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Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

Publié le vendredi 23 décembre 2011 à 00h53min

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« Chassez le naturel, il revient au galop » ; dit l’adage. Ainsi, des organisateurs de cérémonies sensées décentralisées dans d’autres localités continuent de nous narguer dans les provinces en nous faisant comprendre que tout est planifié depuis Ouagadougou. Donc en réalité, on n’a pas besoin de vous qui êtes sur le terrain. A ces gens, on a envie de dire que si tout est ficelé depuis Ouagadougou, et que pour cela on n’a pas besoin des « locaux » (comme on nous appelle), il fallait tout simplement rester à Ouagadougou. Puisque véritablement, il n’y a plus de raison de venir en province.

On croyait que le gouvernement s’était suffisamment fait comprendre sur la question. L’organisation d’événements dans les provinces doit répondre à un souci majeur. Celui d’impliquer les « populations à la base » dans la gestion de la chose publique et en même temps à investir dans la localité inhérente à la manifestation. N’est-ce pas cette politique qui sous-tend l’organisation tournante des fêtes de l’indépendance dans nos différentes régions ? Elle permet de doter les régions d’infrastructures socio-économiques et en même temps crée de l’emploi, stimule les initiatives parce qu’elle implique les populations à la base. Ainsi, on investit dans les régions.

Malheureusement, comme nous le disions un peu plus haut, il y a des institutions ou des départements ministériels qui organisent des cérémonies dans des régions juste pour dire que nous aussi, on va en province. Mieux, s’il devait en être ainsi, on n’aurait pas trop à redire. Mais quand on comprend après que l’organisation de ces rencontres hors de la capitale, consiste juste à se partager des « perdiems », il y a un pas qu’il ne faut pas franchir. Parce qu’en restant à Ouagadougou, les perdiems ne sont pas consistants. On quitte alors pour se faire de l’argent et ceux qui sont concernés dans les provinces deviennent juste des « faire-valoir ».

Naturellement, quand les « provinciaux » s’en rendent compte, ils ont raison d’en être frustrés.
En effet, le bon sens aurait voulu que lorsque l’on va dans une province, quand bien même Ouagadougou en est une, pour organiser une cérémonie, que l’on prenne le temps de bien se renseigner avec les autorités locales sur le terrain. A la limite, l’organisateur en chef de l’événement devait être l’autorité locale. Puisqu’elle connaît mieux son terrain et sait ce qu’il faut faire pour réussir l’activité. Ce qui n’est pas toujours le cas. Si certains organisateurs prennent le temps d’informer simplement l’autorité locale, d’autres ne prennent pas du tout le temps de s’en acquitter.

Tant que certains ne changeront pas leur comportement, les autres ne cesseront de les imiter. Si Ouagadougou est la capitale, c’est parce qu’il y a d’autres villes qui lui donnent ce statut-là, sans pour autant être de moindre importance. Dans le sens contraire, les autres villes ne peuvent se passer de Ouagadougou, ni des autres localités. C’est tout l’ensemble qui fait le Burkina. Avec des habitants égaux en droits et en devoirs.

On comprend pourquoi certains opérateurs économiques, ou même des industriels, d’abord installés en province, « délocalisent » leurs affaires vers la capitale. Parce que, comme on le dit, « tout se fait à Ouagadougou ». Et on est fier de le dire sans se soucier véritablement du développement qu’il faut apporter aux autres localités afin de mieux partager les « fruits » de la croissance. Le gouvernement, pour l’instant semble avoir donné des instructions dans ce sens. Mais, les organisateurs, pour des raisons moralement suspectes, en font à leur tête. La prochaine fois que quelqu’un viendra organiser quelque chose ici sans tenir compte des réalités sur le terrain, on se chargera de le lui rappeler. « Droit dans les yeux ». Nous aussi, nous avons besoin de nous développer. Mais en restant en province.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2011 à 02:05 En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    Si votre article était étayé avec des exemples et des cas,c’était encore

  • Le 23 décembre 2011 à 08:23, par simpos En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    Voila qui est bien dit. Que ces cons de DAF s’amusent encore avec notre argent au mepris des regles du jeu et on se verra. Merde a la fin.

