163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
L’on pourrait soutenir que la démocratie est en marche dans un pays si la floraison des partis politiques était considérée comme étant un signe. Si l’on s’en tenait seulement par le nombre élevé de partis politiques comme indicateur de développement d’un pays, en supposant qu’autant de partis politiques sous-entende autant d’idées, d’engagements et de convictions pour le développement d’un Etat, le Burkina Faso en particulier, l’Afrique en général, serait en tête à tout point de vue ! Et pour cause, le "pays des Hommes intègres" vient d’enregistrer sa 163e formation politique, le Parti républicain pour l’indépendance totale (PRIT- LANNAYAN) qui a lancé officiellement ses activités, le dimanche 2 octobre 2011 à Ouagadougou.
Si c’était la grande famille africaine qui accueillait son 163e bébé, au sens propre du terme, l’on aurait applaudi à tout rompre ! Mais hélas ! Ce n’est pas le cas, et, diront certains, « c’est encore un parti politique » qui vient s’ajouter aux autres sur le terrain et qui proclame sa proximité et/ou partage la même idéologie que certains de ses devanciers. Ainsi, pour en gros 17 millions de Burkinabè, l’on dénombre 163 partis politiques. Un calcul mental répartissant les Burkinabè entre ces formations politiques que chaque parti compterait environ 104 295 militants. Alors se posent des questions qui pourraient provoquer des gifles, des coups de poing et au mieux, des injures dans certains salons et milieux burkinabè, voire africains, car ne faisant pas forcément plaisir à entendre !
Est-ce réaliste qu’un pays comme le Burkina Faso compte 163 partis politiques ? A-t-il vraiment besoin de 163 projets de société pour son développement ? En un mot, et de façon lapidaire, certains diront avec juste raison, « 163 formations politiques pour quoi faire au Burkina Faso » ? En réalité et disons-le avec courage, les Burkinabè n’ont pas besoin d’une centaine de formations politiques pour leur développement. Et si c’est le cas, à quoi servent donc ces multiples formations politiques ? A vrai dire, plein sont ces partis politiques au Burkina qui n’existent que sur le papier, les leaders ne pouvant souvent mobiliser leur propre secteur, encore moins leur village, sachant qu’un parti politique sérieux, qui entend conquérir le pouvoir d’Etat, n’est pas fait pour un village ou une province !
En effet, il se dégage que la plupart des leaders des partis politiques n’ont pas de projets de société à même de susciter l’adhésion des populations. Ils créent ainsi des soi-disant regroupements pour exister, à travers des maigres privilèges, affaiblissant du coup l’opposition qui a nécessairement besoin d’être forte et unie afin de créer les conditions favorables à une alternance. Malheureusement, l’impression qui se dégage est que la création d’un parti politique semble devenue un business au Faso et en Afrique, car même si ça ne marche pas bien pour les leaders des partis politiques à toutes les périodes, le moment des élections permet de rentabiliser avec le financement de l’Etat à travers l’argent du contribuable.
Mais au-delà de ce fait, c’est-à-dire la multiplication des partis politiques ou d’anciens camarades se séparent et créent leur propre parti politique, n’y aurait-il pas une explication profonde ? Ne serait-ce pas le manque de dialogue, de démocratie interne dans les formations politiques, de même que les brimades qui entraîneraient les discordances et les séparations, chacun se disant que mieux vaut aller créer son parti politique et être son propre chef ? L’autre raison apparente des séparations et des grognes dans les formations politiques est, à notre humble avis, le manque de promotion des militants au sein des partis politiques. Des exemples palpables existent. Les militants de certains partis politiques se font de plus en plus entendre pour se plaindre, estimant qu’il y a des militants "privilégiés" et d’autres pas. Ils se fondent sur le fait que certains camarades sont logés à l’hémicyle depuis la première législature avec comme métier : "député", comme si le parti ne se renouvelait pas et se résumait à quelques individus.
L’un dans l’autre, cela donne des motifs de mécontentements, de séparation, d’apparentement et de création de nouveaux partis politiques. Avec du recul donc, l’on se rend compte que la multiplication des partis politiques ne rend service à personne, sauf peut-être aux présidents de ces partis qui ont leurs raisons « que le peuple et la raison ignorent le plus souvent ». Il y a donc lieu de prendre la question au sérieux et de mettre en place des conditions claires de création des partis politiques. Même si cela paraîtra anti-démocratique aux yeux de certains, il y a lieu, au regard de ce qui se vit au Burkina Faso dans le mode de création, mort, réaparution, fusion et séparation des partis politiques en fonction des intérêts de certains, de se pencher sérieusement sur la question de la création des partis.
