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Opération "Blaise dégage" : Quand l’opposition mobilise à peine 400 personnes pour sa révolution

Publié le mardi 10 mai 2011 à 01h45min

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L’actualité de cette fin du mois d’avril 2011 au Burkina Faso, en pleine tourmente, a été marquée par un meeting de 34 partis de l’opposition, conduits par son chef de file, Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Annoncé à grand renfort médiatique national et international, le rassemblement de ce 30 avril devait porter le « coup de grâce » au pouvoir du Président Blaise Compaoré, qui fait face à une crise militaro-socio-politique majeure.

La place de la Nation, "réquisitionnée" pour l’occasion, devait être le témoin de ce changement radical tant prôné par "l’opposition des 34" pour le retour de la paix sociale. Tel était le scénario superbement envisagé par les organisateurs de ce meeting inédit de l’opposition.

Le réveil pour Me Sankara et ses camarades en cette matinée du samedi 30 avril fut des plus douloureux. L’espoir d’une place de la Nation noire de monde s’est traduit dans les faits par la présence d’une poignée de personnes.

La "révolution" de l’opposition politique n’a donc pas eu lieu. Du coup, le critère de quantité, qui détermine la réussite d’un tel évènement politique, a laissé place à la "qualité" dans le discours des organisateurs de ce Jamboree.

Le peuple et les masses populaires, au nom desquels l’opposition dit vouloir le changement à longueur de journée, n’a pas apporté sa caution à ce meeting.

On pourrait bien épiloguer sur les raisons avancées par l’honorable Fidèle Kientéga, président du comité d’organisation de ce meeting, pour justifier cette énième débâcle de l’opposition burkinabè.

Mais il n’en demeure pas moins que si le Burkina Faso a mal à sa gouvernance, le pays des hommes intègres souffre aussi de son opposition, qui ne constitue pas un véritable contrepouvoir.

C’est donc avec une impatience réelle que les démocrates burkinabè attendent la prochaine publication du Docteur Laurent Bado, « Mon amère expérience de la vie politique »1, dans laquelle il promet de dresser la liste des opposants qui ont goûté à la soupe du Président Blaise Compaoré.

Il est indéniable qu’il faut être opportuniste en politique, mais il est nécessaire que l’opposition politique sache que l’alternance ne se fera pas en passant maître dans l’organisation de conférences de presse, en noircissant les colonnes des journaux de déclarations et en encombrant les ondes des radios.

L’alternance ne se donne pas et ne se décrète pas, elle s’acquiert par l’adhésion des masses populaires à une vision politique. Cette alternance qui se résume à la philosophie du "ôtes- toi de là que je m’y mette" est révolue. L’alternance démocratique se fait donc par les urnes.

Il est tout aussi coutumier pour "l’opposition des 34" de clamer à cor et à cri le faible taux de participation à l’élection présidentielle de 2010 pour taxer le pouvoir du Président Blaise Compaoré d’illégitime.

Cette opposition oublie qu’elle a pris part à cette échéance électorale, donc elle est aussi comptable de ce désintérêt des populations pour le jeu politique.

Nous osons croire que l’opposition burkinabè tirera toutes les leçons de ce rendez-vous manqué du samedi 30 avril 2011 et corrigera ses imperfections afin d’intéresser le peuple à sa vision politique. Nous sommes en démocratie, ne l’oublions pas.

Ousmane So Email : ccpbf2004@

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 11 mai 2011 à 12:27, par Oumou En réponse à : Opération "Blaise dégage" : Quand l’opposition mobilise à peine 400 personnes pour sa révolution

    Alors c’est claire ; ce n’est pas l’opposition qui a manigancé ces révoltes ni enflammé d’aucune façon comme le disent les bénis oui oui du CDP. C’est le "y a en marre". Alors à ce nouveau gouvernement de travailler sur le fond du problème (injustice, vie chère, corruption et favoritisme(qu’on oublie souvent), etc). C’est très sérieux quand dans le Burkina c’est le "y a en marre" à tous les niveau.

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