Diaspora : Election des délégués des Burkinabè de l’étranger
Les Burkinabè de l’étranger vont enfin pouvoir élire à nouveau leurs délégués dont le mandat, arrivé à expiration depuis…1997, n’avait jusque là pas été renouvelé. Fin janvier, les nouveaux élus devraient se retrouver à Ouagadougou pour une réunion de travail avec les autorités politiques et administratives. Mais en attendant, dans chaque pays, on s’affaire pour que les élections se déroulent dans de meilleures conditions.
En France, huit sièges sont à pouvoir sur l’ensemble du territoire, découpé en six régions par un Comité mis en place le 28 octobre dernier à l’issue d’une réunion des différentes associations de Burkinabè légalement reconnues. Présidé par Mme Ramata Héma, le Comité est chargé d’organiser et de veiller au bon déroulement des élections dans toutes les régions : Île de France, Poitou-Charentes, Aquitaine, Nord Pas-de-Calais, Rône-Alpes et Haute Corse.
C’est la région Île de France où réside plus de la moitié des Burkinabè de France qui se taille la part du lion avec cinq sièges à pouvoir, contre une pour chaque région. « En fait, au départ nous avions prévu trois sièges pour Île de France et un pour chacune des régions », explique Mme Ramata Héma ». « Mais n’ayant pas enregistré de candidatures dans l’Aquitaine et dans le Rône-Alpes le 10 novembre, date de clôture du dépôt des candidatures, nous avons décidé d’ajouter les deux sièges à la région d’Île de France ».
Selon le calendrier électoral établi par le Comité, le vote par correspondance devait avoir lieu le 22 novembre, puis suivra, le 25 novembre, le scrutin dans les autres régions et enfin le 2 décembre pour la région Île de France. Hormis les diplomates, le scrutin est ouvert à tous les Burkinabè sans conditions autre que celle de résider en France puisqu’il n’y a pas de listes électorales.
Elus pour un mandat de trois ans, les délégués sont chargés de relayer auprès des autorités nationales les préoccupations de la diaspora et aussi de porter assistance à leurs compatriotes dans leur pays d’accueil.
Le vote des Burkinabè de l’étranger, un sujet qui a été l’objet de larges débats sur Lefaso.net lors de la dernière présidentielle de novembre 2005, reviendra sans doute sur le tapis à l’approche des prochaines échéances. Alors que les Maliens, les Sénégalais ou les Béninois de l’étranger participent aux élections dans leur pays d’origine, les 7 millions de Burkinabè éparpillés dans le monde ont le sentiment d’être des sous citoyens.
Le renouvellement du mandat des délégués marquera t-il le signal d’un nouveau départ du Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger (CSBE), en léthargie depuis des années ? Est-ce le signe d’une volonté politique d’associer désormais, pas seulement dans le discours, la diaspora au développement du Burkina ? Car, au delà des 20 milliards de F CFA transférés chaque année par les Burkinabè de l’étranger, leurs expertises pourraient être mises à contribution dans de nombreux secteurs d’activités.
Joachim Vokouma,
Lefaso.net
Listes des candidats par région
Île de France :
Nabaloum Bernadette, employée de maison
Zouba Hamidou, délégué sortant élu en 1994, agent administratif chez Renault
Sibiri Célestin Nabaloum, agent administratif
Sayouba Traoré, Journaliste, écrivain
Ambroise Bassolé, directeur de foyer d’accueil et d’hébergement
Naba Silga Emmanuel, artisan électricien
Bitou Konaté, retraité
Abel Yerbanga, tailleur
Nord Pas-de-Calais
Etienne Nabi, enseignant
Désiré Tapsoba, professeur d’Allemand
Poitou-Charentes
Jean-Baptiste Saré, informaticien
Didier Zouré, cadre administratif hospitalier
Paul Roger Nikièma, détective
Haute-Corse
Albert Tiendrebéogo, cuisinier
Pierre Diendéré, chauffeur livreur