En attendant qu’un terrain d’entente soit trouvé, l’opposition devra travailler à aller vers des regroupements au lieu de disperser ses forces et accuser le plus souvent facilement, ceux d’en face de vouloir la déstabiliser. Il est sûr et certain que la démocratie burkinabè gagnera plus en galon s’il y a une opposition forte, organisée, qui fait des propositions convaincantes aux populations à même d’inquiéter le camp d’en face. Les regroupements pourraient commencer déjà par les groupes de partis politiques qui disent partager, plus ou moins, les mêmes idéologies. Et Dieu seul sait combien le Faso en compte ! De fait, ce serait enfantin de croire que c’est le parti au pouvoir qui viendra organiser l’opposition. Si le parti au pouvoir peut diviser l’opposition de façon démocratique pour être tranquille, il le fera et c’est de bonne guerre.
A l’opposition aussi de diviser le parti au pouvoir par la même arme pour parvenir au pouvoir si elle peut ! Mais, de grâce, il est temps que l’opposition burkinabè quitte le schéma des oppositions africaines où à l’approche de chaque élection, il est impossible de s’entendre sur le minimum pour désigner un à deux candidats sérieux. Le cas du Cameroun où l’élection présidentielle s’est déroulée, le dimanche 9 octobre 2011 est là pour en attester. Vingt-deux prétendants, dont la plupart sont des « charlatans », face à un candidat président ! A-t-on besoin d’être magicien ou voyant pour savoir que l’échec du camp adverse est inévitable dans ces conditions ? Inutile donc de se lamenter et de crier au scandale, car les perdants auront été leur propre bourreau.
Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 13 octobre 2011 à 08:21 En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
Pour régler le surnombre des partis politiques,la solution est toute simple :
couper les vivres dès le départ pour chaque élection.Un parti n’existe que par ses militants en premier et doit compter par les cotisations de ses militants pour battre campagne ou faire un prêt auprès des banques si il dispose des gages nécessaires pour rembourser.Vous verrez que sur les 163 partis,au moins 155 partis alimentaires disparaitront de fait.
Ensuite pour toutes les élections,aucun parti ne sera remboursé de ses frais de campagne que s’il n’atteint pas un seuil de 5% des votants.Mettre un plafond pour les frais de campagne et faire un controle approfondi des dépenses pour parer les triches
Avec ces quelques mesures basique,vous verrez que ces pseudo partis alimentaires disparaitront de la circulation ou seront obligés de fusionner car il est tout de meme bizarre qu’on commence a donner de l’argent a ces individus lugubres avant chaque élection et l’exemple des dernières élections présidentielles est la preuve vivante avec les Maxime Kaboré venu de nulle part pour faire sa comédie,le Lion avec son parti mort-né etc etc.Tout cela n’est pas sérieux
2. Le 13 octobre 2011 à 11:04, par Bila En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
163e naissance de parti politique, plus d’un burkinabè n’est pas prêt à en réjouir. Où se trouvent la méningite, le paludisme, la faim, les bandits de grands chemin qui nous endeuillent tous les jours ? A quand va t-on compter un parti politique parmi leurs victimes ?
Personnellement, je m’inquiète de la finalité de la création de certains partis. Ne serait-ce pas pour certains groupes de personnes, un moyen légal pour voiler leurs crimes ? Je pense déjà au blanchiment d’argent....
3. Le 13 octobre 2011 à 11:06, par tchantigui En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
bonne analyse ; bravo général c’est bien dit . ces soit disant opposant nous fatiguent. ils vont en rang dispersé chacun prêchant pour sa chapelle et après ils crient à la fraude. qu’ils fassent se qu’ils veulent plutard ils n’auront que leurs yeux pour pleurer.