  • Le 23 décembre 2011 à 08:53, par aliende En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    Belle plume régulière , journaliste à suivre dans le temps

  • Le 23 décembre 2011 à 11:42, par RAYIM En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    Bonjour
    voici un sujet dont souffre toute les province du burkina , plus particulierement bobo dsso.
    sur le plan administratif, nous voyons , meme les papiers hygenique , les bics bleu, les tables bancs ,chargé depuis ouaga pour des service a bobo.
    alors revenons aux organisations comme la SNC ou ca vaut le coup de pleurer.
    - construction des stands tout vient de ouaga , meme les manoeuvres pour creser les troux des stand.(pretexant qu’a bobo on est parresseux)
    _les secos , les bois tout est charger de ouaga pour bobo.
    _dans l’organisation administrative les bobolais jouent un role de fugurant.
    Quand tu insistes dans les questions, on te dit que c’est comme ca.
    c’est ca le regime compaoré .
    Le burkina c’est ouaga , le reste on s’en fou , et marche ainsi depuis des année.

    • Le 24 décembre 2011 à 11:09, par le dup En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

      voila qui est bien dit tout est mis en pour OUAGADOUGOU soit coquette même les ruelles sont goudronnés à cout de milliard alors des provinces à moins 200km de la capital ne le sont pas je fais allusion à l’axe « Djibo Koungoussi » pensez y

  • Le 23 décembre 2011 à 19:38, par mackiavel En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    A la journée des jeunes à Dori, on a vu le cas. Tout est venu de Ouaga, même les putes. Je suis sûr qu’on aurait trouvé une cuisinière sur place pour faire face au public. On n’aime ou on aime pas, c’est aussi ça le Burkina Faso. Il ne sert à rien de venir avec eau, boisson, chaise, nattes... pour dire qu’on veut se faire accueillir.

  • Le 24 décembre 2011 à 07:30, par Sid Pa Yii En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    Eh oui,Ouaga est la capitale et pour y travailler , il faut passer un test d’aptitude à la débroullardise : être capable de jongler avec des indemnités de sujétion moins importante en province alors que la vie y est plus chère !Que voulez vous, le gouvernement devrait plutot joindre des actes à la parole.Pourquoi ne pas diminuez les impôts pour les entreprises dans les provinces comparativement aux grandes villes pendant une période afin d’inciter les entreprises à se délocaliser car elles sont créées pour le gain non ?Ouaga est saturée et surchargée et il faut une politique de discrimination afin que les entreprises privées s’installent dans les autres provinces et cela devra être très significatif.Pour les indemnités de sujétion, l’écart devra être plus marquée(du simple au triple selon les localités) et on verra un décongestionnement de Ouaga aussi faible soit il et on tendra vers le voeu du maire qui souhaite que certains quittent sa ville car ils ne peuvent y vivre !

  • Le 25 décembre 2011 à 22:29, par lac bay En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    OUAGA n est pas aussi joyeux pour tout le monde, disons la verite. LES provinces sont souvent agreables comme le dit un proverbe : li faut manger l agoutis au village en riant que de manger le roti poulet en ville en pleurant.NE vous laisser pas influencer par des soit disant venu de OUAGA . Travailler dur quelque soit l endroit ou on se trouve.LES OUAGALAISES VONT VOUS REJOINDRE.

  • Le 26 décembre 2011 à 19:30 En réponse à : Autant le dire… : « On a tout ficelé depuis Ouagadougou »

    Il y a pire que ça ; tenez bien dans certains services mêmes ceux qu’on affecte de Ouaga vers les provinces quand certains arrivent ils vous disent "à Ouaga c’est pas comme ça" comme si Ouaga constitue la réference à tout point de vue. Je ne suis pas contre Ouaga puisque moi même suis originaire mais la nouvelle race de Ouagalais met le Burkina en danger. Tous les maux du pays viennent de Ouaga et il va falloir s’y pencher serieusement ; il n’y a pas de super Burkinabè, il y a des Burkinabè tout court. Mais que voulez vous c’est aussi ça la COMPAROSE.

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