, certains pourraient y voir un nationalisme, voire un chauvinisme. Cela rappelle un concept utilisé dans un pays voisin. Il serait alors intéressant de définir cette "burkinité" pour lever toute équivoque.

  • Le 8 novembre 2014 à 01:45, par marrabout En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Merci Mr sidibe pour votre clairvoyance, svp ecrivez un article sur le Gal Lougue. Nous les jeunes on comprend pas ce qui s’est passé. Personnelment je le vois comme un traitre celui qui a refuser de se sacrifier pour le Burkina. Il a eu peur de quoi au nom de Dieu ? Sawadogo on la vu les main nu contre toute l’armee et il est tjr vivant.
    Un jeune etudiant qui vous admire.

  • Le 8 novembre 2014 à 03:34, par Guinko En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    A lire pour l’intérêt de la nation

  • Le 8 novembre 2014 à 07:14, par charly En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    mes condoléances
    les plus attristées aux familles éplorées et
    souhaiter un prompt rétablissement aux blessés

  • Le 8 novembre 2014 à 08:45, par Sud Africain En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Tres bel article et analyse j’enfoncerai meme le clou que c’est ce meme RSP que Blaise avait tourney contre les reste de l’armee. Rappelez vous des militaires qui avaent ete froidement assassins a Bobo en 2011 lors de la mutinerie. Quel carnage et il faudrait que Gilbert et tout le RSP respondent de ces crimes et vivement une demarche soit entreprise pour reintegrer les licencies de l’armee car voila qu’aujourd’hui c’est peuple lui-meme qui chasse Blaise du Pouvoir. Des dispositions doivent etre mise en place pour que l’armee ne se retourne pas contre l’armee. Cela m’avait profondement choque en son temps et continue toujours de me choquer mais personne n’en parle.

  • Le 8 novembre 2014 à 10:13, par Kôrô Yamyélé En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    - RASTA, c’est bien dit, mais arrête l’herbe. OK ?