4. Le 13 octobre 2011 à 11:15, par sidzabda En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
bonjour
à la lecture de cet article, je me suis démandé si c’est un compte rendu sur la rentré politique du parti ou si c’est une analyse sur le nombre de partis et formations politiques au Burkina, tellement l’article est ambigui. mais au finish, j’ai vite compris que vous n’avez pas le courage et vous vous êtes caché dans cet article pour vous adressez a votre confrère qui lui au moins a eu le courage de ses idées. contrairement à beaucoup d’entre vous qui dans la cour et dans les gargatte critiquez amérement le parti au pouvoir et sa gouvernance sans avoir le courage de militer pour le changement. ou croyez vous qu’il viendra ce changement ?
sachez que beaucoup bien avant vous ont ecrit sur le 162ème, le 161ème......le 100ème. mais a vous je vous invite à lire le texte portant création des partis politiques au BF pour comprendre que chaque Burkianbè peut même créer son parti..
vous avez un raisonnement tordu quand vous invitez l’opposition à s’unir. regardez dans la liste, il y’a combien da parti de la mouvance ; consultez bien la liste pour nous en dire quelque chose.
agréable journée à tous
5. Le 13 octobre 2011 à 11:16, par Odile En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
C’est stupide dans n’importe quel pays ! L’union fait la force , c’est bien connu. En se dispersant les politiques montrent bien que la seule chose qui les intéresse c’est leur petite personne et qu’on parle d’eux . Le sort de la société ne les touche pas .
6. Le 13 octobre 2011 à 11:32, par soif de justice pour le faso En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
Joli article mon frere sa faisait longtemp le contenu doit nous permettre de remettre en cause les lois encadrant la création et la formation d’un parti politique au faso car la majorité de ces partis sont des figurants et comme vous l’avez mentionner affaiblissent notre opposition qui a déja pas mal de maux moi je pense que le burkina n apas besoin de 163 partis politique car 95% de ces partis son méconnu du burkinabè lambda et n’ont pour la plupart aucun projet d’avenir pour la nation si ce n"est se ralier a la majorité présidentiel pour bouffer cet qui est le plus enervant c est que les leaders de ces partis ne sont pas des exemples eux memes pour la nation que dieux sauve le burkina faso wait and see
7. Le 13 octobre 2011 à 12:32, par Wendkouni En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
Si il y’a tant de partis politique au Burkina, il faut oser poser la question à savoir qui les crées. On sait que le partis au pouvoir à financé la création de partis d’opposition aux allures farfelus pour :
Mai moi je dis que le peuple est et restera vigilant face à cette abondance de partis d’oppositions.
C’est parce qu’il ya 10 000 partis d’oppositions que dans ce nombre il n’y a pas de vrai partis d’opposition au Buirkina. Penser cela c’est insulter l’intelligence du peuple Burkinabé.
Vous n’arriverai pas à faire un mélange des genres et ainsi étiqueter tout les partis d’oppositions de "pas sérieux".
Wendkouni
8. Le 13 octobre 2011 à 13:36, par Bila En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
163e naissance de parti politique, plus d’un burkinabè n’est pas prêt à en réjouir à mon avis. Où se trouvent la méningite, le paludisme, la faim, les bandits de grands chemin qui nous endeuillent tous les jours ? A quand va t-on compter un parti politique parmi leurs victimes ?
Personnellement, je m’inquiète de la finalité de la création de certains partis. Ne serait-ce pas pour certains groupes de personnes, un moyen légal pour voiler leurs crimes ? Je pense déjà au blanchiment d’argent....
9. Le 13 octobre 2011 à 13:41 En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
163 partis ???( aabahh, wobrebaguy ). Burkina faso le seul pays au monde avec 163 paris de << complaisance >> N’importe quoi.
10. Le 13 octobre 2011 à 15:22, par Homme intégre En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
je pense que les hommes politique se foutent des burkinabè.pensez vous qu’a l’heur actuelle le Burkina faso a besoin de ces differents partis.voyez vous un puissant parti parmis tous ces 163 partis qui peut battre campagne contre le parti au pouvoir aucun.mes freres politiciens essayer de vous unir pour avoir un puissant parti,unitil de former de centaine de parti.le peuple burkinabè n’a pas besoin de ces differents partis pour sortir de la pauvreté.vive mon pays le BURKINA FASO
11. Le 13 octobre 2011 à 16:15, par Le republicain En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
Merci pour cet article. Vraiment vous pointez du doigt un problème de notre démocratie. Beaucoup pensent que le multipartisme égal à démocratie, or toutes les grandes democraties n’ont pas plus de 5 partis mais beaucoup d’associations de la société civile qui defendents mieux les intérêts des populations que les partis politiques. Il n y’ a pas mille projets de société pour un pays sur tout le Faso. Tout le monde connait les problèmes du pays. Dans les années 90 les partis se differenciaient par leur orientation politique (libérale, marxiste, sociale, etc), mais de nos jours la Russie, la Chine, les pays communistes ont viré vers le capitalisme d’Etat, donc on n’a besoint maintenant de projets concrêts et réaliste de développement. Et pour ça, il n ’y a pas 163 projets. Je propose qu’on limite le nombre de partis politiques à 10 dans la constitution. Il faut encourager les fusions de partis pour créer de grands partis et transformer le rest en association, je crois ça sera bien pour nottre démocratie !
