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Conflit agriculteurs-éleveurs : La solution par le barrage de Mangodara

Publié le mercredi 2 juin 2004 à 09h17min

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Il y a un an et 3 mois, trois membres du gouvernement, les
ministres Salif Diallo, Alphonse Bonou et Benoît Ouattara (ce
dernier est originaire de Mangodara), face aux difficultés
d’exploitation des ressources naturelles entre agriculteurs et
éleveurs et qui engendrent des pertes en vies humaines,
annonçaient la réalisation d’un barrage capable de résorber les
conflits.

Pour des "contingences diverses", a dit le ministre
Bonou, la date de lancement des travaux n’a pu être respectée et
l’attente fut longue pour la population de la localité qui attendait
la concrétisation de la promesse. Fort heureusement, la tension
semble avoir baissé d’un cran car depuis quelques saisons
hivernales, c’est l’accalmie.

En respectant enfin son
engagement ce 28 mai 2004, par le lancement des travaux du
barrage de Nérékorosso, le gouvernement a en face, une
population disposée à accueillir la réalisation. "Nous sommes
sincères, volontiers, nous vous cédons notre terre pour la
réalisation du barrage", dira le représentant des populations de
Mangodara. Elles restent convaincues que le barrage
contribuera à la résolution des conflits entre producteurs car
"c’est le problème d’eau qui est le nerf de ces conflits", dira leur
représentant.

La Comoé, avec en moyenne 1130 mm de pluies, est l’une des
régions la mieux arrosée du pays. Mais il se pose le problème
d’eau du fait que cette quantité échappe à tout contrôle et se
déverse chez les voisins. Le développement durable et
harmonieux passe par la maîtrise de l’eau et la réalisation du
barrage de Mangodara est à saluer.

Il devra contribuer à une
cohabitation pacifique et à l’épanouissement des différentes
communautés riveraines. Estimé à 440 millions de francs, le
barrage est financé conjointement par le budget de l’Etat, les
ressources PPTE (Pays pauvres très endettés) et le Fonds de
développement de l’élevage moderne. Il devra permettre de
stocker 1.060.000 m3 d’eau avec une longueur de digue de 329
m et d’un déversoir de 100 m de long. La surface du plan d’eau
normal est estimé à 71 ha, et 90 ha de plan haute eau (PHE). La
surface du bassin versant est de 160 Km2. Les études
techniques ont été réalisées par le cabinet AC3E et les travaux
seront exécutés par le groupement d’entreprises
Inter-réalisations.
La durée des travaux est de 6 mois "hors saison pluvieuse", a
tenu à préciser le ministre Bonou. Autant dire que l’on doit
encore patienter avec les pluies qui ont commencé dans cette
zone. "C’est dire que les bulldozers ne pourront pas rentrer dans
l’eau pour continuer à travailler", explique ce dernier.

A terme,
cette réalisation devra permettre de fournir de l’eau potable aux
populations, d’assurer l’abreuvement du cheptel local et de
transhumance, de développer des activités connexes comme la
petite irrigation. C’est dire que le barrage devra contribuer à la
lutte contre la pauvreté et les autorités qui entendent encourager
l’ardeur au travail des producteurs ont invité les bénéficiaires à
s’organiser avec les services techniques pour une exploitation
judicieuse et durable du futur ouvrage.

Par Luc OUATTARA
Le Pays

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