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Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

Publié le jeudi 6 août 2009 à 02h15min

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Il n’en fait pas explicitement cas, mais, si ça se trouve, ce doit être la sortie malheureuse de Naaba Kiiba (cf. L’Observateur paalga n°7432 du lundi 27 juillet 2009) qui a inspiré l’auteur des lignes qui suivent. Après la suspension de Salif Diallo des instances et organes du CDP suite à l’interview qu’il a accordée à l’Obs., le roi du Yatenga n’a pas, en effet, trouvé mieux à faire que de convoquer la presse pour la mettre en garde, lui intimant pratiquement l’ordre de ne plus parler de cette affaire parce qu’à Ouahigouya, la loi, c’est lui. Voici, en tout cas, ce que pense M. Nestor Samné de l’intrusion des chefs coutumiers en politique.

Les consultations électorales et autres événements politiques au Burkina Faso sont souvent des occasions qui relancent le débat sur l’implication des chefs traditionnels dans la politique. Des écrits de sources diverses pullulent. Chacun défend une position de son bord avec les arguments à sa disposition.

Très intéressé par ce débat à utilité nationale, j’ai toujours repoussé très loin de moi la tentative de me taire face à cette « danse » dont l’importance requiert pourtant la participation de tous. C’est ainsi que je voudrais, chers chefs coutumiers, en tant que votre fils et administré, apporter mon regard personnel sur votre statut et vous exprimer mes opinions.

1- La Nature de votre pouvoir et de son autorité

Chefs coutumiers du Burkina Faso, vous le savez bien plus que tous : vous êtes garants de la tradition et des coutumes ; ce qui est un pouvoir noble et un noble pouvoir. Tout pouvoir vient de Dieu, dit-on. Le vôtre également, puisque la religion traditionnelle reconnaît l’existence d’un Dieu suprême, qu’elle désigne sous l’expression mooré « Naaba Ziid Wendé » (le Roi Dieu), et dit que la terre serait son épouse selon la formule sacrée « Naaba wend pa yuud koom la paaga Teng yuuda koom » (Dieu ne boit pas de l’eau mais son épouse, la Terre en prend). Votre pouvoir, vous le détenez donc de « Naaba Wendé » par l’intermédiaire des ancêtres, qui contrôleraient l’exercice de ce pourvoir.

Jugés intègres par le « buudu » (la communauté), choisis, sacrés et intronisés chefs, vous recevez un bonnet que vous portez désormais partout sur le territoire qui relève de votre autorité. Le bonnet que vous portez symbolise votre place de leader, de guide, de dirigeant, de père commun du « buudu ». Ce bonnet est aussi et surtout signe d’unité et d’union entre ceux dont vous avez la charge. Au-delà des sujets de divergence qu’il peut y avoir entre les membres, tous pourtant vous appartiennent. « A saamê ne a wôdyâ, yaa nugraoog n so ». (Délayer, malaxer, tout cela est l’affaire du pouce = le père et le fils appartiennent au chef ».

Sacrés et intronisés chefs, c’est désormais vous qui célébrez les évènements vitaux qui touchent à la vie du « buudu ». Les sacrifices à caractère communautaire, c’est vous également qui les accomplissez. Parce que vous avez accepté de vous faire l’homme de tous. La tradition nous apprend que le chef coutumier est celui qui est prêt à se sacrifier pour le bien du « buudu ». Face aux autres communautés, le chef a le devoir de garantir l’honneur et la dignité de son peuple. Il serait celui-là qui incarne l’honneur de son peuple.

Le chef traditionnel serait l’homme de tous. Il accepte tout le monde sans aucune distinction. Parmi ces administrés il peut exister des Hommes de toutes les qualités possibles et de différentes confessions : des voleurs, des adultères, des sorciers, des musulmans, des protestants, des catholiques, etc. Les reconnaissant tous comme étant de lui, il doit les gérer, car son pouvoir le lui recommande. D’où ce proverbe : « Ned nug ka paoog ti wagen n lob ye ». (On ne se renie pas soi-même). Ce proverbe explique le devoir de solidarité qui lie le chef coutumier à ses sujets, à son peuple. Ou de façon globale, tout devoir de solidarité avec qui des liens humains avec nous.