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 8 novembre 2014 à 10:33, par Mechtilde Guirma En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Monsieur Sidi Mohamed, vous ne m’inspirez pas du tout confiance. En plus de cela vous êtes très sélectif en voulant coûte que coûte séparer l’ivraie de la récolte. Or vous n’êtes pas Dieu. Tenez, Que faites-vous des exécutions au temps de Sankara. Combien de veuves et d’orphelins Maria Sankara a quitté Ouagadougou et qui aujourd’hui devenus sans voix croupissent toujours dans la misère totale désormais ? Un enfant vaut-il mieux qu’un enfant ? Les exécutions dans le village forgeron près de celui des Yonyonsé où Sankara lui-même a dirigé et participé au peloton d’exécution, sont toujours racontées par les villageois à voix basse et avec des mots codés. Les exécutions continues de Sigué (lui-même abattu paraît-il en route vers le Ghana) qui préparait également son coup d’État plus sanglant encore. La lettre de Sankara qui devait être lue ce jeudi 15 octobre dans la nuit ne trompe guère les connaisseurs et les décrypteurs des langages codés. Pour vous dire vrai, si pour tout le monde y compris ses ennemis, la mort de Sankara a été déplorée, il faut avouer qu’elle fut une bouffée d’air pour ceux qui étaient déjà programmés pour les dégagements et les exécutions. Mais c’était d’abord un règlement de compte entre révolutionnaires et idéologues marxistes-léninistes-communistes. Que faites-vous de toute cette masse de peuple burkinabé qui ne comprend rien à tout cela et qui a subi tous les avatars de ces régimes et qui se sont en fin de compte exprimé et dit non les mains nues. Certes vous avez aidé, mais vous n’avez pas le droit de désigner, comme nous l’avons vécu à la conférence ce 18 septembre 1989 à la commune de Nongremassem, où tout justement il était demandé aux femmes de « faire des revendications » (encore un langage codé qui se comprenait bien comme celles qui avaient été proférées pour demander l’exécution des sept présumés comploteurs au temps de Sankara ou des anarcho-syndicalistes au temps de l’ODP/MT Blaise Compaoré : bizarre du MPP et du CEFOP !), des loups que vous avez appelé des réactionnaires et des agneaux que vous avez assimilé aux révolutionnaires conséquents voulant le bien du peuple. Cette ivraie combien de fois vous avez déjà tenté d’éliminer physiquement alors qu’elle vous appelait déjà à un dialogue inclusif et consensuel (au fait qu’est devenu l’article récent de Amed Newton Barry de l’évènement qui a repris en effet l’historique cette semaine-même et qui fut subrepticement retiré il y a à peine deux jours de cela ?). Alors dites-le carrément leur vie humaine que vous méprisez, parce qu’ils ont prêché la paix, le dialogue, la concertation en visionnaires ne vaut-il pas la vôtre « casseur d’oeufs pour des omelettes » d’intrusion dans des familles. Et lorsque les omelettes ne vous parviennent pas, vous devenez de grands théoriciens vertueux, donneurs de leçons qui acceptent immoler quand ça chauffe et vous arrange, un des vôtres pour donner l’illusion de justice et de bravoure au peuple tellement meurtris qui n’hésiterait à pactiser même avec le diable pour essayer de se tirer d’affaire ! Tout cela simplement parce que vous avez sauté du bonnet blanc au blanc bonnet ? Peuple du Burkina, n’avalez pas les couleuvres qui veulent vous laisser croire que seules les pratiques coutumières endeuillent les familles, et ne mordez plus à l’appât de la corruption de tout acabit. Surtout les femmes, car elles sont très vulnérables et instables. Exigez une convocation « Vérité, Justice, Réconciliation ». N’ayez pas en ce sens de l’a-priori. Tout au contraire traitez tout avec bienveillance, sans passion. Accordons d’abord (et de façon démocratique) à tout le monde le bénéfice du doute, et écoutons les à tours de rôle, viendront ensuite les condamnations, les réparations et la réconciliation. Ensuite seulement et au vu des résultats, nous pourrons reconstruire une démocratie solide. Tout commence avec l’ère Sankara. Au passage d’ailleurs que l’âme de ces principaux acteurs : Sankara, Harba Hama Diallo, Touré Adama, pour ne citer surtout que ceux-là, reposent en paix et que eux qui sont maintenant dans la Vérité de Dieu, nous viennent en aide, nous qui sommes encore sur cette terre dans des ténèbres opaques afin que cette nouvelle ère qui s’ouvre comble nos espoir de sortie crise et le début d’un vraie démocratie. Pour le moment quelque soit le jugement qu’on peut porter à l’armée, reconnaissons humblement qu’elle a toujours été modératrice. En plus de cela, je la féliciterais pour avoir épargné le Burkina d’un génocide d’avance programmé, tout comme son Éminence Paul Zoungrana en son temps avait félicité le président Saye Zerbo, pour son coup d’État qui n’avait pas versé une seule goutte de sang. Mais la suite on la connaît, le sang a coulé à flot.

  • Le 8 novembre 2014 à 11:10, par Ka En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Sidibé, je suis d’accord avec toi pour deux choses, traduire tous les responsables du CDP, de l’ADF/RDA, Du front Républicain en justice pour les morts du soulèvement populaire qui était légitime a cause de leur entêtement de modifier l’article 37 pour un individu, et non ce qui est mieux pour le peuple. Pour Yacouba Zida, il sait que son rôle se limite à faire régner l’ordre pour une transition apaisé, il n’a jamais prêté serment d’être président du Faso. Son rôle de chef d’état n’a jamais été justifié par le peuple, dont nous pouvons mettre ceux-ci sur le compte d’un coup d’état arrangé en attente d’une vraie alternance politique et économique dont tous les acteurs seront des civils. L’homme est loin de Blaise Compaoré, seulement le danger vient du sous-marin nommé Diendiéré, mais le peuple et la communauté internationale est encore au-dessus. Au fond, il est jeune comme ceux qui le soutiennent, et qui veulent effacer toute odeur de Blaise Compaoré et ses acolytes, alors pour le peuple Burkinabé le moteur de l’alternance est en marche.

