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DETOURNEMENTS DE MANUELS SCOLAIRES : Le Burkina, un gigantesque "black market"

Publié le mardi 14 septembre 2010 à 03h22min

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Il est écrit "Vente interdite" sur les couvertures de certains manuels scolaires. Mais, les ouvrages en question se retrouvent sur les étals des librairies de la place. Il s’agit bien des livres que l’Etat a décidé de donner gratuitement aux élèves depuis un certain nombre d’années. Malheureusement, tout est tombé dans le domaine du deal au Burkina. Voilà pourtant une bonne initiative qui avait été unanimement saluée et avait suscité beaucoup d’espoir. De fait, pour promouvoir la scolarisation des enfants burkinabè, un certain nombre de mesures avaient été prises dont la gratuité des frais de scolarité et des manuels scolaires ; ce qui a sensiblement rehaussé le taux de scolarisation, notamment celui des filles.

Hélas, les fossoyeurs de l’éducation sont entrés dans la danse sans que l’Etat ne réagisse de façon prompte et énergique. En effet, au détour d’un week-end bien arrosé, des agents de l’Etat qui se retrouvent fauchés, choisissent de brader des cartons de livres de lecture ou de calcul auprès de libraires.

Du coup, les ouvrages, censés être gratuits, se retrouvent sur la place du marché. Par ces temps difficiles, combien de parents refuseraient de rentrer dans le jeu en n’achetant pas ces livres initialement gratuits ? Se retrouvant dans la quasi-impossibilité d’acquérir ces livres dans les écoles, ils n’ont pratiquement pas le choix.Dans la chaîne d’écoulement de ces manuels, les complices sont nombreux. Mais, jusque-là, l’Etat semble n’avoir pas encore installé la peur dans le camp des détourneurs et des receleurs. Et c’est pourquoi l’impunité se poursuit dans le contexte général de la déliquescence des valeurs morales. Il faut absolument que l’Etat ouvre l’oeil et le bon, sur les prédateurs de notre système éducatif, en démasquant les brebis galeuses. Il est aussi important qu’un système de contrôle s’il est déjà mis en place, soit renforcé pour vérifier que les manuels scolaires sont effectivement remis aux élèves.

A ce tableau, il faut ajouter le détournement des vivres des cantines. Comme quoi, tout ou presque est devenu du business dans les écoles. Comment, dans ces conditions, le Burkina pourra-t-il atteindre les objectifs de qualité dans l’éducation de façon générale ? Ces dernières années, avec l’appui de ses partenaires, de nombreux efforts ont été consentis pour construire des classes, recruter des maîtres ou réformer les programmes d’enseignement. Mais, tous ces efforts seront vains si l’Etat ne trouve pas les moyens de mieux s’organiser pour combattre ceux qui tirent le système par le bas. "Les blacks markets" du livre (entendez les "marchés noirs") doivent être combattus.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 14 septembre 2010 à 03:29 En réponse à : DETOURNEMENTS DE MANUELS SCOLAIRES : Le Burkina, un gigantesque "black market"

    C’est tout simplement criminel.

    LOP

    • Le 14 septembre 2010 à 11:19 En réponse à : DETOURNEMENTS DE MANUELS SCOLAIRES : Le Burkina, un gigantesque "black market"

      C’est vrai qu’il faut démasquer et sanctionner ces saboteurs de cette politique governementale qui vise à favoriser l’accès de l’éducation par la couche sociale la plus pauvre de notre pays.

      A moins avis le moyen le plus efficace et le moins coûteux serait de confisquer les livres volés et d’amender sévèrement les receleurs (intermédiaires de ce deal impropre) de sorte qu’auncun libraire ne voudrait un seul de ces livres même gratuit dans sa boutique. Et si aucun libraire ne veut plus de vos livres volés, il n’y a plus de motivation financière de voler un livre. On est quitte !

      • Le 14 septembre 2010 à 18:37, par Namzeria En réponse à : DETOURNEMENTS DE MANUELS SCOLAIRES : Le Burkina, un gigantesque "black market"

        Je suis entierement d’accord avec votre idee. Nous devons tous participer. Si je vais a la librairie pour acheter un manuel et je vois qu’il est mentionne ne pas vendre,si le libraire me le vend, j’appelle la police. Serieusement, il faut que nous nous impliquons tous. Plus on ferme les yeux, plus cela s installe comme norme et c est sera un acte de complicite des parents aussi.

  • Le 14 septembre 2010 à 12:15, par Ludovic En réponse à : DETOURNEMENTS DE MANUELS SCOLAIRES : Le Burkina, un gigantesque "black market"

    C’est rien, comapré au "black market" des marchés publics et des "avantages" des hautes personnalité du FASO, civiles et militaires ! Tout est vraiment dans le domaine du deal ici ; c’est simplement une question de prix, c’est à dire du nombre de zéros que l’on met après le premier chiffre qui n’est pas forcément 1.

    Tout va sombrer dans un puissant ralenti à compter de maintenant, du fait de l’engagement en campagne pour le Blaiso, et certains ont déjà commencé à encaisser les premiers chèques de la campagne.

    Quand on le dit, vu de l’extérieur, on a l’impression qu’on est en train d’assmobrir un beau tableau, alors que vécu du dedans, le phénomène est beaucoup plus grave que l’on pense...

  • Le 15 septembre 2010 à 12:17, par continuons la réflexion En réponse à : DETOURNEMENTS DE MANUELS SCOLAIRES : Le Burkina, un gigantesque "black market"

    je suis pas d’accord pour un quelconque détournement.
    mais force est de constater que le détournement des manuels n’est rien par rapport à ce que font certains agents des services financiers et certains directeurs sans être inquiétés. les pauvres instituteurs sont des cibles faciles.
    je demande à l’auteur de cet écrit de pousser sa volonté jusqu’au bout en indiquant au service du ministère les coins de vente des livres détournés.
    à l’heure où les livres sont distribuées gratuitement, sinon forcément, je me demande qu’est ce qu’on peut gagner avec un livre marqué vente interdite sur notre marché.
    reflechissons encore à trouver les vrais détourneurs, tombons pas rapidement et à bras raccourcis sur les maitres.....
    vive les hommes intègres !!!!!

  • Le 16 septembre 2010 à 12:23, par par l’Arabe en Algerie En réponse à : DETOURNEMENTS DE MANUELS SCOLAIRES : Le Burkina, un gigantesque "black market"

    C’est vraiment surieux c’est trucs là !Moi je propose de faire une publicité à la télé et la radio partout pour dire aux parents de ne pas payer ces livres et d’informer d’apeler à un numero quand on voit ce livre à la librairie.sinon vous dites"vente interdi"c’est pour ceux qui savent lire,et nos parents analphabètes ?une fois la pub passée même les libraires ne voudront pas payer et le problème est resolu

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