« Kasem yaa tampour sagdo » : un proverbe selon lequel l’aîné ou le responsable est identifiable à une poubelle. Il doit recevoir toute ordure d’où qu’elle vienne et quelle que soit sa nature ou sa qualité. Ce proverbe exprime le fait que la responsabilité du chef traditionnel est de rassembler, de consolider, de faire la cohésion, de faire régner l’entente et surtout de tout endurer.

2- Ce qu’est la politique dans son essence

La politique telle que voulue et conçue dans son essence peut se définir comme étant cet instrument disponible entre les mains de tout citoyen et avec lequel il doit servir son pays. Quoi de plus noble que la politique vue sous cet angle. Ici la politique est une « science » qui a ses règles et ses principes dont la bonne application produit des fruits constructeurs pour le pays. Elle est le moyen d’expression de la liberté de chaque citoyen.

La politique est une science dont l’exercice loyal conduit au plein épanouissement du peuple. Ici, être un acteur politique, c’est incarner les qualités humaines, intellectuelles d’un homme mûr, dont la figure transcende le commun des mortels. N’y va pas qui veut tout simplement. Malheureusement, la politique importée en Afrique, adoptée par les Africains ou imposée à l’Afrique a subi des mutations profondes qui l’ont défigurée.

3 - Des visages de la Politique vécue et vue chez nous au Burkina Faso

Quand j’étais à l’école primaire, j’ai posé cette question à mon père, qui n’était pas allé à l’école : « M baaba, politik yaa bôe ? » (Papa, qu’est-ce que c’est que la politique ?). Il m’a répondu d’un ton désintéressé : « M biiga, politik yaa poulika » (la politique c’est le « ventre noir »). Ventre noir égal malhonnêteté. Sa réponse m’a fait tiquer. Sa conception de la politique est forgée par un constat de ce qui se vit et se fait autour de lui ; chose qui nous fait voir que la politique en terre africaine n’a pas conservé son sens originel.

Nous, Africains, nous l’avons modifiée selon nos entendements, nous l’avons torturée pour qu’elle perde son visage d’instrument de construction de la cité. Nous lui avons imposé des formes de notre choix. Quand on évoque « politique », les tristes réalités qui résultent de sa mauvaise application (guerre, divisions, etc) nous font dire qu’elle serait le champ de la malhonnêteté, le terrain de la trahison, le domaine de la corruption, la source inspiratrice des guerres fratricides, bref, le sac de tous les maux qui pourraient nuire à un peuple.

4 - Perçue et vécue sous cet angle, la politique est un poison pour votre autorité

La politique perçue sous cet angle ne mérite pas l’engagement affiché d’un leader d’opinion ou d’un dignitaire religieux, dont la mission fondamentale est de rassembler. Puisqu’elle renferme les germes de la division, nourris à volonté par des apprentis-politiciens qui manquent de culture et de maturité politiques.

Tenant compte de ce qui est dit plus haut, il me semblerait difficilement admissible qu’un chef coutumier s’implique comme leader politique dans le contexte actuel. Ou bien pensez-vous à une possible conciliation de votre rôle traditionnel avec les attributs d’un leader politique ? Que vous soyez de l’opposition ou du parti au pouvoir, sachez que vous vous compromettez et avilissez ainsi la dignité du « Naam ». Ainsi, il me semble que vous embarquez les « Yaab ramba » (les ancêtres) dans un bateau dont ils n’ont pas le contrôle. Avec le temps et les événements, nous craignons fort que « Tradition et coutume » ne deviennent des mots au contenu vide pour les générations à venir.

