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Sidwaya, 25 ans : Difficile et long chemin parcouru au service de tous

Publié le lundi 6 avril 2009 à 00h22min

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Le quotidien Sidwaya fête ses 25 ans ce mois d’avril 2009. Il est né le 5 avril 1984. Fille de la Révolution et de l’évolution sociopolitique du Burkina Faso, cette presse écrite d’Etat a assumé avec responsabilité et satisfaction ses missions depuis sa création, souvent dans des conditions idéologiques, politiques, économiques et financières difficiles.
De 1960 à 1984, l’Etat voltaïque a fonctionné sans l’accompagnement d’une presse écrite quotidienne, digne de ce nom. Le Bulletin quotidien d’alors, texte ronéotypé, ne touchait que quelques initiés.

Ce manque était fortement ressenti tant par les gouvernants, les gouvernés que par les professionnels de la presse écrite. Ceux-là piaffaient d’impatience et de jalousie à l’égard de leurs confrères de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Togo… qui officiaient respectivement à Fraternité Matin, Ehuzu, La Nouvelle Marche… Ce d’autant plus qu’un quotidien privé, L’Observateur, occupait le champ depuis 1973.

Les dossiers de réalisation d’un quotidien d’Etat étaient, pourtant, prêts, selon différentes sources, en poste à la Direction générale de la presse écrite d’alors. En avril 1984, le pouvoir révolutionnaire fait le pas décisif en lançant le quotidien dont le nom "Sidwaya" (La vérité est venue) épouse l’époque. La mission : « informer et mobiliser le peuple », s’affiche à la Une du journal. Le ministre de l’Information, directeur de publication de l’époque, Adama Abdoulaye Touré, note que « La parution d’un quotidien d’État, le premier de notre histoire politique, était une nécessité urgente pour la Révolution d’août, quand on sait l’importance du journal dans la lutte politique et idéologique que les révolutionnaires burkinabè doivent livrer contre les réactionnaires et leurs divers organismes aguerris dans la désinformation, l’intoxication et le matraquage spirituel.

Avec Sidwaya, la Révolution vient de se doter surtout d’un outil indispensable d’information, de propagande, d’agitation et de mobilisation permanente du peuple, pour le développement et la consolidation de la Révolution démocratique et populaire ». Très vite, Sidwaya cohabite avec une multitude de titres institutionnels comme Le Douanier révolutionnaire, Kèlèmassa, Leidimen, Bantaaré, Lolowulen, entre autres, engagés dans la défense de la Révolution.
L’avènement de la IVe République en 1991 et la consolidation du processus démocratique, avec la naissance de nombreux titres privés, ont vu Sidwaya évoluer dans un espace concurrentiel. Cette nouvelle donne a poussé le quotidien à réorienter sa ligne éditoriale, en dépit de résistances (pesanteurs !!!) internes et externes, pour devenir le journal « de tous les Burkinabè ». Cela lui a permis d’échapper progressivement à la critique de ces contempteurs qui le disaient inféodé au pouvoir.

Dès lors, des spécialistes de la presse comme Mme Marie Soleil Frère de l’Université Libre de Bruxelles et le Professeur Serges Théophile Balima de l’Université de Ouagadougou, des intellectuels de haut vol et dirigeants de partis politiques comme feu le Pr Joseph Ki-Zerbo, Basile L. Guissou, Me Benéwindé Sankara, Roch Marc Christian Kaboré, Ali Lankouandé, Bongnessan Arsène Yé, Gérard Kango Ouédraogo, Me Hermann Yaméogo ... ont eu à saluer l’ouverture et la pluralité du quotidien sis au 5 Rue du Marché.
D’ailleurs, la conviction (…) de l’équipe de management est que le développement durable doit être initié et supporté de l’intérieur, par les populations à la base.

Aussi est-il déterminé à offrir une information -…nous disons bien information et non propagande- de soutien et d’accompagnement pour un véritable progrès. Il entend assumer sa responsabilité sociale en contribuant significativement à une meilleure réponse des acteurs de proximité à la problématique du développement. Dans cette optique, la rédaction, s’efforcera d’offrir le meilleur d’elle-même, en ayant comme axe principal, l’intérêt général. Elle sera aidée en cela par toutes les structures qui accompagnent une presse écrite moderne : imprimerie, administration, commerce et distribution... pour la positionner comme leader, voire locomotive de la presse écrite nationale.

Sidwaya n’aurait sans doute pas réussi ces avancées qui indiquent la voie au paysage médiatique national, s’il ne bénéficiait pas d’un contexte professionnel et politique favorable. En cela, le dynamisme de la presse écrite privée nationale constitue une source d’inspiration et d’émulation pour les animateurs du journal.
Il est en outre, un constat que le chef de l’Etat burkinabè, le président Blaise Compaoré, depuis 1991, ne cesse de développer des initiatives pour l’émergence d’une vraie liberté de la presse.

L’adoption du code de l’information de 1993, la création du CSI (Conseil supérieur de l’information), devenu CSC (Conseil supérieur de la communication), l’institutionnalisation de l’aide à la presse publique et privée, la création de l’IPERMIC (Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication), pôle d’excellence de formation, illustrent de manière éloquente, la volonté du premier magistrat d’octroyer plus de liberté à la presse, en investissant dans l’homme et en le responsabilisant. Cela est conforme aux engagements qu’il a toujours pris depuis 1991, et particulièrement en 2005, avec le peuple et les acteurs de la presse nationale dans son programme quinquennal, Le progrès continu pour une société d’espérance : « Pour les médias, je continuerai à garantir la liberté et l’éclosion d’une presse plurielle nécessaire à la consolidation du processus démocratique (…) ».

Fort de cela, le Premier ministre, Tertius Zongo ne cesse d’appeler les acteurs à la performance. Le ministre en charge de l’Information, Filipe Savadogo, un homme du sérail est attentif à l’impact d’une information de qualité. Et il ne cesse d’encourager les hommes des médias à cela.
La volonté politique qui favorise une réelle liberté de la presse offre une opportunité à l’épanouissement d’une presse d’Etat responsable au service de toutes les composantes de la nation. Cette volonté affichée au sommet de l’Etat invite Sidwaya à plus de performance pour une culture permanente du résultat.

Par Ibrahiman SAKANDE (Email : sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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