ONATEL - SA : Les travailleurs réclament 3 têtes
Est-ce vraiment la fin de la collaboration ? Nous sommes tentés de répondre par "oui". Car apparemment, avec la signature du procès- verbal de non-conciliation qui a eu lieu le 23 octobre dernier, il est presqu’impossible de voir la direction générale et les travailleurs de l’ONATEL s’entendre à nouveau. Selon les travailleurs, à travers leur syndicat, le SYNATEL, il faut que le directeur général et deux autres de ses collaborateurs démissionnent. Condition sine qua non d’une reprise de travail à l’Office national des télécommunications du Burkina.
"Mépris des travailleurs = départ sans condition du DG et du DAF de l’ONATEL - SA", pouvait-on lire sur une feuille de papier collée au portail de la direction générale de l’Office national des télécommunications du Burkina (ONATEL - SA), dans l’après-midi du mercredi 29 octobre 2008. Dans la cour, se tenait une conférence de presse animée par le bureau exécutif du SYNATEL. Cette conférence avait également l’air d’un meeting, au vu de la foule de travailleurs de la société, qui tenait à entendre également ce qu’allait dire le Secrétaire général de leur syndicat aux journalistes.
La grève des 22 et 23 octobre derniers n’a pas visiblement réussi à faire fléchir la direction générale de l’ONATEL - SA. Selon le Secrétaire général du SYNATEL, Soulémane So, le directeur général aurait même signé le procès-verbal de non-conciliation avec les travailleurs le 23 octobre 2008, alors que la grève était à son dernier jour. En tout état de cause, les travailleurs ont maintenu leur grève qui se manifeste désormais sous forme de sit-in chaque jour devant la direction générale, ce depuis le vendredi dernier. Les travailleurs sont décidés à maintenir les choses ainsi, jusqu’à la démission du directeur général, du directeur des affaires financières et du chef du département réseau.
Et ils sont radicaux : c’est la seule condition, en plus de la satisfaction entière de leur plate-forme revendicative, pour une reprise de travail au sein de la nationale des télécommunications. L’un sans l’autre, rien ne changera, ont prévenu les conférenciers du jour. Pendant que les sit-in ont lieu, le SYNATEL a également émis un préavis de grève à l’intention du chef de l’Etat. Cette grève pourrait avoir lieu autour du 18 novembre prochain, selon le SG du syndicat, Soulémane So. Les travailleurs de l’ONATEL ne cessent de faire grief de la gestion de la société par le nouveau directeur général, aussi bien sur les plans technique et financière qu’en ce qui concerne la gestion des ressources humaines, depuis la privatisation partielle de l’ONATEL au profit de Maroc Télécom.
Par Lassina Fabrice SANOU
Le Pays