5- Ce que donne la politique n’est pas en réalité plus séduisant que vous le pensez

Je vous fais une confidence : ce que donne la politique n’est pas aussi sacré que ce que la tradition vous a obtenu. La nature des bonnets, une différence fondamentale :

- Le bonnet politique est aussi une charge mais bien passagère. Une autorité politique ou un leader politique n’est qu’un citoyen appelé circonstanciellement, parfois par le hasard de l’histoire, à assumer des responsabilités au sein de son peuple. Au changement de la direction du vent politique, il est décoiffé de son bonnet. Et bonne arrivée (s’il a la chance d’être toujours en vie) aux conséquences de ses actes politiques passés. Rappelez-vous le sort de certains anciens présidents.

Votre bonnet est pourtant majestueux dans le temps. Une fois chef, toute votre vie se confond à celle du « buudu ». Le bonnet, vous le portez jusqu’à votre dernier souffle. Signe incontesté de votre pouvoir sur le peuple, le bonnet vous obtient la soumission inconditionnelle de ceux de votre royaume.

Les candidat malheureux ou vos concurrents malheureux qui voudraient s’y opposer sont obligés de se déplacer pour s’installer hors du territoire que vous administrez et où ils pensent se sentir indépendants de vous. C’est ce qui explique l’histoire de la création de plusieurs villages mossé. Votre bonnet, dignement entretenu, vous garantit une autorité plus étendue et moins contestée.

6- Ce qui semblerait motivant dans la politique

Beaucoup soutiennent que c’est pour des raisons financières que vous vous engagez pleinement dans la politique partisane. Je ne voudrais pas être de leur bord, car je pense que vous nous avez appris que tout ne s’obtient pas par l’argent. Ma conviction est d’autant plus grande que la société moaga compte plus sur les valeurs telles que la dignité, l’honneur. « Burkin saka koum n zags yandé » (l’homme intègre préfère la mort à la honte).

Pourtant nous savons tous que l’argent n’est pas un toit magique qui vous protègerait éternellement de la honte. J’en suis sûr au constat que l’argent ne fait pas le bonheur. L’argent nous aide plutôt, parfois à payer la misère ou la honte de notre choix. Pour cela, je n’ose pas admettre que l’argent est la motivation principale de votre implication dans la politique partisane.

7- Votre implication désoriente vos sujets

Vos majestés, vous le savez bien : la démocratie dans notre pays est naissante. Elle cherche à tâtons son chemin. Il en découle que la maturité politique des citoyens laisse à désirer ; chose qui ne facilite pas le processus démocratique. Les faibles taux de participation aux votes, les injures en période électorale, les comportements de violences politiques de part et d’autre en sont des exemples.

Alors, ce manque de maturité fait que le citoyen « lambda » ne peut établir la limite entre votre statut de chef et votre place de député à l’Assemblée nationale. Vous, étant à l’hémicycle sous le couvert d’un parti politique, créez beaucoup d’interférences autour de vous. Il est désormais difficile de distinguer votre statut de membre de parti de celui de chef. Si à votre niveau, l’évidence est sans équivoque, une confusion existe pourtant dans les têtes des citoyens.

Les limites entre le député X et sa Majesté le Naaba X sont difficiles à établir. Si vous optez pour un camp, vous serez amenés malgré vous à écarter les autres. Si vous les écartez, vous finirez par les oublier. Pourtant, ils sont de vous et de chez vous. Une telle attitude entrave votre mission de rassembleur.

8- Vous risquerez de gouverner sans autorité

Une chose est d’être investi du pouvoir ; une autre est de pouvoir jouir de l’autorité conséquente. Le pouvoir, on vous l’a donné pour une mission. Mais la réussite de votre mission est fonction de l’autorité dont vous jouirez. Et cette autorité, c’est votre capacité à amener vos sujets à l’obéissance. Cette autorité est fonction de vos stratégies pour gouverner. C’est votre style de gestion des hommes qui l’obtiendra ou qui vous la perdra.

Si vous n’y prenez garde, il se pourrait que vous ayez le pouvoir sans l’autorité. C’est ce que votre implication dans la politique partisane pourrait avoir comme conséquence. Imaginez un instant un évêque de la religion catholique à l’Assemblée Nationale, habillé aux couleurs d’un parti politique. Quelles réactions lui réserveraient les fidèles chrétiens ? Ou le grand Imam dans la même situation ? Ou un pasteur député ?

