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Pluie du 7 juillet : Koudougou constate les dégâts

Publié le jeudi 15 juillet 2004 à 08h16min

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Le mercredi 7 juillet 2004, après plus de deux semaines de sevrage, les Koudougoulais et leurs voisins ont bénéficié d’une abondante pluie. Une pluie bienfaisante qui, malheureusement , a fait beaucoup de dégâts sur son passage.

Si depuis ce fameux 7 juillet la pluie tombe régulièrement dans le Boulkiemdé, avant cette date, la population était à s’interroger sur les raisons de cette privation que les mânes des ancêtres infligeaient à leur localité.

Que faire afin qu’il pleuve à Koudougou ? Sacrifier un vieux samo ? Immoler des poulets, cabris et autres chiens noirs ? Invoquer quelque esprit de montagne ou de baobab ? Réciter quelques versets bibliques ou coraniques ? Nous ignorons quelle option a été faite, mais ce qui est sûr, il a plu, et beaucoup, le mercredi 7 juillet : de 18 heures à 20 heures passées.

Si le lendemain nos braves cultivateurs ont repris le chemin des champs la houe sur l’épaule, bon nombre sont par contre restés à la maison qui pour redresser un mur, qui pour reboucher un trou creusé à même la maison pour évacuer la flotte qui s’y était engouffrée, inondant tout, qui pour tailler quelques arbres qui obstruaient les routes. Certains ont même eu leur volaille emportée par les eaux.

Monsieur Edouard Yaméogo a eu très peur

S’il y a des gens qui ont douloureusement reçu cette pluie du mercredi, ce sont ceux du secteur 10, notamment des sous-quartiers Ronsin et Rabilyiri. Pour un fossé non creusé par la mairie, manque de carburant pour y déposer les manœuvres, et cela depuis plus d’un an, nous a-t-on confié, ces deux localités ont été littéralement envahies par les eaux descendant de la colline de Bénebnooma ou provenant du Sanguié.

L’eau a inondé les maisons, et les occupants en avaient jusqu’aux... fesses, avec ce que cela engendre comme conséquences. Après que la furia de la pluie eut baissé, c’est une foule immense (comme si on avait sonné le rassemblement) qui s’est constituée et qui a convergé au domicile du conseiller municipal Edouard Yaméogo.

Quelle ne fut la surprise de celui-ci, après un tour dans la ville pour constater d’éventuels dégâts, de voir à son retour que sa cour est envahie par une marée humaine hurlant et gesticulant. Il rentra néanmoins pour s’entendre expliquer qu’on voulait qu’il vienne voir les dégâts causés par la pluie du fait de l’absence de caniveaux.

M. Edouard Yaméogo ne s’est pas fait prier, non sans avoir déclaré qu’il a eu vraiment peur, ne sachant pas les causes de cette "invasion" de son domicile. Pendant plus d’une heure, il a pataugé dans la boue avec "sa" foule. Avant de se disperser, les habitants de ces deux localités ont promis de se retrouver dès le lendemain pour aller porter la "bonne" nouvelle au maire et lui dire leur mécontentement.

L’école de Palogo entièrement détruite

Ce dernier a de toute façon du pain sur la planche puisque la même pluie a entièrement détruit la toiture de l’école de Palogo située au secteur 6. Tôles froissées comme du papier, arrachées ou en lambeaux, IPN tordues comme de l’étain. Un spectacle ahurissant comme si une main titanesque était passée par là (voir photos).

Les deux bâtiments de cette école de 6 classes (3 classes chacun) ont subi exactement le même sort (chose curieuse). Ce qui a amené le maire, M. Marcelin N. Yaméogo, à conclure que c’est "provoqué".

Le vent seul ne saurait expliquer cela. Surtout que le toit a été arraché de l’avant, là où le béton fait appui. "En tant que mossi, natif de Koudougou, je crois que c’est provoqué. Jamais je n’ai vu une situation pareille", a-t-il dit. Une conviction étayée par le fait qu’aucune maison, aucun grenier avec leur frêle toit en chaume n’aient été touchés. Le maire s’est dit catastrophé par cette situation, qui risque de condamner des élèves à la rentrée prochaine, si rien n’est fait.

Dans ce sens, la mairie s’est dit impuissante, n’ayant pas de ligne budgétaire pour cela. "Nous n’avons pas de moyens financiers pour faire face à de tels désastres", a-t-il précisé. Cependant, il entend, avec le Conseil municipal et les responsables de l’éducation (DREBA du Centre-Ouest, DPEBA du Boulkiemdé...), faire l’état des lieux, estimé les dégâts afin d’avoir une idée du coût de la réhabilitation avant de taper à la porte des bonnes volontés.

Un travail qui doit être vite fait si on veut que l’école soit fonctionnelle dès septembre prochain ; ce qui évitera à des centaines d’enfant de se retrouver dans la rue.

Cyrille Zoma
Observateur Paalga

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