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COUR DES COMPTES/ ASCE : A quoi servent les rapports ?

Publié le mardi 28 juin 2011 à 02h10min

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Les rapports se suivent-ils et se ressemblent-ils à la Cour des comptes et à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) ? Tout porte à croire que les avancées constatées ne sont pas encore de nature à rassurer les Burkinabè sur l’utilité de ces institutions. Que des rapports soient publiés régulièrement sur la gestion des collectivités territoriales et des entreprises publiques, c’est assurément quelque chose de positif. Au-delà des tares qu’ils mettent à nu, c’est l’obligation de rendre compte qu’on met en avant. Chez les gestionnaires des deniers publics, le message des institutions de contrôle est clair : il faut désormais que les sacro-saints principes de l’orthodoxie financière et administrative soient respectés à la lettre.

Mais, visiblement, la symphonie, dont on avait dit beaucoup de bien, reste à ce jour inachevée. Il ne suffit pas de publier des rapports qui mettent à nu des irrégularités dans la gestion des finances publiques. Ceux qui ont confondu l’argent du contribuable à leur poche personnelle ou qui ont ignoré les règles, doivent répondre devant la justice. Dans un pays pauvre comme le Burkina qui a des ressources limitées, c’est un truisme de dire que la gestion doit être rigoureuse. Et c’est là que le bât blesse.

Le rapport 2008 de la Cour des comptes avait épinglé des gestionnaires publics. Et on avait pensé que la dernière session de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Ouagadougou consacrée aux crimes économiques allait se pencher sur ces dossiers, surtout que l’assurance avait été donnée que justice s’en-suivrait. Hélas, c’est du menu fretin qui a été saisi et jugé. Les dossiers qui avaient fait la Une des journaux ont été rangés dans les tiroirs. Et ce n’est pas surprenant. Avec un système qui a autant duré, est-il possible d’inquiéter ses caciques ou ses thuriféraires ou encore ses militants réputés quand ils se rendent coupables de détournement de deniers publics ? Assurément non.

Au début, les rapports de la Cour des comptes et de l’ASCE avaient fait trembler certains gestionnaires. Mais, après la bourrasque et comme la justice ne bougeait pas le petit doigt, la peur s’est envolée. Malheureusement, si la justice ne prend pas le relais des rapports publics, ce serait, comme le dit l’adage, « les chiens aboient et la caravane passe ». Dans la réalité, le système est tellement verrouillé qu’on a la désagréable impression que les pontes du régime se tiennent par la barbichette.

Et c’est bien dommage. Ceux qui pensent que les institutions de contrôle sont créées pour plaire aux partenaires techniques et financiers, ont donc raison. Pour le moment, les Burkinabè attendent de voir « des gros bonnets du système » répondre de leurs fautes de gestion devant les juges. Peut-être qu’il ne faut pas désespérer de voir les choses bouger. Avec un nouveau régime, les choses pourraient changer et la justice se saisirait de ceux qu’elle a longtemps protégés.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 juin 2011 à 02:54 En réponse à : COUR DES COMPTES/ ASCE : A quoi servent les rapports ?

    Quand c’est un individu lambda qui est pris par le fisc parce qu’il ne peut fournir un justificatif de dépense, la sanction tombe illico-presto.

    Là, j’ai le sentiment qu’on ne fait que prévenir et par conséquent, encourager les détournements et autres malversations par absence de prises de sanctions.

    J’ai un peu de mal à en comprendre la logique même si initialement, j’approuve totalement la démarche. Cela me fait penser à un médecin qui diagnostique une maladie mais refuse ensuite de la soigner. Alors, ça sert à quoi au final ? Merci !

  • Le 28 juin 2011 à 06:39, par Beurk En réponse à : COUR DES COMPTES/ ASCE : A quoi servent les rapports ?

    Un pays sans justice n’est qu’une entreprise de brigandage et j’ose donc espérer que le CCRP qui se déroule actuellement se penchera surtout sur ce gros problème qu’est la justice dans notre pays.Nous devons nous doter d’une justice forte avec de gros moyens et qui serait aussi vraiment indépendante.Donc au lieu de penser à la création d’un sénat au Burkina(un machin vraiment inutile et budgetivore)et/ou penser à rémunérer nos chefs traditionnels qui deviendront de facto des fonctionnaires,il serait vraiment judicieux de miser sur la justice car là où il n’y a pointt de justice,il n’y a point de république.C’est pour cela que ces éminences grises peuvent continuer à déverser des rapports redondants sur la corruption,les détournements et autres déviances,ils resteront sans effet

  • Le 28 juin 2011 à 11:20, par Général Galland En réponse à : COUR DES COMPTES/ ASCE : A quoi servent les rapports ?

    C’est ça le burkina. Voilà deux institutions qui apparemment font leur boulot mais la suite logique de leur boulot va-à-l’eau. Ils produisent des preuves que ça ne va pas mais personne n’est inquiétée. On exhibe des petits pour dire qu’il y a des sanctions. Si les deux institutions doivent continuer à produire des choses sans suite, il faudrait purement les supprimer.

  • Le 28 juin 2011 à 14:45, par KOALA LAMOUSSA WARGAYE En réponse à : COUR DES COMPTES/ ASCE : A quoi servent les rapports ?

    bien dit .exemple en lisant le rapport d 2008 on aperçois en tete de liste HAUT COMMISSAIRE DE KOULPELGO chef lieu WARGAYE dix neuf millions detournés et avec faut et usage de faut .niveau ddu dossier cour de cassatioon.nous qui sommes aWARGAYE savons que la recompense de ce detourneur.il sai fait elire PRESIDENT DU CONSEIL REGIONAL DE SA REGION avec la complicité de ses amis plitiques. ou es la justice ?Il nest pas inquiété au nord.

  • Le 30 juin 2011 à 02:09, par A RIEN ! C’EST BIEN LA UNE RACINE DE LA CRISE DANS CE PAYS DES HOMMES INTEGRES En réponse à : COUR DES COMPTES/ ASCE : A quoi servent les rapports ?

    Ils servent à rien. Toujours les mêmes bla bla sans changements notoires. Ils servent à la même chose pour parler des pseudo-changements d’une année sur l’autre devant la TNB. Par contre, un simple petit voleur de poulet, voleurs d’orange, lui, il a droit à la sentence populaire : lynchage. Par contre, le grand voleur au col blanc peut tout se permettre en détournant des centaines ou milliards de F CFA tant qu’il fait les affaires de ce régime. Telle est la triste réalité de ce pays mal gouverné.
    S’il n’y a pas de changement, c’est bien qu’il y a problème au plus haut sommet de l’état !

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