Quel regard chacun d’eux aurait sur ses fidèles qui ne sont pas de son bord politique ? Convenez avec moi que ce sont des options qui ne sont pas de nature à les aider dans la conduite des fidèles dans la paix, l’union et la cohésion. Sachez que ce sont des situations que vous avez déjà créées dans vos empires ou royaumes. J’ose croire que pour la préservation de la tradition, vous ferez quelque chose. Si vous continuez sur la même route, qui seraient, selon vous, les fossoyeurs de la tradition ?

Il n’est pas rare d’entendre de la bouche des anciens :« La jeunesse n’a aucun respect pour la tradition ». Votre constat serait juste si les anciens que vous êtes devenez les défenseurs intrépides de la tradition en évitant ce qui est interdit, « Sên kissi » en mooré. Si vous devenez des repères pour la jeunesse.

Autrement, il serait injuste de vouloir jeter la pierre sur la jeunesse. Car comme le dit bien ces proverbes « Walg ka zoet ta biig kees ye » (si la gazelle court, son petit ne peut clopiner). « Bug pa rud neer ne biig pa teng yee » (la chèvre qui monte sur la meule entraîne derrière elle son enfant). « Poôndr rao ba a ma raobg ». Tel père, tel fils.

Selon la sagesse moaga, la jeunesse, à l’instar d’un enfant, ne demande qu’à être éduquée aux valeurs de nos sociétés. Qui viendrait à son chevet si les garants de la tradition que vous êtes, semblent nous désorienter par des options qui sèment la confusion en ne donnant pas à la chefferie traditionnelle une place stable dans une société en quête de repère. Où iront nous ?

9- Définissez-vous, aux yeux de tous, une place stable pour la chefferie traditionnelle

« Notre être ne doit pas nous être défini de dehors », disait le Cardinal Paul Zoungrana quand il soulignait l’importance pour l’Eglise Catholique en terre africaine de définir sa manière propre de vivre l’Evangile, la nécessité de l’inculturation. J’emprunte ses mots pour vous affirmer qu’il est urgemment temps que vous-même aidiez les Burkinabé à savoir ce qui suit :
Qui est et que fait un chef traditionnel ? Quel est le statut de son pouvoir et de son autorité dans le temps et dans l’espace ?

Ces questions, nul ne peut y répondre avec exactitude excepté vous-mêmes, aidés bien sûrs de vos sages assistants pour ceux qui en ont. Une fois votre identité définie, il vous restera à déployer des efforts pour y rester fidèles. Le peuple, informé davantage de l’identité de votre pouvoir et de la neutralité authentique dont elle jouit, vous aidera à la protéger contre les différents régimes qui se succèdent dans la conduite du pays.

La majesté de votre pouvoir doit imposer sa personnalité. Là, quel que soit le régime en place, et quel que soit le traitement qu’il vous réserve, vous avez à dire à tous que la chefferie traditionnelle est un système immuable. Elle résiste avec honneur et dignité aux changements politiques. Elle doit résister aux assauts des humeurs des dirigeants politiques. Il vous faut avoir le courage de réclamer l’indépendance effective de la chefferie traditionnelle, la grâce de vivre cette indépendance.

Un tel projet ferait certainement plaisir et honneur aux ancêtres, que vous servez. Il vous éviterait d’être traités de « wôneg Zuuré » (la queue de la girouette), qui n’a de direction que celle du vent du jour. Je crois que vous avez des cadres de concertation qui vous permettent d’y réfléchir et de gagner la réalisation de ce projet.

Sur ce, je vous fais une confidence : si vous êtes partants, parlez de ce projet à son Excellence Monsieur le Président du Faso, Blaise Compaoré. Il a un grand amour pour la culture de son pays. Il le souligne dans son programme quinquennal. Tout projet qui viserait donc à aider la chefferie traditionnelle à jouer authentiquement son rôle dans nos sociétés, en quête permanente de paix, cause dans laquelle il ne cesse de s’investir, gagnera son adhésion. A vous donc la balle.