A bon entendeur , Salut
12. Le 13 octobre 2011 à 23:11, par Sirki En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
Malheureusement je reste sur une soif après la lecture de cet article. Avant réagir sur le sujet en question, votre analyse reste très descriptive. Cela ressemble plus à une causerie de ’GRIN’ qu’à du journalisme. Faites une économie de vos investigations poussées et bien documentées. Oui, le nombre de partis au Faso est élevé. Mais ça ne suffit pas, vous devez nous dire comment est-possible ? pourquoi cela ? quelles idéologies ? le passé politique des leaders ???.... Cela répondra à bien de questions. Ca vous évitra de mettre des chiffres érronés sur la taille de la population Burkinabè. C’est 16 248 558 et non 17 millions en gros...(cf. INSD).
Revenons à notre sujet now, une lecture sur toutes les associations (ou copinages) -en effet ce ne sont pas des partis politiques - vous vous rendrez compte que les fondateurs sont des exclus, des oubliés, des frustrés... La mojorité sont ou se considèrent comme des modèles de reussite professionnelle (donc des petits leaders de quartiers et de villages) alors ne supportant pas la competition et l’affront (mais à vrai dire l’échec qu’ils n’ont sans doute pas connu durant leurs brillantes études et carrières), que faut-il faire ????? comme on dit chez nous, vaut mieux être la tête d’une souris que la queue de l’éléphant. Voyez vous-même !!! Qui a un projet de société pour le Burkina (pas de copier coller), personne,tous des plaisantins. Qui peut me dire ce qu’il voudrais que soit le Burkinabè de 2025, 2030, etc... C’est ça construire une nation et non pas lui volé son soufle pendant qu’il agonise.
Le Faso a besion d’un leader, un rassembleur, un visionneur, un batisseur, un projet de société avec une identité culturelle propre. Sans ses valeurs, même si chaque Burkinabè a son propre parti, nous raterons notre RDV dans la locomotive du développement. Pour ceux qui veulent vraiment s’y engager alors militer dans un seul parti et monter les marches jusqu’au sommet, vous serez peut être digne de diriger ce parti. C’est ce qui se passe ici en Europe. Il est convaiquant d’abord dans sont propre parti. Il ne suffira plas de reussir sa vie pour créer un parti et expérer être président. ne soyons pas pareusseux si nous voulons construire notre vari nation qui se veut émergente.
Mais j’espoir avec une population de plus en plus instruite donc moins instrumentalisable (manipulable) pour illuminer la grande partie sombre de notre beau pays qui fait grossir et grossir ces vautours.
Pour finir, la poltique est une science enseignée dans nos universités, alors avant d’y fonser tête baissée rassurez-vous sieurs les gands patrons de partis que vous avez le necessaire. et comme première leçon, faire de la politique c’est apporter des réponses, des choix deéveloppement au citoyen dans une perpective de meiux être quotidien. Donc arrêtez de réinventer ou de partager les mêmes solutions avec vos adversaires politiques. Artrêtez ce copinage et donner envi à chaque Burkinabè de faire un oas en avant et c’est le pays qui fera un bond en avant.
Sirki... le pire dans la vie d’un homme, c’est l’échec mais le manque d’ambition, de courage, d’imagination et d’ideal pour essayer et réessayer jusqu’à ce ça marche....
13. Le 19 octobre 2011 à 23:33, par washington En réponse à : 163 partis politiques, pour quoi faire au Burkina Faso ?
Du n importe qu’oi. Tous des bandes de lache,qu’ils aillent ce faire voir ailleur. Pourqu’oi 163 partis politiques avec presque les memes ideologies. ce n’est que des bandits du systeme financier burkinabe.