  • Le 8 novembre 2014 à 11:14, par SING En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Nous voulons une transition civile pas plus que les 7 jours qui lui reste.POINT barre. C’est ce même RSP qui nous a tiré dessus. Je n’oublierai jamais ça car je fais même des cauchemars la nuit. Un de mes camarades de lutte a perdu la vie et çà jamais je pardonnerai à ces enfoirés armés jusqu’aux dents alors que nous n’avions rien comme arme ce jour là, même pas une lance pierre.

  • Le 8 novembre 2014 à 11:38, par Kantigui En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Merci Koro,
    On a vraiment besoin de vous. Voici l’analyse qui peut nous sortir de cette crise. Il faut que vous rentrez au pays !!!
    Dieu vous garde.

  • Le 8 novembre 2014 à 12:16, par Eclaireur En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Très bien dit. Je suis totalement d’avis avec ce que Sidi Mohamed Ahémine SIDIBE a dit.

  • Le 8 novembre 2014 à 12:25, par Eclaireur En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Réponse à « marrabout » : Lis l’observateur du 4 novembre. Tu comprendras mieux la situation.
    Le Gal Lougué a toujours été contre l’existence et le fonctionnement du RSP. Cela lui a d’ailleurs coûté son poste de ministre de la défense. Il connait beaucoup de chose sur le RSP. Il est donc un menace pour le RSP s’il devient Président de transition.
    Zida avait voulu qu’il s’exil à Lomé au Togo. Apparemment, il n’a pas obtempérer, il a envoyé l’arrêté, mais probablement le Gal Lougué connaissant le mode opératoire du RSP a craint pour sa vie. En voulant se sauver, Lougué a eu la jambe cassée au palais du Mogho Naba.

  • Le 8 novembre 2014 à 12:48, par Sidzabda En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Rasta, pourquoi burkinite ? Et que dis-tu du "burkindi" ? C, est original et authentique. Please ne te pas oblige de convertir tout en Francais.

  • Le 8 novembre 2014 à 12:54, par nongba En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Belle article Rasta. Mais essayons de réfléchir encore ensemble au sujet du RSP.

    Pourquoi on a plus eu de coup d’état militaire après le 15 octobre ? moi je crois que c’est dû au RSP.

    L’armée a été entre temps "beaucoup trop politisée". Conséquence des coup d’état en cascade de 1980 au 15 octobre 1987. "c’est celui qui avait les force et tactique militaire qui prenait le pouvoir".

    Donc, Il était devenu à mon avis nécessaire de déséquilibrer profondément les rapports de force dans l’armée afin d’éviter que l’on se réveille chaque 2 ans avec la musique militaire à la radio. Ce qui allait inévitablement aboutir à une guerre civile.

    C’est cette situation qui justifiait le RSP et pour moi c’était nécessaire à l’époque pour stabilisé le pays et discipliner les militaires. Avec le RSP, les militaires réaffichaient par 2 fois avant d’envisager un quelconque coup de force pour prendre le pouvoir. ils ont laissés la politique et sont restés dans leurs casernes.

    La preuve aujourd’hui ; ce ne sont pas les militaires qui ont fait la révolution (comme la précédente) mais la population.

    Bon courage Rasta.

  • Le 8 novembre 2014 à 14:51, par titan En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Très limpide ! Merci pour l’éveil de conscience !

  • Le 8 novembre 2014 à 15:33, par Ka En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Sidibé, je suis d’accord avec toi pour deux choses, traduire tous les responsables du CDP, de l’ADF/RDA, Du front Républicain en justice pour les morts du soulèvement populaire qui était légitime a cause de leur entêtement de modifier l’article 37 pour un individu, et non ce qui est mieux pour le peuple. Pour Yacouba Zida, il sait que son rôle se limite à faire régner l’ordre pour une transition apaisé, il n’a jamais prêté serment d’être président du Faso. Son rôle de chef d’état n’a jamais été justifié par le peuple, dont nous pouvons mettre sur le compte d’un coup d’état arrangé en attente d’une vraie alternance politique et économique dont tous les acteurs seront des civils. L’homme est loin de Blaise Compaoré, seulement le danger vient du sous-marin nommé Diendiéré, mais le peuple et la communauté est encore au-dessus. Au fond, il est jeune comme ceux qui le soutiennent, et qui veulent effacer toute odeur de Blaise Compaoré et ses acolytes, alors pour le peuple Burkinabé le moteur de l’alternance est en marche.