Chefs coutumiers, de l’opposition ou du parti au pouvoir, le silence, vous ne devez plus le garder longtemps. Le peuple attend avec impatience. Des gens ont parlé avant moi. Moi, je viens de dire mon mot. D’autres parleront peut-être après moi. Certainement, vous aurez des arguments pour réfuter nos thèses.

Mais rassurez-vous, personne d’entre nous n’a la prétention ni la possibilité de vous imposer quoi que ce soit. Seulement, l’histoire, quant à elle, indépendamment de vos justificatifs, dispose du don de vous révéler les conséquences de vos options politiques actuelles. Avec le respect que je vous dois, je vous souhaite une bonne réflexion.

Sibiri Nestor Samné : Communicateur (E-mail : sasimastor@hotmail.com)
70 33 66 03

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 6 août 2009 à 04:06 En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    Très très bel article, très appréciable. Il serait intéressant d’une part que cette lettre soit adressée à l’empereur des mossé comme un cri de coeur, mais aussi aux autres chefs traditionnels des autres ethnies, le BF étant multi-ethnique.

    Je déplore juste un certain équilibrisme qui finit par éroder la qualité de l’article, notamment dans la confidence de l’auteur qui demande aux chefs d’en parler au Président du Faso. Ce sont les mêmes acteurs politiques (PF, son parti et les partis de la mouvance et de l’opposition) qui ont travaillé à la politisation de la chefferie traditionnelle. Demander que le PF apporte son appui pour que les chefs traditionnels jouent leur vrai rôle serait comme lui demander de travailler à l’émancipation des chefs de sa propre influence. C’est comme supplier l’hyène de se passer de la viande...pour manger quoi alors ?
    La seule solution, puisque l’intérêt financier ne doit pas prévaloir, c’est qu’il y ait une prise de conscience à la fois des chefs mais aussi de leurs administrés, qui ne doivent pas hésiter à remettre le chef à sa place s’il fait une confusion entre son pouvoir traditionnel et les errements politiques. C’est le cas de naaba kiiba de Ouahigouya dans ses dernières déclarations. Ils doivent aussi répondre devant la justice de leur appel à la haine ou à la vindicte social contre quiconque, car cela est loin d’être attaché à leur fonction

    • Le 6 août 2009 à 15:02 En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

      Salut, l’écrit de M Samné est sans doute le meilleur depuis la sotie cavalière du Nabba Kiba. Je pense qu’il tape directement sur la conscience de nos chefs traditionnels s’ils en ont encore une.

      Le fait de leur faire la confidence de consulter blaise m’avait également semblé insencé mais je pense que c’est refléchit. Ne dit - on pas que : "si l’on craint son voleur, il faudra lui confier sa valise".

      Les chefs coutumiers doivent se départir de la politique politicienne pour l’interêt de la nation et ils sont capables de trouver des voie et moyens pour y arriver même en se faisant accompagner par Blaise.

  • Le 6 août 2009 à 08:32, par Teng’m Biiga En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    Grand respect à Mr Nestor Samné pour la richesse de son écrit ; cependant vous risquez de prêcher dans le désert car ce qui intéresse la plupart de ces détenteurs du bonnet,c’est comment approvisionner leur tube digestif ; il y a des plus jeunes qui sont responsables et des moins jeunes brillant par une certaine irresponsabilité ; Autrement tout ce que vous avez exposé,les chefs coutumiers le savent bien ; mais ces chefs égarés trouveront les vrais défenseurs de notre culture sur leur route. Personnellement je ne crois plus à leur possibilité de rester intègres. La morale a émis son dernier souffle avec la sortie honteuse d’un certain naba kiiba, en minuscules.

  • Le 6 août 2009 à 12:08 En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    bien dit , malheureusement ils ne liront pas ton message et ca c est vraiment dommage.

