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Expulsions des Burkinabè de l’extérieur : A quand la fin ?

Publié le lundi 2 juillet 2007 à 08h22min

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Suite à la dernière expulsion de Burkinabè de la Libye, l’Association Le Tocsin se pose logiquement la question suivante : "A quand la fin des expulsions des Burkinabè de l’extérieur ?"

Quelle fierté a-t-on de voir ces compatriotes expulsés comme des pestiférés de certains Etats ? Aucun, à notre sens. Si le fait est devenu commun pour les pays européens qui, à longueur d’années, s’emploient à trouver les meilleures formules et les meilleurs alliés pour renvoyer massivement les immigrés africains, il paraît scandaleux que des pays africains, de surcroît chantres de l’Union africaine, s’adonnent à ce type de pratiques.

Que des pays qui n’ont point foi en la nécessité de construire l’Afrique des peuples se referment sur eux-mêmes, et s’illusionnent en pensant qu’à l’heure de la globalisation, il est encore possible d’être heureux et prospère tout seul, soit ! L’avenir se chargera de leur démontrer l’absurdité de leurs postures intellectuelles. Mais que le Guide de la Grande Jamahiriya se livre à l’expulsion massive d’Africains noirs sur son sol pose un sérieux problème quant à l’idéal de l’intégration africaine.

De quelle intégration veut-on parler lorsqu’en même temps que l’on crée l’Union africaine et la CENSAD, l’on ordonne les rafles et l’expulsion massive d’immigrés négro-africains ? En dépit de la prétendue excellence des relations personnelles entre le président du Faso et le Guide de la Grande Jamahiriya, en dépit de la prétendue excellence des relations diplomatiques entre les deux pays, en dépit du prétendu amour du Guide libyen pour le peuple burkinabè à travers certains investissements (BCB, Hôtel Libya et autres cliniques et mosquées, etc.), l’on retiendra que la Libye fait partie des pays expulseurs de Burkinabè. Les statistiques, en la matière, se passent de tous commentaires. L’on a enregistré en 2000, 210 Burkinabè rapatriés de Libye, en 2002, le nombre passait à 486 et en 2004, ils étaient 500 !

Pourquoi maintenant ?

C’est précisément au moment où le Guide déploie des moyens colossaux en organisant des rencontres régionales pour accréditer le bien-fondé de la création d’un gouvernement de l’Union africaine, avec une participation forte des représentants de la société civile, du monde de la presse, du monde islamique et des partis politiques (20- 21 juillet 2007 à Tripoli et 22 et 23 juillet 2007 à Accra) que la Libye choisit d’expulser 145 Burkinabè vers leur pays. La coïncidence est troublante et mérite que l’on puisse se poser des questions. Pourquoi une telle expulsion intervient-elle précisément à cette période où le débat porte sur l’opportunité de la mise sur pied d’un gouvernement de l’Union africaine ?

Pourquoi les expulsés sont-ils originaires de certains pays dont les autorités ne semblent pas partager l’enthousiasme du Guide sur la nécessité d’un gouvernement de l’Union africaine sans atermoiement, sans préalable et sans attendre ? Pourquoi la caravane du Guide qui a quitté la Libye pour rejoindre le Ghana où doit s’ouvrir bientôt le sommet de l’Union africaine contourne-t-elle le Burkina ?

Tout ceci tend à prouver qu’aucun pays n’a des amis, mais seulement des intérêts qui peuvent fluctuer au gré du temps. Le Burkina a malheureusement tendance à croire aux amitiés éternelles et à oublier ses intérêts majeurs. Il est temps que l’on commence à se départir de la diplomatie de la complaisance pour une diplomatie réaliste et offensive, dans l’intérêt bien compris des intérêts supérieurs du peuple burkinabè qui peuvent ne pas coïncider avec celui des dirigeants ! Mais, comme l’a dit Mao Zedong, le leader n’est pas celui qui arrive le premier au sommet de la montagne, mais celui qui aide les autres à la gravir. A méditer !

Le plus ahurissant dans le concert des expulsions est le silence assourdissant des autorités burkinabè. En effet, comment comprendre un tel silence alors que des voix s’élèvent pour affirmer que des Burkinabè croupissent dans les geôles libyennes et subissent des traitements inhumains qui ont entraîné la mort de trois de nos compatriotes (cf. les propos de monsieur Kombary rapportés par l’Observateur paalga du mardi 19 juin 2007) ?

Appel aux autorités

Comment justifier la passivité de nos autorités diplomatiques qui ne prennent pas à cœur la question des Burkinabè d’en bas ? Pourtant, que l’on le veuille ou non, les premiers véritables ambassadeurs du Burkina ne sont pas les diplomates de carrière, mais bel et bien les kosweto et les paweto qui sillonnent le monde à la recherche d’un bien-être, monnayant leur savoir et savoir-faire au prix souvent de leurs vies.

