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Autant le dire… : Ne vous étonnez pas, ça vient de la France

Publié le lundi 19 décembre 2011 à 01h22min

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Le gouvernement burkinabé a été obligé de prendre mercredi dernier une décision pour voir un peu plus clair au sein des partis politiques. Ils sont aujourd’hui plus de 160, pour un petit pays de 274 000 km2 et une population d’environ 16 millions. En vérité, cela voudrait dire qu’il existe au moins 160 programmes de développement pour notre pays. On peu ironiser en disant que le pays étant à la recherche d’un chemin pour accomplir son développement, les partis politiques font donc de la recherche. Toutefois, ce qui pourrait être dangereux.
En effet, le Faso dont les maux sont connus a-t-il besoin de tant de partis politiques pour leur trouver des solutions ? Certainement non, dans la mesure où cette multitude de formations politiques contribue à brouiller davantage le jeu politique et les voies qui doivent mener au développement, plutôt que de l’enrichir.

On s’occupe plus de « politique politicienne » que des vrais problèmes de développement. C’est pour quoi, il convient de saluer cette mesure du gouvernement qui devrait aider à « assainir » le milieu. Car il y a des partis politiques qui n’existent véritablement que par leur seul président. A défaut, les membres peuvent se compter sur les bouts des doigts d’une main puisqu’ils se limitent très souvent à la cellule familiale de ce même président.

Malheureusement, cette situation n’est pas limitée au Burkina Faso. Des pays comme le Cameroun, le Sénégal, le Mali ou encore le Niger et la Côte d’Ivoire connaissent également les mêmes travers. On se rappelle qu’au Gabon, ils étaient plus d’une vingtaine de candidats à la présidentielle qui a vu la victoire d’Ali Bongo. Au Cameroun, Paul Biya était opposé à autant de candidats potentiels. Ils étaient nombreux à souhait pour disputer le fauteuil présidentiel à Joseph Kabila. Tout comme Blaise Compaoré au cours de la dernière élection présidentielle était en concurrence avec une douzaine de prétendants. Actuellement au Sénégal, la classe politique opposée au président Abdoulaye Wade n’arrive pas à s’accorder pour trouver un candidat capable de « secouer le cocotier » du Parti démocratique sénégalais (PDS). Chacun pense que son heure est arrivée, faisant ainsi le lit du pouvoir pour Abdoulaye Wade.

A l’analyse, cette situation découle à bien des égards de notre passé colonial, voire notre mimétisme des comportements occidentaux. Notamment ceux de la classe politique française. Et pour preuve, combien sont-ils de candidats déclarés ou en voie de l’être à la prochaine présidentielle française ? On sait qu’il y a deux principaux, le Parti socialiste (PS) et ses affiliés ou qui devraient être considérés comme tels et l’Union pour la majorité présidentielle (UMP) avec sa multitude de partis, tantôt à gauche, à droite, au centre, au demi-centre, radicaux ou modérés… Et on s’y perd, dans cette « faune » française que les Français eux-mêmes ne maîtrisent pas assez.
Les « droitistes » sont en train de diversifier leurs candidatures, alors qu’en principe, ils ont la même idéologie. Comme si l’objectif était de faire en sorte que le candidat le mieux placé dans ce camp perde la présidentielle. C’est à n’y rien comprendre.

Chez les « gauchistes », on ne fait pas mieux. C’est la même prolifération de candidatures au détriment d’une « coalition » qui devrait permettre de battre le candidat d’en face. Avant même de se trouver un candidat, ne se sont-ils pas d’abord affrontés dans ce qu’ils ont appelé des « primaires » ? Il faut le dire, car ces primaires ont d’une manière ou d’une autre porté préjudice à la cohésion au sein du PS. Comme on le voit donc, c’est en rangs bien dispersés que partis et candidats vont à la présidentielle de mai 2012. Exactement, comme ils nous l’ont enseigné. Pour ne pas dire comme nous l’avons « copié » auprès d’eux. Jusqu’à quand ce mimétisme va-t-il prendre fin ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 19 décembre 2011 à 08:37 En réponse à : Autant le dire… : Ne vous étonnez pas, ça vient de la France