  • Le 6 août 2009 à 12:54 En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    un beau article ! bien argumenté ! non partisan !
    un état des lieux édifiant... sur les conséquences de l’engagement politique "intéressé" des chefs traditionnels.
    Merci M. Samné

  • Le 6 août 2009 à 13:15 En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    Merci Nestor pour ton analyse

  • Le 6 août 2009 à 17:23 En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    L’article est digne d’interet. peut être qu’il pourra inspirer l’organisation d’assises nationales sur la chefferie traditionnelle afin de déboucher sur une charte pour le bonheur de tous.
    Si non le citoyen est souvent gené face à l’attitude de cette chefferie traditionnelle.

  • Le 6 août 2009 à 20:23, par Ilyas En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    Merci pour ce brilliant constat de faits. Malheureusement je ne pense pas que les choses changeront avec Blaise toujours au pouvoir. C’est tout simplement une triste realite. Merci pour l’avoir ecrit et de l’avoir si bien ecrit.

  • Le 7 août 2009 à 02:01, par Mechtilde Guirma En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    Absolument monsieur Sabné ! Parfaitement. Tout ce que vous avez dit, j’y adhère illico et presto sans débat.
    Maintenant lier votre écrit à la sortie de Naba Kiiba comme veut le faire croire le journaliste, je doute fort, parce que vous transcendez et de loin cette sorteie. Tout au plus on pourrait dire que cette sortie est une occasion. Autrement il eut fallu que l’écriviez. En mon sens ce n’est pas nécessairement une sorte réponse à Naba Kiiba.

    Pour ce qui concerne la sortie de naba Kiiba, je ne le connais pas personnellement, quand à son bord politique, en le lisant, je crois deviner qu’il se dit CDP. Maintenant est-il député ? Ça je ne le sais pas non plus. Mais pour moi peu importe, c’était d’essayer de comprendre et l’esprit et la lettre. C’est pourquoi je considère sa sortie comme un épiphénomène, pour être plus précise et positive envers un noble sur lequel je n’ai aucune raison de porter des jugements de valeur. En effet le proverbe de monsieur Sabné peut tout justement l’expliquer : « Ned nug ka paongd t’eb wang (ou kurgué) n’lob yé ». Naba Kiiba utilisant un langage propre à tout Yadga, explique de façon très subtile qu’il est contre la sanction porté à Salif Diallo cela on peut le comprendre c’est clair. Ensuite il fait savoir que tout le monde au Yatenga a pu bénéficier de ses bienfaits, en plus de cela il a servi loyalement son parti pour être servi en monnaie de singe (cela aussi on le comprend à travers les lignes) en expliquant toujours de façon très subtile qu’il ne peut cautionner valablement cette sanction et ce d’autant mieux qu’il ne fait pas parti des membres dirigeants. Cependant en tant que roi il a tout de même son mot à dire (tout à fait et personne ne peut le lui contester). Mais de quelle manière,
    Premièrement par la presse. Ensuite en invitant la population au calme afin peut être d’éviter les confusions précisément, et du sang versé et attendre la suite des évènements pour une meilleure compréhension de la situation. Vous savez le moré (pas seulement le moré, mais tout langage africain) a ses subtilités. L’on sait que dans une famille par exemple, la femme quand elle veut s’en prendre à son mari, attaque ses sœurs, à travers les tantes paternelles de ses enfants. La tante écoute et porte un mot au doyen de la famille si l’affaire est grave, alors un conseil de vieux est convoqué pour écouter la femme et l’homme afin de remettre le couple sur les rails. Ici Naba Kiiba s’en est pris aux journalistes (fictif en réalité). Et j’ose à croire que Naba Kiiba est exactement de même avis que monsieur Sabné (suivez mon regard). En effet n’oublions pas que Naba Kiiba le jour de la fête de ses ancêtres a expliqué les méfaits de l’exploitation des chefs coutumiers et qu’en effet cette utilisation des chefs coutumiers pouvait les conduire à leur perte. Il en sait donc quelque chose. Parlons plus précisément de son pays, quelle autorité avait eu le roi du Yatenga lors de la deuxième guerre entre le Mali et le Burkina pendant la révolution. Ouahigouya a été bombardé par les avions maliens. L’Occident devant ce triste évènement a appelé cela « la guerre des pauvres ». En effet en Occident, la sirène annonce d’abord pour permettre aux gens de se refugier dans des caves. Ici c’était des cases rondes et des maisons en terrasse tout au plus en tôle. Ma mère m’a raconté quand j’étais petite que pendant la 2ème guerre mondiale, les Allemands ont l’intention d’aller bombarder les capitales africaines des colonies françaises qui procuraient à la France des tirailleurs. En survolant Ouaga, il n’ont vu que des cases rondes et quelques terrasses, ils ont alors continué sur Dakar. Quelques années plus tard j’apprenais sur place à Dakar (qui avait des buildings et des caves), qu’ils avaient épargné la cathédrale afin de permettre à ceux qui n’avaient pas d’abris de s’y refugier (question humanitaire). Où donc était la question humanitaire de part et d’autre pendant cette fameuse guerre entre le Burkina et le Mali ?Voilà moi ma compréhension de la déclaration du roi de Yatenga, tout en restant convaincue, qu’il n’a pas dit au hasard ses mots mais les a bien pesés.

