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Autant le dire... : A Filsah, on les cherchait et ils se sont donnés

Publié le mercredi 13 novembre 2013 à 06h55min

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Seydou Ouédraogo, le gréviste de la faim et ses camarades délégués du personnel (une dizaine) et quelques vingt-cinq autres travailleurs à la Filature du Sahel (Filsah) ont été suspendus de leurs fonctions pour les premiers, en attendant l’avis de l’inspection du travail pour les licencier, et licenciés directement pour les seconds.

C’est ce 11 novembre que la sentence est tombée, comme un couperet. On leur reproche d’avoir tenu un mouvement illégal au sein de leur outil de travail, empêché des supérieurs hiérarchiques d’avoir accès à l’usine, roué de coups et hué un agent, suspendu la fourniture d’électricité pendant au moins deux heures de temps. Ce qui a entrainé des préjudices « incommensurables » pour l’entreprise. Autrement, « vous conviendrez avec nous que ces agissements d’une extrême gravité et d’une rare violence ont créé au sein de l’entreprise un climat d’insécurité pour l’ensemble des travailleurs ». Aussi, « pour ces raisons, nous ne sommes plus en mesure de maintenir nos relations de travail » avec les manifestants. C’est ainsi que la direction générale de Filsah a tranché son « affaire ». Sans doute parce qu’elle en avait, elle aussi, marre de ces mouvements répétitifs au sein de l’entreprise. Comme s’il n’y avait que la Filsah où il y a des problèmes à résoudre. Si bien qu’on peut, au regard de ce qui précède, dire malheureusement que les fautifs ont longtemps « cherché ce qu’ils ont eu » aujourd’hui.

En effet, depuis la grève de la faim qu’il a observée, et qui avait fait beaucoup de bruit et de commentaires, en sa faveur ou non, Seydou Ouédraogo qui était soutenu par une partie de ses camarades devait surveiller lui-même ses agissements au sein de l’entreprise. A moins qu’il n’ait agi actuellement de la sorte pour pouvoir se séparer de ses patrons. Si c’est le cas, c’est bien dommage puisqu’il emporte avec lui une longue liste de personnes (environ 30 travailleurs qui se retrouvent subitement au chômage). Quand on sait combien de personnes nourrit un travailleur au Faso, on a envie de dire que c’est vraiment regrettable.

Aussi, il apparait de plus en plus qu’il faut, comme le prônent d’ailleurs les organisations syndicales, instaurer un véritable dialogue entre travailleurs et administration privée ou publique. Car, en vérité, rien ne vaut le dialogue. Non seulement, il permet de se comprendre, mais en plus, c’est par sa pratique qu’on trouve les solutions pour un recadrage en vue d’avancer ensemble. Puisque, en vérité, aucune administration ne peut se passer de travailleurs, et vice-versa. Mais, quand on en arrive à des situations aussi graves que celle de Filsah où le dialogue était pratiquement interrompu entre les deux parties, il fallait s’attendre à un clash. Malheureusement, le plus souvent c’est le travailleur qui paie. Et c’est ce qui s’est passé.

Aussi, Seydou Ouédraogo et ses camarades savaient bien que le dossier de Bema Sekongo, qu’ils défendaient ne l’était pas. En tout cas, pas dans la forme qu’ils ont utilisée. Voilà quelqu’un qui, depuis avril a été relevé de ses fonctions. Mais qui, jusqu’au 24 octobre occupait toujours le domicile de fonction auquel il n’avait plus droit. Et ce, malgré différentes lettres de relance et même une mise à pied. Il a fallu l’usage de la force (à travers les services d’un huissier de justice) pour le déloger. Comment donc Seydou Ouédraogo et ses camarades se sont-ils laissé prendre dans un tel piège ? Il est vrai qu’un syndicat, c’est bien pour défendre les intérêts des travailleurs. Mais, quand cela n’en vaut pas la peine, il n’est pas conseillé de s’entêter. Quitte à laver après le linge sale en famille. Malheureusement, pour cette fois-ci, c’est trop tard. A moins que…

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 novembre 2013 à 17:06, par Uncitoyen En réponse à : Autant le dire... : A Filsah, on les cherchait et ils se sont donnés

    Audrianne pour une fois je suis d’accord avec vous. CE ex gréviste de la faim s’est laisser avoir par son titre de délégué syndical. Il croyait qu’un délégué syndical est un super homme qui ne peut pas être licencié. Il peut s’apprêter à faire la grève de la soif si cela l’enchante parce qu’une grève de la faim ne résoudra pas ce problème.

  • Le 13 novembre 2013 à 20:41, par vetcjp En réponse à : Autant le dire... : A Filsah, on les cherchait et ils se sont donnés

    Très belle conclusion vivement que la CGTB forme ses militants

  • Le 14 novembre 2013 à 07:58, par le digne En réponse à : Autant le dire... : A Filsah, on les cherchait et ils se sont donnés

    je vois que le pays prendra feu à cause de cette affaire. il y a des sociétés que releront du passé tout de suite. attendez nous on arrive, nos sommes fier car on verra qui a raison. bonne suite à nous tous. hahahaha !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    • Le 14 novembre 2013 à 11:04, par Sidbewindin En réponse à : Autant le dire... : A Filsah, on les cherchait et ils se sont donnés

      Ah bon ! Parce que vous pensez que le pays vous appartient au point que votre différend avec votre employeur puisse le mettre à feu ? Resolvez votre problème au sein de votre structure et arrêter de nous pomper l’air. Ce qui est arrivé résulte de cette suffisance et les attitudes irresponsables de va-t- en guerre de certaines personnes qui confondent le pays à leurs maisons. On n’a malheureusement plus beaucoup de syndicalistes patriotes dans ce pays. C’est une race en extinction. On a affaires de nos jours à plus de dealers et d’affairistes incultent qui arpentent tous les jours les inspections du travail et les tribunaux. Ce sont des professionnels de la polémique qui entraînent des travailleurs honnêtes mais naïfs dans des erreurs en lieu et place de leur formation pour la préservation de leurs outils de travail. Les relations cordiales entre employés et employeurs se transforment en confrontation inutile entretenue par des intrus. Comment une personne qui ne travaille nul part peut bien apprécier les difficultés d’un environnement profesionnel ? A l’analyse ce sont les travailleurs qui sortent perdants comme c’est le cas à Filsah qui n’a que duré. J’en appelle à la maturité de tous les travailleurs pour éviter ce type de situation fâcheuse. Un adage de chez nous ne dit-il pas ? : "Tous les jours appartiennent au voleur, mais un jour appartient au proprietaire du bien". Sachez que le Burkina Faso appartient plus à la masse silencieuse à laquelle revient le dernier mot. Elle, ne fait pas de difference entre le chat et le chacal. A bon entendeur, salut !!!!

  • Le 15 novembre 2013 à 00:10, par x ???????? En réponse à : Autant le dire... : A Filsah, on les cherchait et ils se sont donnés

    contenter vous de releter les fai mai pas de prendre parti.ok ? ces un journaliste pitoiyable. ki a ecri sa. ne juge pa. raconte les fai. ce o lecteur danalyser. et d prendr parti.ok ?

  • Le 15 novembre 2013 à 00:12, par x ???????? En réponse à : Autant le dire... : A Filsah, on les cherchait et ils se sont donnés

    contenter vous de releter les fai mai pas de prendre parti.ok ? ces un journaliste pitoiyable. ki a ecri sa. ne juge pa. raconte les fai. ce o lecteur danalyser. et d prendr parti.ok ?

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