    Ca vient de la France quand cela vous arrange mais la France a d’autres valeurs que vous ne mimez pas à savoir qu’il y a alternance en France.Blaiso est là au temps de François Mitterrand et depuis,Jacques Chirac est passé en faisant 12 ans et actuellement c’est Sarko mais notre Blaiso monarque et despote est toujours là
    Ca vient de la France mais aimerais qu’un jour Blaiso soit traduit en justice et condamné parceque Chirac vient d’etre condamné et ce qui lui avait repproché,je suis sûr que Blaiso l’a fait avec un facteur 1000000 avec tous ces assassinats,ces détournements etc
    Donc si on veut copier la France,copions la intégralement au lieu de faire un tri pour ce qui nous arrange pcq tout n’est pas mauvais chez les Français

    • Le 19 décembre 2011 à 16:34 En réponse à : Autant le dire… : Ne vous étonnez pas, ça vient de la France

      Bonjour,
      plutôt que de tout copier, l’idéal serait de copier juste ce que est bon. Malheureusement, on est trop égoïste et égocentrique. Ce qui fait que la bonne pratique c’est celle qui n’arrange que soi (sans associer les autres). Conséquence, les partis sont devenus des entreprises et vice-versa. Comment réussir un développement dans ces conditions ??

  • Le 19 décembre 2011 à 09:16 En réponse à : Autant le dire… : Ne vous étonnez pas, ça vient de la France

    En faisant le calcul on a 1 parti politique par 100.000 hbts.
    La democratie a la burkinabe !

  • Le 19 décembre 2011 à 14:56, par Kemal STAFA En réponse à : Autant le dire… : Ne vous étonnez pas, ça vient de la France

    Ce problème n’est pas du tout spécifique à la France ! Ce journaliste manque singulière de culture. Aux USA c’est pareil. Il y a certes deux grands partis (anti-démocratique d’ailleurs !) mais il y a toujours de petits partis et de petites candidatures autour.

    La multitude de partie est une spécificité du capitalisme. C’est tout et pas autre chose. Dans tout pays qui marche sur ce système il y a une multitude de parti et souvent les entreprises qui sont derrière arrive à s’associer politiquement ; je veux dire par là pour créer de grands pôles comme cela a été réussi en France ou aux USA ! C’est pour cela Obama a été combattu par Clinton comme s’ils étaient des adversaires politiques alors qu’ils sont dans le même camp. Pareil en France avec les Royal Hollande et autres Devilpin et Sarkozy.
    C’est ce que leur néo-colonies (Africaine en particulier !) n’ont pas encore réussi. Nos journalistes doivent se cultiver davantage ! C’est urgent...

    Kemal STAFA

    • Le 19 décembre 2011 à 17:29, par Le Burkinabè En réponse à : Autant le dire… : Ne vous étonnez pas, ça vient de la France

      Le journaliste manque peut être de culture mais vous avez aussi une drôle façon de comprendre le français. dans l’article il n’est pas question qu’on ne trouve pas ça ailleurs mais que nous nous héritons ça de la France et ça c’est quand même vrais. En dehors du régime Sankara on a jamais rien inventé au Burkina en matière de gouvernance. nous passons notre temps à copier et surtout quand ça arrange les dirigeants.

  • Le 19 décembre 2011 à 21:43, par zedamd En réponse à : Autant le dire… : Ne vous étonnez pas, ça vient de la France

    A priori quand je lis un article je veux apprendre . Avec vous je désapprends ! Gauchiste ? êtes-vous du sens qu’il recouvre ? la profusion des partis n’est pas un defaut français, c’est un defaut du liberalisme. Il faut multiplier l’offre politique au nom de l’esprit libéral comme on multiplie les entreprise pour améliorer l’offre économique ! Aussi les primaires contrairement à ce que vous dites, ont legitimé le candidat socialiste et mis en avant les idées et les visions qui produisent le projet socialiste ! la multiplicité des candidats au-délà de la multip^licité des pretendants fait resortir les sensibilités et offrira à l’élu une grille de lecture ! la compétition electorale à muliple variante n’est pas negative !

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