    En tout cas j’adhère entièrement aux propositions de Monsieur Sabné.

  • Le 7 août 2009 à 10:41, par lilboudo En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    Merci pour la belle analyse ! Personnellement je pense que les chefs n’ont pas droit à toute la considération qu’on leur fait. Ils ont tronqué leur honneur contre du périssable (argent), et puisqu’ils refusent un statut honorifique de gardien des traditions (traditions d’ailleurs retrogrades qu’il faudrait banir !), leur sort serait qu’on les remettent à leur place : simple citoyen au bonnet rouge, sans pouvoir aucun sur les sujets.

    Je n’en veux pas aux chefs, puisque mon père en est un et que je suis prince héritier. Juste que le temps du Naam est révolu, puisque le Naam a été englouti par le ligdi depuis belle lurette

    • Le 8 août 2009 à 20:45, par Mechtilde Guirma En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

      Prince Lilboudo, I ziig bé néré. N’avez-vous donc pas là une mission exaltante de réhabilitation du naam en le débarassant de sa gangue corruptible et lui en donnant la place qui lui est sienne en dehors des partis politiques ? Ce ne serait pas seulement pour le Mogho, mais pour toute l’humanité.
      Wend na ganeng i baani, mon prince.

  • Le 10 août 2009 à 12:12, par Nomyidin En réponse à : Chefferie traditionnelle et politique : La confusion offense le pouvoir et érode l’autorité

    Belle analyse de la part de Monsieur Samné ; chapeau bas pour ce Monsieur qui développe un argumentaire impartial qui va résister sans doute au temps ; vraiment nos chefs si l’on pouvait penser à un statut particulier pour certains d’entre eux d’un certain rang afin qu’ils soient à l’abri du besoin ( si vraiment c’est ça la cause) et nous éviter ces situations confuses indignes de détenteurs du pouvoir légué par nos ancêtres , garants des traditions , répondants devant nos fétiches royaux, familiaux....
    Ils sont députés ( légal oui mais légitime ??????), ils se permettent de fouetter à mort des citoyens qui sont leurs "administrés".
    Ayons le courage de mettre à l’ordre du jour ce débat.
    Je comprends pourquoi nois fétiches n’obéissent plus sans "hésitations ni murmures" à ces soit disant chefs qui ont trempé les babines dans la soupe et ne sont chefs que de nom et n’osent plus invoquer les fétiches (car ils ne sont plus "p....s) qui eux sont justes et prêchent le vrai rien que le vrai.Essayez et vous verez (pour les sceptiques)
    Monsieur Samné nous attendons la suite de votre article car je suis convaincu qu’il y a beaucoup d’autres propositions que vous avez dans votre gibecière.

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