Les salutations Ani Sogoma par-ci, Nii yibéogo par-là, le tout égayé par ce rire chaleureux bien à la burkinabè pleuvaient. C’était l’ambiance à la résidence de l’ambassadeur du Burkina à Accra, en cette matinée ensoleillée du 11 décembre 2007. Les retrouvailles ont été à la hauteur de l’importance qu’ont accordée à cette date l’ambassadeur Sini Pierre Sanou et ses compatriotes vivant dans la sous-région. "Depuis cette époque (1947, ndlr), grâce à l’abnégation et à l’engagement d’hommes et de femmes libres, décidés à prendre en main leur destin, notre peuple a su donner du Burkina Faso l’image d’une nation digne, courageuse et respectée".

En reprenant ses mots de Blaise Compaoré, l’ambassadeur Sini Pierre Sanou, qui s’est difficilement arraché de son fauteuil d’où il suivait en direct à la télévision la somptueuse parade organisée à Ouaga, a voulu redonner un coup de fouet au patriotisme des uns et des autres. "Nous devons, dans un élan de fraternité, entreprendre des actions solidaires, quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, pour servir l’intérêt de notre chère patrie, le Burkina Faso".

Et c’était parti pour des heures de réjouissance dans la cour et les allées de la résidence de l’ambassadeur et de son épouse Céline. Sur des airs d’artistes internationaux, intégration oblige, mais surtout de chanteurs burkinabè dont le regretté Black So Man, les Burkinabè, étudiants, élèves fonctionnaires, chefs coutumiers et religieux, opérateurs économiques et des invités, ont dégusté des plats du Faso, comme s’ils étaient à Ouaga, à Tenkodogo, à Ouahigouya, à Bobo ou encore à Koudougou.

Des décorations

Mais avant les festivités, il a fallu sacrifier au rituel de la montée des couleurs alors que le Ditanyé - l’hymne national du Burkina - tonnait. Suivant l’esprit du thème de la célébration qui était "Décentralisation, citoyenneté et développement", l’ambassadeur Sini Pierre Sanou a invité ses compatriotes à se rapprocher des services de la représentation diplomatique pour se faire enregistrer afin de se doter des cartes consulaires dont le diplomate a rappelé toute l’importance. Dans une allocution prononcée simultanément en français et en anglais, l’ambassadeur a également souhaité que le "Burkina Faso continue de se développer grâce aux efforts inlassables de ses fils et filles conduits par le président Blaise Compaoré".

Parce qu’il ont fait montre de patriotisme dans leurs actions à l’extérieur, Gilles Oulla, représentant de la SONABHY (Dépôts côtiers Cotonou-Lomé) et président de l’association des Burkinabè du Bénin, et Jean Zongo, président de la Fraternité de l’Association des Burkinabè du Togo, ont été décorés. Ces nouveaux chevaliers de l’Ordre du mérite n’ont pas alors manqué de dédier cette médaille aux communautés burkinabè respectives qu’ils président.

"Je remercie tous ceux qui m’ont fait confiance, en particulier l’ambassadeur qui ne ménage aucun effort au profit de nos compatriotes au Bénin. Je prends la résolution de défendre davantage la cause burkinabè", a signifié Gilles Oulla, cette décoration n’étant pour lui rien d’autre qu’un appel à "agir plus". Jean Zongo s’est exprimé dans le même sens, ajoutant que c’est un grand honneur qui a été fait aux deux récipiendaires. Il faut rappeler que les années précédentes, des décorations avaient été décernées à d’autres Burkinabè du Ghana.

Cette commémoration du 11-Décembre fut aussi l’opportunité pour les Burkinabè du Ghana de prier longuement pour la paix et le développement au Burkina.

Par Morin YAMONGBE,
(Envoyé spécial à Accra)

Le Pays