L’Union africaine ne peut pas se construire au moment où l’on expulse les ressortissants africains de certains pays africains ! Le gouvernement de l’Union africaine restera une chimère tant que certains Etats penseront qu’au nom de leur café, cacao, pétrole et or, ils n’ont pas besoin de la présence des autres Africains sur leurs territoires. L’Union africaine ne se construira pas par la seule volonté des politiques. Tant que les peuples ne seront pas associés et consultés, l’on bâtira des châteaux sur du sable ; et à l’instar de la Mauritanie, un chef d’Etat pourra à tout moment dénoncer son appartenance à l’Union africaine, sans que cela n’émeuve ni son peuple, ni les autres peuple d’Afrique.

Le TOCSIN appelle les autorités du Burkina à faire de la question du droit et du bien-être des Burkinabè de l’extérieur un des axes forts de la politique étrangère du Faso. Il n’est pas acceptable que cette question ne figure pas parmi les conditionnalités de l’excellence diplomatique d’un pays qui connaît une émigration structurelle. Mais, comme on le dit souvent, charité bien ordonnée commence par soi-même. Tant que les Burkinabè de l’extérieur continueront à ne pas être des citoyens à part entière à qui il est reconnu le droit de vote, ils continueront à être expulsés de tous les pays du monde sans que cela n’émeuve outre mesure les autorités nationales !

Tous pour le combat de la Solidarité et de l’intégration !

Le TOCSIN

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Vos commentaires

  • Le 2 juillet 2007 à 13:51, par ortense En réponse à : > Expulsions des Burkinabè de l’extérieur : A quand la fin ?

    toutes nos félicitations,nous vous encourageons a lutter enssemble pour le bien du peuple bukinabé,mieux vaux chercher a unir les burkinabés pour construire le pays toujours dans l’amour entre eux et dans le respect que de de vouloir unir l’afrique et livré son peuple a l’humiliation de toute les peuple,commençant par en son sein c’est à dire en afrique où il est né.

    • Le 4 juillet 2007 à 09:26 En réponse à : > Expulsions des Burkinabè de l’extérieur : A quand la fin ?

      bravo, bel article. je vis een Europe. il arrive que nos frères magistrats viennent du Burkina pour identifier nos frères en Europe afin que les autorités puisse les renvoyer. je trouve cela scandaleux de se faire trahir par ses frères. l’argent apporté par les burkinabès de l’extérieur est plus que l’aide accordé par les européens. alors s’il vous plait, protégez nos frères au lieu de les offrir aux charognards

      • Le 19 août 2007 à 23:58, par Tim En réponse à : > Expulsions des Burkinabè de l’extérieur : A quand la fin ?

        Féliciatation à l’auteur de cette analyse, je crois qu’il faut qu’on arrête de berner l’opinion publique sur la question de l’unité africaine et qui plus est sur la création d’un gouvernement féderal africain pendant que ceux la qui defendre même cette idéologie cautionnent des actes de xénophobie dans leur pays. on unira pas l’afrique en érigeant des gouvernements ou en ratifiant certains accord et ignorer même la population qui en réalité est au centre de la question. l’objectif de notre unité est à terme de garantir un certain mieux être à nos populations africaines sans distinction de race, ni de confession dans un contexte de mondialisation et de globaliation. A moins qu’il n’existe des objectifs inavoués je comprends très mal l’expulsion d’africain sur le sol africain. je regrette mais l’union africaine dans un tel contexte restera une utopie.

  • Le 25 juillet 2007 à 22:13 En réponse à : > Expulsions des Burkinabè de l’extérieur : A quand la fin ?

    merci á l’auteur ’de l’article
    je suis en europe moi aussi il faut dire que l’expulsion des resortisants africain comme des animaux est en partie part eux meme car ici en europe telement les gens sont exclave de l’argent qu’il peuvent vendre leur droit car l’argent avant et le reste apres.
    je me dis que si nous chercons á nous organiser et surtout aussi prendre connaissance de nos droits nous gagnerons un peu plus ,je sais que plusieur diront que meme avec les droit nous resterons toujourds des etrangers oui certe il y a pas une arme plus redoutable que l’inteligence humaine.il ya de cela un boit que les responsable du faso avaient en leur maniere denoncer la situation d’un compatriote en prison en allemagne cela avait ’fait bien de bruit ici en’france car avoir un enfant est signe de sejour mais nous ne savons pas ce que dit le droit allemand sur la famille mais maitre kere avait deja dit que c’est une loi europe qui est cadre dans ce cas.
    alord merci de nous informer,mais est ce que oumarou est deja au bourkina si oui cherche á rentre en contact avec lui pour qu’il nous dises ce qui s’est passe.
    merci

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