  • Le 8 novembre 2014 à 18:57, par bourkina1 En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Excellent article pour large diffusion. Félicitations pour cette grande contribution

  • Le 8 novembre 2014 à 19:48, par YEMPOKOBIIGA En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Sidibé, analyse très pertinente !!! le peuple a été dépouillé de sa victoire par les fidèles des fidèles de blaise compaore !!! nos frères sont ils morts pour rien ? si le baobab est tombé, les racines restent toujours bien enraciner !! !!! vigilance sinon le burkina sera toujours dirigé pas compaoré de son asile ivoirien !!!

  • Le 8 novembre 2014 à 20:28, par ctitoyen En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Belle analyse mon frère. Le pays est fier de vous. Merci

  • Le 9 novembre 2014 à 00:29, par poko En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    L armée est divisée, tout le monde le dit, et il faut arrêter cette vivisection. Les privilèges, les règles liés aux armes, réarmez les uns et desarmez les autres...soyons sérieux faces aux défis, nous sommes un république tout de même

  • Le 9 novembre 2014 à 17:42 En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Parmi les enjeux d’une bonne transition et de notre avenir démocratique, il reste à résoudre le problème du RSP, une armée puissante au sein de l’armée nationale sous équipé et peu motivé. On n’a pas traité la question depuis le rapport du collège des sages (soit 14 ans) et il est temps de dissoudre ce RSP qui a amené Blaise à se croire un monarque absolu et vouloir passer en force. L’ordre venu d’en haut était de tirer sur les manifestants le 30/10 et on aurait pu se retrouver avec un millier de morts à la fin de cette journée si les soldats n’avaient pas désobéis aux ordres du monarque et de leur hiérarchie.

  • Le 9 novembre 2014 à 19:26 En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    ANALYSE TRES PERTINENTE ! LISEZ LA LETTRE DU CONTINENT NO 693 DU 5 NOVEMBRE. IL EST CLAIREMENT EXPLIQUE COMMENT DIENDERE A MANOEUVRE POUR IMPOSER ZIDA. CEST DONC UN HOMME DU SERAIL QUI A FAIT TOUTE SA CARRIERRE AU RSP QUI A ETE SUBTILEMENT PLACE. LE PEUPLE DOIT CROIRE EN SA BONNE VOLONTE MAIS SE DOIT DE RESTER TRES VIGILANT

  • Le 9 novembre 2014 à 20:21, par tozum En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Merci M. Sidibé. Au regard des analyses faites depuis l’insurrection j’ai grand espoir que plus rien ne sera comme avant. Et personne ne pourra plus NS faire avaler n’importe quoi. Zida n’a aucun mérite a lui faire reconnaitre. Et ns sommes nombreux heureusement a comprendre la supercherie des sa mise en oeuvre. C’est pourquoi il y’a de l’espoir en l’avenir.

  • Le 11 novembre 2014 à 13:21, par john,bf En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    NO COMMENT. C’est limpide

  • Le 6 janvier 2015 à 19:21, par Warbita En réponse à : De Blaise Compaoré au Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba ZIDA, la continuation d’un système ? Pourquoi le doute ?

    Parfaitement d’accord avec vous.En réalité on a une transition militaire et non civile. Les postes clés de la transition(exécutif et législatif) sont tenus ou codétenus par des militaires .
    Le RSP doit être rapidement dissous en raison de ses antécédents biens connus par le peuple,antécédents qu’aucun discours moelleux ne peux dissiper.Nan laara an saara. Vigilence et vigilence. Je dit bien que dans six mois ce pays va reculer avec une augmentation considérable du chômage et de nos performances économiques. Wait and see

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