LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Rapport public 2007 du Conseil supérieur de la communication : Les médias publics gagnent en maturité

Publié le mercredi 21 janvier 2009 à 23h17min

PARTAGER :                          

Les responsables du Conseil supérieur de la communication (CSC) ont rencontré, mercredi 21 janvier 2009 à Ouagadougou, les journalistes. Présenter le contenu du rapport 2007 et les futures actions de l’insitution étaient inscrits à l’ordre du jour.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC) a rendu public son rapport 2007. La présidente de l’institution, Béatrice Damiba a présenté pour ce faire, lors d’une conférence de presse, mercredi 21 janvier 2009 à Ouagadougou, le document de 148 pages sanctionnant l’ensemble des activités de l’année 2007.

L’état d’exécution des missions du Conseil, la situation générale des médias et la liberté de la presse, la qualité des productions et le niveau de respect des textes réglementaires régissant l’exercice de la liberté de la presse, sont les quatre points constituant l’ossature du rapport. Concernant le premier point, il ressort que le CSC est intervenu pour la première fois lors des législatives de 2007 pour imposer des quotas de reportage dans les médias publics.

Une décision scrupuleusement respectée par la Radio nationale qui visait à assurer un égal accès aux médias publics pour les partis politiques en lice. "Nous continuerons de mener la réflexion pour trouver la meilleure formule qui puisse sauvegarder l’équilibre et le plurarisme de l’information rendue complexe par le nombre élevé de partis politiques", a expliqué Mme Damiba. Les régulations courantes effectuées sur saisine et auto-saisine relativement aux manquements à la loi, à l’éthique et à la déontologie, ont donné lieu à des sanctions. Cela "pour incruster progressivement le respect des normes professionnelles et la loi dans le réflexe des journalistes". Les manquements ont entre autres trait aux atteintes à la vie privée, la publication d’images choquantes et celle d’informations non vérifiées sur fond de rumeur.

Mme Damiba qui était entourée des membres du CSC a indiqué que les médias de service public ont gagné en maturité au regard de la qualité et de la diversité de leurs programmes. Même s’ils sont confrontés à nombre de difficultés parmi lesquelles la faiblesse du taux de production nationale, le respect de l’équilibre et du pluralisme de l’information et la quasi- inexistence des émissions de débats démocratiques. "Ils doivent se réapproprier cette dimension essentielle de leur mission car il n’y a aucune entrave politique dans ce sens", a soutenu la présidente de l’instance de régulation.

Il a été reproché aux médias privés leur amateurisme dans le traitement de l’information, bien qu’une évolution ait été notée à leur niveau. Les problèmes ici sont liés essentiellement à l’insuffisance de formation et à la précarité sociale. Les médias nationaux sont confrontés aux défis économiques, professionnels et technologiques. Le CSC recommande entre autres, pour un meilleur exercice du journalisme et le respect des textes y relatifs, l’adoption d’une loi sur la communication audiovisuelle, la création d’un fonds d’appui à la production audiovisuelle et la relecture des critères d’attribution de la subvention de l’Etat à la presse privée ainsi que l’accroissement de son volume.

"Les fréquences non fonctionnelles seront retirées"

Le Conseil estime par ailleurs qu’il est nécessaire d’accorder une plus grande autonomie éditoriale et financière aux médias publics et accompagner le privé dans l’avènement du numérique. "Je compte réunir tous les acteurs de la presse dans le cadre d’un atelier pour dégager les grandes orientations qui conviennent à une rationalisation et à une professionnalisation progressive du paysage médiatique national", a-t-elle confié. Mais pour le moment, les actions prioritaires futures, a-t-elle poursuivi, sont la réorganisation du secteur de la publicité, la promotion de la formation, le renforcement des capacités du CSC en ressources humaines et techniques performantes, etc.

Mme Béatrice Damiba et ses collaborateurs se sont prêtés aux jeux de questions-réponses avec les hommes de médias. Elle a expliqué que le fonds d’appui à la production, à l’image des fonds destinés à l’initiative des jeunes et aux activités des femmes, devrait contribuer à réduire la dépendance des médias locaux vis-à-vis des productions étrangères. La convention collective devrait permettre, a-t-elle indiqué, d’assainir les relations entre employés et employeurs au sein de la presse.

La convention, selon elle, a été adoptée de manière volontaire par les partis signataires. Quelle décision prendra le CSC à l’endroit des bénéficiaires de fréquences non fonctionnelles ? A cette question, Mme Damiba s’est voulue claire : "D’ici à mars prochain, nous allons faire l’état de la situation des fréquences attribuées et procéder au renouvellement des licences. Et les fréquences attribuées non fonctionnelles au-delà d’une année sans justification valable seront retirées".

Séraphine SOME (serasome@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Votre journal Courrier confidentiel N° 51 vient de paraitre.